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18 décembre 2024

Le voyage initiatique

Dans mon souvenir, elle ressemblait bien à ça

   On l'appelait la Micheline, (le nom provenant d'André Michelin) mais aussi la Pauline (en référence à Jean-Raoul Paul, directeur de la Compagnie des chemins de fer du Midi de 1913 à 1932). Le terme le plus approchant en exactitude devait être la Pauline encore que ce ne devait être ni l'un, ni l'autre mais  un autorail unifié à kiosque U150 (Unifiés 150 chevaux). A l'époque on ne savait rien de ces finesses techniques et l'on ne se posait pas de questions .
 
Le passage à niveau de Peyrouton

Pedibus jambus, venant du Gond, on la prenait cette Micheline à la halte de Peyrouton, (petit Pierre ou petite pierre) à 8h54 sur le trajet Dax Mont de Marsan à 3.7 kms de la gare de Dax (départ  8h47)

La halte de Narrosse

et l'on filait vaillamment  vers la halte de Narrosse (étymologie non déterminée) 
au km 7,0. (9h1)
(La SNCF a vendu, il y a quelques dizaines d'années les maisons de Garde-barrières)

La gare de Hinx

Après l'arrêt de rigueur, voilà que nous repartions jusqu'à la gare de Hinx (9h13) [du latin fines : limites entre peuples, frontières (c'était déjà l'étranger)] au km 14.5'.

Gare de Gamarde-les-Bains

Nouvel arrêt ( 9h21) à  Gamarde (etym : peut être source ferrugineuse), 18.5 km et nouveau départ pour  Montfort  (comme son nom l'indique)


Ah oui, elle filait bon train, cette Micheline Pauline, pour ma part, j'aurais voulu qu'elle  ne s'arrête jamais,


Mais déjà, ce pont nous indiquait que nous étions bientôt arrivés 

La gare de Montfort en Chalosse

 Et nous touchions au but : (9h37) la gare de Montfort (Monhòrt de Shalòssa en gascon) (km 22,0) où habitait notre grand-mère.
(A nouveau pedibus jambus, on devait se colleter une bonne marche à pied pour arriver à destination.)

Je n'ai jamais été plus loin, je n'ai jamais fréquenté la halte de Lourquen (km 28,5), les gares de Mugron (km 32,7) de Montaut-Landes (km 40,8), la halte d'Augreilh (km 44,8), les gares de Saint-Sever-Landes (km 47,9) de Mauco-Benquet (km 56,9) et et Mont-de-Marsan (km 64,0) mais je me rattrape, j'y fais désormais de la marche à pied et du vélo (c'est devenu une voie verte sur presque tout le trajet).

               : reseau-train-ho-de-paquito40 (en déshérence)


Et puis, et puis je laisse la parole à mon ami Marcel qui raconte beaucoup mieux que moi ses émois ferroviaires :

    J’aurais voulu prendre dès le lendemain le beau train généreux d’une heure vingt-deux dont je ne pouvais jamais sans que mon cœur palpitât lire, dans les réclames des compagnies de chemin de fer, dans les annonces de voyages circulaires, l’heure de départ : elle me semblait inciser à un point précis de l’après-midi une savoureuse entaille, une marque mystérieuse à partir de laquelle les heures déviées conduisaient bien encore au soir, au matin du lendemain, mais qu’on verrait, au lieu de Paris, dans l’une de ces villes par où le train passe et entre lesquelles il nous permettait de choisir ; car il s’arrêtait à Bayeux, à Coutances, à Vitré, à Questambert, à Pontorson, à Balbec, à Lannion, à Lamballe, à Benodet, à Pont-Aven, à Quimperlé, et s’avançait magnifiquement surchargé de noms qu’il m’offrait et entre lesquels je ne savais lequel j’aurais préféré, par impossibilité d’en sacrifier aucun. Mais sans même l’attendre, j’aurais pu en m’habillant à la hâte partir le soir même, si mes parents me l’avaient permis, et arriver à Balbec quand le petit jour se lèverait sur la mer furieuse, contre les écumes envolées de laquelle j’irais me réfugier dans l’église de style persan. 

