27 novembre 2010

Arbres de pleine lune

La lune est pleine et on ne sait pas qui l'a mise dans cet état.
Alphonse Allais


Arbres à la lune qui ont longtemps orné l'un de nos murs
 (signature impossible à déchiffrer)

Elle est si con la lune. Ça doit être son cul qu'elle nous montre toujours.
Molloy - 1951 - Samuel Beckett

La preuve que la lune est habitée, c'est qu'il y a de la lumière.
Francis Blanche  

(avec retard, dernière pleine lune, le 21)   

21 novembre 2010

Osez Joséphine


Black Thunder - Joséphine Baker par Paul Colin


Joséphine Baker - La Revue des Revues - 1927
Photo Waléry


Joséphine Baker par Alexander Calder

15 novembre 2010

Quand passent les grues


Grues de Brest


Titan grise (de Nantes ? la réponse est oui) - Luc Moreau



Grues de Boucau - Bayonne     

11 novembre 2010

Ah! Dieu que la guerre est jolie


Otto Dix - Assaut sous les gaz. 1924


Félix Vallotton - Les barbelés. 1916

Avec ses chants ses longs loisirs

Guillaume Apollinaire - Calligrammes (1918), l'Adieu du Cavalier

08 novembre 2010

L'Angélus

Versicule : Angelus Domini nuntiavit Mariæ
Répons : Et concepit de Spiritu Sancto.


Explication "Paranoïa-Critique" de l'Angélus de Millet.

La paranoïa ne se borne pas toujours à être de l'"illustration": elle constitue encore la véritable et unique "illustration littérale" connue, c'est-à-dire l'"illustration interprétative délirante" - l'"identité" se manifestant toujours à posteriori comme facteur conséquent de l'"association interprétative".
Aucune image ne me paraît capable d'illustrer plus "littéralement", d'une façon plus délirante, Lautréamont et Les Chants de Maldoror en particulier, que celle qui fut exécutée il y a soixante-dix ans environ par le peintre des tragi­ques atavismes cannibales, des ancestrales et terrifiantes rencontres de viandes douces, molles et de bonne qualité: je fais allusion à J.-F. Millet, ce peintre incommensurablement incompris. C'est précisément le mille fois fameux Angélus de Millet qui, selon moi, équivaudrait dans la peinture à la bien connue et sublime "rencontre fortuite, sur une table de dissection, d'une machine à coudre et d'un parapluie". Rien ne me paraît, en effet, pouvoir illustrer, aussi littéralement, d'une façon aussi atroce et hyperévidente, cette rencontre que l'image obsédante de l'Angélus. L'Angélus est à ma connaissance l'unique tableau au monde qui com­porte la présence immobile, la rencontre expectante de deux êtres dans un milieu solitaire, crépusculaire et mortel. Ce milieu solitaire, crépusculaire et mortel joue, dans le tableau, le rôle de la table de dissection dans le texte poétique car non seulement la vie s'éteint à l'horizon, mais encore, la fourche plonge dans cette réelle et substantielle viande qu'a été, de tous temps, pour l'homme la terre labourée; elle s'y enfonce, dis-je, avec cette intentionnalité gourmande de fécon­dité, propre aux incisions délectables du bistouri qui, comme chacun sait, ne fait que chercher secrètement, sous divers rétextes analytiques, dans la dissection de tout cadavre, la synthétique, féconde et nourrissante pomme de terre de la mort; d'où ce constant dualisme, ressenti à
travers toutes les époques, de terre labourée-nourriture, table à manger, terre labourée se nourrissant de ce fumier doux comme le miel qui n'est autre que celui des authentiques et ammoniacaux désirs nécrophiliques-dualisme qui nous conduit finalement à considérer la terre labourée, surtout si elle s'aggrave du crépuscule, comme la table de dissection la mieux servie, celle entre toutes qui nous offre le cadavre le plus garanti et appétissant condimenté de cette truffe fine et impondérable qui ne se trouve que dans les fèves nutritifs constitués par la viande des épaules ramollies des nourrices hitlériennes et ataviques, et de ce sel incorruptible et excitant, fait du grouil­lement frénétique et vorace des fourmis, que doit comporter toute authentique "putréfaction insépulte" qui se respecte et peut passer pour digne de ce nom. Si, comme nous le prétendons, la "terre labourée" est la plus littérale et la plus avantageuse de toutes les tables de dissection connues, le parapluie et la machine à coudre seraient transposés dans l'Angélus, en figure masculine et figure féminine, et tout le malaise, toute l'énigme de la rencontre proviendrait toujours selon ma très modeste opinion, indépendamment de l'énigme et du malaise que nous savons maintenant être déterminés par le lieu (terre labourée, table de dissection), des particularités authentiques contenues dans les deux personnages, dans deux objets, d'où dérive tout le développement argumental, toute la tragédie laten­te de la rencontre expectante et préliminaire.
Le parapluie - type d'objet surréaliste à fonctionnement symbolique - par suite de son flagrant et bien connu phénomène d'érection, ne serait autre que la figure masculine de l'Angélus qui, comme on me fera le plaisir de bien vouloir se le rappeler, dans le tableau cherche à dissimuler - sans parvenir à autre chose qu'à le mettre en évidence - son état d'érection par la position honteuse et compromettante de son propre chapeau. En face de lui, la machine à coudre, sym­bole féminin connu de tous, extrêmement caractérisera jusqu'à se réclamer de la vertu mortelle et cannibale de son aiguille de piquage, dont le travail s'identifie à cette perforation superfine de la mante religieuse "vidant" son mâle, c'est-à-dire vidant son parapluie, le transformant en cette victime marty­risée, flasque et dépressive que devient tout parapluie fermé après la magnificence de son fonctionnement amoureux, paroxistique et tendu de tout à l'heure.
Il est certain que, derrière ces deux figures tendues de l'Angélus, c'est-à-dire derrière la machine à coudre et la parapluie, les glaneuses ne peuvent que continuer à ramasser avec indifférence, conventionnellement, les oeufs sur le plat (sans plat), les encriers, les cuillers, et toute l'argenterie que ces dernières heures de crépuscule rendent à cette heure étincelante exhibitionniste et à pei­ne une côtelette crue, prise comme échantillon moyen des signes comestibles, a-t-elle été posée sur la tête du mâle, que déjà la silhouette de Napoléon, l'"affamé" se forme et se dessine subitement dans les nuages à l'horizon, que déjà on le voit s'approcher impatient à la tête de sa cavalcade pour venir chercher la côtelette en question, laquelle, en réalité, de vérité, n'est destinée à proprement parler qu'à l'aiguille, fine de toute finesse, terrifiante de toute terreur, belle de tou­te beauté, de la machine à coudre spectrale, clandestine et bien portante.
L'Angélus de Millet beau comme la rencontre fortuite, sur une table de dissection, d'une machine à coudre et d'un parapluie.

