Affichage des articles dont le libellé est Michel Pastoureau. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Michel Pastoureau. Afficher tous les articles

10 juin 2013

Larmes d’Albâtre


Les pleurants du tombeau de Jean sans Peur sont partis de Dijon répandre leurs larmes de 2010 à 2012 à New York, Saint Louis, Dallas, Minneapolis, Los Angeles, San Francisco, Williamstown, à Hôpital Saint-Jean à Bruges, au Bode Museum à Berlin puis de retour en France, à Paris au Musée de Cluny à compter du 27 février 2013.
Pas la peine de sortir son mouchoir, l'exposition s'est terminée le 3 juin.
Les Pleurants sont repartis à Dijon (sniff).


L'un des 39 pleurants du cortège


L'un des 39 pleurants du cortège
(c'est celui du haut)


L'un des 39 pleurants du cortège


L'un des 39 pleurants du cortège

L'on pourrait voir dans l' attitude ci-dessus un pleurant essuyant ses pleurs ou bien un pleurant se mouchant dans ses doigts (moins probable). Notre ami médiéviste (on l'appelle le Pastoureau landais) Jean M. nous trace une troisième voie; il estime qu'il y a là comme souvent chez les créateurs lors de travaux de commande, volonté délibérée d'envoyer un message déviant. Jean de La Huerta ou Antoine Le Moiturier (on ne sait pas lequel des deux) aurait laissé  le spectateur devant une interprétation à triple tranchant et dont l'adresse cachée au gisant ( les pleurants sont à l'origine en soubassement du tombeau et non pas détachés comme ici ) serait : 
Ouah, Jean sans Terre, qu'est-ce que tu pues ! (enfer et putréfaction) 
(Mon pauvre Jean ! je m'adresse au médiéviste)

En parlant d'odeur, tandis que nous montions les marches du Petit Palais (Aux marches du palais, Aux marches du palais, Y a une tant belle fille lonla, Y a une tant belle fille... - Guy Béart), et que nous suivions un couple bien mis, entre septante et octante, je détectai que l'élément masculin de ce couple, tout en gravité, émettait un couinement mou à chaque marche gravie.  
Toujours bienveillant, j'imputais à quelque semelle à coussin d'air crevé cette série de sons incongrus. De sournoises effluves eurent vite fait de me ramener à la réalité.
Parvenu au haut de l'escalier, je me précipitai vers un vigile (ils sont légion dans Paris)  en lui désignant le coupable du doigt afin qu'il soit vertement admonesté. Cet agent de sécurité qui devait avoir fait un peu de Droit me signifia qu'il ne pouvait donner suite à ma requête car je n'étais pas en mesure d'apporter les preuves de ce que j'avançais.
Du vent ! (des vents ?). Et la parole d'un honnête citoyen prompt à redresser les torts et à dénoncer toutes sortes d'incivilités, alors, on s'y assoit dessus ? 

04 octobre 2012

Larmes de crocodile

♫ Mi cocodrilo verde
En tu palmar se pierde
La clásica leyenda
De Yemanyá y Changó...

[de José Dolores Quiñones chanté par Caetano Veloso, celui de Cucurrucucú Paloma dans  Parle avec elle de  Pedro Almodóvar]


Crocodile (vers 1450) Bestiaire latin

"Le crocodile est un serpent d'eau que la plupart des gens appellent cocatrix. Sa nature est la suivante : lorsqu'il rencontre un homme , il le dévore, et une fois qu'il l'a dévoré, il le pleure jusqu'à la fin de ses jours." (il a bon coeur, en fait)

Richard de Fournival 1201-1260

[en passant par  Bestiaires du Moyen-âge,  de Michel Pastoureau, au Seuil]