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16 juin 2025

Itsuo Kobayashi

 

Coco's

    Menu côtelette de porc à 1080 yens, verre de bière (jusqu'à 15 heures) C'était une côtelette de longe de porc bien chaude avec une couche dorée sur le dessous, (j'aurais vu dessus) mais elle était très grasse. il (qui?) était servi avec des garnitures de chou, de persil, de tomate, de salades de macaronis et de moutarde. D'autres plats comprenaient du riz, des cornichons (radis marinés sucrés, concombre croquant légèrement épicé), des algues et la soupe Ajisho de Nagayo. Les verres de bière sont gratuits. Comme ça. De la bière,ta-ta-ta ! Et puis as-tu eu un verre de bière gratuit ? 


    Nouilles yakisoba réfrigérées 800 yens bière pression 600 yens 18 juin 2015 (mercredi). Cela ressemblait à du tempura frit, du maïs, des algues wakama, des tomates puis illisible....
* je suis allé au magasin pour la première fois aujourd'hui puis illisible....


    Restaurant (?) (Déjeuner) (Une assiette) (Ma date est le vendredi 24 août 2019)
Set omurice : 74) 840 yens. Bière pression 550 yens *2.
Le riz à l'omelette était enveloppé de maïs et garni de carottes et de chardonnay. C'est délicieux, oignon, wakame avec vinaigrette aurora, soupe consommée de sésame blanc, 260=gratin, sauce champignon (20), gelée de café, crème hikuratan, serviette en dessous, salade de riz, omelette aux tomates cerises, cerises, soda aux ailerons, bière pression 24 en milieu de journée.
C'est comme diner au paradis. La bière est la meilleure.
Etes-vous au chômage ? (Interrogation fléchée entre les 2 verres de bière)


Tonden bento
    Tonden (Lundi 19 novembre 2001)
    Tonden bento (déjeuner) 880 yens Bière pression (moyenne) 480 yens→240 yens (moitié prix)
Le repas était composé de maquereaux braisé au miso épais, du sagu lama, de deux sashimis de saumon, de quatre calamars, de garnitures de radis daikon, de feuilles de shiso et de vrai wasabi ainsi que d'oso kakiage, de chikuwa (pâte de poisson), de tempura d'aubergine, de tofu froid (poisson séché râpé, gingembre et mantaiso), de deux morceaux de poulet frit, d'une boite bento de persil, de radis daikon, de feuilles de daikon et de carottes légèrement marinées et d'autres éléments comprenant du riz, de la sauce tempura, un plat de sauce soja, de la soupe miso (katsu-nagoyaki artificiellement aromatisé) et du café glacé. Il est livré avec une boite avec couvercle. La bière était vraiment délicieuse ! Le tempura et le poulet frit étaient froids, mais j'ai trouvé l'ensemble bon marché. La bière était délicieuse !!! Chaque plat était également magnifique.

[Aimablement traduit du japonais par google lens et ses petites mains.]

Itsuo Kobayashi est né en 1962. Il travaille comme chef dans un restaurant de sobas (pâtes à base de farine de sarrasin) et dans un centre d'approvisionnement pour les repas scolaires à Saitama, au nord-ouest de Tokyo. A la suite de graves problèmes liés à l’alcool, il perd son emploi à 46 ans et sombre dans une dépression qui le conduit à de nombreuses reprises à séjourner en hôpital psychiatrique.
Depuis l'âge de 26 ans, il réalise des illustrations détaillées de plats qu'il a mangés  et annote dans les espaces vides ce qui les concerne : lieu, prix, noms, composition, appréciation... Pour ce faire, il s'inspire des notes qu'il prend sur ses repas depuis l'âge de 18 ans. 

[Dessins vus au Festival du dessin d'Arles, 12 avril au 11 mai 2025.]

11 juin 2025

La coupe mulet

Jean Ribière - Chez le coiffeur - Perpignan - 1952

Mullet : a man's hairstyle in which the hair is cut short at the front and sides and left long at the back. 
Mulet : une coiffure masculine dans laquelle les cheveux sont coupés courts à l'avant et sur les côtés et laissés longs à l'arrière. 
— (Bé alors, non, la photo c'est pas çà ! )

Jean Ribière - Le mulet qui rit - Ariège - 1949
 (c'était pour rire)

24 mai 2025

Aux armes et cætera

    Forte de sa récente constitution en métropole, nourrissant de très vieux griefs, la région Toulon-Provence-Méditerranée avait cru bon de s'attaquer soudainement à son imposante voisine, la métropole d'Aix-Marseille-Provence, semant la terreur dans la population.

