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22 octobre 2013

Les deux bossus

Los dus boçuts

Un còp i avè dus boçuts : un demorava a Cussac, et l'aute a Medrac. Se coneishèn fòrt plan.Valà qu'un jorn de setembre, en cercant ceps, se trobèren dens lo bòsc dau Baden.
- Té ! Aquo's tu ?
- E òc. Adiu. E coma aquò va ?
- A pauc près. E tu ?
-  Tanben. Aquò pòt anar... Mès, hilh dau diable ! sès pas mèi boçut !
-  E non.
-  E coma aquo ?
-  Te vau contar mon afar, tè ! Poiràs har atau, se vòs. Probable que te haràn coma a jo : te tireràn la bòça. Un divendres dessèir, te n'airàs au prat Lauret*, sabes ? Prôche dau castèth de Baishavela*. Te tindràs près de l'entrada. Sau truc de mejanuit i veiràs arribar sèt òmes : aquò's los pus grans sorcièrs dau  Medoc. Sustot, faudrà pas qu'auges paur. Los deisheràs passar, te haràn pas mau : ne haràn pas cas a tu. Alavetz los seguiràs. Quan arriberàn au mitan dau prat, se doneràn tots la man, apuèi haràn la dança ronda en cantant : Tres còps sèt son vint-e-un ! Tres còps sèt son vint-e-un ! E totjorn atau. Compteràs tres torns de ronda. Alavetz, tu sauteràs au mitan e diràs : Apuèi un son vint-e-dus ! E eths s'arresteràn e veiràs...
Nòste boçut manquèt pas lo sabat dau divendres d'après, e podetz creire que hit juste çò que l'aute li avè ensenhat. Mès...
- A ! Mair de Diu : çò dishut un daus sorcièrs. Encara un boçut ! E ! Mès n'an pas fenit de venir nos anujar !... E que fau li har ?
- O té ! Fau li donar la bòça de l'aute.
Marcha : çò que hiren.
Rapelatz-vos lo praube òme se li hadèn dòu sos pas apuèi sa nuitada, per s'auger ganhat duas bòças au lòc d'una !

Guy Lambert
Tiré de Initiation au Gascon de Robert Darrigrand -  Per Noste 1971


Beychevelle : Baisse voile en Gascon

"Le premier château a été construit en 1565 par l'évêque François de Foix-Candale. Sa nièce en hérite et épouse Jean Louis de Nogaret de la Valette, premier duc d'Épernon, grand amiral de France et mignon du roi Henri III, et surtout gouverneur de Guyenne. Il devient alors propriétaire des lieux au début du xviie siècle. Son pouvoir dans la région était tel que les bateaux qui passaient devant le domaine devaient affaler les voiles en signe d'allégeance, donnant le nom au domaine de Baisse voile, qui deviendra Beychevelle et donnera l'emblème du domaine". nous dit Wikipedia.
( le scribe wikipédiste  fait certainement partie du  Rotary-Club ou du Lions-Club, qui reprend une antienne ancienne.)
Ailleurs : "Faisant face à la Gironde, tous les bateaux baissaient leur voile en hommage à son illustre propriétaire le duc d’Epernon, Grand Amiral de France, d’où l’origine de son nom « baisse-voile »." 

[ Ah, affaler les voiles, baisser la culotte, (ça se conçoit toutefois au sens propre particulièrement sous Henri III, )   courber l'échine, baisser les yeux, mettre le genou à terre, faire la révérence, baiser l'anneau, embrasser les pieds ! ...]


