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06 mai 2024

Félicie aussi

C'est dans un coin du bois d'Boulogne
Que j'ai rencontré Félicie
Elle arrivait de la Bourgogne
Et moi j'arrivai en Taxi
Je trouvai vite une occasion
D'engager la conversation
...

Fernandel par Philippe Halsman
 ...
Afin d'séduire la petite chatte
Je l'emmenai dîner chez Chartier
Comme elle est fine et délicate
Elle prit un pied d'cochon grillé
Et pendant qu'elle mangeait le sien
J'lui fis du pied avec le mien
...

Le pied de cochon Félicie
(tout fait ventre, tout fait vendre)

                                                        ♫
L'Aramon lui tournant la tête
Elle murmura " quand tu voudras "
Alors j'emmenai ma conquête
Dans un hôtel tout près de là
C'était l’hôtel d'Abyssinie
Et du Calvados réuni
...
                                                       

Félicie aussi

André Kertész, Restaurant Chartier, Quartier Latin,
 Paris, 1934

02 juillet 2015

Mort de Don Pasquale

Don Pasquale (ici à droite) dans Fric- Frac
de Maurice Lehmann et Claude Autant-Lara

Résistant à 15 ans, on ne peut lui enlever, Don Pasquale se dirige ensuite vers une carrière cinématographique : il tourne dans de nombreux films : Un Ricard sinon rien, Le Sac, Le siège de GEC-Alsthom Transport, La Sofremi, Le Casino d'Annemasse (ces deux derniers étant ses plus grands succés), Pétrole contre nourriture, Vente d'armes à l'Angola, La Fondation Hamon, L'Affaire Boulin... qui lui vaudront l'estime de la critique et du public.
Bien que marqué à droite, à l'annonce de son décès, les hommages ont afflué de toutes parts et de tous bords, le premier ministre en exercice incitant même ses camarades de gauche à ovationner à l'Assemblée nationale le défunt pour l'ensemble de son oeuvre. 

Il va nous manquer.

08 août 2014

Marché commun


Paysan et sa vache - Jean Ribière


... © André Kertész


Edouard Boubat - Marché à Cahors


Le marché - Jean Dieuzaide - Portugal, Evora, 1954


Sergio Larrain -Valparaíso - Chili - 1963


Fernandel et Marguerite - La vache et le prisonnier
Henri Verneuil -1959

22 octobre 2013

Les deux bossus

Los dus boçuts

Un còp i avè dus boçuts : un demorava a Cussac, et l'aute a Medrac. Se coneishèn fòrt plan.Valà qu'un jorn de setembre, en cercant ceps, se trobèren dens lo bòsc dau Baden.
- Té ! Aquo's tu ?
- E òc. Adiu. E coma aquò va ?
- A pauc près. E tu ?
-  Tanben. Aquò pòt anar... Mès, hilh dau diable ! sès pas mèi boçut !
-  E non.
-  E coma aquo ?
-  Te vau contar mon afar, tè ! Poiràs har atau, se vòs. Probable que te haràn coma a jo : te tireràn la bòça. Un divendres dessèir, te n'airàs au prat Lauret*, sabes ? Prôche dau castèth de Baishavela*. Te tindràs près de l'entrada. Sau truc de mejanuit i veiràs arribar sèt òmes : aquò's los pus grans sorcièrs dau  Medoc. Sustot, faudrà pas qu'auges paur. Los deisheràs passar, te haràn pas mau : ne haràn pas cas a tu. Alavetz los seguiràs. Quan arriberàn au mitan dau prat, se doneràn tots la man, apuèi haràn la dança ronda en cantant : Tres còps sèt son vint-e-un ! Tres còps sèt son vint-e-un ! E totjorn atau. Compteràs tres torns de ronda. Alavetz, tu sauteràs au mitan e diràs : Apuèi un son vint-e-dus ! E eths s'arresteràn e veiràs...
Nòste boçut manquèt pas lo sabat dau divendres d'après, e podetz creire que hit juste çò que l'aute li avè ensenhat. Mès...
- A ! Mair de Diu : çò dishut un daus sorcièrs. Encara un boçut ! E ! Mès n'an pas fenit de venir nos anujar !... E que fau li har ?
- O té ! Fau li donar la bòça de l'aute.
Marcha : çò que hiren.
Rapelatz-vos lo praube òme se li hadèn dòu sos pas apuèi sa nuitada, per s'auger ganhat duas bòças au lòc d'una !