Demi carte de France des métropoles
dont Toulon-Provence-Méditerranée (cerclée)

    Mal lui en a pris. C'est sous un déluge de feu que vivent depuis le mois d'octobre 2023 les habitants de Toulon et sa périphérie. Durant plus d'un an et demi, Marseille a fait donner sa puissante armée et plus rien n'est debout sur les 366 km² de superficie (pour comparaison, 365 km² pour la bande de Gaza) de Toulon-Provence-Méditerranée. 

Métropole Toulon-Provence-Méditerranée 

    De  Six-Fours-les-Plages à Hyères-les-Palmiers tout n'est plus que destruction totale, morts, blessés, maladies, famine ...
    Marseille, nonobstant le champ de ruines, se creuse maintenant la tête pour trouver malgré tout de nouveaux objectifs à la hauteur de son potentiel militaire.

07 février 2025

En pataouète

Du divorce de Cagayous :

… Encore je paie le remplacement, et à quate heures juste, oilà je rentre à le bureau du commissaire.
― Encore c'est vous ? y me dit, lui, comme si ça serait moi que je fais caprice pour lui et que je peux pas passer un jour sans que je viens li sortir le chapeau.
― Si ça serait un aute que vous appelez, sûr que je viens pas tout seul, va ! Dimi journée, je perds. De quoi y a, Mecieu le Commissaire ? Toujours mes papiers y sont propes.
― Assiez-vous, y dit le Commissaire qui s'écrivait dessur un papier.  Madame Solano, elle a donné la plainte dessur  vous. Toute à l'heure elle vient pour parler en devant vous.
― Sûr que c'est un coup monté pour que je fais figa à rapport à le divorce, que nous faisons marcher l'avocat, pour ça.
― Déjà vous faisez le divorce vec vote femme ? y demande le commissaire en se levant la tête pour m'arrégarder.
―  Je comprends !
― A cause ? Vous se l'avez choppée vec le fragrant dilit ?
― Pas besoin qui aye le fagrant dilit; vec la vieille y en a assez pour qu'on fait casse-ficelle vec pluss de vingt femmes.
― Vous avez fait la dispute, vec Madame Solano ?
― Tsss ! Chaque dimi-heure y sort une baroufa! Ça qu'elle veut la vieille, moi je veux pas, et ça que je veux, moi,  elle, elle veut savoir rien. Moi je l'aime pas que ma belle-mère elle commande à ma maison.
   Le commissaire que peut-être il a sa belle-mère qu'aussi elle y fait des cheveux, y s'a fermé un œil et il a ri une miquette entre lui-même.
― Ça va bien. Oilà Madame Solano qu'elle s'amène. Faut pas que vous s'emballez vec elle ! Laissez moi que je parle, moi.
   Madame Solano elle s'a annoncée vec le costume neuf, tout vert, qu'y a un tas des bricoles anrangées en devant et le chapeau tout petit qui semble une sucoupe vec la salade dedans, comme y font les restaurants arabes. Mé cago ! que fantasie qu'elle fait la vieille à présent qu'elle s'a usé plus de soixante cinq calendriers !
   Quand elle a rentré, elle a fait semblant qu'elle me voit pas, esprès, et elle s'a assis dessur une chaise en devant de moi.

Cagayous "le plus grand voyou d'Alger"

