10 mars 2022

Qui c'est celui-là ?


C'est comme le Port-Salut, c'est écrit dessus
              ♫
"Voyant que sur cette terre tout n'était que vice
Et que pour faire des affaires je manquais de malice
Je montai dans mon engin interplanétaire
Et je ne remis jamais les pieds sur la terre.
Et les hommes disent de moi...
Qu'est-ce qu'il fait, qu'est-ce qu'il a, qui c'est
Celui-là?"

adaptation en français de Partido alto de Chico Buarque

Qui c'est celui-là ?

21 février 2022

Lex exlex

    Anacharse Filosofe acomparoit les Loix, aus Toiles des Araignees, lesquelles prennent & retiennent les petites Mouches, Papillons, & autres bestions, & laissent passer les gros & fors, ce que de mesmes font aussi les Loix, qui par mauvaise interpretacion ne lient les riches & puissans, mais sont rigoureuses & contrein-gnent seulement les povres, imbeciles, foibles & petis.


    Le philosophe Anacharsis comparait les Lois aux toiles d'araignées, lesquelles prennent et retiennent les petites mouches, papillons et autres bestioles et laissent passer les gros et forts, ce que de même font aussi les Lois qui par mauvaise interprétation ne lient les riches et puissants, mais sont rigoureuses et contraignent seulement les pauvres, imbéciles, faibles et petits.

13 février 2022

Tour de table

Duo

Solo

Demi-ronde


Les chevaliers de la Table ronde
Apparition du graal.
Enluminure du Lancelot en prose,
Évrard d'Espinques, vers 1475-Bnf

"La forme ronde, symbolisant la fraternité, évite toute préséance entre ceux qui s’asseyent, leur rappelant que les chevaliers n‘héritent de leur place que grâce à leur courage." 

07 février 2022

Les temps sont durs, votez MOU

Mou : Mouvement ondulatoire unifié

Arbre à guimauve

Le Mouvement ondulatoire unifié, parti politique depuis 1965

Caramels mous

Le MOU, parti d'en rire

Marshmallows

Aux origines du Mou, la candidature à l'élection présidentielle de Pierre Dac en 1961
(deux ministres potentiels pressentis  à l'époque : Jean Yanne et René Goscinny)

25 janvier 2022

L’œil du monocle

   Comme la vue de Swann était un peu basse, il dut se résigner à se servir de lunettes pour travailler chez lui, et à adopter, pour aller dans le monde, le monocle qui le défigurait moins. La première fois qu’elle lui en vit un dans l’œil, elle ne put contenir sa joie : « Je trouve que pour un homme, il n’y a pas à dire, ça a beaucoup de chic ! Comme tu es bien ainsi ! tu as l’air d’un vrai gentleman. Il ne te manque qu’un titre ! »

Fritz Lang par Florence Meyer Homolka
   

 Dans ce temps-là, à tout de qu’il disait, elle répondait avec admiration : « Vous, vous ne serez jamais comme tout le monde » ; elle regardait sa longue tête un peu chauve, dont les gens qui connaissaient les succès de Swann pensaient : « Il n’est pas régulièrement beau si vous voulez, mais il est chic : ce toupet, ce monocle, ce sourire ! »



Eça de Queirós ou Queiroz

 « Il n’est pas positivement laid si vous voulez, mais il est ridicule ; ce monocle, ce toupet, ce sourire ! », réalisant dans leur imagination suggestionnée la démarcation immatérielle qui sépare à quelques mois de distance une tête d’amant de cœur et une tête de cocu)»




Paul Meurisse


Et en ces hommes, au milieu desquels Swann se trouva enserré, il n’était pas jusqu’aux monocles que beaucoup portaient (et qui, autrefois, auraient tout au plus permis à Swann de dire qu’ils portaient un monocle), qui, déliés maintenant de signifier une habitude, la même pour tous, ne lui apparussent chacun avec une sorte d’individualité.





Capitaine Haddock-Tintin-Les 7 boules de cristal

Peut-être parce qu’il ne regarda le général de Froberville et le marquis de Bréauté qui causaient dans l’entrée que comme deux personnages dans un tableau, alors qu’ils avaient été longtemps pour lui les amis utiles qui l’avaient présenté au Jockey et assisté dans des duels, le monocle du général, resté entre ses paupières comme un éclat d’obus dans sa figure vulgaire, balafrée et triomphale, au milieu du front qu’il éborgnait comme l’œil unique du cyclope, apparut à Swann comme une blessure monstrueuse qu’il pouvait être glorieux d’avoir reçue, mais qu’il était indécent d’exhiber ;

Lady Troubridge


– Comment, vous, mon cher, qu’est-ce que vous pouvez bien faire ici ? à un romancier mondain qui venait d’installer au coin de son œil un monocle, son seul organe d’investigation psychologique et d’impitoyable analyse, et répondit d’un air important et mystérieux, en roulant l’r :

– J’observe.








