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06 janvier 2025

Marque-page

Mes chers amis
Soyez heureux
Pour ennuyer les affreux
les méchants
Tel est mon vœu
de Nouvel An


    Un marque-page du Musée de la Chalosse qui a consacré une exposition d'avril à novembre 2024 à Lise Deharme, muse d'André Breton (le gant du collage sur la  couverture de Nadja, c'est à elle).
    Comme par un fait exprès, cette Lise possédait à Montfort en Chalosse une demeure où elle invitait beaucoup de monde, à l'entrée du chemin (du Pourtiou) qui menait trois cents mètres plus bas à la maison qu'habitait ma grand-mère Rosa. C'est dire qu'avec quelques années en moins, j'aurais pu, jeune cambrousard, tomber nez à nez avec Breton donc, Man ray, Eluard, Cocteau, Queneau, Desnos, Aragon, Picasso, Dali, j'en passe et des meilleur.e.s; j'en suis tout ébaubi.

18 décembre 2024

Le voyage initiatique

Dans mon souvenir, elle ressemblait bien à ça

   On l'appelait la Micheline, (le nom provenant d'André Michelin) mais aussi la Pauline (en référence à Jean-Raoul Paul, directeur de la Compagnie des chemins de fer du Midi de 1913 à 1932). Le terme le plus approchant en exactitude devait être la Pauline encore que ce ne devait être ni l'un, ni l'autre mais  un autorail unifié à kiosque U150 (Unifiés 150 chevaux). A l'époque on ne savait rien de ces finesses techniques et l'on ne se posait pas de questions .
 
Le passage à niveau de Peyrouton

Pedibus jambus, venant du Gond, on la prenait cette Micheline à la halte de Peyrouton, (petit Pierre ou petite pierre) à 8h54 sur le trajet Dax Mont de Marsan à 3.7 kms de la gare de Dax (départ  8h47)

La halte de Narrosse

et l'on filait vaillamment  vers la halte de Narrosse (étymologie non déterminée) 
au km 7,0. (9h1)
(La SNCF a vendu, il y a quelques dizaines d'années les maisons de Garde-barrières)

La gare de Hinx

Après l'arrêt de rigueur, voilà que nous repartions jusqu'à la gare de Hinx (9h13) [du latin fines : limites entre peuples, frontières (c'était déjà l'étranger)] au km 14.5'.

Gare de Gamarde-les-Bains

Nouvel arrêt ( 9h21) à  Gamarde (etym : peut être source ferrugineuse), 18.5 km et nouveau départ pour  Montfort  (comme son nom l'indique)


Ah oui, elle filait bon train, cette Micheline Pauline, pour ma part, j'aurais voulu qu'elle  ne s'arrête jamais,


Mais déjà, ce pont nous indiquait que nous étions bientôt arrivés 

La gare de Montfort en Chalosse

 Et nous touchions au but : (9h37) la gare de Montfort (Monhòrt de Shalòssa en gascon) (km 22,0) où habitait notre grand-mère.
(A nouveau pedibus jambus, on devait se colleter une bonne marche à pied pour arriver à destination.)

Je n'ai jamais été plus loin, je n'ai jamais fréquenté la halte de Lourquen (km 28,5), les gares de Mugron (km 32,7) de Montaut-Landes (km 40,8), la halte d'Augreilh (km 44,8), les gares de Saint-Sever-Landes (km 47,9) de Mauco-Benquet (km 56,9) et et Mont-de-Marsan (km 64,0) mais je me rattrape, j'y fais désormais de la marche à pied et du vélo (c'est devenu une voie verte sur presque tout le trajet).