 Eh ben, y dit comme ça le commissaire, vous avez serché à la maison si y manque plus rien?
 Ben ségur que m'a embarouillé les ôtres choses, Mouchou al commissare, qué cé dos draps dé lite dé fil sannsé la cotoure al mélior, abec one bague dé or que sé porte lé diamante que mé la cromprée vinte-cinqué douros.
 Atso ! y fait le Commissaire.
 Çé lo qué dis, cé la bérité, Mouchou al Commissare. Dé plouss, lé bolors qué m'a enliébé   lé couillères dé la sope et dé caffé qué sonent dé plata.
 Et de quoi vous faisez, vous, du temps que les cambriouleurs y vous barbotent tout ça ? y demande le Commissaire.
 Yo pionçave yo rébé que ma fille Thérésetta elle se faite la casamente abec one homme que se tienne dé la fortoune et dé la honnor.
 Et comment que ça se fait que vous avez connu que les cambriouleurs c'est des hommes habillés en arabes, vec le bernous, et que, un, c'est vote beau fils Cagayous qu'il est ici.
 Yo no mé trompé pas, quouande cet endébidou y mé biene en côté, perquoi y sé porte one odor qué mé gratouille al cerbo et qué mé monte la rabia tôt dé souite. Al tirose dé las cartes y mé a donné la probatione que cé loui, abec one poutéro qué se faite camarade. Yo bous joure qué cé loui !
 De quoi vous répondez dessur ça qu'elle dit Madame Solano, ho ! Cagayous ? y me fait le commissaire.
 Moi?
  Oui. Allez, parlez.
   La vieille alors elle fait semblant qu'elle m'a vu, et elle commence de s'arréculer en errière, en faisant la malafatche, comme si je serais un chien enragé.
   Moi, je fais comme ça, je sais pas combien des choses riches qu'on s'a volées à cette femme honnête; ça me régare pas. Ça qui faut qu'elle porte, c'est la preuve, pas pluss...

Alger - Bab-El-Oued - Stéphane Couturier

Pataouète : le langage parlé de Bab-el-Oued, parler populaire spécifique des Français d'Algérie dont le fond emprunte à plusieurs langues méditerranéennes.
Musette : pseudonyme d'Auguste Robinet, 1862-1930 Alger, dont tout n'est pas à lire,  père littéraire de Cagayous.
Cagayous : nom certainement d'origine occitane signifiant soit Chieur, soit Morveux, soit Chassieux (l'embarras du choix).

Pataouète, sabir, lingua franca, pidgin, créole, des langues en mélange.

06 janvier 2025

Marque-page

Mes chers amis
Soyez heureux
Pour ennuyer les affreux
les méchants
Tel est mon vœu
de Nouvel An


    Un marque-page du Musée de la Chalosse qui a consacré une exposition d'avril à novembre 2024 à Lise Deharme, muse d'André Breton (le gant du collage sur la  couverture de Nadja, c'est à elle).
    Comme par un fait exprès, cette Lise possédait à Montfort en Chalosse une demeure où elle invitait beaucoup de monde, à l'entrée du chemin (du Pourtiou) qui menait trois cents mètres plus bas à la maison qu'habitait ma grand-mère Rosa. C'est dire qu'avec quelques années en moins, j'aurais pu, jeune cambrousard, tomber nez à nez avec Breton donc, Man ray, Eluard, Cocteau, Queneau, Desnos, Aragon, Picasso, Dali, j'en passe et des meilleur.e.s; j'en suis tout ébaubi.

18 décembre 2024

Le voyage initiatique

Dans mon souvenir, elle ressemblait bien à ça

   On l'appelait la Micheline, (le nom provenant d'André Michelin) mais aussi la Pauline (en référence à Jean-Raoul Paul, directeur de la Compagnie des chemins de fer du Midi de 1913 à 1932). Le terme le plus approchant en exactitude devait être la Pauline encore que ce ne devait être ni l'un, ni l'autre mais  un autorail unifié à kiosque U150 (Unifiés 150 chevaux). A l'époque on ne savait rien de ces finesses techniques et l'on ne se posait pas de questions .
 
Le passage à niveau de Peyrouton

Pedibus jambus, venant du Gond, on la prenait cette Micheline à la halte de Peyrouton, (petit Pierre ou petite pierre) à 8h54 sur le trajet Dax Mont de Marsan à 3.7 kms de la gare de Dax (départ  8h47)

La halte de Narrosse

et l'on filait vaillamment  vers la halte de Narrosse (étymologie non déterminée) 
au km 7,0. (9h1)
(La SNCF a vendu, il y a quelques dizaines d'années les maisons de Garde-barrières)

La gare de Hinx

Après l'arrêt de rigueur, voilà que nous repartions jusqu'à la gare de Hinx (9h13) [du latin fines : limites entre peuples, frontières (c'était déjà l'étranger)] au km 14.5'.

Gare de Gamarde-les-Bains

Nouvel arrêt ( 9h21) à  Gamarde (etym : peut être source ferrugineuse), 18.5 km et nouveau départ pour  Montfort  (comme son nom l'indique)


Ah oui, elle filait bon train, cette Micheline Pauline, pour ma part, j'aurais voulu qu'elle  ne s'arrête jamais,


Mais déjà, ce pont nous indiquait que nous étions bientôt arrivés 

La gare de Montfort en Chalosse

 Et nous touchions au but : (9h37) la gare de Montfort (Monhòrt de Shalòssa en gascon) (km 22,0) où habitait notre grand-mère.
(A nouveau pedibus jambus, on devait se colleter une bonne marche à pied pour arriver à destination.)