 Salvador Dali.


Salvador Dali - Réminiscence archéologique de l'Angélus de Millet.

06 novembre 2010

Lili Boniche


Lili Boniche
 Alger 1921 -  Paris 2008
Musique arabo-andalouse.



[une reprise de Bambino]

03 novembre 2010

Coco Lulu

Les deux An'
A Tiodor Solvay.

Deux ân' marchiont à deux. - Un qui s'app'lait Antoine
(Comm' Tône des pouchinel'),
Y portait dessus s' dos deux trois sacs de l'avoine.
L'auter c'était Neéle Snotebel...
Y portait pas d' l'avoine
Mo des sacs avec du l'or.
Il était d' ça si fier comme un tambour major.
Y faisait de s' n' esbrouf (1) on oûrait dit Jandemme
Qu'il était l' prop' cosin de Liapol lui-même.
Mo vla que tout d'un coup des voleurs y venont
Pour picker (2) tout l' bazar qui blinkait (3)... « Bonne affaire »
Y disont...
Mo Neéle y s' met en colère,
Leur flanqu' des bons coups d' pied.- Euss' y l' frappont si fort
Que l' pouvr' âne était presque mort !...
Y disait en pleurant : on laiss' Tône tranquille,
On lui fait rien, Jan Vermille !...
Moi je s'rai stropiné (4) cochons ! c'est pas permis.
C'est podouche pas ça qu'on me z'avait promis...
- « Neéle, y dit s' camérade,
« C'est pas toujours bon d'avoir un chic emploi.
« Et si t' oûrais porté rien que d' l'avoin' comm' moi
« Tu s'rais pas si malade! »

(1) De l'embarras, (2) Voler. (3) Brillait. (4) Estropié.


