31 mars 2013

Soleil, soleil

Mais qu'est-ce que vous venez foutre par ici ? on se pèle ! s'est exclamé effaré un charmant jeune homme sur les cinq heures de la tarde tandis que nous contemplions l’hôtel de  Bourgtheroulde, (hôtel comme un hôtel d'hostellerie) ancien hôtel particulier (comme un hôtel particulier) du XVIème à Rouen dans lequel il nous a indiqué loger - et où il avait dû certainement, à bisto de mon éthylomètre perso,  se faire servir une légère collation arrosée de calva pour lutter contre le froid -  après qu'il a pu déterminer à notre léger accent , lait comme fait,  aprés pour après, Niortt' pour Nior(t)... que nous venions de plus bas.
Et aussi, commerçants, cafetiers et hôteliers qui, nous prenant pour des êtres étranges,  nous ont salué constamment d'un "merci, au revoir et bon retour" alors que nous partions et montions.


Fred - La baleine galère - Philémon et Monsieur Barthélémy
©FRED/DARGAUD EDITEUR

Fred = Frédéric Othon Théodore Aristidès (un beau nom)

[ Deux soleils, ce n'est pas de trop après un petit voyage au Nord de la Loire, brrrr ! ] 

Un peu faux-cul tout de même venant d'un pourfendeur (pour les autres) de l'héliotropisme et du thalassotropisme - qu'est-ce que l'héliotropisme et  le thalassotropisme ?  il s'agit de l'attirance degueltienne, (de François Deguelt,  un philosophe du petit Vingtième un peu oublié) conjuguée, des humanoïdes con-temporains pour le soleil et la mer : ♫ Il y a le ciel, (non ça, c'est encore pour tout le monde) le soleil (hélios) et la mer (thalassa)...

Bienvenue en terre pionnière, portes ouvertes au pays des emplois d'à venir :  CDI de castreurs de maïs ou de ramasseur d'asperges, (possibilité d'annualiser le temps de travail, ça laisse des vacances) opportunités d'auto-entreprises de  polisseur de galets des Gaves réunis, lustreur de moules à touristes, (de bouchot  les moules, hein, pas d'équivoque !),  tamiseur de sable fin du littoral landais, surveillant de serviettes de plage,  suceur-testeur de pastilles à la sève de pin, brosseur  de sandales de Mauléon, tireur de pousse-pousse (non ce n'est pas incompatible)  pour transporter les grands oisifs fatigués ou les retraités nantis.

En résumé,  une bonne partie de  l'Europe (en attendant les russes, les chinois et les indiens) afin de  bénéficier des vertus du soleil et de la mer, compte s'établir sur une bande de 35 kms de large,  (merde, je suis dedans mais tant pis, j'aime beaucoup Labouheyre, voir plus bas)  du Cap-Ferret à Hendaye.

Au programme : 
 promenade quotidienne sur le front de mer, (quelle magnifique région ! la chance qu'on a !  hein maman qu'on a fait le bon choix ? tiens je vais passer un coup de fil à Frédé pour lui dire qu'ici, il fait vingt, ça va le faire râler, j'ai vu à la météo qu’il faisait zéro à Wazemmes)
 crotte du chien : tartinage gourmand des trottoirs , amendement des pelouses à 100 %  de matière grasse;
 on rentre à son tour se faire chier à la maison regarder John-Peter Pernod à la télé. (la mer, ça va un moment, c'est que de l'eau en mouvement sauf quand elle est calme.)
Afin de laisser place nette pour nos amis aisés, les indigènes seront déplacés à l'intérieur des terres, regroupés au camp de réfugiés "La nouvelle Palestine sous les Pins" à Labouheyre où ils pourront exercer en back-office la plupart des activités sus-citées. Un numerus clausus sera accordé aux natives pour les emplois domestiques.

Même topo de l'autre côté, sur la Méditerranée, de Perpignan à Monaco, avec regroupement des indigènes d'Oc à Tulle (il y a de la place et ça  fera de la compagnie à Fafa, il en a besoin).