Je n'ai jamais été plus loin, je n'ai jamais fréquenté la halte de Lourquen (km 28,5), les gares de Mugron (km 32,7) de Montaut-Landes (km 40,8), la halte d'Augreilh (km 44,8), les gares de Saint-Sever-Landes (km 47,9) de Mauco-Benquet (km 56,9) et et Mont-de-Marsan (km 64,0) mais je me rattrape, j'y fais désormais de la marche à pied et du vélo (c'est devenu une voie verte sur presque tout le trajet).

               : reseau-train-ho-de-paquito40 (en déshérence)


Et puis, et puis je laisse la parole à mon ami Marcel qui raconte beaucoup mieux que moi ses émois ferroviaires :

    J’aurais voulu prendre dès le lendemain le beau train généreux d’une heure vingt-deux dont je ne pouvais jamais sans que mon cœur palpitât lire, dans les réclames des compagnies de chemin de fer, dans les annonces de voyages circulaires, l’heure de départ : elle me semblait inciser à un point précis de l’après-midi une savoureuse entaille, une marque mystérieuse à partir de laquelle les heures déviées conduisaient bien encore au soir, au matin du lendemain, mais qu’on verrait, au lieu de Paris, dans l’une de ces villes par où le train passe et entre lesquelles il nous permettait de choisir ; car il s’arrêtait à Bayeux, à Coutances, à Vitré, à Questambert, à Pontorson, à Balbec, à Lannion, à Lamballe, à Benodet, à Pont-Aven, à Quimperlé, et s’avançait magnifiquement surchargé de noms qu’il m’offrait et entre lesquels je ne savais lequel j’aurais préféré, par impossibilité d’en sacrifier aucun. Mais sans même l’attendre, j’aurais pu en m’habillant à la hâte partir le soir même, si mes parents me l’avaient permis, et arriver à Balbec quand le petit jour se lèverait sur la mer furieuse, contre les écumes envolées de laquelle j’irais me réfugier dans l’église de style persan. 

05 novembre 2024

Pétanque à colorier

Roland

Mauricette

Marcel

Pedro

Fanny

Un monde révolu où l'on baisait le cul de Fanny quand on prenait une déculottée.
Doit-on abandonner cette tradition ou l'actualiser en la complétant : 
Baiser le cul d'Enzo ?
Baiser le cul de Iel ?

31 octobre 2024

Un bon coup de fourchette

 La vie du paysan basque est rythmée par cinq repas qui sont appelés :

gosaria : petit déjeuner pris au réveil, avant la traite du bétail, il est principalement constitué de lait sucré et de café consommé avec du pain ;

askaria : « petit déjeuner à la fourchette », pris après le soin des bêtes et avant d'entreprendre les travaux des champs ; on y mange un plat chaud et salé, généralement l'arrautza ta xingar (« œuf et porc salé ») ;

Piperade (de pipèr, piment vert gascon)

bazkaria : dîner pris à la pause de midi, avant la sieste, c'est le repas le plus consistant de la journée. Il doit son nom aux légumes (barazki en basque, de baratz, « jardin ») ;
arratsaldeko askaria : goûter pris vers 16 heures (on parle aussi de lauetako, « 4 heures », ou de krakada) ; on y consomme volontiers du fromage avec de la confiture et un verre de vin ;
afaria ou aphairua (« souper » en français) : dernier repas de la journée. On y consomme généralement l'eltzekaria, ou potage. Comme on disait en souriant : « Salda hun baten egiteko, behar da : hu ! mu ! be ! uxu ! » (« Pour faire un bon potage, il faut : porc, bœuf, mouton, poule. »)
Autrefois, de simples talo, de la broska (méture frite en morceaux) ou des châtaignes, pouvaient suffire à apporter les calories nécessaires.

Notes et références
Pierre Lhande, de l'Académie basque, Dictionnaire basque-français, 1926.

30 septembre 2024

Alèir d'oc, Allier d'oïl

 


L'Allier en trait bleu

 Qu'est ce qui peut bien pousser le saumon et la saumone à frayer dans le Massif central ? 

