20 mars 2009

Dura lex, so lex


Si à 50 ans on n’a pas un Solex, c’est qu’on a raté sa vie !
J Ségu.la

Bien évidemment, j'ai réussi. J'ai eu un *Solex largement avant cinquante ans, mais si l'actualité ne m'y avait pas poussé, jamais je ne m'en serais vanté. En effet, au contraire de Jacques, je pense qu'il faut se montrer magnanime et ne pas exalter rancœurs et jalousies de celles et ceux qui n'ont jamais pu avoir de Solex et qui, au vu leurs capacités estimées, n'en auront très certainement jamais. Il ne faut pas désespérer les billes en cours.

*Ce Solex, le l'ai acquis en copropriété grâce à mon honnêteté et à mon ingéniosité. Les vacances scolaires étaient là et nous étions deux amis. Nous nous rendions à la ville, à pied, quotidiennement; nous constatâmes alors qu'un Solex était abandonné contre un mur, depuis plusieurs jours. Joignant l'honnêteté à l'utile et agréable, nous enfourchâmes le dit Solex (selle et porte bagages) et le commissariat de police étant sur notre chemin, nous fîmes notre devoir de citoyen. Un an et un jour après, le Solex nous fut acquis.

Vous n'avez pas réussi, il n'est pas têtard.
(qui ne devienne grenouille, sauf si les petits poissons le mangent)

18 mars 2009

Le métier de jardinier

Le texte qui suit concerne le nouveau jardinier (Maître Fauché) qui vient d'être employé au château de Saint-Laurent-le-Minier (Gard). Il nous donne une description de son "contrat d'embauche " (salaire, nourriture, etc.), accompagnée d'un inventaire précis des effets, des outils et des graines à semer que Fauché a reçu de l'ancien jardinier (dont il prend la place).
"Fauché, jardinier, est entré à mon service pour me servir de jardinir au chateau de Saint Laurens, le dixième aoust mille sept cens quarante quatre, aux gages de quatre vingt une livre par année, avec promesse que si je suis comptant du dit Fauché, je luy augmenteray ces gages lannée prochène de neuf livres par année, sans que les autres années, il puisse prétandre auceune augmentatioun sur ces gages. Je luy donne pour sa nourriteure lors que je ne le nourris pas à ma cuisine, huit cestiers misteure moité froment et moitié sègle, la dite meseure de Saint Laurens, ou dix cestiers misteure meseure de Montpellier, plus une qarte dhuille, plus une carte seil, plus neuf cestiers vin peur et neuf cestiers piqueste pour dix livres en argent pour sa pitance. Il cest chargé des houtis cy apprès énoncés, pour les rendre a lors quil quitteré, de même que les graines quil doit laisser lors quil quittera et qui luy ont esté remises par Monsieur de Saint Laurens avec les dits houtis.


Habit de jardinier - Nicolas de Larmessin
Inventère des esfetes dont le dit Fauché est chargé, les ayant resceus de Francois Lacroix, cy devant jardinier au chateau de Saint Laurens, et dont Fauché cest chargé, le dixième aoust mille sept cens quarante quatre:
Deux arousoirs de cuivre avec leurs bouts percés, plus une grande père grands siseaux pour talier les buis et palisades, plus deux grands luchetes, plus un petit luchet, plus une ache à une main, plus une aissade ou bèche, plus une trinque tranchante dun costé, plus deux bèches jardinières, plus un bigot à deux branches paisant cinq livres, plus une petite bèche fer appellée cercladou, plus une petite pique fer appellé marteau pour les bourneaux des fontaines, plus un rateau avec une bande de fer et ces pointes de fer, plus un rateau de bois avec ces pointes de bois, pPlus un rateau de bois comme ceus que lon se sert pour ramasser le foin aux près, plus une fourche fer à trois branches pour le feumier, plus une sie dune main ou raisset pour sier la teste des arbres que lon veut enter, plus un cordeau de quinse à vingt cannes longeur (est pourri), plus un grand cofre de bois blanc avec sa ferrure et serrure et clé, plus une clé de la porte du potagé de la petite porte du costé du partere, plus une serrure avec la clé et ferrures attachées à la porte de ce petit endroit qui est à lentrée du potagé ou il tient des graines, plus la clé du moulin à bled de la porte d'antrée, plus la clé de la chambre vouté du moulin à bled ou il tient ces graines, plus un passe partout qui ouvre la porte du fond du partere, celle de lorangerie et lécurie qui est à lorangerie, plus deux clés qui ouvrent deux espagnollettes, celle de la porte du fond du potagé, du costé de la prérie, et celle qui est à la grande porte qui va du partere au potagé, plus une clé qui ouvre la serure de la porte du petit couvert qui est dans le petit jardin potagé, plus la clé de lespagnollette du vlédas de la terrasse ou sont les orangers.
Inventère des graines que le dit Fauché doit laisser et quil a resceu: Premièrement deux livres graines despinars, plus trois livres graine doignons, plus 500 oignons de lannée qui doivent estre enterré le premier septembre pour estre manger au mois de may, plus une livre choux verds, plus une livre blète raves rouges, plus douze livre chalotes, plus quarente cinq livres aricots de toutes les espèces, faisant les quarante cinq livres, plus quinze fours des aux à vingt gousses grosses dail, plus cent septante gousses de Rocamboles, plus 3 livres poix de Monsalvy pour semer, plus 4 livres poix gourmends, plus une livre et demy graine de carottes jaunes ou blanches, plus une livre graine de poureaux, plus trois onces graine daubergine, plus 2 onces graine de chicorée romaine, plus 2 onces graine laiteu blaquette, plus 2 once graine laiteu rouge, plus 2 onces graine de chicorée très frisée à la Régeance, plus demy livre resors ou petite raves de Paris, plus un quard de graine de pourpier doré, plus un quard de graine de gros concombre, plus une once graine rady".