17 juin 2024

Expo

À voir

Ange Perez - Alice - Pessac

Galerie Atrium - Dax - Cours de Verdun - Entrée libre
12 juin au 27 juillet 2024, du mardi au samedi de 14h à 18h30

12 juin 2023

2023 Le Tour de France passe à Dax


 Les équipes techniques s'affairent.

Dax, un ancien monde qui s'accroche : Tour de France, corridas, ferias, et bientôt un golf, noon !! sii !!!
Addendum Janvier 2004 :
et puis Pascal O....O aux arènes, 30 ans de succès. Tarif : de 45.00 € à 69.00 €.

15 mai 2023

Le fameux Kôkô

qui a créé le Nabout twist,

C'est ... c'est... 


comme le Port-Salut, c'est écrit dessus

[ J'ai vu le fameux Kôkô, à l'Atrium à Dax. En première partie passait le Petit Prince, un chanteur Suisse  de 11 ans retourné depuis à l'anonymat [il a disparu après sa mue, Wikipedia nous dit qu'il  devint  père de famille (un fabuleux destin) et qu'il travailla en tant que fonctionnaire pour l'Etat de Vaud (le champ du fort possible)].  J'étais au dernier étage, au poulailler, en compagnie de jeunes abrutis comme moi. La mode était alors à l'hystérie pour les jeunes dames, (c'était l'époque des Beatles)


et à la démonstration de force pour les jeunes messieurs. Dans un élan de fol humour, le fils du docteur Nouibeau, sur la chanson Si j'avais un marteau, If i had a hammer, jeta sur scène un marteau  et les occupants du poulailler s'attachèrent à massacrer les rangées de sièges sur lesquels ils étaient assis.
Résultat des courses, le poulailler où la place de cinéma coûtait  3 francs 6 sous ne fut jamais réparé et l'on dut mettre la main à la poche plus lourdement pour se payer une place au balcon, qui lui, avait été épargné.

Retour à Kôkô, devenant par la suite Clo-Clo, et à son Nabout twist, son premier enregistrement, en version franco-arabe ici. (Kôkô, comme sa consœur Dalida, est né et a vécu en Egypte.)]

13 avril 2020

Une bévue dans la Caro-Kann

    L’ouverture est la première phase d'une partie d'échecs. Certaines de ces ouvertures comportent parfois des pièges mortels. La Caro-Kann : 1. e4 c6 2. d4 d5 fait partie de ces dernières.



    J'avais les noirs. J'ai commis cette bévue au café des Trois marchands, place Saint Pierre à Dax, assis sur une mauvaise banquette de moleskine rouge. Mon adversaire s'appelait Roland; un buveur d'anisette surveillait d'un air goguenard le déroulement de la partie. C'était en 1977. Les oreilles m'en cuisent encore.

05 janvier 2020

Koenigsmark

Kœnigsmark, de Pierre Benoit 1886 Albi 1962 Ciboure, 
paru le 11 novembre 1918, jour de l’armistice ,


fut le premier ouvrage publié par le Livre de Poche, collection lancée en 1953 par Henri Filipacchi créateur en 1931 de la Bibliothèque de la Pléiade. Henri Filipacchi a été chargé également en 1940  par la Propaganda Staffel de recenser les livres "susceptibles d'indisposer les autorités d'occupation" la liste Otto (du nom de l'ambassadeur d'Allemagne à Paris, Otto Abetz). Ceci explique peut-être ce choix du roman d'un écrivain conservateur et réactionnaire comme entame d'une collection qui deviendra un immense succès.
Filipacchi et Benoit connurent quelques ennuis à la Libération et furent jugés : affaire classée par la Commission d'épuration pour le premier, relaxe pour le second.

[parmi les rares souvenirs notables évoqués par mon père, il y avait le fait que dans sa jeunesse, il s'était tiré involontairement une balle de revolver dans le sexe et également qu'il avait participé à l'arrestation de Pierre Benoit. Ne l'ayant jamais vu un livre entre les mains, j'ai toujours imaginé qu'il ne l'avait pas inventé, ce nom d'écrivain.
En fait, après recherches, (tout n'est pas bien net cependant) : Pierre Benoit a été arrêté une première fois à Bayonne le 15 septembre 1944 par un groupe de jeunes maquisards espagnols (???) et sera ensuite  incarcéré à la prison de Dax. Mis en résidence surveillée à partir du 15 novembre 1944, le 23 novembre 1944, un ordre d'arrestation est à nouveau lancé (intervention paternelle présumée). Après un séjour dans une clinique dacquoise pour soigner un genou, il sera incarcéré à la prison de Fresnes du 23 janvier 1945 au 4 avril 1945.]