01 août 2024

Comme un poisson dans l'eau

    Suite au doublé olympique historique hier soir sur 200 m papillon et 200 m brasse, mise à jour du tableau de vitesse de nage des poissons de Frank W. Lane, exprimée en kilomètre-heure.
    Le Chasseur Français N°642  d'août 1950. Page 469

Brème                 1,0 (une grosse feignasse ou une faute de frappe)
Épinoche               10,0

L'épinoche et ses 10 klms-heure pépère
Tanche            11,0
Anguille            12,0
Carpe 12,5 -  Muge 13,0 -  Vandoise 14,5 -  Gardon 16,0 - Perche 16,5 - Bar 19,0 -  Alose 32,0 - Brochet 33,0 -  Truite 37,0 - Saumon 40,0 - Thon 71,0 -  Espadon 97,0.

Encore plus fort : l'espadon voilier
Ce poisson peut  atteindre 110 km/h, soit 30 mètres par seconde

─ Mon prochain objectif : l'épinoche. Je n'en ferai qu'une bouchée !
nous a confié Léon Charmand.

17 juin 2024

Expo

À voir

Ange Perez - Alice - Pessac

Galerie Atrium - Dax - Cours de Verdun - Entrée libre
12 juin au 27 juillet 2024, du mardi au samedi de 14h à 18h30

29 avril 2024

Sors de ce corps !

Un complot ourdi dans les tréfonds de l'Inde védique, alimenté ensuite par la Grèce et repris par l'insoupçonnable Jean de La Fontaine :  la cigale revêtirait l'apparence d'une sauterelle.  Redonnons son véritable corps à la cigale et non son corps putatif, tout de fakes conçu.    

Jean-Henri Fabre nous alertait dès l'année 1897. Écoutons-le :

La fable de la cigale et la fourmi

La renommée se fait surtout avec des légendes ; le conte a le pas sur l'histoire dans le domaine de l'animal comme dans le domaine de l'homme. L'insecte, en particulier, s'il attire notre attention d'une manière ou de l'autre, a son lot de récits populaires dont le moindre souci est celui de la vérité.

Et, par exemple, qui ne connaît, au moins de nom, la Cigale ? Où trouver, dans le monde entomologique, une renommée pareille à la sienne ? Sa réputation de chanteuse passionnée, imprévoyante de l'avenir, a servi de thème à nos premiers exercices de mémoire. En de petits vers, aisément appris, on nous la montre fort dépourvue quand la bise est venue et courant crier famine chez la Fourmi, sa voisine. Mal accueillie, l'emprunteuse reçoit une réponse topique, cause principale du renom de la bête. Avec leur triviale malice, les deux courtes lignes :

Vous chantiez ! j'en suis fort aise.
Eh bien, dansez maintenant.

ont plus fait pour la célébrité de l'insecte que ses exploits de virtuosité. Cela pénètre comme un coin dans l'esprit infantile et n'en sort jamais plus.

Marguerite Calvet-Rogniat

La plupart ignorent le chant de la Cigale, cantonnée dans la région de l'olivier ; nous savons tous, grands et petits, sa déconvenue auprès de la Fourmi. A quoi tient donc la renommée ! Un récit de valeur fort contestable, où la morale est offensée tout autant que l'histoire naturelle, un conte de nourrice dont tout le mérite est d'être court, telle est la base d'une réputation qui dominera les ruines des âges tout aussi crânement que pourront le faire les bottes du Petit Poucet et la galette du Chaperon Rouge.

L'enfant est le conservateur par excellence. L'usage, les traditions deviennent indestructibles, une fois confiés aux archives de sa mémoire. Nous lui devons la célébrité de la Cigale, dont il a balbutié les infortunes en ses premiers essais de récitation. Avec lui se conserveront les grossiers non-sens qui font le tissu de la fable : la Cigale souffrira toujours de la faim quand viendront les froids, bien qu'il n'y ait plus de Cigales en hiver ; elle demandera toujours l'aumône de quelques grains de blé, nourriture incompatible avec son délicat suçoir ; en suppliante, elle fera la quête de mouches et de vermisseaux, elle qui ne mange jamais.