               : reseau-train-ho-de-paquito40 (en déshérence)


Et puis, et puis je laisse la parole à mon ami Marcel qui raconte beaucoup mieux que moi ses émois ferroviaires :

    J’aurais voulu prendre dès le lendemain le beau train généreux d’une heure vingt-deux dont je ne pouvais jamais sans que mon cœur palpitât lire, dans les réclames des compagnies de chemin de fer, dans les annonces de voyages circulaires, l’heure de départ : elle me semblait inciser à un point précis de l’après-midi une savoureuse entaille, une marque mystérieuse à partir de laquelle les heures déviées conduisaient bien encore au soir, au matin du lendemain, mais qu’on verrait, au lieu de Paris, dans l’une de ces villes par où le train passe et entre lesquelles il nous permettait de choisir ; car il s’arrêtait à Bayeux, à Coutances, à Vitré, à Questambert, à Pontorson, à Balbec, à Lannion, à Lamballe, à Benodet, à Pont-Aven, à Quimperlé, et s’avançait magnifiquement surchargé de noms qu’il m’offrait et entre lesquels je ne savais lequel j’aurais préféré, par impossibilité d’en sacrifier aucun. Mais sans même l’attendre, j’aurais pu en m’habillant à la hâte partir le soir même, si mes parents me l’avaient permis, et arriver à Balbec quand le petit jour se lèverait sur la mer furieuse, contre les écumes envolées de laquelle j’irais me réfugier dans l’église de style persan. 

09 avril 2024

Votre bain est bientôt prêt

L'Océan atlantique par ici

    Il ne reste plus qu'à donner un petit coup de balai mécanique et tout sera en place pour le 15 juin, quand l'avant-garde du troupeau en maillot  pointera le bout de son nez.

    Penser en outre à éviter particulièrement le bassin d'Arcachon et le triangle d'or Biarritz, Anglet, Bayonne où,  en raison de la  surpopulation, de la surconstruction,  de la surfréquentation  touristique et des changements climatiques, vous pourrez vous retrouver après de fortes pluies provoquant la saturation des réseaux d'eaux usées et d'eaux pluviales, nageant la brasse (ou le crawl ou le papillon, à votre guise) dans une fosse septique. 


Porca miseria !

[Possibilité d'updater le transistor
vers un smartphone.]

C'est rien de le dire !

30 septembre 2023

Balade landaise

Le Chemin des écolier.e.s

Georges Brassens

L'œuf dur à cuire

Paraplumes

IchtyNosaurus

La Dauna

Hibou chouette

Chambre avec vue

Balade landaise
( sans indication d'origine. )

01 mai 2020

Créateurs de mode

Etel Badiane : robe à la pigne et coiffe d'aiguilles de pin
[ papier, crayons ]

    La pigne est à la pomme de pin ce que la chocolatine est au pain au chocolat, la poche à la bourse...

Coco : boubou africain
[ Assiette plate, crêpe au chocolat, fourchette à dessert ]

    Je n'ai pas conservé cette oeuvre d'art modeste : j'ai tout léché à la fin, je sais, cela ne se fait pas mais j'assume, de plus, ça me donne moins de boulot pour la vaisselle (manuelle).

17 avril 2020

L'asouade

    L'asouade ou course de l'âne "asoade, brenade, tambourinage" désigne le châtiment infligé naguère au mari qui s'était laissé battre par sa femme. Faire courir l'âne (ha courre l'asou) avait pour but de ridiculiser publiquement. Cela consistait en une exhibition-promenade par les rues de village et les chemins communaux, de l'animal sur lequel l'infortuné avait été juché à califourchon, mais tête à croupe, tenant la queue dans ses mains  en guise de bride et paré d'attributs féminins, tels qu'une cornette déchirée le coiffant et la quenouille au côté. A chaque halte, comme pour les charivaris ordinaires, le plus qualifié de la bande, pareil à quelque jongleur médiéval, chantait sur le mode satirique et bouffon les hauts faits vexatoires qui motivaient semblable punition. La haie de curieux bafouait impitoyablement au passage le pauvre patient : "Harri, youts dus! lo mei asou qu'ei dessus! En avant tous deux! le plus âne est dessus!" Jusqu'à ce qu'un quidam ayant déjà "couru l'âne" pour son propre compte, vînt délivrer son confrère en arrêtant la bête.