Je n'ai pas lu Kœnigsmark, par contre j'ai lu Mademoiselle de la Ferté (1923) du même Pierre Benoit dont l'intrigue se déroule à Saint Paul lés Dax.
Commentaire de lecteur sur Babelio : un roman avec pour toile de fond des marais malodorants, chargés de brumes épaisses et une maison humide et malsaine dans laquelle l’héroïne, seule et sans avenir, est condamnée à croupir.
[il n'y a plus de nos jours de marais malodorants mais un grand centre commercial à la place avec plein de bretelles d'accès et des lotissements de partout.]

Ecoutons Eric-Emmanuel Schmitt  parler de l'auteur dans sa préface de Mademoiselle de la Ferté : Aujourd'hui sa position relève du paradoxe; lui qui fut aimé du public et ignoré par les lettrés connaît la situation inverse : ignoré par le public et aimé des lettrés.
Romancier du trouble et de l'écriture oblique, Pierre Benoit n'est lui-même que lorsqu'il se retire. Il ne se présente pleinement qu'absent. Au lecteur de compléter la trame...

[Daniel Filipacchi (Salut les copains) est le fils de Henri Filipacchi.
Le livre de poche, c'est bien mais ça vieillit mal]

08 juillet 2019

Le plan Million

   Après guerre, en 1950, les Hlm (habitations à loyer modéré) remplacent les Hbm (habitations bon marché). Les logements font cruellement défaut et  les travailleurs pauvres ne peuvent se loger même aux conditions  de loyers  HLM.

   Pierre Groues, l'abbé Pierre qui a fondé la communauté d’Emmaüs en, côtoie la misère quotidiennement. En 1954, lui qui a été député de 1945 à 1951 tente de faire passer par l'intermédiaire de son ami Léo Hamon un amendement : Il s’agit de prélever un milliard, sur les 90 prévus pour la reconstruction, afin d’édifier des cités de première nécessité. Dans la nuit du 3 au 4 janvier, après 72 heures de débat, le projet est rejeté.

    L'abbé n'en reste pas là. S'étant rendu compte du potentiel que représentait la radio, ( il a participé au jeu du Quitte au double de Zappy Max en 1953 et a gagné pour sa communauté 250000 francs), il lance un appel sur Radio-Luxembourg :

"Mes amis, au secours...

Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à 3 heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l'avait expulsée. Chaque nuit, ils sont plus de 2000 recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d'un presque nu. Devant l'horreur, les cités d'urgence, ce n'est même plus assez urgent!

Écoutez-moi ! En trois heures, deux premiers centres de dépannage viennent de se créer : l'un sous la tente au pied du Panthéon, rue de la Montagne Sainte Geneviève; l'autre à Courbevoie. Ils regorgent déjà, il faut en ouvrir partout. Il faut que ce soir-même, dans toutes les villes de France, dans chaque quartier de Paris, des pancartes s'accrochent sous une lumière dans la nuit, à la porte de lieux où il y ait couvertures, paille, soupe, et où l'on lise sous ce titre « centre fraternel de dépannage », ces simples mots : « Toi qui souffres, qui que tu sois, entre, dors, mange, reprends espoir, ici on t'aime ».

La météo annonce un mois de gelées terribles. Tant que dure l'hiver, que ces centres subsistent, devant leurs frères mourant de misère, une seule opinion doit exister entre hommes : la volonté de rendre impossible que cela dure. Je vous prie, aimons-nous assez tout de suite pour faire cela. Que tant de douleur nous ait rendu cette chose merveilleuse : l'âme commune de la France. Merci! Chacun de nous peut venir en aide aux sans abri. Il nous faut pour ce soir, et au plus tard pour demain: 5.000 couvertures, 300 grandes tentes américaines, 200 poêles catalytiques.

Déposez-les vite à l'hôtel Rochester, 92, rue de la Boétie ! Rendez-vous des volontaires et des camions pour le ramassage, ce soir à 23 heures, devant la tente de la montagne Sainte Geneviève.

Grâce à vous, aucun homme, aucun gosse ne couchera ce soir sur l'asphalte ou sur les quais de Paris."