Guy Lambert
Tiré de Initiation au Gascon de Robert Darrigrand -  Per Noste 1971


Beychevelle : Baisse voile en Gascon

"Le premier château a été construit en 1565 par l'évêque François de Foix-Candale. Sa nièce en hérite et épouse Jean Louis de Nogaret de la Valette, premier duc d'Épernon, grand amiral de France et mignon du roi Henri III, et surtout gouverneur de Guyenne. Il devient alors propriétaire des lieux au début du xviie siècle. Son pouvoir dans la région était tel que les bateaux qui passaient devant le domaine devaient affaler les voiles en signe d'allégeance, donnant le nom au domaine de Baisse voile, qui deviendra Beychevelle et donnera l'emblème du domaine". nous dit Wikipedia.
( le scribe wikipédiste  fait certainement partie du  Rotary-Club ou du Lions-Club, qui reprend une antienne ancienne.)
Ailleurs : "Faisant face à la Gironde, tous les bateaux baissaient leur voile en hommage à son illustre propriétaire le duc d’Epernon, Grand Amiral de France, d’où l’origine de son nom « baisse-voile »." 

[ Ah, affaler les voiles, baisser la culotte, (ça se conçoit toutefois au sens propre particulièrement sous Henri III, )   courber l'échine, baisser les yeux, mettre le genou à terre, faire la révérence, baiser l'anneau, embrasser les pieds ! ...]


Ridicule

"Mais Bernard Ginestet (qui a été un temps propriétaire du Château Margaux) s'est attaché à montrer que ce nom de Beychevelle existait déjà au moins deux cent ans avant, dans les années 1300 lorsque la Guyenne était anglaise. Certains avancent alors la présence possible d'un péage maritime à cet endroit, obligeant les vaisseaux à s’arrêter et baisser les voiles, ce qui parait assez peu crédible quand on sait la difficulté de telles manœuvres dans les courants de l'estuaire et l'importance du temps perdu dans la durée d'une marée.
A cela Bernard Ginestet préfère une explication beaucoup plus prosaïque liée à la difficulté d'entrer dans le port à la voile en raison de son orientation par rapport aux vents dominants : les bateaux devaient rapidement baisser la voile pour se déhaler sur les cordages lancés depuis la rive.....On entend bien les "baisha velho" fusant depuis la rive, ou commandés sur le bateau par les gascons qu'étaient tous ces gens là !" [J'adhère et ne serais pas passé par toutes ces circon-volutions]


"Le château de Beychevelle tire son nom de la coutume qui voulait que les bateaux empruntant la Gironde abaissaient leur voile en arrivant à hauteur du château. Le pré Lauret était connu dans tout le Médoc comme l'endroit où les sorciers tenaient leur sabbat." Robert Darrigrand

[Il y a longtemps, nous l'avons  fréquenté, ce pré Lauret (virtuel) car  faute d'indications cadastrales précises, nous nous l'étions inventé]