Ridicule

"Mais Bernard Ginestet (qui a été un temps propriétaire du Château Margaux) s'est attaché à montrer que ce nom de Beychevelle existait déjà au moins deux cent ans avant, dans les années 1300 lorsque la Guyenne était anglaise. Certains avancent alors la présence possible d'un péage maritime à cet endroit, obligeant les vaisseaux à s’arrêter et baisser les voiles, ce qui parait assez peu crédible quand on sait la difficulté de telles manœuvres dans les courants de l'estuaire et l'importance du temps perdu dans la durée d'une marée.
A cela Bernard Ginestet préfère une explication beaucoup plus prosaïque liée à la difficulté d'entrer dans le port à la voile en raison de son orientation par rapport aux vents dominants : les bateaux devaient rapidement baisser la voile pour se déhaler sur les cordages lancés depuis la rive.....On entend bien les "baisha velho" fusant depuis la rive, ou commandés sur le bateau par les gascons qu'étaient tous ces gens là !" [J'adhère et ne serais pas passé par toutes ces circon-volutions]


"Le château de Beychevelle tire son nom de la coutume qui voulait que les bateaux empruntant la Gironde abaissaient leur voile en arrivant à hauteur du château. Le pré Lauret était connu dans tout le Médoc comme l'endroit où les sorciers tenaient leur sabbat." Robert Darrigrand

[Il y a longtemps, nous l'avons  fréquenté, ce pré Lauret (virtuel) car  faute d'indications cadastrales précises, nous nous l'étions inventé]


Un joli bossu : Fernandel dans  Naïs de Marcel Pagnol-1945
Dessin Albert Dubout

Les deux bossus

Il y avait une fois deux bossus : l'un habitait à Cussac et l'autre à Medrac. Ils se connaissaient fort bien. Voilà qu'un jour de septembre, en cherchant des champignons, ils se rencontrèrent dans le bois de Baden.
- Tiens, c'est toi !
- Et oui ! A dieu ! Et comment ça va ?
- A peu près. Et toi ?
- Aussi. Ça peut aller... Mais sapristi, tu n'es plus bossu !
- Et non !
- Comment as-tu fait ?
- Je vais te raconter mon affaire, tiens ! Tu pourras en faire autant si tu veux. On te fera probablement comme à moi. On t'enlèvera la bosse. Un vendredi soir, tu iras au pré Lauret*, tu connais ? Près du château de Beychevelle*. Tu te tiendras près de l'entrée. Sur le coup de minuit, tu verras arriver sept hommes : ce sont les plus grands sorciers du Médoc. Surtout, il ne faudra pas que tu aies peur. Tu les laisseras passer, ils ne te feront pas de mal. Ils ne feront pas attention à toi. Alors tu les suivras. Quand ils arriveront au milieu du pré, ils se donneront tous la main, puis ils feront un ronde en chantant : trois fois sept, vingt-et-un...et toujours ainsi. Tu compteras trois tours de ronde. Alors tu sauteras au milieu et tu diras : Un de plus et cela fait vingt-deux. Ils s'arrêteront et tu verras.
Notre bossu ne manque pas le sabbat du vendredi suivant et vous pouvez croire qu'il fit juste ce que l'autre lui avait appris. Mais...
- Ah ! Sainte Vierge ! dit un des sorciers. Encore un bossu ! Mais ils n'ont pas fini de venir nous ennuyer ! Et, que faut-il lui faire?
-  Eh bien ! Il faut lui donner la bosse de l'autre.
- Allons ! C'est ce qu'ils firent.
Imaginez-vous si le pauvre homme regrettait ses pas et en plus sa nuit perdue : car il avait gagné deux bosses au lieu d'une !

Guy Lambert
Tiré de Initiation au Gascon de Robert Darrigrand -  Per Noste 1971

27 septembre 2013

Honoré Panisse

Voilerie, cordages, cables...


Fernand Charpin : Honoré Panisse, maître voilier du Vieux-Port

Résumons-nous :

Marius :  Marseille. Marius, fils de César, aime Fanny, Fanny aime Marius mais Marius est possédé par le démon de la mer.

Fanny :  Panisse, veuf, riche, sans enfant et très amoureux épouse Fanny qui est enceinte de Marius parti pour l'un de ses voyages en mer. L'enfant né, Marius se repointe mais  Panisse refuse de rendre Fanny et le bébé Césariot.