1954  l’Abbé Pierre pique un petit roupillon bien mérité après son appel

   Cet appel à la radio va connaitre un  très fort retentissement  et provoquer un immense mouvement d’entraide.  Le nez mis dans le caca, les politiques vont finir par se bouger l'arrière-train.
   Il sera créé dans l’urgence des Logements Économiques de Première Nécessité financés par la Caisse des Dépôts et Consignations, puis sera organisé en 1955 le concours : 
Opération Un logement pour un million
 (soit 21 300 € valeur 2018, actuellement , on obtiendrait à peu près pour ce prix une niche aménagée sous un escalier d'immeuble)

   A Dax, seront construits deux petits ensembles de ce type, l'un à Berre qui sera dit "A l'abbé Pierre", l'autre au Gond, qui s'appellera tout naturellement  "le plan Million". L'idée  était donc de construire un logement pour un million d'anciens francs (les légers, le franc lourd ou nouveau franc viendra en 1960 ). Pour le prix, il y avait électricité, eau froide à volonté et un trou au plafond pour faire passer le tuyau du mirus chargé de chauffer toutes les pièces.

   J'y ai passé quatorze ans au plan Million et c'était notre adresse au début : Famille D., Plan Million 40 Dax, Ensuite, il a fallu gommer Plan Million (ça la foutait mal certainement de toujours rappeler le prix que ça avait coûté et puis il fallait bien commencer à effacer les années de misère), c'est devenu quartier Biarritz (bien plus chic), pour en arriver à avoir un nom de rue. Il nous échut la rue des Cigales pas loin de la rue des Abeilles (je nous aurais plutôt vu en fourmis).

   Qui habitait là ? Pas comme à Paris, des sans-abris ou d'anciens habitants de bidonvilles mais deux grandes familles, d'un coté, des  économiquement faibles (une charmante locution apparue en 1954) issus pour la plupart de l'exode rural : enfants ou petits enfants de paysans, fermiers, journaliers, ouvriers agricoles, métayers descendus des collines de Chalosse ou des pinèdes du nord de l'Adour,  sans qualifications mais largement pourvus en progéniture (on jouait dans cette catégorie) et de l'autre, le volet social : des filles-mères (une appellation légèrement infamante de l'époque) et leurs rejetons.

Le plan Million et sa majestueuse allée de prunus
(Et ta sœur? Elle fait du vélo!)

Le plan Million ne nous a pas survécu. Avant démolition, on sentait chez lui comme un désir de retourner à ses origines modestes : il avait fini par ressembler à un bidonville,  mais il avait accompli sa vaillante mission.

━ Et alors il dit quoi, l'athée anti-clérical ?
━ Eh bé, il dit :  Merci l'abbé !

20 juin 2018

Chez Alice


Alice se servait chez Fischer
(étonnant que les ligues de vertu n'aient pas pensé à faire retirer cette pub)

    Chez Marie à Dax, quartier du Gond, a fermé il y a quelques années et c'est tout à fait dommageable. Je n'ai pas trop connu Marie mais plutôt sa lointaine prédécessrice, Alice. Son bistrot, à l'époque, il s'appelait, il s'appelait... Chez Alice. Après un mince boyau contenant quelques tables, rarement occupées, il n'y avait pas de passage, ou alors parfois de quartier à quartier, s'ouvrait l'arrière salle pour les habitués. Il y avait là une large table ovale,  pouvant contenir, oh oui, au moins vingt-cinq personnes (j'étais petit, je voyais tout en grand) où l'on prenait prenait place avec  les connaissances de mon père: Jeannot B. qui vendait des cravates dans un parapluie au marché de Dax, Six-Litres le peintre (j'ai longtemps cru qu'il s'appelait Silitre, un nom comme un autre, je l'ai compris beaucoup plus tard, il s'agissait en fait de sa consommation de vin quotidienne) , les frères Toucome (ils se torchaient souvent vilain mais ils me faisaient rire), Neunœuil (parce qu'il n'avait plus qu'un œil), le petit Broum (j'aimais bien ce nom), Auguste, le vieux coiffeur à la jambe de bois (un souvenir de quatorze) qui me taillait par ailleurs une frange à la Adolf qui m'est restée longtemps sur l'estomac, Anatole, à la mâchoire de trabiole, qui faisait parfois un saut depuis La Torte pour une belote, le Portugais (je n'ai jamais connu son véritable nom) qui travaillait avec mon père chez Andoche, le marchand de bois, et qui était tout noir de charbon, le béret, noir lui aussi, bien enfoncé jusqu'au dessus des sourcils... C'est là que j'ai bu ma première gorgée de bière, comme dit l'autre et c'est vrai que dans la bière, c'est le seul intérêt (et encore, quand il fait chaud).