Source: Archives Départementales de l'Hérault, Fonds des Familles, 1 E 646, archives de la famille Sarret (château de Saint-Laurent-le-Minier, Gard) Auteur de la transcription: Jean-Claude Toureille

16 mars 2009

Oeil de bite

Bite à l'oeil au sourire méat

Autrefois confinée dans les ports où il y a des marins qui chantent, la bite a fait une perçée spectaculaire dans nos villes et nos villages. Tantôt replètes et dodues, tantôt fines et élancées, les bites sont nécessairement dures au contact pour pouvoir repousser les voitures. Heureusement, parfois, comme ici à Montpellier, des artistes redonnent une âme humaine à ces bites désincarnées.

Bite de plongée

Dommage que ces bites se situent à Montpellier et non pas à Béziers car l'on aurait pu alors évoquer l'adage:

Là où est le Biterrois, la bite est reine.

15 mars 2009

Rue de la sardine

Trois sardines au chocolat au lait, 4,50 € les 100 grammes. Maison Villaret à Avignon, depuis 1755
[En visite au squat Allard (master pro d'aménagement intérieur)]

Rue de la sardine, Cannery row de John Steinbeck

13 mars 2009

Mozzarella

L'un des 40 dessins exposés d'Eddie Pons
et aussi Jambon Dior, Bout d'Ain et encore Miction impossible...

Bien mangé au Bistrot Del Mar (palourdes et huitres de Mèze particulièrement, nous n'avons pas pris de fromage) et bu le café (ambiancé) au 421.

12 mars 2009

Le Chas qui Coud


Le Chas qui Coud
Atelier de retouches à Nimes, Nîmes

[A Dax, on avait Le Chien qui Fume mais il a cassé sa pipe.]

09 mars 2009

Arts premiers


Bras d'honneur meso-americain
(l'un des premiers bras d'honneur connus)

[Le Musée des Jacobins à Auch possède une très riche collection d'Art américain]

Figurine masculine assise. Donateur non connu. Terre cuite grossière orangée. Yeux et sexe pastillés (!). Une main passée derrière le dos. Dimensions non vérifiées. Mexique
Source: Trésors américains Collections du Musée des Jacobins d'Auch. Pascal Mongne Editions du Griot 1988

[Cette terre cuite, non exposée, fait partie des pièces douteuses et non déterminées du fond du Musée. A quoi servent donc experts et spécialistes si, simple béotien, je détecte au premier coup d'oeil une embrouille de Jacquot (frais de bouche) le Croqueur.]

Arts premiers: notion contestable et contestée. Le musée des Arts premiers est ainsi devenu le Musée du quai Branly

08 mars 2009

Chavauty pinxit



Jean Chavauty, XIX°, originaire du Royaume de Piémont-Sardaigne (il signe parfois "pinxit piemontais") peintre religieux itinérant des campagnes du Gers, a été actif également dans les Landes et les Hautes Pyrénées.

Saint Nicolas
Pas sûr que si moi, curé ayant voulu offrir une belle toile à mes paroissiens, je n'aurais pas fait le mus en mettant la main au porte-monnaie pour payer l'artiste et que je n'aurais pas eu quelque appréhension à montrer le tableau à ma femme et mes enfants. En effet dans ce tableau de Saint-Nicolas (à l'origine du Père Noël) aucune trace des trois petits enfants mis au saloir par le boucher et ressuscités par le Saint, pas de pain d'épices, de mandarines ni de chocolats mais un corps svelte sous l'ample livrée, dressé sur la pointe des pieds, prêt à bondir sur quelque lapine égarée, une crosse épiscopale (on examinera son extrémité inférieure) tenue d'une main ferme, un regard qui en dit long, un collier de barbe affriolant, le nez fort (on connait le proverbe), des lèvres gourmandes, un jet de lumière divine qui n'osant éclairer s'estompe sur la mitre et cet arbre à petite caverne (hmm!) au tronc émasculé mais qui reverdit de sa branche maitresse et dresse fièrement ses deux pompons, un arbre qui sent son sensuel et me fait penser que ce Saint Nicolas est saint comme vous et moi.