A qui revient la responsabilité de ces étranges erreurs ? La Fontaine, qui nous charme dans la plupart de ses fables par une exquise finesse d'observation, est ici bien mal inspiré. Il connaît à fond ses premiers sujets, le Renard, le Loup, le Chat, le Bouc, le Corbeau, le Rat, la Belette et tant d'autres, dont il nous raconte les faits et gestes avec une délicieuse précision de détails. Ce sont des personnages du pays, des voisins, des commensaux. Leur vie publique et privée se passe sous ses yeux ; mais la Cigale est une étrangère là où gambade Jeannot Lapin ; La Fontaine ne l'a jamais entendue, ne l'a jamais vue. Pour lui, la célèbre chanteuse est certainement une sauterelle.

Grandville, dont le crayon rivalise de fine malice avec le texte illustré, commet la même confusion. Dans son dessin, voici bien la Fourmi costumée en laborieuse ménagère. Sur le seuil de sa porte, à côté de gros sacs de blé, elle tourne dédaigneusement le dos à l'emprunteuse qui tend la patte, pardon, la main. Grand chapeau en cabriolet, guitare sous le bras, jupe collée aux mollets par la bise, tel est le second personnage, à effigie parfaite de sauterelle. Pas plus que La Fontaine, Grandville n'a soupçonné la vraie Cigale ; il a magnifiquement traduit l'erreur générale.

Jean-Jacques Grandville

D'ailleurs, dans sa maigre historiette, La Fontaine n'est que l'écho d'un autre fabuliste. La légende de la Cigale, si mal accueillie de la Fourmi, est vieille comme l'égoïsme, c'est-à-dire comme le monde. Les bambins d'Athènes, se rendant à l'école avec leur cabas en sparterie bourré de figues et d'olives, la marmottaient déjà comme leçon à réciter. Ils disaient : « En hiver, les Fourmis font sécher au soleil leurs provisions mouillées. Survient en suppliante une Cigale affamée. Elle demande quelques grains. Les avares amasseuses répondent : « Tu chantais en été, danse en hiver. » Avec un peu plus d'aridité, c'est exactement le thème de La Fontaine, contraire à toute saine notion.

La fable nous vient néanmoins de la Grèce, pays par excellence de l'olivier et de la Cigale. Ésope en est-il bien l'auteur, comme le veut la tradition ? C'est douteux. Peu importe après tout : le narrateur est Grec, il est compatriote de la Cigale, qu'il doit suffisamment connaître. Il n'y a pas dans mon village de paysan assez borné pour ignorer le défaut absolu des Cigales en hiver ; tout remueur de terre y connaît le premier état de l'insecte, la larve, que sa bêche exhume si souvent quand il faut, à l'approche des froids, chausser les oliviers ; il sait, l'ayant vu mille fois sur le bord des sentiers, comment en été cette larve sort de terre, par un puits rond, son ouvrage ; comment elle s'accroche à quelque brindille, se fend sur le dos, rejette sa dépouille, plus aride qu'un parchemin racorni, et donne la Cigale, d'un tendre vert d'herbe rapidement remplacé par le brun.

Le paysan de l'Attique n'était pas un sot, lui non plus ; il avait remarqué ce qui ne peut échapper au regard le moins observateur ; il savait ce que savent si bien mes rustiques voisins. Le lettré, quel qu'il soit, auteur de la fable, se trouvait dans les meilleures conditions pour être au courant de ces choses-là. D'où proviennent alors les erreurs de son récit ?

Moins excusable que La Fontaine, le fabuliste grec racontait la Cigale des livres, au lieu d'interroger la vraie Cigale, dont les cymbales résonnaient à ses côtés ; insoucieux du réel, il suivait la tradition. Il était lui-même l'écho d'un raconteur plus ancien ; il répétait quelque légende venue de l'Inde, la vénérable mère des civilisations. Sans savoir au juste le thème que le calam de l'Hindou avait confié à l'écriture pour montrer à quel péril conduit une vie sans prévoyance, il est à croire que la petite scène animale mise en jeu était plus rapprochée du vrai que ne l'est le colloque entre la Cigale et la Fourmi. L'Inde, grande amie-des bêtes, était incapable de pareille méprise. Tout semble le dire : le personnage principal de l'affabulation primitive n'était pas notre Cigale, mais bien quelque autre animal, un insecte si l'on veut, dont les moeurs concordaient convenablement avec le texte adopté.

Importé en Grèce, après avoir pendant de longs siècles fait réfléchir les sages et amusé les enfants sur les bords de l'Indus, l'antique conte, vieux peut-être comme le premier conseil d'économie d'un père de famille, et transmis avec plus ou moins de fidélité d'une mémoire à l'autre, dut se trouver altéré dans ses détails, comme le sont toutes les légendes, que le cours des âges accommode aux circonstances des temps et des lieux.