Jean Poueigh - Le folklore des Pays d'Oc - La tradition occitane - Payot Paris 1952


    L'Aquitain n'a pas toujours été très fin. D'autres régions, autres que le Midi pratiquaient-elles semblable cavalcade ? : on en trouve une trace chez la Comtesse de Ségur (qui vivait en Normandie à Aube dans l'Orne où elle avait son château, mais elle avait peut-être fait quelques tours dans le Sud) dans  Diloy le chemineau

LE GÉNÉRAL
Sois tranquille, mon garçon ; nous ne dirons rien. Mais tu t’enfonces dans une mauvaise route, mon ami : un mari qui a peur de sa femme, c’est risible, parole d’honneur.
MOUTONET
Ce n’est pas que j’aie peur, monsieur le comte, c’est que je l’aime bien et que je ne veux pas la mécontenter.
LE GÉNÉRAL
Ta ! ta ! ta ! je connais cela ; j’en ai vu plus d’un ; quand la femme gronde, le mari ploie le dos, et la femme tape dessus. Et tu sais ce qui arrive à un homme battu par sa femme ?
LAURENT
Quoi donc, mon oncle ? Qu’est-ce qui arrive ?
LE GÉNÉRAL
Le village se rassemble, on place le mari de gré ou de force sur le dos d’un âne, le visage du côté de la queue, et on le promène dans tous les hameaux de la commune.
LAURENT
Mais c’est très amusant, cela ; moi, cela m’amuserait beaucoup.
LE GÉNÉRAL, RIANT.
Ah bien ! quand tu te marieras, tu pourras te procurer ce plaisir.

Dessin de Horace Castelli pour Diloy le chemineau de la Comtesse de Ségur
Paris, Hachette, 1887

    Mais le Landais, le Gascon, l'Occitan n'étaient pas les premiers à enfourcher leur monture à l'envers. A Volubilis au Maroc, près de Meknés, on trouve une mosaïque romaine dans la Maison du Desultor, d'un athlète ou d'un acrobate conduisant à l'envers un âne mais il a plutôt l'air rigolard et il tient une coupe en main (il vient sans doute de gagner une épreuve d'Intervilles de l'époque), ce n'est donc pas un mari battu.


    Les Chinois ne sont pas en reste : il ne s'agit pas ici de mari battu ou cocufié mais de pure élévation de la pensée :  On peut lire dans le chapitre "La cultivation inverse et l'emprunt du gong" du livre Zhuan Falun que Zhang Guolao, l'un des Huit immortels taoïstes, est assis à l'envers sur son âne; peu de personnes savent pourquoi il est assis à l'envers sur son âne :  Zhang Guolao a découvert qu'aller de l'avant revient à aller en arrière (sic), c'est pourquoi il chevauche son âne en sens inverse."(src)


    Aller de l'avant revient à aller en arrière, voilà un concept auquel j'adhère sans réserve bien qu'il ne soit pas startupien. 

08 juillet 2019

Le plan Million

   Après guerre, en 1950, les Hlm (habitations à loyer modéré) remplacent les Hbm (habitations bon marché). Les logements font cruellement défaut et  les travailleurs pauvres ne peuvent se loger même aux conditions  de loyers  HLM.

   Pierre Groues, l'abbé Pierre qui a fondé la communauté d’Emmaüs en, côtoie la misère quotidiennement. En 1954, lui qui a été député de 1945 à 1951 tente de faire passer par l'intermédiaire de son ami Léo Hamon un amendement : Il s’agit de prélever un milliard, sur les 90 prévus pour la reconstruction, afin d’édifier des cités de première nécessité. Dans la nuit du 3 au 4 janvier, après 72 heures de débat, le projet est rejeté.

    L'abbé n'en reste pas là. S'étant rendu compte du potentiel que représentait la radio, ( il a participé au jeu du Quitte au double de Zappy Max en 1953 et a gagné pour sa communauté 250000 francs), il lance un appel sur Radio-Luxembourg :

"Mes amis, au secours...

Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à 3 heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l'avait expulsée. Chaque nuit, ils sont plus de 2000 recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d'un presque nu. Devant l'horreur, les cités d'urgence, ce n'est même plus assez urgent!

