27 novembre 2018

Gâteau au chocolat

Une recette à suivre à la lettre :

Mélanie Griffon

Préchauffez le four à 180° th 6 (thermostat 6). Beurrez légèrement un moule à manqué. Cassez les œufs en séparant les blancs des jaunes. Versez le sucre dans un saladier ...
(J'arrête, je me tords le cou.)

19 novembre 2018

Là-bas 1891

Un tableau vous a particulièrement impressionné. En une quinzaine de lignes, vous nous ferez part de votre ressenti.

Matthias Grünewald-Mathaeus Grünewald
Crucifixion du retable de Tauberbischofsheim,
Kunsthalle, Karlsruhe.
... le Christ se dressait, formidable, sur sa croix, dont le tronc était traversé, en guise de bras, par une branche d'arbre mal écorcée qui se courbait, ainsi qu'un arc sous le poids du corps.

   Cette branche semblait prête à se redresser et à lancer par pitié, loin de ce terroir d'outrages et de crimes, cette pauvre chair que maintenaient, vers le sol, les énormes clous qui trouaient les pieds.

   Démanchés, presque arrachés des épaules, les bras du Christ paraissaient garrottés dans toute leur longueur par les courroies enroulées des muscles.

  L'aisselle éclamée craquait ; les mains grandes ouvertes brandissaient des doigts hagards qui bénissaient quand même, dans un geste confus de prières et de reproches ; les pectoraux tremblaient, beurrés par les sueurs ; le torse était rayé de cercles de douves par la cage divulguée des côtes ; les chairs gonflaient, salpêtrées et bleuies, persillées de morsures de puces, mouchetées comme de coups d'aiguilles par les pointes des verges qui, brisées sous la peau, la dardaient encore, çà et là, d'échardes.

   L'heure des sanies était venue ; la plaie fluviale du flanc ruisselait plus épaisse, inondait la hanche d'un sang pareil au jus foncé des mûres ; des sérosités rosâtres, des petits laits, des eaux semblables à des vins de Moselle gris, suintaient de la poitrine, trempaient le ventre au-dessous duquel ondulait le panneau bouillonné d'un linge ; puis, les genoux rapprochés de force heurtaient leurs rotules, et les jambes tordues s'évidaient jusqu'aux pieds qui, ramenés l'un sur l'autre, s'allongeaient, poussaient en pleine putréfaction, verdissaient dans des flots de sang. Ces pieds spongieux et caillés étaient horribles ; la chair bourgeonnait, remontait sur la tête du clou et leurs doigts crispés contredisaient le geste implorant des mains, maudissaient, griffaient presque, avec la corne bleue de leurs ongles, l'ocre du sol, chargé de fer, pareil aux terres empourprées de la Thuringe.

   Au-dessus de ce cadavre en éruption, la tête apparaissait, tumultueuse et énorme ; cerclée d'une couronne désordonnée d'épines, elle pendait, exténuée, entr'ouvrait à peine un oeil hâve où frissonnait encore un regard de douleur et d'effroi ; la face était montueuse, le front démantelé, les joues taries ; tous les traits renversés pleuraient, tandis que la bouche descellée riait avec sa mâchoire contractée par des secousses tétaniques, atroces.

   Le supplice avait été épouvantable, l'agonie avait terrifié l'allégresse des bourreaux en fuite.

   Maintenant, dans le ciel d'un bleu de nuit, la croix paraissait se tasser, très basse, presque au ras du sol, veillée par deux figures qui se tenaient de chaque côté du Christ : —l'une, la Vierge, coiffée d'un capuce d'un rose de sang séreux, tombant en des ondes pressées sur une robe d'azur las à longs plis, la Vierge rigide et pâle, bouffie de larmes qui, les yeux fixes, sanglote, en s'enfonçant les ongles dans les doigts des mains ; —l'autre, saint Jean, une sorte de vagabond, de rustre basané de la Souabe, à la haute stature, à la barbe frisottée en de petits copeaux, vêtu d'étoffes à larges pans, comme taillées dans de l'écorce d'arbre, d'une robe écarlate, d'un manteau jaune chamoisé, dont la doublure, retroussée près des manches, tournait au vert fiévreux des citrons pas mûrs. Epuisé de pleurs, mais plus résistant que Marie brisée et rejetée quand même debout, il joint les mains en un élan, s'exhausse vers ce cadavre qu'il contemple de ses yeux rouges et fumeux et il suffoque et crie, en silence, dans le tumulte de sa gorge sourde.