Le Grec, n'ayant pas dans ses campagnes l'insecte dont parlait l'Hindou, fit intervenir par à peu près la Cigale, de même qu'à Paris, la moderne Athènes, la Cigale est remplacée par la Sauterelle. Le mal était fait. Désormais indélébile, confiée qu'elle est à la mémoire de l'enfant, l'erreur prévaudra contre une vérité qui crève les yeux.

Le vrai visage de la cigale

Essayons de réhabiliter la chanteuse calomniée par la fable. C'est une importune voisine, je me hâte de le reconnaître. Tous les étés, elle vient s'établir par centaines devant ma porte, attirée qu'elle est par la verdure de deux grands platanes ; et là, du lever au coucher du soleil, elle me martèle de sa rauque symphonie. Avec cet étourdissant concert, la pensée est impossible ; l'idée tournoie, prise de vertige, incapable de se fixer. Si je n'ai pas profité des heures matinales, la journée est perdue.

Ah ! bête ensorcelée, plaie de ma demeure que je voudrais si paisible ; on dit que les Athéniens t'élevaient en cage pour jouir à l'aise de ton chant. Une passe encore, pendant la somnolence de la digestion ; mais des centaines, bruissant à la fois et vous tympanisant l'ouïe lorsque la réflexion se recueille, c'est un vrai supplice ! Tu fais valoir pour excuse tes droits, de première occupante. Avant mon arrivée, les deux platanes t'appartenaient sans réserve ; et c'est moi qui suis l'intrus sous leur ombrage. D'accord : mets néanmoins une sourdine à tes cymbales, modère tes arpèges, en faveur de ton historien.

La vérité rejette comme invention insensée ce que nous dit la fabuliste. Qu'il y ait parfois des relations entre la Cigale et la Fourmi, rien de plus certain ; seulement ces relations sont l'inverse de ce qu'on nous raconte. Elles ne viennent pas de l'initiative de la première, qui n'a jamais besoin du secours d'autrui pour vivre ; elles viennent de la seconde, rapace exploiteuse, accaparant dans ses greniers toute chose comestible. En aucun temps, la Cigale ne va crier famine aux portés des fourmilières, promettant loyalement de rendre intérêt et principal ; tout au contraire, c'est la Fourmi qui, pressée par la disette, implore la chanteuse. Que dis-je, implore ! Emprunter et rendre n'entrent pas dans les mœurs de la pillarde. Elle exploite la Cigale, effrontément la dévalise. Expliquons ce rapt, curieux point d'histoire non encore connu.

En juillet, aux heures étouffantes de l'après-midi, lorsque la plèbe insecte, exténuée de soif, erre cherchant en vain à se désaltérer sur les fleurs fanées, taries, la Cigale se rit de la disette générale. Avec son rostre, fine vrille, elle met en perce une pièce de sa cave inépuisable. Établie, toujours chantant, sur un rameau d'arbuste, elle fore l'écorce ferme et lisse que gonfle une sève mûrie par le soleil. Le suçoir avant plongé par le trou de bonde, délicieusement elle s'abreuve, immobile, recueillie, tout entière aux charmes du sirop et de la chanson.

Surveillons-la quelque temps. Nous assisterons peut-être à des misères inattendues. De nombreux assoiffés rôdent, en effet ; ils découvrent le puits que trahit un suintement sur la margelle. Ils accourent, d'abord avec quelque réserve, se bornant à lécher la liqueur extravasée. Je vois s'empresser autour de la piqûre melliflue des Guêpes, des Mouches, des Forficules, des Sphex, des Pompiles, des Cétoines, des Fourmis surtout.

Les plus petits, pour se rapprocher de la source, se glissent sous le ventre de la Cigale, qui, débonnaire, se hausse sur les pattes et laisse passage libre aux importuns ; les plus grands, trépignant d'impatience, cueillent vite une lippée, se retirent, vont faire un tour sur les rameaux voisins, puis reviennent, plus entreprenants. Les convoitises s'exacerbent ; les réservés de tantôt deviennent turbulents agresseurs, disposés à chasser de la source le puisatier qui l'a fait jaillir.