Karl Lagerfeld

Le monocle du marquis de Forestelle était minuscule, n’avait aucune bordure et, obligeant à une crispation incessante et douloureuse l’œil où il s’incrustait comme un cartilage superflu dont la présence est inexplicable et la matière recherchée, il donnait au visage du marquis une délicatesse mélancolique, et le faisait juger par les femmes comme capable de grands chagrins d’amour. Mais celui de M. de Saint-Candé, entouré d’un gigantesque anneau, comme Saturne, était le centre de gravité d’une figure qui s’ordonnait à tout moment par rapport à lui, dont le nez frémissant et rouge et la bouche lippue et sarcastique tâchaient par leurs grimaces d’être à la hauteur des feux roulants d’esprit dont étincelait le disque de verre, et se voyait préférer aux plus beaux regards du monde par des jeunes femmes snobs et dépravées qu’il faisait rêver de charmes artificiels et d’un raffinement de volupté ; et cependant, derrière le sien, M. de Palancy qui, avec sa grosse tête de carpe aux yeux ronds, se déplaçait lentement au milieu des fêtes en desserrant d’instant en instant ses mandibules comme pour chercher son orientation, avait l’air de transporter seulement avec lui un fragment accidentel, et peut-être purement symbolique, du vitrage de son aquarium, partie destinée à figurer le tout qui rappela à Swann, grand admirateur des Vices et des Vertus de Giotto à Padoue, cet Injuste à côté duquel un rameau feuillu évoque les forêts où se cache son repaire.

Sylvia von Harden par Otto Dix


– Ç’a été d’abord un nom de victoire, princesse, dit le général. Qu’est-ce que vous voulez, pour un vieux briscard comme moi, ajouta-t-il en ôtant son monocle pour l’essuyer, comme il aurait changé un pansement, tandis que la princesse détournait instinctivement les yeux, cette noblesse d’Empire, c’est autre chose bien entendu, mais enfin, pour ce que c’est, c’est très beau dans son genre, ce sont des gens qui en somme se sont battus en héros.








Raoul Hausmann- autoportrait

Puis sa souffrance devenant trop vive, il passa sa main sur son front, laissa tomber son monocle, en essuya le verre. Et sans doute s’il s’était vu à ce moment-là, il eût ajouté à la collection de ceux qu’il avait distingués le monocle qu’il déplaçait comme une pensée importune et sur la face embuée duquel, avec un mouchoir, il cherchait à effacer des soucis.



Tristan Tzara
Il traversa rapidement l’hôtel dans toute sa largeur, semblant poursuivre son monocle qui voltigeait devant lui comme un papillon... 
Une voiture à deux chevaux l’attendait devant la porte ; et tandis que son monocle reprenait ses ébats sur la route ensoleillée,... 
Quelle déception j’éprouvai les jours suivants quand, chaque fois que je le rencontrai dehors ou dans l’hôtel – le col haut, équilibrant perpétuellement les mouvements de ses membres autour de son monocle fugitif et dansant qui semblait leur centre de gravité – je pus me rendre compte qu’il ne cherchait pas à se rapprocher de nous et vis qu’il ne nous saluait pas quoiqu’il ne pût ignorer que nous étions les amis de sa tante.

À la recherche du temps perdu

15 janvier 2022

Les aventures d'un globe-trotter

par André Hellé


   Las de la vie casanière qu'il menait en France, M. Pêche partit un jour en Russie; puis voulant pousser plus loin son voyage, il s'embarqua à bord d'un navire, mais il fut assailli par une violente tempête pendant la traversée de la mer Noire. 


   La peur terrible qu'il avait éprouvée lui occasionna un malaise violent qui ne se dissipa que quelques jours plus tard lorsque, étant descendu à terre pendant la traversée de la mer Rouge, il but une bonne bouteille de vin, avec trois cardinaux de ses amis, tandis que le soleil mourait à l'horizon, dans le rouge flamboiement des pourpres infinis.