   Ah ! Devant ce Calvaire barbouillé de sang et brouillé de larmes, l'on était loin de ces débonnaires Golgotha que, depuis la Renaissance, l'Eglise adopte ! Ce Christ au tétanos n'était pas le Christ des riches, l'Adonis de Galilée, le bellâtre bien portant, le joli garçon aux mèches rousses, à la barbe divisée, aux traits chevalins et fades, que depuis quatre cents ans les fidèles adorent. Celui-là, c'était le Christ de saint Justin, de saint Basile, de saint Cyrille, de Tertullien, le Christ des premiers siècles de l'Eglise, le Christ vulgaire, laid, parce qu'il assuma toute la somme des péchés et qu'il revêtit, par humilité, les formes les plus abjectes.

   C'était le Christ des pauvres, Celui qui s'était assimilé aux plus misérables de ceux qu'il venait racheter, aux disgraciés et aux mendiants, à tous ceux sur la laideur ou l'indigence desquels s'acharne la lâcheté de l'homme ; et c'était aussi le plus humain des Christ, un Christ à la chair triste et faible, abandonné par le Père qui n'était intervenu que lorsque aucune douleur nouvelle n'était possible, le Christ assisté seulement de sa Mère qu'il avait dû, ainsi que tous ceux que l'on torture, appeler dans des cris d'enfant, de sa Mère, impuissante alors et inutile.

   Par une dernière humilité sans doute, il avait supporté que la Passion ne dépassât point l'envergure permise aux sens ; et, obéissant à d'incompréhensibles ordres, il avait accepté que sa Divinité fût comme interrompue depuis les soufflets et les coups de verges, les insultes et les crachats, depuis toutes ces maraudes de la souffrance, jusqu'aux effroyables douleurs d'une agonie sans fin. Il avait ainsi pu mieux souffrir, râler, crever ainsi qu'un bandit, ainsi qu'un chien, salement, bassement, en allant dans cette déchéance jusqu'au bout, jusqu'à l'ignominie de la pourriture, jusqu'à la dernière avanie du pus !

   Certes, jamais le naturalisme ne s'était encore évadé dans des sujets pareils ; jamais peintre n'avait brassé de la sorte le charnier divin et si brutalement trempé son pinceau dans les plaques des humeurs et dans les godets sanguinolents des trous. C'était excessif et c'était terrible.

   Grünewald était le plus forcené des réalistes ; mais à regarder de ce Rédempteur de vadrouille, ce Dieu de morgue, cela changeait. De cette tête ulcérée filtraient des lueurs ; une expression surhumaine illuminait l'effervescence des chairs, l'éclampsie des traits.

   Cette charogne éployée était celle d'un Dieu, et, sans auréole, sans nimbe, dans le simple accoutrement de cette couronne ébouriffée, semée de grains rouges par des points de sang, Jésus apparaissait, dans sa céleste Superessence, entre la Vierge, foudroyée, ivre de pleurs, et le Saint Jean dont les yeux calcinés ne parvenaient plus à fondre des larmes.

   Ces visages d'abord si vulgaires resplendissaient, transfigurés par des excès d'âmes inouïes. Il n'y avait plus de brigand, plus de pauvresse, plus de rustre, mais des êtres supraterrestres auprès d'un Dieu.

   Grünewald était le plus forcené des idéalistes.

   Jamais peintre n'avait si magnifiquement exalté l'altitude et si résolument bondi de la cime de l'âme dans l'orbe éperdu d'un ciel. Il était allé aux deux extrêmes et il avait, d'une triomphale ordure, extrait les menthes les plus fines des dilections, les essences les plus acérées des pleurs. Dans cette toile, se révélait le chef-d'oeuvre de l'art acculé, sommé de rendre l'invisible et le tangible, de manifester l'immondice éplorée du corps, de sublimer la détresse infinie de l'âme.

   Non, cela n'avait d'équivalent dans aucune langue.

   En littérature, certaines pages d'Anne Emmerich sur la Passion se rapprochaient, mais atténuées, de cet idéal de réalisme surnaturel et de vie véridique et exsurgée. Peut-être aussi certaines effusions de Ruysbroeck s'élançant en des jets géminés de flammes blanches et noires, rappelaient-elles, pour certains détails, la divine abjection de Grünewald et encore non, cela restait unique, car c'était tout à la fois hors de portée et à ras de terre.