Les deux mulets

Deux mulets cheminaient, l'un d'avoine chargé,
L'autre portant l'argent de la gabelle
Celui-ci, glorieux d'une charge si belle,
N'eût voulu pour beaucoup en être soulagé.
Il marchait d'un pas relevé,
Et faisait sonner sa sonnette:
Quand, l'ennemi se présentant,
Comme il en voulait à l'argent,
Sur le mulet du fisc une troupe se jette,
Le saisit au frein et l'arrête.
Le mulet, en se défendant,
Se sent percé de coups; il gémit, il soupire.
Est-ce donc là, dit-il, ce qu'on m'avait promis?
Ce mulet qui me suit du danger se retire;
Et moi j'y tombe et je péris!
- Ami, lui dit son camarade,
Il n'est pas toujours bon d'avoir un haut emploi:
Si tu n'avais servi qu'un meunier, comme moi,
Tu ne serais pas si malade.

Jean de La Fontaine 
1621 Château-Thierry 1695 Paris

31 octobre 2010

Tobacco road

Carotte


Au bureau de tabac

En entrant il dit bonjour messieurs dames d'une voix trop faible pour qu'on l'entende.
Quand vint son tour il demanda deux paquets de C... Bleues. A l’énoncé du prix, il tendit un billet car il n'avait pas l'appoint.
Il ramassa sa monnaie, dit au revoir messieurs dames en sortant mais déjà tourné vers la porte, le son de sa voix était inaudible.

Henri Granulat
Mémoires fumantes


Seita Editions




Par anal. Carotte de tabac, assemblage de feuilles de tabac enroulées les unes sur les autres et destinées à être chiquées.
Spécialt. Enseigne rouge ayant la forme de deux carottes à chiquer opposées par la base, et qui signale un débit de tabac.

 Dictionnaire de l'Académie 

28 octobre 2010

La table de Peutinger


Détail de la  Table de Peutinger 
  Bordeaux - Burdegalo (les deux petites maisons)
  Bibliothéque Nationale de Vienne

La table de Peutinger est l'ancêtre des cartes routières. Elle couvre tout l'empire romain, et même au-delà : jusqu'en Chine. C'est une reproduction, faite à la fin du XIIe siècle, d'une copie réalisée vers 350, dont l'original est encore plus ancien. Cette carte a été découverte au début du XVIe siècle, à Worms. Elle a été confiée à Konrad Peutinger, contemporain d'Érasme, qui la publia (d'où son nom).
Elle mesurait plus de 6 mètres de long et 30 cm de large. Elle est aujourd'hui conservée à la Bibliothèque nationale de Vienne.
C'est une carte routière qui représente les principales routes de l'ensemble de l'empire romain... 
Wiki
 

Table de Peutinger -  Abraham Ortelius - 1598


Table de Peutinger : fac-similé de Conradi Millieri
 et tentative de restitution de la partie manquante, partie blanche.
(Dax : Aquis Terrebellicis)

La Table est composée de 11 parchemins conservés; un douzième étant perdu et comme par hasard, c'est celui qui nous concerne : il manque une partie de l'Aquitaine et la Péninsule ibérique.

La table de Peutinger, Conrad Milleri, edition 1887/1888 sur le site en latin de la Biblioteca Augustana (Faites comme moi, regardez les images)

26 octobre 2010

Pigeon vole

Comment chier sur les humains en 12 leçons


Car ils le méritent bien

Pigeon vole

◦ Avant de commencer vous devez tirer au sort celui qui va commencer le jeu et l'animer en premier.
◦ Les joueurs sont placés face à l'animateur du jeu.
◦ L'animateur fait des propositions associant une personne, un animal, un objet ... et le verbe vole, par exemple pigeon vole. Pour que le jeu soit plus amusant, le joueur animateur peut prendre quelques minutes pour écrire un liste de mots.
◦ Si la proposition est exacte, les joueurs doivent lever le bras, si non ne rien faire.
◦ Ceux qui répondent mal sont éliminés.
◦ Le dernier restant en jeu devient l'animateur.
◦ Ce qui fait la différence, c'est la rapidité de l'animateur et sa capacité à embrouiller les autres joueurs.

Compris ?

(voir aussi Jacques a dit )

24 octobre 2010

Zuiderzee

Zuiderzee : Un mot que je le trouve beau.
En langage du Nord :  la mer du Sud.


Hollandaise


Bateau hollandais à Marken


Hollandais