19 mars 2013

Le berger et l'astronome


Le berger- bois flotté - Domaine d'Abbadia-Hendaia-Hendaye
"Blaise GUIRAO /CPIE Littoral basque - Tous droits réservés"


" Astronomo ~ Astronome "
Oeuvre réalisée par Blaise Guirao dans le cadre d'une résidence d'artiste sur le domaine d'Abbadia
Accès strictement interdit
Droits d'auteur :
Tout document  édité ou diffusé qui utiliserait des photographies ou tout autre représentation sur quelque support que ce soit devra être soumis à l'accord de l'auteur et du Cpie littoral Côte basque.
La mention "Blaise GUIRAO /CPIE LITTORAL BASQUE - Tous droits réservés" devra figurer sous chaque image.

(Emballé par ces sculptures en bois flotté mais "après ces premiers mots de bonjour et d’accueil" (PV) sur un panonceau informatif/dissuasif,   gros refroidissement)



Caillou-Calhau
 Municipalité d'Hendaye - Tous droits réservés -  TM ©  ®  

Liberté (chérie) de panorama, en Europe seuls l'appliquent entièrement, le Royaume-Uni et l'Autriche...
Expression artistique - Liberté d'expression - Propriété intellectuelle - Droit moral - Architecture - Paysage... Convention en Berne


La Rhune, Larrun, vue du sentier côtier

Permis de photographier à demander en triple exemplaire (pour chaque partie) aux gouvernements français, basque et espagnol.


J'ai contrevenu, je n'ai pas demandé de permission :

Que le grand cric me croque !

[en fait, je n'ai pas contrevenu, je  voulais photographier en un, les moutons et en deux, le château mais j'ai été gêné par ces sculptures, véritables nuisances visuelles]

16 mars 2013

Such a wonderful world ...

First Day of Creation from the 1493 Nuremberg Chronicle

Merci de laisser cet endroit aussi propre que vous l'avez trouvé 
en naissant.
[ ya du mail]

13 mars 2013

Rocaille

La carpe et le lapin
L'Auvergnat et le Picard
[pas de danger, ce  sont deux aérophones (le tuba et l'accordéon),  ai-je appris]


Alain Bruel, accordéon; François Thuillier, tuba
15 Heures, en duo à Saint Lon les Mines le dimanche 3 mars 
Week-end musical sous l’égide du Conservatoire des Landes

C'est bête, à l'heure où le dernier trou du cul chantant (trou du luth serait plus dans le ton) fait avertir avant son concert qu'il est interdit de le prendre en  photo, de l'enregistrer, de le filmer, de lui jeter des tomates, des bouteilles de bière (vides)  ou des œufs pas frais, (couats comme on dit par ici) je n'ai pas osé prendre mon appareil photo. Je le regrette, tout s'étant déroulé à la bonne franquette (nuts!); j'aurais bien aimé garder quelques belles images de ce mémorable concert de deux énormes musiciens, créateurs, formateurs, qui respirent la sympathie et allient le talent à la simplicité et à l'humour.


Rocaille, CD que j'ai acheté à la sortie: très beau, pas cher.


Le maître et l'élève(e)
on aperçoit l'oreille (il en a) de François Thuillier

Après le duo (époustouflant), entracte;  j'ai été quérir dans mon bros l'appareil photo susdit et j'ai tenté de me rattraper en deuxième partie, tout en écoutant les deux solistes et leurs  40 stagiaires  (Ali Tuba et les...) qui n'ont pas démérité, loin s'en faut.

L'accordéon : une vraie boite à frisson !
Pour clôturer un si bel après midi, en rentrant à case, le cœur gai, crochet par Bélus tout proche pour saluer François Baco, Bélus où réside aussi Claude Lalanne (pas la Claude Lalanne d'Agen mais la Claude Lalanne de Bélus).