   Mais alors...,

Joris-Karl Huysmans
Classe de 3e

Un bon travail. Cependant, vous n'avez pas respecté la consigne, il vous était demandé un condensé en une quinzaine de lignes. 4/10 

06 novembre 2018

Arbres de Staël

Nicolas de Staël, Arbre rouge, 1953, huile sur toile, 46 x 61 cm

Nicolas de Staël, Arbre et maisons, 1953, huile sur toile, 65 x 81 cm

Nicolas de Staël, Paysage de Provence, 1953

Nicolas de Staël, Arbres , 1954

Nicolas de Staël, Paysage de Provence

Exposition
Nicolas de Staël en Provence du 27 avril au 23 septembre
à l'hôtel de Caumont Aix-en-Provence

Nicolas de Staël, Ciel de Vaucluse, 1953, huile sur toile, 16 x 24 cm

[1 2 3 soleil
Le ciel s'éclaircit]

08 octobre 2018

L'information plurielle

Top des articles

france info
Paris : un homme, figure du grand banditisme, est mort après la fusillade avenue George V

BFMTV.COM
Règlement de comptes près des Champs-Elysées: une figure du grand banditisme tuée par balles

Sud Ouest
Une figure du grand banditisme grièvement blessée lors d’un règlement de comptes à Paris

Le HuffPost
Une figure du grand banditisme tuée dans un règlement de comptes à Paris


Tous les articles

Midi Libre
Un homme, figure du grand banditisme, est mort après une fusillade à Paris

LCI
Paris : une figure du grand banditisme succombe à ses blessures après une fusillade sur l'avenue George-V

Le Blog de Jean-Marc Morandini
Paris: On en sait plus sur la fusillade qui a éclaté ce dimanche matin, avenue George-V, dans le quartier des Champs-Élysées (laissez-moi deviner, ne s'agirait-il pas d'une figure du grand banditisme abattue dans la dite fusillade ?)

L'Obs
Fusillade à Paris : deux blessés graves, dont un membre du grand banditisme

L'Express
Fusillade à Paris: l'ex-braqueur blessé est décédé

Le Dauphiné Libéré
Fusillade sur les Champs-Élysées : un ex-braqueur en état de mort cérébrale

Yahoo Actualités
Fusillade à Paris : la fin d’un caïd près des Champs-Elysées

Ouest-France
Paris. Une figure du grand banditisme tuée lors d’une fusillade près des Champs-Élysées

Le Point
Une figure du grand banditisme grièvement blessée lors d'un règlement de comptes à Paris

H24info
Paris: deux blessés graves après une fusillade sur les Champs-Elysées

RTL.fr
Paris : un homme touché par balle décède, une autre victime grièvement blessée

7sur7
Deux blessés par balle après un règlement de comptes à Paris

dh.be
Fusillade près des Champs-Elysées à Paris: deux hommes blessés, les agresseurs en fuite

Le Matin Online
Un as du grand banditisme tué par balles (enfin une petite touche personnelle.)

27 septembre 2018

Le Droit dans ses bottes

Fausse note en Ré

« Jazz au phare », le  festival de musique — et pas seulement de jazz — de l’île de Ré, attire, tous les étés depuis huit ans, les foules à Saint-Clément-des-Baleines. Têtes d’affiche, cette année : Selah Sue, Lucky Peterson, Catherine Ringer, Electro Deluxe. Le style est décontracté. Les spectateurs apportent leur pliant, leur coussin ou s’assoient par terre. Seuls quelques gradins sont montés, réservés aux partenaires du festival et à leurs invités.


Selah Sue, une belge qui déménage
Lucky Peterson, un tout bon, celui-la (vu il y a quelques années, (dizaines d' ?) en première partie de James Brown, au Zénith à Pau)...
━━━━━━
Le 6 août, en amateur averti, Jack Allgood — ancien ministre de la Culture — et son épouse débarquent au concert de Lucky Peterson. ils sont venus les mains dans les poches et jettent leur dévolu sur deux fauteuils dans les gradins. « Ces places sont réservées, leur font aimablement remarquer les bénévoles chargés de l’organisation. — Réservées pour qui ? Vous ne savez pas qui je suis ? »

Apparemment, non. et le ton monte rapido. Voilà que Allgood, actuel défenseur des droits, se met à défendre les siens haut et fort : il bouscule la bénévole, menaçant la « pauvre fille » d’utiliser son entregent pour la faire virer. « Si je n’étais pas là, ce festival n’existerait pas ! J’emmerde l’équipe de bénévoles et la sécurité ! » Son épouse, malgré la présence d’une dizaine de témoins, vient en renfort pour en rajouter, sur un mode très châtié : « Ta gueule, pétasse ! Dégage, feignasse ! Petite pute ! »

Effrayée, la responsable (salariée) des bénévoles fait intervenir le service de sécurité, qui réussit tant bien que mal à repousser les indélicats vers la sortie.

Le président du festival, appelé lui aussi à la rescousse — et qui, contacté par « Le Canard », dira qu’il n’a pas « eu nouvelle de ça (sic) » —, n’en a pas moins rattrapé le couple pour le réinstaller sur les gradins.

Le défenseur des droits ne le fera pas renvoyer ?

Dans le Canard enchaîné du 12 septembre 2018.