César : Vingt ans après, Panisse mort, Césariot entreprend une recherche en paternité. Ses démarches  et l'appui de César finiront par des retrouvailles entre sa mère Fanny et son père Marius qui vont enfin pouvoir vivre leur amour intact. (brave Panisse)


Fanny - 1932 - Marcel Pagnol - réalisation Marc Allégret

Appendice culinaire :
La panisse est une spécialité culinaire d'origine ligure à base de farine de pois chiches, qui se mange en friture ou dorée au four. La panisse est  connue et appréciée dans le sud-est de la France de Nice jusqu'à Marseille.W

31 mars 2010

La visite à Boby

à Pézenas - Pesenàs


Haut de Boby


Si Jean-Baptiste Poquelin est né à Paris,
Molière est né à Pézenas.
Marcel Pagnol


Bas de Boby

Ce satané Boby Lapointe, depuis qu'il a tourné le coin, à Pézenas comme à Paris ses copains et admirateurs ont du mal à s'y habituer. En ce qui me concerne, les soirs où son amitié et sa bonhomie me manquent un peu, je fais comme si rien n'était, j'écoute ses chansons pour qu'il continue à vivre, le bougre, et il continue. Mon vieux Boby, putain de moine et de Piscénois, fais croire à qui tu veux que tu es mort ; avec nous les copains ça ne prend pas.
Georges Brassens 

Boby Lapointe est mort mais il bande encor'
Cocoduc

[Mémoires d'un touriste IV. Sur la route d'Avignon]

11 janvier 2010

Mandarin curaçao



Dubout - Marius - Marcel Pagnol


Curaçao extra sec -  triple sec
Affiche E. Gros

- César : tu mets d’abord un tiers de curaçao. Fais attention. Un tout petit tiers. Bon. Maintenant, un tiers de citron. Un peu plus gros. Bon. Ensuite, un bon tiers de Picon. Regarde comme c'est joli. Et à la fin, un grand tiers d’eau. Voilà.
- Marius : Et ça fait quatre tiers.
- César : Exactement.
- Marius : Dans un verre, il n’y a que trois tiers.
- César : Imbécile, ça dépend de la grosseur des tiers !


Marcel Pagnol - Marius - Dubout

[quand on cartonnait autrefois au mandarin-cu en jouant au tarot, nul besoin de formule mathématique : une bonne pichade de curaçao complétée de mandarin à volonté, servi avec glaçons,  cacahuètes salées (pour la patine des cartes) et vogue la  galère...petit au bout.]

19 août 2009

Une partie de pétanque

Une partie de pétanque
Ça fait plaisir
La boule part et se planque
Comme à loisir
Tu la vises et tu la manques
Change ton tir !
Une partie de pétanque
Ça fait plaisir !


Paroles: André Montagard
Musique: André Montagard, Léo Nègre, 1941

( André Montagard a également écrit les paroles
du grand succés des années 40 :
Maréchal, nous voilà ! )


Dubout, Boules*


Willy Ronis - Boules - Aubagne 1947
[Danse avec les boules]
On dirait le regretté Raymond Bussières

J'ai gardé le souvenir d' une jolie variante de récré:
Une partie de quiquette
Ça fait plaisir
Dans le trou du cul qui pète
On sent venir
Le jus ardent des roupettes
A tout loisir...

Ah, mémoire sélective, quand tu nous tiens !
 

Autrefois Aubagne me faisait rêver, pas pour la Légion étrangère mais pour Marcel Pagnol qui y est né; j'y suis repassé ces dernières années, fan de pute ! je conduisais mais j'avais envie de fermer les yeux pour ne pas voir, tellement c'était laid, bourré de bretelles, d'échangeurs, encerclé d'autoroutes...

*Bouboule, le premier mort de mon âge, il devait avoir huit ans; je pense encore à lui.