 
Ce n'est pas un Landais mais à l'internationale de la binouze,
 il n'y a que des frères (et des sœurs)

 Alice qui perpétuait la noble tradition de l’Assommoir, avait aussi inventé sans le savoir, le café brun, comme en Hollande, patiné aux fumées de poêle et de  tabac et aux haleines chargées. Je n'ai de souvenir que de marron, plus clair pour la table, plus foncé pour le plafond et les murs, et pour le sol, sous la sciure qui étanchait les débordements, on devinait... du marron. Et les fenêtres devaient être aussi marron,  ou bien tout simplement il n'y en avait pas, car elles ne m'ont laissé aucune trace.
    Tous se retrouvaient là autour de force chopines pour des conversations dont je n'ai plus la moindre idée, mais j'ai encore dans le nez l'odeur du Gris et des Gauloises, et je vois toujours le mirus lancer  ses éclairs de lumière derrière sa petite fenêtre à feuille de mica. 
    Alice m'aimait bien et je le lui rendais. C'était son mari, (étaient-ils mariés?) qui m'impressionnait. A plusieurs reprises, je l'ai vu entre chien et loup se battre dans la rue contre des adversaires que je ne distinguais pas, certainement des animaux : des rats, des serpents, des éléphants..., à ce qu'on m'a dit.

[Prochains numéros : Chez Jeannotte (Dieu ait son âme) à Peyrouton, Aux Platanes, (en ville disait-on) pour une omelette arrosée de bon matin, Chez Labadie, à la Torte, déjà plus classe, il avait la télé, le Bon Coin à Saint-Vincent (un bon coin vraiment), le Spoutnik, à Saint-Pierre, huit mètres carrés pour une réputation sulfureuse (pas possible, il devait y avoir un étage), chez Diago, Saint-Pierre idem, pour un tiercé dans l'ordre, et puis plus tardif, le Panier à salade, toujours Saint-Pierre, tenu par un  comptable véreux qui n'avait pas peur d'annoncer la couleur...]

Moine caviste goûtant le vin de la barrique tout en remplissant une jarre
A monk-cellarer tasting wine from a barrel while filling a jug.
 From Li Livres dou Santé by Aldobrandino of Siena (France, late 13th century).

    Après cette gorgée de bière qui fut décevante, passant pour les vacances de la ville à la campagne,  chez l'oncle, j'eus alors la révélation de cette incomparable boisson immémoriale qu'est le vin, auprès de quoi, la bière, comme le dit bien l'expression, n'est que de la petite bière (Munich ne fait pas le poids contre Dionysos).
    Chargé d'aller remplir la bouteille au chai, je m’exécutais avec plaisir et une fois celle-ci pleine, chassant les moucherons, je m'envoyais au goulot une bonne lampée et recomplétais le flacon, ni vu ni connu, à la barrique.

Ce sont de ces petits riens qui forgent une destinée.

07 juillet 2017

Paris Bordeaux en 2h 04

inOUI ! 

Une approche plus transversale : Dax - Le Puy en Velay, proposé par la Sncfoui


- 2h 47 avant la correspondance, trop bien, une après-midi pour soi !
- Je vais en profiter pour aller visiter le Musée d'Orsay.
- Tu crois que j'ai le temps d'aller au Bois de Boulogne et revenir ?
- Et si on prenait un bateau mouche ? il y a longtemps que j'en ai envie.
- On pourrait même revenir à Bordeaux pendant ce temps.
- Mais c'est ridicule, on en vient et c'est pas là qu'on va.
- Je disais ça comme ça.


- On est arrivés ?
- Non, il ne nous reste plus que 2h32 de bus.
- Un bus Machron ? non un bus normal.


Un peu que je le choisis cet aller, 191,40 €, c'est donné pour cette croisière à travers la France et tout ça en seulement 12 h 17 mn.