[Après une longue carrière à droite toute, nommé en 2014 défenseur des droits (bien vague et ça ne mange pas de pain) par François Ballande (arcanes de la politique épicière) Jack A., par ses revirements, est devenu maintenant une personnalité appréciée de la gauche, des ONG et des associations de défense des droits humains.
Comme quoi, il ne faut jamais désespérer de la nature humaine.]

17 août 2018

Paté Marconie

Carte de la Marconie mise en page par Vincent 12eme

Complètement en phase avec cette vision acérée de l'état des Marconiens.
Un gros regret : rien sur la Corse, un pays ami pourtant, qui ferait carton plein à elle seule avec ces doux noms d'oiseaux. 
Une satisfaction :  cyniques pour le Sud-Ouest, un vrai compliment.

Cynisme » provient du grec ancien κύων / kuôn, qui signifie  chien.
Le cynisme était avant tout une attitude face à la vie provenant d'une école philosophique de la Grèce antique, fondée par Antisthène, et connue essentiellement pour les frasques de son disciple le plus célèbre, Diogène de Sinope. Cette école tente un renversement des valeurs, et enseigne la désinvolture et l'humilité aux grands ainsi qu'aux puissants de la Grèce antique. Radicalement anticonformistes, les Cyniques, ainsi qu'à leur tête Diogène, proposent une autre pratique de la philosophie et de la vie...

Notre  ailier droit et capitaine mieux-disant, marque depuis la tribune,
 dans un style pavardien, le but qui consacre les marconiens champions du monde.

Léo Ferré
Même et de préférence si l´urgence contient l´idée de vous foutre 
sur la margoulette 
Je n´écris pas comme de Gaulle ou comme Perse  
Je cause et je gueule comme un chien 
JE SUIS UN CHIEN*

(*pour ma part, je me verrais bien en petit corniaud bien hargneux qui attaque les mollets des gentils énarques)

06 août 2018

Música l'été





Cáchala, la palabra camarada canta
Chévere, deje que le pegue el verde del...
Picnic free, hippie indie, mini chic y...
Congo son, cocorotos o bongó
Chucu chucu, punk zuku full plus...


2002

...City gris, borondongo, zumzum, babae...

02 août 2018

Du côté de chez Sade


Arbre à main




C'est par là

Château de Lacoste dans le Vaucluse, propriété depuis 2001 de Pietro Costante Cardin (soit Pierre Cardin). Le château a appartenu autrefois à Sade et à sa famille.
[pour mémoire]

25 juillet 2018

Voyage, voyage

De nuages en marécages,
De vent d'Espagne en pluie d'équateur,
Vole dans les hauteurs
Au dessus des capitales,
Des idées fatales,
Regarde l'océan...

The Goodbye to Hamburg. Oil on Canvas - 1921.
Otto Dix. Museum Galerie Nierendorf - Berlin.


Desireless

Voyage, voyage

[Le plus chiant dans les voyages c'est qu'on s'emmène avec soi; alors autant rester à la maison. Desireless ?]

11 juillet 2018

Autre éventail de Mademoiselle Mallarmé


Ô rêveuse, pour que je plonge
Au pur délice sans chemin,
Sache, par un subtil mensonge,
Garder mon aile dans ta main.

Une fraîcheur de crépuscule
Te vient à chaque battement
Dont le coup prisonnier recule
L'horizon délicatement.

Vertige ! voici que frissonne
L'espace comme un grand baiser
Qui, fou de naître pour personne,
Ne peut jaillir ni s'apaiser.

Sens-tu le paradis farouche
Ainsi qu'un rire enseveli
Se couler du coin de ta bouche
Au fond de l'unanime pli !

Le sceptre des rivages roses
Stagnants sur les soirs d'or, ce l'est,
Ce blanc vol fermé que tu poses
Contre le feu d'un bracelet.


[ Nous verrons prochainement avec Octave Uzanne  les autres ornements de la femme en sus de l'éventail : l'ombrelle, le gant, le manchon ]

28 juin 2018

Droits du consommateur

et de la consommatrice

    • Vous avez le droit d'être informé correctement du rapport qualité/prix du produit, ainsi que du rapport prix/quantité.
    • Chaque consommateur a le droit d'être protégé contre les biens et services dangereux.
    • Tout consommateur a droit à un délai de réflexion et de résiliation.

Merci de ne toucher qu'avec les yeux !

Des droits mais aussi des devoirs : 

  • L'acheteur doit s'informer sur le bien ou le service qu'il compte acquérir avant de l'acheter. 
    • Il doit lire les instructions des produits pour les utiliser convenablement.
    • Il ne doit pas négliger de comparer les prix et services des différents produits pour faire des choix éclairés.

Merci de votre attention