Saint-Lon-les-Mines. Pour attaquer les contreforts (hem !) qui entourent Dax, à l'est, la côte de Hinx présente le moins de difficultés pour le cycliste occasionnel, comme on dit chez Heptathlon, (pas le cycliste contemporain, poutre et roubignolles apparentes,  celui qui est déguisé en caravane du Tour de France, avec du matos si cher qu'il est obligé de rentrer son vélo dans les toilettes quand il va pisser, de peur qu'on ne lui chourre ), encore qu'elle est longue et traître, la vache, au Sud (-ça suit ?) celles de  Cagnotte et de Saint-Lon sont une autre paire de manches. Il n'y a pas si longtemps, désireux de tester la souplesse de mon jarret et ma capacité pulmonaire malmenée par les blondes américaines, j'ai enfourché mon Lapierre ®,  [(c'est le cas de le dire, il pèse un âne mort mais il a dix-huit vitesses, (dont quinze  inutiles en ce qui me concerne) ça compense ]. Mollet conquérant et moral de vainqueur, je pédalais comme un bienheureux, (ça descend) laissant insolemment  Tercis [(étym. : trois lieues (de Dax)] sur ma droite,  jusqu'à atteindre le pied de la côte de Saint-Lon.
( Tout le monde est là ?)


Clo(clo)taire par Sempé

Au deuxième  virage, (bjiouu !  ça monte et en plus ça tourne) les pattes cassées,  je me suis rendu  à la raison et à l'adage de Pierre Dac : " il est idiot de monter une côte à bicyclette quand il suffit de se retourner pour la descendre."

Oh vieillesse ennemie ! combien de fois  pourtant l'ai-je montée en vélo depuis tout petit, cette côte et de bout en bout. (Oui mais tu t’accrochais à l’épaule de ton père qui lui, roulait en mobylette - Menteur ! de quoi tu te mêles ?)  Et qu'allait-on faire à Saint-Lon ? On allait aux champignons.  Et pourquoi à Saint-Lon ? parce qu'il y a là un joli bois pour les cèpes et que mon père connaissait l'endroit car dans sa jeunesse, il avait travaillé à la mine (de Saint-Lon... les mines, tout s'éclaire).
Je me souviens aussi de la vigne par où l'on passait pour atteindre le bois et des  grains de raisin croqués  par tout petit matin frais d'automne et j'en ai encore le goût sur la langue.C'est là aussi que j'ai connu un néflier sauvage qui ne voulait parler qu'à moi, rien qu'à moi.

Et à  part le vélo, un regret musical ? 
J'aurais voulu jouer de l'hélicon
Pon pon pon pon.

10 mars 2013

L'arbre déchiffré

La preuve par 9


Illustration de Rogelio Naranjo 
pour un numéro de Nexos, 1978. 


Rogelio Naranjo - Que caso tiene


Que caso tiene - Naranjo Rogelio
(Análisis)

Rogelio Naranjo - Morelia, Michoacán, Estados Unidos Mexicanos, 1937

07 mars 2013

Machine de Rube Goldberg

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

"Une machine de Rube Goldberg est une machine qui réalise une tâche simple d’une manière délibérément complexe, le plus souvent à l’aide d’une réaction en chaîne.  Elle tire son nom du dessinateur américain Rube Goldberg (1883-1970)."  Wikipedia


Timbre US à la gloire de Rube Goldberg
(de là vient sans doute l'expression : être timbré)
Professor Butts and the Self-Operating Napkin
Professeur Butts et la serviette de table automatique

Le "Self-service serviette" est activé lorsque cuillère à soupe (A) est portée à la bouche, tirant chaîne (B) et louche là-coups (C), qui jette cracker (D) perroquet passé (E). Parrot sauts après cracker et la perche (F) bascule, bouleversant les graines (G) dans le seau (H). Un surplus de poids dans le seau tire le cordon (I), qui s'ouvre et s'allume allume-cigare automatique (J), déclenchant monter en flèche (K) qui provoque faucille (L) pour couper string (M) et permettre pendule avec une serviette attachée à balancer d'avant en arrière , ainsi essuyer le menton.

(J'ai fait traduire Gougueul, c'est moins crevant)

04 mars 2013

J'ai oublié de vivre

Un auteur en quête de ses personnages

Vous désirez quelques notes biographiques sur moi et je me trouve extrêmement embarrassé pour vous les fournir et cela, mon cher ami, pour la simple raison que j’ai oublié de vivre, oublié au point de ne pouvoir rien dire, mais exactement rien sur ma vie, si ce n’est peut-être que je ne la vis pas, mais que je l’écris. De sorte que si vous voulez savoir quelque chose de moi, je pourrais vous répondre : « Attendez un peu, mon cher Crémieux, que je pose la question à mes personnages. Peut-être seront-ils en mesure de me donner à moi-même quelques informations à mon sujet. Mais il n’y a pas grand-chose à attendre d’eux ; ce sont presque tous des gens insociables qui n’ont eu que peu ou point à se louer de la vie. »


