d'être moi-aussi un mâle dominant.
Henry Victor as Hercules
La Monstrueuse Parade-Freaks-Tod Browning-1932.
La Monstrueuse Parade-Freaks-Tod Browning-1932.
Pour un premier essai, désireux de faire mon propre cinéma, à l'image d'Hercules dans Freaks, j'ai tenté la culotte bavaroise, cuir pleine peau, cothurnes ad hoc et gilet clouté, ce à quoi j'avais adjoint par fantaisie, un chapeau tyrolien orné d'une plume de faisan.
Je n'ai, inexplicablement, rencontré alors qu'incompréhension, et n'ai suscité que gloussements, rires sous cape quand ce n'étaient pas lazzis et quolibets . Pourtant, j'avais imaginé qu'elles seraient tombées comme des mouches, raides dingues, car Hercules dans le film avait un succès fou.
Emile Savitry - Apache de Pigalle -1938
Sitôt descendu du train, néo Bubu (Coco?) de Montparnasse, je me rendis directement à l'Hôtel du Nord mais ce dernier étant fermé pour travaux, je pris une chambre dans un hôtel de facture moderne où une charmante hôtesse d'accueil me tuyauta sur les quartiers où je pourrais exercer ma pratique. Sur ses conseils et ayant feuilleté, pour réviser, quelques polars de Léo Malet, j'avisais un débit de boisson où j'avais constaté un va et vient incessant de femmes, jeunes et moins jeunes mais toutes fort remarquables.
Machonnant une virile gauloise sans filtre (éteinte, j'allais pas me choper 35 euros d'amende), j'avais commandé un mandarin-curaçao et faisais rouler mes biscottos au comptoir en lançant des œillades à la cantonade.
J'ai vite arrêté mon cinéma comprenant que je m'étais salement trompé d'époque. Je voyais les proxos, attablés devant une coupette, sapés comme à la City, entrer leurs données sur leur Mac : trois pipes, sept complets, deux suppléments fouet...; le seul élément auquel je pouvais me raccrocher, c'était le barman qui avait gardé l'œil torve et l'air con comme dans les films d'autrefois. J'ai fini par le payer , un peu gêné en lui disant qu'il fallait que j'y aille car j'étais figurant dans une série télé sur les années trente et que j'étais déjà en retard.
Casque d'or -1952- Jacques Becker
Simone Signoret, Dominique Davray
Simone Signoret, Dominique Davray
Ah, ces regards dans mon dos tandis que je regagne, la queue basse, mon Best Western ! peut-être aurais dû prendre un Formula One, plus connoté winner ?
Peter Lorre -M le maudit-Fritz Lang-1932
Désarçonné, je l’avoue, par ce nouvel échec cuisant, j'ai songé, voulant profiter de l'anonymat que vous confère derechef une grande ville, à la ruse, à la force; j'ai convoqué les mânes des grands anciens : Landru, Marcel Petiot, Jack l'éventreur, Gilles de Rais, M le maudit, ( Gilles de Rais ? M le maudit ? - mais Coco, tu n'y penses pas, il s'agit là d'enfants !!! - oui mais c'est plus facile à attraper, me susurrait une insidieuse voix intérieure.)
Et puis quoi, se retrouver dans quelque cul de basse-fosse ? croupir sur la paille d' un vieux cachot, les coucougnettes blettes, pour un mauvais moment fantasmatique ? des nèfles ! je n'ai pas donné suite car, au vrai, je n'ai pas la violence en moi et j'en viens à maudire (M) ce côté velléitaire qui me fait craindre de ne pas avoir toutes les qualités du pur mâle dominant.Je connais mes faiblesses, j'apporte toujours dans mes bagages, sous le prétexte de prévisions météo souvent aléatoires, lors de mes déplacements, ce trench-coat douillet mâtiné cache-poussière, sous lequel je peux m'établir nu comme l'enfant qui vient de naître. Pour ne pas avoir monté cette expédition vers la terre capitale en pure perte, je fis donc quelques sorties d'école, avant (j'aime bien faire part aussi de mon questionnement aux parentes d'élèves) et après la cloche, quelques cages d'escalier à l'heure où les ménagères de plus de cinquante ans retirent leur courrier et où les dealers dorment encore, quelques incursions éclair auprès de nounous dans les parcs et jardins publics, la routine en somme mais rien de transcendant, le coeur n'y était pas et une fois de plus, j'ai pu constater que personne ne mordait à l’appât...
Je fus même sérieusement douché (sans trop de conséquences toutefois, j'avais l'imper) : au Bois de Boulogne, alors que je m'étais posté le long d'un parcours de jogging, une jeune insolente qui devait avoir pas mal roulé sa bosse et n'avait pas froid aux œufs, à qui j' adressais (on peut le dire, je ne me vante pas) le célèbre cri de la profession : "Et des comme ça, vous en avez déjà vu des comme ça ?" me répondit tout à trac : "Bé oui, elle est tout à fait ordinaire !". (Les gens sont d'une incivilité, c'est pas croyable !)
- Lâche-moi, tu veux, crois-tu bien que j'aie la main sur les circonvolutions serpentines de mon cerveau reptilien (ah oui ! : serpentin, reptilien, je vois), penses-tu que je puisse à loisir régler le débit de mes hormones de croyance, imagines-tu que je ne sois pas assailli de mille questions sur l'inné (Carl von) : naît-on mâle dominant ? et l'acquis : peux-t-on devenir mâle dominant avec du travail ? sur le temps qui passe et qui lasse : n'est-il pas trop tard ? un mâle dominant ne doit-il pas commencer jeune ?...
Oui, la vie est un combat. (?!) ( ça dépend de la taille de l’intéressée).
La suite de ma quête (qui quête ? le marchand de braguettes) dans un prochain numéro.
Je viens de relire " Gros plan pour macchabée ".
RépondreSupprimerEt je ne vous imaginais pas en petite frappe ou en gros dur, si vous préférez, ni en pervers. Mais je manque singulièrement d'imagination.
Je cache bien mon jeu (d'entrejambes).
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