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06 mai 2020

Une vie ehpadante

Noirs de loupes, grêlés, les yeux cerclés de bagues
Vertes, leurs doigts boulus crispés à leurs fémurs,
Le sinciput plaqué de hargnosités vagues
Comme les floraisons lépreuses des vieux murs ;

Ils ont greffé dans des amours épileptiques
Leur fantasque ossature aux grands squelettes noirs
De leurs chaises ; leurs pieds aux barreaux rachitiques
S'entrelacent pour les matins et pour les soirs !

Ces vieillards ont toujours fait tresse avec leurs sièges,
Sentant les soleils vifs percaliser leur peau,
Ou, les yeux à la vitre où se fanent les neiges,
Tremblant du tremblement douloureux du crapaud.


Et les Sièges leur ont des bontés : culottée
De brun, la paille cède aux angles de leurs reins ;
L'âme des vieux soleils s'allume, emmaillotée
Dans ces tresses d'épis où fermentaient les grains.

Et les Assis, genoux aux dents, verts pianistes,
Les dix doigts sous leur siège aux rumeurs de tambour,
S'écoutent clapoter des barcarolles tristes,
Et leurs caboches vont dans des roulis d'amour.

- Oh ! ne les faites pas lever ! C'est le naufrage...
Ils surgissent, grondant comme des chats giflés,
Ouvrant lentement leurs omoplates, ô rage !
Tout leur pantalon bouffe à leurs reins boursouflés.

Et vous les écoutez, cognant leurs têtes chauves,
Aux murs sombres, plaquant et plaquant leurs pieds tors,
Et leurs boutons d'habit sont des prunelles fauves
Qui vous accrochent l’œil du fond des corridors !

Puis ils ont une main invisible qui tue :
Au retour, leur regard filtre ce venin noir
Qui charge l’œil souffrant de la chienne battue,
Et vous suez, pris dans un atroce entonnoir.


Rassis, les poings noyés dans des manchettes sales,
Ils songent à ceux-là qui les ont fait lever
Et, de l'aurore au soir, des grappes d'amygdales
Sous leurs mentons chétifs s'agitent à crever.

Quand l'austère sommeil a baissé leurs visières,
Ils rêvent sur leur bras de sièges fécondés,
De vrais petits amours de chaises en lisière
Par lesquelles de fiers bureaux seront bordés ;

Des fleurs d'encre crachant des pollens en virgule
Les bercent, le long des calices accroupis
Tels qu'au fil des glaïeuls le vol des libellules
- Et leur membre s'agace à des barbes d'épis.

Arthur Rimbaud
1854 - 1891
Les assis


Alberto Sordi dans "Comme une reine" d'Ettore Scola dans le film à sketches :
Les nouveaux monstres, sorti en  1977.
[J'ai cherché qui tenait le rôle de la mamma mais je n'ai pas trouvé]

Ciao mamma !

03 janvier 2017

18 novembre 2012

L'arbre aux corbeaux

Krähen auf einem Baum


 L'Arbre aux corbeaux 
Caspar David Friedrich 1774 - 1840
1822, Musée du Louvre, Paris

Seigneur, quand froide est la prairie,
Quand, dans les hameaux abattus,
Les longs angélus se sont tus ...
Sur la nature défleurie
Faites s'abattre des grands cieux
Les chers corbeaux délicieux.

Arthur Rimbaud  


Le roi Corbeau et ses conseillers politiques

A page from the Arabic version of Kalila wa Dimna dated 1210 CE  illustrating the King of the Crows conferring with his political advisors

31 mai 2012

Des chiffres et des lettres

Peu...Eu...Reu...Neu...O...Deu...qua...tre...cinq...


La leçon de lecture sous la treille, chez Colette
citoyenne-cafetière à Labastide-d'Armagnac

Maître de philosophie
La voix O se forme en rouvrant les mâchoires, et rapprochant les lèvres par les deux coins, le haut et le bas : O.

Monsieur de L'Isle-Jourdain (on n'était pas loin du Gers)
O, O. Il n'y a rien de plus juste. A, E, I, O, I, O. Cela est admirable ! I, O, I, O.

Maître de philosophie
L'ouverture de la bouche fait justement comme un petit rond qui représente un O.

Monsieur de L'Isle-Jourdain
O, O, O. Vous avez raison. O. Ah ! la belle chose, que de savoir quelque chose !

Molière - Le Bourgeois gentilhomme Acte II Scène IV


Chez Colette Tortoré, le café est à 80 centimes d'euro

O, (dans le Pernod) suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges ;
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

Voyelles - Arthur Rimbaud

[agapes nuptiales, gros week-end chargé sur les routes; j'appris incidemment, que nous étions rentrés, (moi qui pensais m'être téléporté) au matin petit du dimanche, (magie du transport automobile) la mère de la mariée dans le coffre]

08 février 2008

Oufiri

Vos seins méritent que vous en preniez soin, tout autant que votre visage ou vos cheveux.

Cliquer sur l'image (merci Patricia Eureka) pour mieux lire

Pour développer vos seins, tapez 1
Pour raffermir vos seins, tapez 2
Pour réduire vos seins, tapez 3

Une enfance berçée par la phrase incantatoire: Oufiri, quelle belle poitrine, intriguée par les méthodes du Docteur Ogino, protégée par la croix Vitafor.

"Il s'aidait de journaux illustrés où rouge, il regardait des espagnoles rire et des italiennes"
Arthur Rimbaud, Les poètes de sept ans

24 janvier 2008

Ernest Pignon-Ernest Ernest Pignon-

Arthur Rimbaud- Ernest Pignon-Ernest

"Je commence toujours par marcher dans la ville, marcher de jour et de nuit, j'essaie d'en comprendre l'organisation, d'en saisir l'espace, les rythmes, les couleurs, les textures, la lumière, tout ce qui se voit, et simultanément, par des rencontres et beaucoup par la lecture, de découvrir ce qui ne se voit pas, ne se voit plus: l'histoire, les souvenirs qui hantent les lieux, leur potentiel suggestif, poétique et symbolique. A partir de tout ça j'élabore mes images. Elles naissent directement de cette connaissance des lieux, tout mon travail de dessin vise à leur inscription dans ces lieux et à concevoir la relation entre l'espace interne de l'image, le plan du mur et l'espace réel."

Ernest Pignon-Ernest

7 Décembre 2007 / 2 Février 2008 Exposition à Anglet
Galerie Pompidou et Villa Béatrix Enea

[Etonnant, ces mairies qu'on appelait autrefois de droite, avant l'Avènement du 6 mai 2007, qui exposent des artistes hors normes]

En raison d'une confusion avec le peintre Édouard Pignon, Ernest Pignon a redoublé son prénom derrière son nom.