Écoutez-moi ! En trois heures, deux premiers centres de dépannage viennent de se créer : l'un sous la tente au pied du Panthéon, rue de la Montagne Sainte Geneviève; l'autre à Courbevoie. Ils regorgent déjà, il faut en ouvrir partout. Il faut que ce soir-même, dans toutes les villes de France, dans chaque quartier de Paris, des pancartes s'accrochent sous une lumière dans la nuit, à la porte de lieux où il y ait couvertures, paille, soupe, et où l'on lise sous ce titre « centre fraternel de dépannage », ces simples mots : « Toi qui souffres, qui que tu sois, entre, dors, mange, reprends espoir, ici on t'aime ».

La météo annonce un mois de gelées terribles. Tant que dure l'hiver, que ces centres subsistent, devant leurs frères mourant de misère, une seule opinion doit exister entre hommes : la volonté de rendre impossible que cela dure. Je vous prie, aimons-nous assez tout de suite pour faire cela. Que tant de douleur nous ait rendu cette chose merveilleuse : l'âme commune de la France. Merci! Chacun de nous peut venir en aide aux sans abri. Il nous faut pour ce soir, et au plus tard pour demain: 5.000 couvertures, 300 grandes tentes américaines, 200 poêles catalytiques.

Déposez-les vite à l'hôtel Rochester, 92, rue de la Boétie ! Rendez-vous des volontaires et des camions pour le ramassage, ce soir à 23 heures, devant la tente de la montagne Sainte Geneviève.

Grâce à vous, aucun homme, aucun gosse ne couchera ce soir sur l'asphalte ou sur les quais de Paris."

1954  l’Abbé Pierre pique un petit roupillon bien mérité après son appel

   Cet appel à la radio va connaitre un  très fort retentissement  et provoquer un immense mouvement d’entraide.  Le nez mis dans le caca, les politiques vont finir par se bouger l'arrière-train.
   Il sera créé dans l’urgence des Logements Économiques de Première Nécessité financés par la Caisse des Dépôts et Consignations, puis sera organisé en 1955 le concours : 
Opération Un logement pour un million
 (soit 21 300 € valeur 2018, actuellement , on obtiendrait à peu près pour ce prix une niche aménagée sous un escalier d'immeuble)

   A Dax, seront construits deux petits ensembles de ce type, l'un à Berre qui sera dit "A l'abbé Pierre", l'autre au Gond, qui s'appellera tout naturellement  "le plan Million". L'idée  était donc de construire un logement pour un million d'anciens francs (les légers, le franc lourd ou nouveau franc viendra en 1960 ). Pour le prix, il y avait électricité, eau froide à volonté et un trou au plafond pour faire passer le tuyau du mirus chargé de chauffer toutes les pièces.

   J'y ai passé quatorze ans au plan Million et c'était notre adresse au début : Famille D., Plan Million 40 Dax, Ensuite, il a fallu gommer Plan Million (ça la foutait mal certainement de toujours rappeler le prix que ça avait coûté et puis il fallait bien commencer à effacer les années de misère), c'est devenu quartier Biarritz (bien plus chic), pour en arriver à avoir un nom de rue. Il nous échut la rue des Cigales pas loin de la rue des Abeilles (je nous aurais plutôt vu en fourmis).

   Qui habitait là ? Pas comme à Paris, des sans-abris ou d'anciens habitants de bidonvilles mais deux grandes familles, d'un coté, des  économiquement faibles (une charmante locution apparue en 1954) issus pour la plupart de l'exode rural : enfants ou petits enfants de paysans, fermiers, journaliers, ouvriers agricoles, métayers descendus des collines de Chalosse ou des pinèdes du nord de l'Adour,  sans qualifications mais largement pourvus en progéniture (on jouait dans cette catégorie) et de l'autre, le volet social : des filles-mères (une appellation légèrement infamante de l'époque) et leurs rejetons.