Ouigo !!!

14 mars 2017

Une histoire en vers

et en prose

Ne chantez pas la Mort, c´est un sujet morbide 
Le mot seul jette un froid, aussitôt qu´il est dit 
Les gens du show-business vous prédiront le bide 
C´est un sujet tabou pour poète maudit 
La Mort 
La Mort


L'Asticot de Shakespeare
créé et interprété par Clémence Massart sous la direction de Philippe Caubère.

Sont conviés roi, vieillard, paysan, prince, clown, Sarah Bernhardt, Sacha Guitry... pour dire ou chanter la mort avec Shakespeare, Baudelaire, Giono, Jankélévitch, Jean-Roger Caussimon (comme je le regrette, lui), Clémence Massart...
Confortablement installés au fond du trou, suçotant quelques pissenlits à l'ombre de la Camarde, on médite, on rit (jaune) et l'on se régale encore avec nos vers amis d'un air d'accordéon.

"Qu'on vienne voir Clémence comme on irait voir le dernier panda vivant au jardin zoologique de Vincennes, le tableau interdit de Courbet, "L'Origine du Monde" au Musée d’Orsay, un ultime concert des Rolling Stones ou de Johnny Hallyday, Arletty, Fréhel, Zouc ou Fernandel. Elle est de cette race-là, de cette époque et de cet âge. Alors qu'elle a le nôtre."
Philippe Caubère

Très conseillé aux bilieux, anxieux, angoissés, dépressifs...
Aux Rencontres à lire, à Dax le 10 mars 2017, à l'Atrium.

10 janvier 2017

Faucheurs de chaises

à Dax

Plusieurs associations telles qu’Attac, Bizi ! ou les Amis de la Terre ont lancé un appel à des réquisitions citoyennes de chaises dans les banques.
Le but : rappeler que l’argent que les banques cachent dans les paradis fiscaux pourrait plutôt servir à la lutte contre le changement climatique. 
Un jeune landais est poursuivi en justice par la Bnp-Paribas le 9 janvier pour vol (de chaises) en réunion. (il a refusé ensuite de se soumettre à un prélèvement ADN). 


La Bnp ne s'est pas faite représenter au procès, elle réclame 1 euro symbolique. Le procureur a demandé la relaxe. Le verdict sera rendu le 23 janvier.


Déploiement de force démesuré pour cette manifestation ultra-pacifiste et festive : 5 CRS pour un manifestant ! Où passent nos impôts, je vous jure ! La police municipale aurait largement suffi en barrant deux trois rues une heure ou deux.
(De mille à deux mille manifestants selon les sources, sur le carreau des Halles et dans les rues de Dax, des Halles au Tribunal, pour soutenir l'accusé.)


Elle est trop forte, Coco.

[Mais gardons la tête froide et analysons à l'aune du bon sens populaire les modalités de ce procès 
Le plaignant : il ne se présente pas : de quoi lui coller une amende maousse pour avoir occasionné des dépenses inutiles payées par le service public :  frais de justice, de sécurité, bilan carbone des manifestants venus de partout...
L'accusé : non-violent mais comme dit le proverbe, qui vole une chaise vole un fauteuil et chez les colériques, qui déchire une chemise peut ensuite déchirer un pantalon ou même un loden (comme en porte notre futur président) et comment aller à la messe dignement avec un loden pourri par des manants.
Le procureur : il demande la relaxe, il agit comme un Crs qui ferait profession de non-violence.
Je n'ai décidément plus confiance en personne.]

23 août 2016

Notre mer d'Aral

à nous




L'étang d'Abesse en été

Le journal Sud-Ouest : " L'étendue d'eau s'est brutalement vidée. Un marché public est lancé jusqu’au 5 septembre en vue des réparations.
L'étang saint-paulois d'Abesse s'est brutalement vidé au cours de la première semaine du mois d'août. Et personne, aujourd'hui encore, n'est en mesure d'expliquer précisément ce qui a pu se passer.
En huit jours, la retenue d'eau, destination très prisée des amoureux de balades en pleine nature, s'est transformée en une étendue de sable et de boue nauséabonde, où faune et flore suffoquent.
L'hypothèse retenue est celle d'un « renard », terme technique désignant une fente ou un trou dans un barrage, cet étang étant artificiel."