Je suis né – cela, je le sais – en Sicile, à Agrigente, le 28 juin 1867. J’ai quitté très tôt la Sicile, à dix-huit ans, pour venir à Rome. Mais un an après, je suis parti pour l’Allemagne où je suis resté deux ans et demi. J’ai pris mon doctorat de lettres et philosophie à l’Université de Bonn avec une thèse de dialectologie romane écrite en allemand. De Bonn je suis revenu à Rome, mais je n’en ai pas rapporté Heine, comme on se plaît à le dire, j’en ai rapporté Gœthe dont j’ai traduit les Élégies romaines.
Mais de tout cela il ne m’est rien resté. Je crois vraiment, dans la petite mesure où je puis valoir quelque chose, ne rien devoir à personne ; j’ai tout fait modestement tout seul. Et je n’ai pas eu de patron littéraire et j’ai beaucoup lutté – plus de six ans – pour me faire éditer, avec mes tiroirs déjà pleins de manuscrits.
Je n’ai pas connu Carducci, je ne connais pas d’Annunzio ; avec Verga, je n’ai eu de rapports que très tard, à l’occasion des fêtes organisées par Catane, sa ville natale, lors de ses quatre-vingts ans. Le Conseil municipal de Catane m’avait invité à prononcer le discours commémoratif, ce que je fis. J’exposai les raisons pour lesquelles la renommée de Verga avait été et devait nécessairement être étouffée par d’autres. En Italie, on aime mieux un style de mots qu’un style de choses. Et voilà pourquoi Dante est mort en exil, pourquoi Pétrarque a été couronné au Capitole.
Quant à moi, mon cher Crémieux, – si licet parva componere magnis – je ne sais pas bien pourquoi je n’ai pas encore été lapidé, mais je vous jure qu’il n’y a pas eu de ma faute.
J’ai enseigné vingt-quatre ans la stylistique à l’École de Magistère des jeunes filles de Rome, de ma trentième à ma cinquante-quatrième année. Depuis six ans, je n’enseigne plus et j’en bénis Dieu.

Luigi Pirandello
Lettre adressée à Benjamin Crémieux, son premier traducteur français, à la veille de la parution de Vieille Sicile, NRF, 1928. 

01 mars 2013

Sans parole

(les amis de la Piscine)


Deauville, le bateau du Havre à Trouville-1913
Kees Van Dongen 1877-1968

(C) Musée La Piscine (Roubaix), Dist. RMN-Grand Palais - @Arnaud Loubry

26 février 2013

Mâle dominant

Longtemps j'ai rêvé,  sur l’écran noir de mes nuits blanches (Claude Nougaro)
d'être moi-aussi un mâle dominant.


Henry Victor as Hercules
La Monstrueuse Parade-Freaks-Tod Browning-1932.

   Pour un premier essai, désireux de faire mon propre cinéma, à l'image d'Hercules dans Freaks, j'ai tenté la culotte bavaroise, cuir pleine peau, cothurnes ad hoc et gilet clouté, ce à quoi j'avais adjoint par fantaisie, un chapeau tyrolien orné d'une plume de faisan.

   Je n'ai, inexplicablement, rencontré alors qu'incompréhension, et n'ai suscité que gloussements, rires sous cape quand ce n'étaient pas lazzis et quolibets . Pourtant, j'avais imaginé qu'elles seraient tombées comme des mouches, raides dingues,  car Hercules dans le film avait un succès fou.



Emile Savitry - Apache de Pigalle -1938

    Alors, imputant aux mœurs provinciales ce manque d'appétence pour les  hommes, les vrais, sifflotant "Ah les p'tites femmes de Paris ! ",  j'ai pris le TGV, tel Rastignac ou Bel-ami, pour aller tenter ma chance à la capitale. Je m'étais payé chez "Jules" [10 euros de réduction sur votre prochain achat (nouvelle collection) à présentation de ce billet] le marcel de Jean Gabin dans la Bête humaine, la chemisette manches courtes retroussées d'Yves  Montand dans Le salaire de la peur ainsi qu'une petite casquette pied-de-poule à porter sur le côté que j'avais pris à Serge Reggiani chez Casque d'or. Je m'étais également pourvu d'un paquet de gauloises bleues.