   Quelques semaines plus tard, vêtu de fourrures, mais transi de froid, il chassait l'ours blanc aux environs du Pôle Sud, parmi les neiges et les banquises de l'océan glacial antarctique. Mais c'est alors qu'il s'aperçut qu'un climat aussi rigoureux ne pouvait convenir à son tempérament maladif. 


   Pour se chauffer, il vint passer quelques semaines en Chine. Invité par un mandarin fort aimable dont il avait fait la connaissance, il allait souvent avec son hôte cueillir des citrons et des oranges dans un superbe jardin planté de soleils et magnifiquement situé au bord du Hoang-ho (Fleuve jaune).  


   Presque rasséréné, il reprit le Transsibérien, brûla la Russie, l'Allemagne et la France et vint s'installer sur les bords de la Méditerranée, à Monte-Carlo. Là, dans un champ de bleuets, proche de sa maison, il s'attardait souvent à contempler la grande Bleue, dans le calme et la sérénité d'un ciel aussi pur qu'une âme sans reproche.


   Mais ces jours heureux ne pouvaient satisfaire longtemps l'humeur errante de M. Pêche. Il affréta un navire pour revenir en Afrique, et, un soir, il allait planter sa tente à la lisière d'une forêt d’ébéniers, lorsqu'il aperçut une troupe de nègres qui venait vers lui. Alors, il s'enfuit précipitamment.  


     A pied, souffrant horriblement de la chaleur, il traversa sans boire la Nubie, l’Abyssinie, l'Egypte, la Tripolitaine et le Sahara, arriva au Cap vert et se commanda une absinthe. Mais un spectacle terrifiant, une querelle entre un perroquet et un alligator, attira son attention, et, comme M. Pêche était très impressionnable, il s'en alla plus loin chercher la paix et le repos, abandonnant là son absinthe.


   Mais tous ces voyages avaient détraqué l'organisme du pauvre homme. A bout de forces, effroyablement pâli par l'anémie, M. Pêche vint mourir sur le Mont Blanc, par un temps de neige, en buvant le lait d'une chèvre blanche qui assista, seule, aux derniers moments de cet intrépide Globe-Trotter.

06 janvier 2022

San(-)Antonio, les débuts

de 1 à 10, sur 175

N°1 San Antonio
Réglez-lui son compte
Editions Clément Jacquier - 1949
 Dessinateur couverture inconnu

Si un jour votre grand-mère vous demande le nom du type le plus malin de la Terre, dites-lui sans hésiter une paire de minutes que le gars en question s’appelle San Antonio. Et vous pourrez parier une douzaine de couleuvres contre le dôme des Invalides que vous avez mis dans le mille ; parce que je peux vous garantir que la chose est exacte étant donné que le garçon en question c’est moi.

N°2 San-Antonio
Laissez tomber la fille
Fleuve noir - 1950
Dessin couverture Michel  Gourdon

S’il existait un bovidé capable de me dire ce que je suis venu maquiller à Paris cet après-midi, je vous jure que je lui offrirais volontiers le premier étage des Galeries Lafayette.

N°3 San-Antonio
Les souris ont la peau tendre
Fleuve noir - 1951
Dessin Michel  Gourdon

Sans hésiter, j’emboîte le pas à la jeune fille. Tout en lui filant le train j’étudie sa géographie. Oh, pardon ! Quand on a vu une gamine de ce gabarit une fois, qu’est-ce qu’il doit falloir avaler comme aspirine, pour l’oublier !

N°4 San-Antonio
Mes hommages à la donzelle
Fleuve noir - 1952
Dessin Michel  Gourdon

À mes amis BOUVIER,
« qui aiment la manière que je cause français ».
En affectueux hommage.
S.-A.

N°5 San Antonio
Du plomb dans les tripes
1° trimestre 1953
Fleuve noir
Dessin Michel  Gourdon

Je demande à Gertrude :
— Connaissez-vous la recette du Führer en cocotte ?
Elle me regarde sans répondre.

N°6 San-Antonio
Des dragées sans baptême
2° trimestre  1953
Fleuve noir
Dessin Michel  Gourdon

Il y a une minute de silence, comme dans toutes les manifestations militaires.

N°7 San-Antonio
Des clientes pour la morgue
juin 1953
Fleuve noir
Dessin Michel  Gourdon

La dame d’un certain âge qui lit France-Soir dans un coin du compartiment est une dame comme toutes les dames d’un certain âge, à l’exception toutefois qu’elle porte des chaussures d’homme.