Une tentative d'analyse de Coco Arra(ma)sse

Trois tableaux de Jean Chavauty au Musée des Jacobins à Auch.

07 mars 2009

Le cheval d'Eysses

Tête de cheval (statuette creuse) de tradition indigène. La base du cou est rectangulaire. Les yeux proéminents et disproportionnés, sont soulignés, ainsi que les naseaux et la bouche, par une bordure saillante. Les oreilles, qui étaient fixées par des tenons, manquent.

Type d'objet : Sculpture.
Matière : Métallique. Bronze
Chronologie : Haut-Empire. Période augustéenne
Dimensions : long. 17,4 cm - larg. 6,8 cm - haut. 10,1 cm.

Lieu de conservation : Musée d'Agen
Provenance : Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne)
Nom du Site : Eysses
Date découverte : Fin XVIIIe-début XIXe siècle

Source:

Ce cheval, il m'a parlé comme s'il était chaud vivant.

De plus, il est coiffé comme Tiken Jah Fakoly

06 mars 2009

Modillon de Saint-Caprais


Mais non, ce n'est pas grave d'avoir des pensées cochonnes!

L'un des nombreux et superbes modillons de la Cathédrale Saint-Caprais à Aginnum, Agen (prononcer Ageng même)

Le modillon de Saint-Caprais, malgré son nom à consonnance patissière ou cuisinière, ne se mange pas (je n'aime pas la tête de cochon, par contre, j'apprécie la salade de museau):

(1)MODILLON n. m. XVIe siècle. Emprunté de l'italien modiglione,(Modigliani?) de même sens.
ARCHIT. Ornement placé sous une corniche, un balcon, et servant parfois de support. Modillon à volutes. Modillon de l'ordre ionique, corinthien. Modillon roman, gothique. S'est dit, par extension, d'une sorte de petite console destinée à recevoir un buste.
Dictionnaire de l'Académie

Défense du cochon par le député béarnais Modem, Jean Lassalle, interviouvé par Canal+ au Salon de L'Agriculture (source: NouvelObs):
- C'est qui, votre cochon préféré ?
- Mon cochon préféré ? C'est une petite cochonne.
- ??
- C'est mon épouse.

[cochon qui s'en dédit]

Belles romanes sur Romanes.com

27 février 2009

Gâteaux d'écriture

Surimono, format yatsugiriban. 215 x 137 mm
Signé : « Ryûryûkyo Shinsai ga »
Sceau de l'artiste : « Ryû »
BnF, Estampes, Rés., Od 171 ▼

Ryûryûkyo Shinsai
Enfants et marchand de gâteaux d'écriture
Vers 1807

Cinq enfants se tiennent devant le comptoir d'un marchand de « gâteaux d'écriture » (moji-yaki ou monji-yaki). L'un d'eux tient un cerf-volant orné d'un caractère « orchidée » (« ran »), tandis qu'un autre traîne au sol une toupie liée par une ficelle. La friture de ces gâteaux consiste à faire sauter sur une plaque une pâte de farine assaisonnée - à la manière d'une crêpe - pour tracer une écriture de choix à l'aide d'une petite louche. Les marchands faisaient des gâteaux à la demande expresse des clients et, parfois, laissaient ces derniers en faire eux-mêmes. C'est un métier qui existait encore dans les années 1930. Ici, le marchand vient de faire un gâteau au caractère « lapin » (« usagi »), que l'on voit, tracé en blanc, sur la plaque. Un autre, au caractère « grue » (« tsuru »), est suspendu devant le comptoir, à côté de ceux aux formes de lapin et de barque. Cette œuvre de Shinsai, un disciple de Hokusai, est un surimono de kyôka pour le Nouvel An (saitan surimono), datant sans doute de 1807, année du lapin, symbolisé par l'écriture tracée sur la plaque et le gâteau suspendu. Tout comme cinq poèmes (kyôka) chantant le joyeux printemps, le cerf-volant et des branches de pin rappellent la célébration du Nouvel An. (K. K.)
[le tout à la BnF]

[C'est de là que vient sans doute l'expression manger ses mots.]

Merci,vous aussi
Chez Bretagne Desserts

Par ici, à part les Joyeux Noël, les Bon Anniversaire à la poche à douille, qui comptent pour du beurre, les seuls gâteaux d'écriture que je connaisse sont les gaufrettes amusantes mais ce n'est pas drôle, on n'a pas la main pour écrire.