   Sitôt descendu du train, néo  Bubu (Coco?) de Montparnasse, je me rendis directement à l'Hôtel du Nord mais ce dernier étant fermé pour travaux, je pris une chambre dans un hôtel de facture moderne où une charmante hôtesse d'accueil me tuyauta sur les quartiers où je pourrais exercer ma  pratique. Sur ses conseils et ayant feuilleté, pour réviser, quelques polars de Léo Malet,  j'avisais un débit de boisson où j'avais constaté  un va et vient incessant de femmes, jeunes et moins jeunes mais toutes fort remarquables.
   Machonnant une virile gauloise sans filtre (éteinte,  j'allais pas me choper 35 euros d'amende), j'avais commandé un mandarin-curaçao et faisais rouler mes biscottos au comptoir en lançant des œillades à la cantonade.
 
    J'ai vite arrêté mon cinéma comprenant que je m'étais salement trompé d'époque. Je voyais les proxos, attablés devant une coupette,  sapés comme à la City, entrer leurs données sur leur Mac : trois pipes, sept complets, deux suppléments fouet...; le seul élément auquel je pouvais me raccrocher, c'était le barman qui avait gardé l'œil torve et l'air con comme dans les films d'autrefois. J'ai fini par le payer , un peu gêné en lui disant qu'il fallait que j'y aille car j'étais figurant dans une série télé sur les années trente et que j'étais déjà en retard.


Casque d'or -1952-  Jacques Becker
 Simone Signoret, Dominique Davray

   Ah, ces regards dans mon dos  tandis que je regagne, la queue basse, mon Best Western ! peut-être aurais dû prendre un Formula One, plus connoté winner ?


Peter Lorre -M le maudit-Fritz Lang-1932

   Désarçonné, je l’avoue, par ce nouvel échec cuisant, j'ai songé, voulant profiter de l'anonymat que vous confère derechef  une grande ville, à la ruse, à la force; j'ai convoqué les mânes des grands anciens : Landru, Marcel Petiot, Jack l'éventreur, Gilles de Rais, M le maudit, ( Gilles de Rais ? M le maudit ?mais Coco, tu n'y penses pas, il s'agit là d'enfants !!! - oui mais c'est plus facile à attraper,  me susurrait une insidieuse  voix intérieure.)
   Et puis quoi, se retrouver dans quelque cul de basse-fosse ? croupir sur la paille d' un vieux cachot, les coucougnettes blettes,  pour un mauvais moment fantasmatique ? des nèfles ! je n'ai pas donné suite car, au vrai, je n'ai pas la violence en moi et j'en viens à  maudire (M) ce côté velléitaire qui me fait craindre de ne pas avoir toutes les qualités du pur mâle dominant.


    Je connais mes faiblesses, j'apporte toujours dans mes bagages, sous le prétexte de prévisions météo souvent aléatoires, lors de mes déplacements, ce trench-coat douillet mâtiné cache-poussière,  sous lequel  je peux m'établir nu comme l'enfant qui vient de naître. Pour ne pas avoir monté cette expédition vers la terre capitale en pure perte, je fis donc quelques sorties d'école, avant (j'aime bien faire part aussi de mon questionnement aux  parentes d'élèves) et après la cloche, quelques cages d'escalier à l'heure où les ménagères de plus de cinquante ans retirent leur courrier et où les dealers dorment encore, quelques incursions éclair auprès de  nounous dans les parcs et jardins publics, la routine en somme mais rien de transcendant, le coeur n'y était pas et une fois de plus, j'ai pu constater que personne ne mordait à l’appât...
  Je fus même sérieusement douché (sans trop de conséquences toutefois, j'avais l'imper) : au Bois de Boulogne, alors que je m'étais posté le long d'un parcours de jogging, une jeune insolente qui devait avoir  pas mal roulé sa bosse et n'avait pas froid aux œufs, à qui j' adressais (on peut le dire, je ne me vante pas) le célèbre cri de la profession : "Et des comme ça, vous en avez déjà vu des comme ça ?" me répondit tout à trac :  "Bé oui, elle est tout à fait ordinaire !". (Les gens sont d'une incivilité, c'est pas croyable !)