En ce coup de bandits, les plus opiniâtres sont les Fourmis. J'en ai vu mordiller la Cigale au bout des pattes ; j'en ai surpris lui tirant le bout de l'aile, lui grimpant sur le dos, lui chatouillant l'antenne. Une audacieuse s'est permis, sous mes yeux, de lui saisit le suçoir, s'efforçant de l'extraire.

Ainsi tracassé par ces nains et à bout de patience, le géant finit par abandonner le puits. Il fuit en lançant aux détrousseurs un jet de son urine. Qu'importe à la Fourmi cette expression de souverain mépris ! Son but est atteint. La voilà maîtresse de la source, trop tôt tarie quand ne fonctionne plus la pompe qui la faisait sourdre. C'est peu, mais c'est exquis. Autant de gagné pour attendre nouvelle lampée, acquise de la même manière dès que l'occasion s'en présentera.

On le voit : la réalité intervertit à fond les rôles imaginés par la fable. Le quémandeur sans délicatesse, ne reculant pas devant le rapt, c'est la Fourmi ; l'artisan industrieux, partageant volontiers avec qui souffre, c'est la Cigale. Encore un détail, et l'inversion des rôles s'accusera davantage. Après cinq à six semaines de liesse, long espace de temps, la chanteuse tombe du haut de l'arbre, épuisé par la vie. Le soleil dessèche, les pieds des passants écrasent le cadavre. Forban toujours en quête de butin, la Fourmi le rencontre. Elle dépèce la riche pièce, la dissèque, la cisaille, la réduit en miettes, qui vont grossir son amas de provisions. Il n'est pas rare de voir la Cigale agonisante, dont l'aile frémit encore dans la poussière, tiraillée, écartelée par une escouade d'équarrisseurs. Elle en est toute noire. Après ce trait de cannibalisme, la preuve est faite des vraies relations entre les deux insectes.

L'antiquité classique avait la Cigale en haute estime. Le Béranger hellène, Anacréon, lui consacre une ode où la louange est singulièrement exagérée. « Tu es presque semblable aux dieux », dit-il. Les raisons qu'il donne de cette apothéose ne sont pas des meilleures. Elles consistent en ces trois privilèges  : γηγενης, απαβης, αναςμοσαρχε  ( née de la terre, insensible à la douleur, chair dépourvue de sang ). N'allons pas reprocher au poète ces erreurs, alors de croyance générale et perpétuées bien longtemps après, jusqu'à ce que se soit ouvert l'oeil scrutateur de l'observation. D'ailleurs, en de petits vers où la mesure et l'harmonie font le principal mérite, on n'y regarde pas de si près.

Même de nos jours, les poètes provençaux, familiers avec la Cigale tout autant qu'Anacréon, ne sont guère soucieux du vrai en célébrant l'insecte qu'ils ont pris pour emblème. Un de mes amis, fervent observateur et réaliste scrupuleux, échappe à ce reproche. Il m'autorise à extraire de son portefeuille la pièce provençale suivante, où sont mis en relief, avec pleine rigueur scientifique, les rapports de la Cigale et de la Fourmi. Je lui laisse la responsabilité de ses images poétiques et de ses aperçus moraux, fleurs délicates étrangères à mon terrain de naturaliste ; mais j'affirme la véracité de son récit, conforme à ce que je vois tous les étés sur les lilas de mon jardin. J'accompagne son oeuvre d'une traduction, en bien des cas approximative, le français n'ayant pas toujours l'équivalent du terme provençal.

Souvenirs entomologiques, Jean-Henri Fabre, 1897, Vème Série, Chapitre 13.

Non, la cigale n'a rien à voir avec la sauterelle.

09 avril 2024

Votre bain est bientôt prêt

L'Océan atlantique par ici

    Il ne reste plus qu'à donner un petit coup de balai mécanique et tout sera en place pour le 15 juin, quand l'avant-garde du troupeau en maillot  pointera le bout de son nez.

    Penser en outre à éviter particulièrement le bassin d'Arcachon et le triangle d'or Biarritz, Anglet, Bayonne où,  en raison de la  surpopulation, de la surconstruction,  de la surfréquentation  touristique et des changements climatiques, vous pourrez vous retrouver après de fortes pluies provoquant la saturation des réseaux d'eaux usées et d'eaux pluviales, nageant la brasse (ou le crawl ou le papillon, à votre guise) dans une fosse septique. 


Porca miseria !

[Possibilité d'updater le transistor
vers un smartphone.]

C'est rien de le dire !