Un joli bossu : Fernandel dans  Naïs de Marcel Pagnol-1945
Dessin Albert Dubout

Les deux bossus

Il y avait une fois deux bossus : l'un habitait à Cussac et l'autre à Medrac. Ils se connaissaient fort bien. Voilà qu'un jour de septembre, en cherchant des champignons, ils se rencontrèrent dans le bois de Baden.
- Tiens, c'est toi !
- Et oui ! A dieu ! Et comment ça va ?
- A peu près. Et toi ?
- Aussi. Ça peut aller... Mais sapristi, tu n'es plus bossu !
- Et non !
- Comment as-tu fait ?
- Je vais te raconter mon affaire, tiens ! Tu pourras en faire autant si tu veux. On te fera probablement comme à moi. On t'enlèvera la bosse. Un vendredi soir, tu iras au pré Lauret*, tu connais ? Près du château de Beychevelle*. Tu te tiendras près de l'entrée. Sur le coup de minuit, tu verras arriver sept hommes : ce sont les plus grands sorciers du Médoc. Surtout, il ne faudra pas que tu aies peur. Tu les laisseras passer, ils ne te feront pas de mal. Ils ne feront pas attention à toi. Alors tu les suivras. Quand ils arriveront au milieu du pré, ils se donneront tous la main, puis ils feront un ronde en chantant : trois fois sept, vingt-et-un...et toujours ainsi. Tu compteras trois tours de ronde. Alors tu sauteras au milieu et tu diras : Un de plus et cela fait vingt-deux. Ils s'arrêteront et tu verras.
Notre bossu ne manque pas le sabbat du vendredi suivant et vous pouvez croire qu'il fit juste ce que l'autre lui avait appris. Mais...
- Ah ! Sainte Vierge ! dit un des sorciers. Encore un bossu ! Mais ils n'ont pas fini de venir nous ennuyer ! Et, que faut-il lui faire?
-  Eh bien ! Il faut lui donner la bosse de l'autre.
- Allons ! C'est ce qu'ils firent.
Imaginez-vous si le pauvre homme regrettait ses pas et en plus sa nuit perdue : car il avait gagné deux bosses au lieu d'une !

Guy Lambert
Tiré de Initiation au Gascon de Robert Darrigrand -  Per Noste 1971

01 octobre 2012

Le cinématographe

de plein air


The Clown and His Donkey (Charles Urban, 1910) tinted 

Quand j'étais petit, je n'étais pas grand, j'avais des culottes et j'y faisais dedans. J'allais aussi, une (ou deux?) fois  l'an, sur la place du Gond, au cinéma de plein air et par soirs de beau temps (sinon, c'était râpé) , pour un ou deux francs (je vous parle d'un temps où le franc était ancien, ce serait maintenant un centime de cent, devenu donc centime avec le nouveau franc; à titre d'exemple avec un franc, on pouvait s'acheter un bonbon cachou (ne pas chercher à comprendre, je m'y perds moi-même) si l'on n'avait pas pu resquiller ( j'ai encore mal au cœur, des dizaines d'années après, de l'avoir fait ou tenté de le faire), une estrade, un drap tendu entre deux piquets, un appareil de projection sur la camionnette et vogue la galère, E la nave va...

Le cinéma était tenu par un couple de romanichels (romanichel, bien c'est joli quand on est petit). J'ai dû connaitre leur nom mais je ne m'en souviens plus, pourtant je me rappelle bien le nom de Benoit, le stand de tir à flèches, sur cette même place du Gond, pour les Fêtes, où l'on vous projetait un nougat quand on avait touché la cible (j'aimais bien viser Pat Hibulaire), mais là, rien à faire.
Monsieur était projectionniste et vannier de son état, Madame était ouvreuse de plein air et cartomancienne (est-ce que je ne confonds pas avec Madame Irma, (Irma vraiment?) qui elle-aussi avait une roulotte , près des arènes, vers la Pedouille? ). Monsieur était petit, sec et nerveux. Madame était plus grande, forte et mamelue. (avaient-ils la moustache?)
On les connaissait; ils habitaient une jolie roulotte comme dans les livres à l'ancienne près du chemin des maraîchers (à cinq cents mètres à vol d'oiseau de la Cathédrale) et ne manquaient pas de nous donner un gentil bonjour quand on passait devant chez eux. (chaque fois qu'on allait "en ville" en passant par "les jardins")

Je ne me souviens plus trop des films qui passaient : Laurel et Hardy,  Charlie Chaplin, Fernandel ? Moi, c'était Laurel et Hardy qui me bottaient. Je trouvais que Charlot manquait de naturel. Par contre, j'ai un souvenir très vivace de la bande d'actualités (Pathé) qui nous était présentée avant le film, toujours la même chaque année. 
C'est ainsi que pendant plusieurs années consécutives, à la même époque, j'avais la douleur d'apprendre la mort de Colette (3 août 1954). (On est bien peu de chose)


Dubout
Ils donnaient un peu ça (pour la moustache de Monsieur, je ne suis plus sûr.)