     - Mais Coco, on démarre sur les chapeaux de roupettes  avec un mâle dominant et l'on se retrouve, quelques lignes plus bas avec un Pervers Pépère désenchanté !
  - Lâche-moi, tu veux, crois-tu bien que j'aie la main sur les circonvolutions serpentines de mon cerveau reptilien (ah oui ! : serpentin, reptilien, je vois), penses-tu que je puisse à loisir régler le débit de mes hormones de croyance, imagines-tu que  je ne sois pas assailli de mille questions sur l'inné (Carl von) : naît-on mâle dominant ? et l'acquis :  peux-t-on devenir mâle dominant avec du travail  ? sur le temps qui passe et qui lasse :  n'est-il pas trop tard ? un mâle dominant ne doit-il pas commencer jeune ?...
 Oui, la vie est un combat. (?!) ( ça dépend de la taille de l’intéressée).

La suite de ma quête (qui quête ? le marchand de braguettes) dans un prochain numéro.

22 février 2013

L'Adour en crue

L’Adour en crue, qui l'eût crue?

La route Arnaudin à Saint Vincent de Paul sous les eaux
Chplaouch ! Chplaouch ! (mon plaisir depuis toujours)
Foin !


En Gascogne et au Pays basque
on appelle barthe (du gascon barta), barthes, les plaines alluviales inondables longeant les cours d'eau.


Echelle des grandes eaux - Dax

L'Adour déborde depuis que je la connais et elle débordait sans aucun doute avant mais c'est bien la première fois que je la vois faire l'ouverture du 20 heures, sensationnalisme à la petite semaine, boniment gourmand du Pouyadas de service se délectant de la  catastrophe annoncée, vigilance! alerte! orange ! et tout le toutim pour une crue somme toute bien ordinaire. 


L'Adour en crue vue du Vieux pont à Dax

[Que d'eau! que d'eau!, (Raymond) aurait dit Mac Mahon au vu des terribles inondations de la Garonne  en juin 1875]


Partie de la capitainerie garde costes de Bayonne -1690

L'Adour a toujours débordé, moins il me semble depuis le réchauffement, [cigognes, cormorans, hérons pique-bœuf la fréquentent désormais (en attendant les ibis sacrés et les flamants roses)]. Elle a son petit caractère, a  souvent fait sa capricieuse, changeant d'embouchure (de là, mal embouchée) au gré de ses humeurs.

La route Arnaudin à Saint Vincent de Paul sous les eaux
Chplaouch ! Chplaouch ! (et aussi l'été, pieds nus en remontant les ruisseaux)
Paille !

[pour faire marcher au pas les conscrits venus de la campagne ne distinguant pas la droite de la gauche, on fourrait leurs croquenots gauches de foin et les droites de paille. L'instructeur n'avait plus alors qu'à entonner : foin ! paille ! pour un joli pas cadencé
- Quel rapport avec la crue ? - Aucun, ce sont les bottes qui m'y ont fait penser.]

L'Adour en crue : l'eusse-tu crue ?

20 février 2013

Tournedos Rossinante

Ça me mine, Dada
          ♫
Et c'est reparti,
Encore du saucisson.. de cheval
Que je vous dédie,
Belle Dame aux yeux... de biche
Et à la bouche purpurine de cheval


Le gisement de minerai
Indian Miniature
 Robert and Lisa Sainsbury Collection
          ♫
Moi qui vins de Grèce de ch´val
Je m´appelle Oreste de ch´val
Tapaboufélos de ch´val
J´débarqu´à Paris de veau
Oh! Oh! quel régal oh! de ch´val
De prend´ le métro de ch´val
Quand on n´connait pas de ch´val
Oh! c´qu´on s´amuse oh! de bœuf...

C'est trop moche arrête
Arrête d'hippocampe...
Et c'est ainsi que le cheval...

Huuuuuuuuuuuuuu!

Boby Lapointe, Saucisson de cheval 2 & 1 [extraits (de cheval)]