Le plan Million et sa majestueuse allée de prunus
(Et ta sœur? Elle fait du vélo!)

Le plan Million ne nous a pas survécu. Avant démolition, on sentait chez lui comme un désir de retourner à ses origines modestes : il avait fini par ressembler à un bidonville,  mais il avait accompli sa vaillante mission.

━ Et alors il dit quoi, l'athée anti-clérical ?
━ Eh bé, il dit :  Merci l'abbé !

20 juin 2018

Chez Alice


Alice se servait chez Fischer
(étonnant que les ligues de vertu n'aient pas pensé à faire retirer cette pub)

    Chez Marie à Dax, quartier du Gond, a fermé il y a quelques années et c'est tout à fait dommageable. Je n'ai pas trop connu Marie mais plutôt sa lointaine prédécessrice, Alice. Son bistrot, à l'époque, il s'appelait, il s'appelait... Chez Alice. Après un mince boyau contenant quelques tables, rarement occupées, il n'y avait pas de passage, ou alors parfois de quartier à quartier, s'ouvrait l'arrière salle pour les habitués. Il y avait là une large table ovale,  pouvant contenir, oh oui, au moins vingt-cinq personnes (j'étais petit, je voyais tout en grand) où l'on prenait prenait place avec  les connaissances de mon père: Jeannot B. qui vendait des cravates dans un parapluie au marché de Dax, Six-Litres le peintre (j'ai longtemps cru qu'il s'appelait Silitre, un nom comme un autre, je l'ai compris beaucoup plus tard, il s'agissait en fait de sa consommation de vin quotidienne) , les frères Toucome (ils se torchaient souvent vilain mais ils me faisaient rire), Neunœuil (parce qu'il n'avait plus qu'un œil), le petit Broum (j'aimais bien ce nom), Auguste, le vieux coiffeur à la jambe de bois (un souvenir de quatorze) qui me taillait par ailleurs une frange à la Adolf qui m'est restée longtemps sur l'estomac, Anatole, à la mâchoire de trabiole, qui faisait parfois un saut depuis La Torte pour une belote, le Portugais (je n'ai jamais connu son véritable nom) qui travaillait avec mon père chez Andoche, le marchand de bois, et qui était tout noir de charbon, le béret, noir lui aussi, bien enfoncé jusqu'au dessus des sourcils... C'est là que j'ai bu ma première gorgée de bière, comme dit l'autre et c'est vrai que dans la bière, c'est le seul intérêt (et encore, quand il fait chaud).

 
Ce n'est pas un Landais mais à l'internationale de la binouze,
 il n'y a que des frères (et des sœurs)

 Alice qui perpétuait la noble tradition de l’Assommoir, avait aussi inventé sans le savoir, le café brun, comme en Hollande, patiné aux fumées de poêle et de  tabac et aux haleines chargées. Je n'ai de souvenir que de marron, plus clair pour la table, plus foncé pour le plafond et les murs, et pour le sol, sous la sciure qui étanchait les débordements, on devinait... du marron. Et les fenêtres devaient être aussi marron,  ou bien tout simplement il n'y en avait pas, car elles ne m'ont laissé aucune trace.
    Tous se retrouvaient là autour de force chopines pour des conversations dont je n'ai plus la moindre idée, mais j'ai encore dans le nez l'odeur du Gris et des Gauloises, et je vois toujours le mirus lancer  ses éclairs de lumière derrière sa petite fenêtre à feuille de mica. 
    Alice m'aimait bien et je le lui rendais. C'était son mari, (étaient-ils mariés?) qui m'impressionnait. A plusieurs reprises, je l'ai vu entre chien et loup se battre dans la rue contre des adversaires que je ne distinguais pas, certainement des animaux : des rats, des serpents, des éléphants..., à ce qu'on m'a dit.