N°8 San-Antonio
Descendez le à la prochaine
4° trimestre 1953
Fleuve noir
Dessin Michel  Gourdon

Le gars qui pourrait me prouver par a + b qu’il a, au cours de son existence, exécuté une besogne plus débecquetante que celle à laquelle je me livre depuis une huitaine de jours aurait droit, selon moi, au salut militaire, au salut éternel et à une place assise dans les chemins de fer.

N°9 San-Antonio
Passez moi la Joconde
1°trimestre 1954
Fleuve noir
Dessin Michel  Gourdon

C’était bien un chien qui se tordait sur la route. Dans la clarté de mes phares, je l’avais pris pour une feuille de journal chiffonnée et agitée par la brise nocturne. Mais, au fur et à mesure que je m’en approchais, je voyais qu’il s’agissait d’un clébard. Un clébard blanc.

N°10 San Antonio
Sérénade pour une souris défunte
 1° trimestre 1954
Fleuve noir
Dessin Michel  Gourdon

Où il est question d’un coup de volant d’un coup de manivelle d’un cou cravaté de chanvre et d’un coup fourré (sans point ni virgule, façon LFC)

Tout ça ne nous rajeunit pas.

21 décembre 2021

L'hiver est là

    Protégez votre voiture du froid : nos conseils pour passer l'hiver.

Salvador Dali et Coccinelle - 1970

   Démarrages difficiles, serrures et pare-brise gelés, batterie à plat... les températures hivernales mettent à mal la santé de votre auto. Voici une astuce toute simple, afin de mieux passer cette période critique, ensemencez votre voiture de gazon, protecteur naturel du gel, du froid, de la neige ...

12 décembre 2021

Le Joueur d'échecs

  Monsieur B., avocat viennois arrêté par la Gestapo, croit pouvoir trouver dans un manuel d'échecs dérobé la force de résister aux interrogatoires des nazis...  

"Au premier coup d'œil, je fus dépité et amèrement déçu : ce livre que j'avais escamoté au prix des plus grands dangers, ce livre qui avait éveillé en moi de si brûlants espoirs, n'était qu'un manuel du jeu d'échecs, une collection de cent cinquante parties jouées par des maîtres. N'eussé-je pas été enfermé et verrouillé, j'aurais, dans ma colère, jeté le livre par la fenêtre, car, au nom du ciel, que pouvais-je tirer de ce traité ? Au temps où j'étais au gymnase, j'avais essayé, comme la plupart de mes camarades, de faire marcher des pions sur un échiquier, un jour que je m'ennuyais. Mais comment me servir de cet ouvrage théorique ? On ne peut jouer aux échecs sans partenaire, encore bien moins sans échiquier et sans pièces."

Juan Gris - Jeu d'échecs - 1915
huile sur toile - Art Institute Chicago

 "Je feuilletai le volume avec mauvaise humeur, dans l'espoir d'y découvrir tout de même quelque chose à lire, un avant-propos, des instructions. Mais il ne contenait que des diagrammes de parties célèbres, avec au-dessous, des signes qui me furent d'abord incompréhensibles : a2-a3, Sf1-g3, et ainsi de suite. C'était, me semblait-il, une sorte d'algèbre, dont je n'avais pas la clé. 
"Peu à peu, je compris que les lettres a, b, c, désignaient les lignes longitudinales, les chiffres de 1 à 8, les transversales, et que ces coordonnées permettaient d'établir la position de chaque pièce au cours de la partie ; ces représentations purement graphiques étaient donc une manière de langage. Je pourrais peut-être, me dis-je, fabriquer une espèce d'échiquier et essayer ensuite de jouer ces parties. Grâce au ciel, je m'avisai que mon drap de lit était quadrillé. Soigneusement plié, il finit par faire un damier de soixante-quatre cases. Je cachai alors le livre sous le matelas, après en avoir arraché la première page. Puis, je prélevai un peu de mie sur ma ration de pain et j'y modelai des pièces, un roi, une reine, un fou et toutes les autres. Elles étaient bien informes, mais je parvins, non sans peine, à reproduire sur mon drap de lit quadrillé les positions que présentait le manuel.