Mais où le journaleux prend-il ses sources ? il ne doit pas y aller souvent à Abesse. L'étang était déjà à sec en juillet et encore à sec l'été 2015.
Le mois dernier, j'ai parlé cinq minutes avec un riverain contemplant comme moi le désastre et pour lui l’assèchement venait tout simplement du fait qu'une exploitation agricole bien extensive pompait jusqu'à l'os les ruisseaux qui alimentent l'étang. 


L'Adour aussi perd ses eaux à Dax, peut-être un problème de bouchon de vidange.

Quand c'est flou, il y a un loup ! comme disent les politiques.

22 juillet 2016

Babylone Tu Déconnes

Pieter Brueghel l'Ancien-vers 1563
Kunsthistorisches Museum, Vienne - Autriche

Peu après le Déluge, alors qu'ils parlent tous la même langue, les hommes atteignent une plaine dans le pays de Shinar et s'y installent tous. Là, ils entreprennent par eux-mêmes de bâtir une ville et une tour dont le sommet touche le ciel, pour se faire un nom. Alors Dieu brouille leur langue afin qu'ils ne se comprennent plus, et les disperse sur toute la surface de la terre. La construction cesse. La ville est alors nommée Babel (terme proche du mot hébreu traduit par « brouillés »).W.
[Vindicatif, le gars Dieu et pas branché espéranto.]


Bill Deraime en concert gratuit lors de Dax Motors n' Blues, une manifestation qui allie musique de Blues et rassemblement de motards. Les motos, c'est beau mais pas très écolo, il semble bien que les normes anti-pollution de ces engins ont un considérable retard par rapport à l'auto et puis j'ai gardé le mauvais souvenir de revendications de  motards qui voulaient dézinguer les platanes sur les routes. Mais les motards de  Motors n' Blues sont plutôt amateurs de grosses et rutilantes, type Harley, et ne roulent pas trop vite pour que l'on puisse bien les voir. L'ambiance de cette fête est tout à fait détendue et chaleureuse, comme quoi, il faut en rabattre parfois sur ses préjugés.

Pieter Brueghel l'Ancien - Tour de Babel
Museum Boijmans Van Beuningen - Rotterdam

Sèvres-Babylone, tout le monde descend !

07 juillet 2016

C'est reparti pour un Tour

avec l'inusable Yvette Horner


elle ressemble furieusement à Michael Jackson


Le plus intéressant, dans une étape du Tour, c'est bien l'arrivée et quoi de plus réconfortant qu'un apéritif au quinquina, élaboré à Thuir, Pyrénées orientales pour se remettre des émotions de la journée.


Prendre aussi le temps de s'en rouler une avec un papier Riz la croix (J'ai longtemps lu  et prononcé Rizla comme grizzli mais je ne suis pas le seul),


puis commander une nouvelle tournée, peut-être un anis sec et sa carafe d'eau bien fraîche. J'ai mis beaucoup d'années à comprendre ce que signifiait cette injonction, sur le mur du trinquet des Charmilles à Dax : " Midi, 7 heures, c'est l'heure du Berger". Dans un premier temps, j'avais pressenti là une manière de message messianique, le berger, le pasteur... puis la puberté venant, j'avais songé à un berger qui aurait entrepris sa chèvre préférée deux fois par jour mais ce qui m’arrêtait c'était l'idée d' horaires aussi drastiques, pour enfin découvrir que le Berger était un apéritif à boire évidemment avant chaque repas.


Le repas justement, l'occasion de faire le tour des spécialités de nos provinces, arrosé de ces bons vins français qui donnent longévité, force et gaieté,


puis un Aspro et au lit.


Au lever, un coup de peigne, une noisette de Pento dans les cheveux, 
comme Raymond Poulie d'or (lacanien ma foi),


une bonne lampée de cet excellent fortifiant qu'est la Quintonine
 et c'est reparti pour un tour.

11 janvier 2016

Fête du centenaire

Après les vœux de bonne année, voici le temps des commémorations. Préparons-nous à fêter comme il se doit le centenaire de la cure thermale que Félix Vallotton suivit en avril 1916 à Dax.