[Prochains numéros : Chez Jeannotte (Dieu ait son âme) à Peyrouton, Aux Platanes, (en ville disait-on) pour une omelette arrosée de bon matin, Chez Labadie, à la Torte, déjà plus classe, il avait la télé, le Bon Coin à Saint-Vincent (un bon coin vraiment), le Spoutnik, à Saint-Pierre, huit mètres carrés pour une réputation sulfureuse (pas possible, il devait y avoir un étage), chez Diago, Saint-Pierre idem, pour un tiercé dans l'ordre, et puis plus tardif, le Panier à salade, toujours Saint-Pierre, tenu par un  comptable véreux qui n'avait pas peur d'annoncer la couleur...]

Moine caviste goûtant le vin de la barrique tout en remplissant une jarre
A monk-cellarer tasting wine from a barrel while filling a jug.
 From Li Livres dou Santé by Aldobrandino of Siena (France, late 13th century).

    Après cette gorgée de bière qui fut décevante, passant pour les vacances de la ville à la campagne,  chez l'oncle, j'eus alors la révélation de cette incomparable boisson immémoriale qu'est le vin, auprès de quoi, la bière, comme le dit bien l'expression, n'est que de la petite bière (Munich ne fait pas le poids contre Dionysos).
    Chargé d'aller remplir la bouteille au chai, je m’exécutais avec plaisir et une fois celle-ci pleine, chassant les moucherons, je m'envoyais au goulot une bonne lampée et recomplétais le flacon, ni vu ni connu, à la barrique.

Ce sont de ces petits riens qui forgent une destinée.

17 février 2017

La volve engainante


La volve (enveloppe) engainante, une des caractéristiques au parfum d'éros (engainante, tiré du latin vagina, "fourreau", dont sont issus les doublets français gaine et vagin) qui permet de distinguer l'oronge, dite  amanite des Césars, de l' amanite tue-mouches. (Une cousine répond par ailleurs au doux nom d'amanite vaginée).
Plutôt méditerranéenne,  elle ne se trouve pas par ici sous le pied d'un cheval, aussi, il faut marquer le coup..
J'ai toujours regretté de ne pas avoir osé prendre une photo de magnifiques cageots d'oronges sur le marché de Gênes en Italie. Je pensais que ces amanites en nombre impressionnant provenaient de la Ligurie et peut-être des Cinque Terre , or j'ai appris incidemment que les italiens venaient en faire des razzias en Haute-Provence. (d'où les innombrables panneaux d'interdiction de cueillette.) 
 Tu as volé, a volé l'oronge du marchand, tu as volé, as volé l'oronge du marchand,  ...Vivement la fermeture des frontières ! Gardons nos oronges !


L'oronge est au cèpe ce que l'araignée de mer est au tourteau.
CC (Coco Curnonsky)

Ce que j'aime dans le tourteau, c'est la mayonnaise.
Coco Lipide-Gras

[Oronge-retard, celle-ci est d'octobre]

10 janvier 2017

Faucheurs de chaises

à Dax

Plusieurs associations telles qu’Attac, Bizi ! ou les Amis de la Terre ont lancé un appel à des réquisitions citoyennes de chaises dans les banques.
Le but : rappeler que l’argent que les banques cachent dans les paradis fiscaux pourrait plutôt servir à la lutte contre le changement climatique. 
Un jeune landais est poursuivi en justice par la Bnp-Paribas le 9 janvier pour vol (de chaises) en réunion. (il a refusé ensuite de se soumettre à un prélèvement ADN). 


La Bnp ne s'est pas faite représenter au procès, elle réclame 1 euro symbolique. Le procureur a demandé la relaxe. Le verdict sera rendu le 23 janvier.


Déploiement de force démesuré pour cette manifestation ultra-pacifiste et festive : 5 CRS pour un manifestant ! Où passent nos impôts, je vous jure ! La police municipale aurait largement suffi en barrant deux trois rues une heure ou deux.
(De mille à deux mille manifestants selon les sources, sur le carreau des Halles et dans les rues de Dax, des Halles au Tribunal, pour soutenir l'accusé.)


Elle est trop forte, Coco.