La partie d'échecs -1943- Maria Helena Vieira da Silva
Centre Pompidou

"Néanmoins, lorsque je tentai de jouer une partie entière, j'échouai d'abord, à cause de mes ridicules pièces en mie de pain que j'embrouillais continuellement, parce que je n'avais pu mettre sur les "noires" que de la poussière en guise de peinture. Cinq fois, dix fois, vingt fois, je dus recommencer cette première partie. Mais qui au monde disposait de plus de temps que moi, dans cet esclavage où me tenait le néant, qui donc aurait pu être plus avide et plus patient  ? 
"Au bout de six jours, je jouais déjà correctement cette partie ; huit jours après, je n'avais plus besoin des pièces en mie de pain pour me représenter les positions respectives des adversaires sur l'échiquier. Huit jours encore, et je supprimais le drap quadrillé. Les signes a1, a2, c7, c8 qui m'avaient paru si abstraits au début se concrétisaient à présent automatiquement en images visuelles. La transposition était complète : l'échiquier et ses pièces se projetaient dans mon esprit et les formules du livre y figuraient immédiatement des positions. J'étais comme un musicien exercé qui n'a qu'un coup d'œil à jeter sur une partition pour entendre aussitôt les thèmes et les harmonies qu'elle contient. Il me fallut encore quinze jours pour être en état de jouer de mémoire toutes les parties d'échecs exposées dans le traité ; je compris alors quel inappréciable bienfait ce vol audacieux m'avait valu. Car j'avais maintenant une activité, stérile si vous voulez, mais une activité tout de même, qui détruisait l'empire du néant sur mon âme. Je possédais, avec ces cent cinquante parties d'échecs, une arme merveilleuse contre l'étouffante monotonie de l'espace et du temps."

Stefan Zweig, Le Joueur d'échecs. extrait.

Paul Klee, Überschach, Superéchec (sic) 1937
 Kunsthaus Zürich

Monsieur B., ci-dessus, dit qu'il parvient à jouer de mémoire les 150 parties de son traité. En fait il reproduit à l'aveugle chacune des parties, sans échiquier et sans pièces, avec la seule aide des coordonnées de déplacement des pièces.

Le 4 décembre 2016, à Las Vegas, Timour Gareïev, ouzbekh naturalisé américain, né en 1988, a battu le record du monde de parties simultanées à l'aveugle, (lui les yeux bandés, ses adversaires disposant chacun d'un échiquier et de pièces bien physiques) en disputant 48 parties en 20 heures pour un  résultat de 35 gains, 6 pertes et 6 nulles. 

Pour ma part, la seule partie que je peux jouer à l'aveugle est celle-ci : j'ai les noirs :
1.f4 e6 2 g4 Dh4 # (échec et mat)
mais je n'ai jamais trouvé personne qui m'ait joué 1.f3 ou f4 et 2.g4

19 novembre 2021

Pauvres riches !

   Le riche, me semblait-il, celui qui peut au minimum se payer la moins chère des charrettes ci-dessous, pour un montant équivalent à 52 smics nets, (à partir de, comme disent nos amis commerciaux) sans compter l'assurance puis le carburant, avait droit d'autorité à un petit bijou conçu sur mesure, à faire verdir de jalousie ses voisins. 
  Et bien, non, comme le pékin moyen qui ne comprend pas la différence de prix entre deux machines à laver d'apparence identique mais de marque différente, le riche, descendu au rang de consommateur lambda, s'est fait refiler une chignole tout ce qu'il a de standard à base de la même caisse sur laquelle chaque constructeur a apposé son blason (ah, le blason c'est essentiel !) et ses colifichets persos. (quand le constructeur n'a pas utilisé la plateforme, c'est qu'il a pompé sans vergogne sur ses concurrents).

 
Volkswagen Touareg
à partir de 80220€

Bmw X5
à partir de 66050€

Audi Q7
à partir de 75610€
Bentley Bentayga
à partir de 180720€
Porsche Cayenne
à partir de 81180€
Lamborghini Urus
à partir de 212416€

Jaguar F Pace
à partir de 67390€

  L'industrie automobile (pleurant toujours misère) qui joue en façade les faux-culs écologiques avec la voiture électrique, s'est empressée de promouvoir depuis des dizaines d'années, en dépit des menaces climatiques, des véhicules (en dernier lieu, le SUV,  l’incompréhensible  sport utility vehicle, véhicule utilitaire de sport ?) toujours plus lourds, toujours plus gourmands en énergie... des 4/4 citadins , un comble !

  De quoi péter un joint de culasse !