Félix Vallotton 1865-1925 - L'Adour à Dax, temps gris - 1916

De l'Adour à Dax, temps de gris. Les peintures de paysages à partir de 1916 est, par Félix Vallotton dans son catalogue des œuvres, la soi-disant Livre de raison comme « Vue de l'Adour un Dax. Temps gris » énumérés.
La fin de Avril de 1916, après un séjour de trois mois en Suisse, Vallotton est tombé malade avec une inflammation du nerf sciatique aiguë. Lorsque la douleur est devenue insupportable et Vallotton était obligé de se déplacer à l'aide de béquilles, il a décidé de guérir à Dax. La ville française du sud de Dax, qui est divisée par la rivière Adour dans deux domaines, est principalement connue pour ses cures et la première station thermale de France.
Pendant ce séjour à l'Hôtel des Baignots, quatre paysages, dont trois seulement recevaient dans le sien, Livre de raison émergé. Cette série avec de très belles vues de la ville et autour de Dax a également signalé que la douleur Vallotton ont pas empêché d'aller travailler.

Notes de Hermann Chuquedit

Félix Vallotton - Les bancs de sable sur la Loire, 1923


04 février 2015

Lou ristoun

ou l'arristoun

Ristoun : Endroit où l'on gorge les bœufs. Action de gorger les bœufs. (ristoulier : râtelier)
Abbé Vincent Foix,  Dictionnaire gascon-français


 Lou ristoun - Intérieur landais
Alphonse Benquet - 1857- Tartas -1933

Les bouviers des Landes habituent la race bovine du pays à passer la  tête par une ouverture, nommée atieste, ristou, et à prendre de leurs mains la paille, les herbes grossières, les feuilles sèches, entourées de feuilles de maïs ou de bon foin, qu'ils leur distribuent, bouchée par bouchée. Le bétail auquel a été donnée cette accoutumance ne sait plus manger au râtelier.
Jean Poueigh - Le folklore des pays d'oc - La tradition occitane - Payot - 1952

Dans les Landes de Gascogne, l'habitat rural d'autrefois (localement appelé oustaù) présentait des estaulîs ou des ulheyres, doubles ouvertures pratiquées dans la cloison de l'étable et que fermaient deux petites portes liées l'une à l'autre et glissant dans la rainure à hauteur d'appui. C'est par cette sorte de guichet, donnant souvent dans la cuisine, sur l'un des deux côtés du foyer, mais toujours dans la pièce munie d'une cheminée, que les bœufs passaient leur tête pour recevoir de la main du bouvier assis sur son trépied (lou trubés) le pachedeuy, petits paquets de paille broyée ou d'autre fourrage dans lequel il plaçait à mesure un peu plus de son et qu'il passait un à un dans leur bouche, durant des heures entières.


Lou pachedeuy -  Intérieur landais
Photographie de Ferdinand Bernède - Arjuzanx 1869 - Dax 1963

Image number : 05-534806
Inventory Number :
Collection : Popular art
Title : Intérieur dans les Landes (lou pachedeuy)
Description : carte postale F.Bernède à Morcenx, Landes
Photo Credit : (C) MuCEM, Dist. RMN-Grand Palais / A. Guey
Production site : Landes (département français) (origine)
Location : Paris, MuCEM, Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée
Keywords : chair . furniture (representation of) . house (interior) . intérieur rustique . interior scene . peasant . rural life

[reposons un peu les pieds sur terre]

22 septembre 2014

Chemin faisant

Limoux Limoux
Deux blanquettes de Limoux, deux.
vers l'Italie
vers l'Italie
vers l'Italie
vers l'Italie
vers l'Italie
vers l'Italie
vers l'Italie
vers l'Italie
vers l'Italie
vers l'Italie
vers l'Italie
vers l'Italie
vers l'Italie
vers l'Italie
vers l'Italie
vers l'Italie
vers l'Italie

à pas comptés

Abbaye de Fontfroide

Kim En Joong - Un des vitraux de la chapelle des morts
 Abbaye de Fontfroide près Narbonne

Arbousier à Fontfroide
Je ne crois pas me planter
mais je n'en ai jamais vu d'aussi grand et d'aussi vieux

Et puis un jujubier à Fontfroide
Je n'en vois pas tous les jours et ça suffit à mon bonheur
(d'autant que je l'avais pris pour un pistachier)

Saint Paul lès Dax ————————————————► Limoux