[Mais gardons la tête froide et analysons à l'aune du bon sens populaire les modalités de ce procès 
Le plaignant : il ne se présente pas : de quoi lui coller une amende maousse pour avoir occasionné des dépenses inutiles payées par le service public :  frais de justice, de sécurité, bilan carbone des manifestants venus de partout...
L'accusé : non-violent mais comme dit le proverbe, qui vole une chaise vole un fauteuil et chez les colériques, qui déchire une chemise peut ensuite déchirer un pantalon ou même un loden (comme en porte notre futur président) et comment aller à la messe dignement avec un loden pourri par des manants.
Le procureur : il demande la relaxe, il agit comme un Crs qui ferait profession de non-violence.
Je n'ai décidément plus confiance en personne.]

23 août 2016

Notre mer d'Aral

à nous




L'étang d'Abesse en été

Le journal Sud-Ouest : " L'étendue d'eau s'est brutalement vidée. Un marché public est lancé jusqu’au 5 septembre en vue des réparations.
L'étang saint-paulois d'Abesse s'est brutalement vidé au cours de la première semaine du mois d'août. Et personne, aujourd'hui encore, n'est en mesure d'expliquer précisément ce qui a pu se passer.
En huit jours, la retenue d'eau, destination très prisée des amoureux de balades en pleine nature, s'est transformée en une étendue de sable et de boue nauséabonde, où faune et flore suffoquent.
L'hypothèse retenue est celle d'un « renard », terme technique désignant une fente ou un trou dans un barrage, cet étang étant artificiel."

Mais où le journaleux prend-il ses sources ? il ne doit pas y aller souvent à Abesse. L'étang était déjà à sec en juillet et encore à sec l'été 2015.
Le mois dernier, j'ai parlé cinq minutes avec un riverain contemplant comme moi le désastre et pour lui l’assèchement venait tout simplement du fait qu'une exploitation agricole bien extensive pompait jusqu'à l'os les ruisseaux qui alimentent l'étang. 


L'Adour aussi perd ses eaux à Dax, peut-être un problème de bouchon de vidange.

Quand c'est flou, il y a un loup ! comme disent les politiques.

12 mai 2016

Soleil et forêt

Les Landes, quoi


Max Ernst (Germ. 1891-1976), Sun and Forest, 1931,
 Cut-and-pasted cardboard with oil, gouache, and pencil on paperboard, 41.1 x 28.9 cm, 
New York, MoMA

07 avril 2016

The Inspector Cluzo



Rockfarmers, un docu de Yan Sourigues

Un groupe landais (minimaliste, ils sont deux) de rock, indépendant, qui, quand il n'est  pas en tournée partout dans le monde, élève des oies.

The Inspector Cluzo sur Wikipedia

15 mars 2016

De l'art en barthes

Où peut-on trouver, à demeure, des œuvres de  Jean-Pierre Raynaud - Andreu Alfaro - Françoise Lacampagne - Likichi Takikawa - Jorge Santos - James Metcalf - Jean-Pierre Pourtier - Otto Fried - Cristina Iglesias - Niki de Saint Phalle - Andy Goldworthy - Eugène Dodeigne - Mark di Suvero - Jaume Plensa - Antoine Poncet - Zigor - Fernand Léger - Anthony Caro - Matta - Etienne Martin - Zao Wou-Ki - Jorge Oteiza - Eduardo Chillida - Antoine Bourdelle - Juan Bordes - Alexander Calder - Heidi Melano - Auguste Rodin - Aristide Maillol - Titus Lucretius Carus - Joan Miró - Isamu Noguchi - Agustin Cárdenas - Federica Matta - Jean-Michel Sanejouand, à l'air libre, dans une zone de barthes, en zone inondable ? 

Otto Fried - L'esprit de la forêt-1995

Fernand Léger - Composition abstraite ca.1952

Eduardo Chillida - Mural III. 1999

Niki de Saint Phalle - Nana - 1967

Antoine Bourdelle - Grande baigneuse,1909

Titus Lucretius Carus - L'arbre


Où ? sur la rive opposée de cette maison sur l'Adour, ♫ Chez nous, dans les Landes (chanson identitaire) .