24 octobre 2009

Papa Bondyé

Miracle ! je n'ai jamais été dans les Caraïbes et  pourtant je lis le créole dans le texte comme vous et moi, (très certainement la proximité bienveillante de la Vierge de Buglose )

Papa Bondyé

Papa-nou, Notre Père, ki an syèl-la, qui êtes aux cieux, non-w, i a sanktifié, que votre nom soit sanctifié, Bondyé Rényé ! que votre règne arrive, volonté-w, que votre volonté soit faite, etc... I a fèt asou latè kon adan syèl- la. Pen-an nou ni bizwen chak jou-a, ban ou-i jòdi-a. Padoné- nou tò-nou, mannyè nou ka padoné tout tò lézot fè nou. Pa kité nou tonbé anba tantasyon, men tiré-nou anba tou sa ki mové.
Amen 

Via Caribbean girl

20 octobre 2009

L'hantant âne

En Islande l’âne désigne un volcan vert ―――→ comme si c’était le nombril du monde !
J’y dis : « Cher ami le monde a ni nombril ni tête, ni parties : c’est une abstraction. »
Cinq minutes de mauve logorrhée….. Quand je tranche au petit hachoir le discours l’âne sourd est déjà loin ―――→ et j’ai dû l’rattraper en multipliant la vitesse des pieds.
Pendant ce temps au clou de l’Oubli ma Fiancée rêvait de nouveaux planteurs mais je ne pouvais en dépit de tout l’amour abandonner l’hantant âne

Michel Ohl - Chez le libraire - Lattès

Marc Chagall - L'âne vert -  Green donkey

17 octobre 2009

Cosaques Zaporogues

Lettre du Sultan Mahmoud IV aux Cosaques zaporogues

« En tant que sultan, fils de Muhamad, frère du Soleil et petit-fils de la Lune, Vice-roi par la grâce de Dieu des royaumes de Macédoine, de Babylone, de Jérusalem, de Haute et Basse Égypte, Empereur des Empereurs, Souverain des Souverains, Invincible Chevalier, Gardien indéfectible jamais battu du Tombeau de Jésus Christ, Administrateur choisi par Dieu lui-même, Espoir et Réconfort de tous les musulmans, et très grand défendeur des chrétiens,
J’ordonne, à vous les Cosaques zaporogues de vous soumettre volontairement à moi sans aucune résistance et d'arrêter de m'ennuyer avec vos attaques. 
Sultan Mahmoud IV »

Ilya Repine
Les Cosaques zaporogues écrivant une lettre au sultan de Turquie

Réponse des Cosaques zaporogues au sultan de Turquie

« À Toi Satan turc, frère et compagnon du Diable maudit, serviteur de Lucifer lui-même, salut !
Quelle sorte de noble chevalier au diable es-tu, si tu ne sais pas tuer un hérisson avec ton cul nu ? Vomis du Diable avec ton armée dévorée. Tu n'auras jamais, toi fils de putain, les fils du Christ sous tes ordres : ton armée nous n'en avons pas peur et par la terre ou par la mer on continuera à se battre contre toi.
Toi, scullion de Babylone, charretier de Macédoine, brasseur de bière de Jérusalem, fouetteur de chèvre d'Alexandrie, troupeau de pourceaux de petite et de grande Égypte, truie d'Arménie, giton tartare, bourreau de Kamenetz, être infâme de Podolie, petit-fils du Diable lui-même, Toi, le plus grand imbécile malotru du monde et des enfers et devant notre Dieu, crétin, groin de porc, cul d'une jument, sabot de boucher, front pas baptisé, puisse le Diable te prendre! Voilà ce que les Cosaques ont à te dire, à toi sous produit d'avorton ! Tu n'es même pas digne d'élever nos porcs. Tordu es-tu de donner des ordres à de vrais chrétiens ! Nous n'écrivons pas la date car nous n'avons pas de calendrier, la lune est dans le ciel, l'année est dans un livre et le jour est le même ici que chez toi et pour cela tu nous embrasses où tu sais bien »
Signé le Koshovyj Otaman Ivan Sirko et toute l'Armée Zaporogue


Plus criminel que Barrabas
Cornu comme les mauvais anges
Quel Belzébuth es-tu là-bas
Nourri d'immondice et de fange
Nous n'irons pas à tes sabbats.

Poisson pourri de Salonique
Long collier des sommeils affreux
D'yeux arrachés à coup de pique
Ta mère fit un pet foireux
Et tu naquis de sa colique.

Bourreau de Podolie, Amant
Des plaies, des ulcères et des croûtes
Groin de cochon, cul de jument
Tes richesses garde-les toutes
Pour payer tes médicaments.

Guillaume Appolinaire




13 octobre 2009

Les grands mots

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, si j'ai cédé à vos insistances et accepté de prendre ici la parole, c'est bien décidé à ne pas me perdre en conjonctures, et à parler le plus net possible. Je vous prie de pardonner au nouveau venu un peu frustre que je suis, et que certains journaux satyriques dépeignent sous les traits d'un maniaque omnibulé par le souci de l'Etat au point de céder à de vaines craintes et de risquer à tout moment l'infractus. Mais mon devoir est de le répéter sans faiblesse : le danger est là, chers Congressistes. Ceux qui parmi vous l'estimeraient circoncis commetraient une erreur lourde de conséquences. Pourquoi ne pas le dire ? Nos adversaires sont à l'affût, protégés par leurs sinécures bien rénumérées, tapis à promiscuité des centres de décision, dans les bastions de leurs belles demeures praticiennes ou de leurs appartements somptuaires, prêts à perpétuer chaque jour de nouveaux méfaits. Si nous les laissons agir, nous n'avons plus qu'une perspective : le retour à la nature la plus sauvage, une vie d'arborigènes errant de branche en branche au-dessus d'une jungle infectée de bêtes féroces.

La tâche est dure pour un homme clairvoyant, qui ne peut se résigner à l'acception pure et simple de la décadence. Avec l'autorisation du Ministre de la Dégaine, qui n'était pas encore mon collégue, j'ai tenté d'attirer l'attention des forces armées. Je n'ai rencontré qu'incompréhension. Les plus courtois m'ont opposé des réponses dilatatoires. Certains se sont exclaffés. D'autres m'ont fait part en termes énergiques de leurs vives réticences. La plupart se sont contentés de murmurer contre mon intolérable immiction dans leur domaine réservé.
Aussi est-ce devant vous que je pousse ce cri d'alarme, dont je sais qu'il sera entendu. Car ce n'est pas le pessimisme que je veux vous communiquer, mais l'espoir, l'immense espoir de voir notre civilisation recouvrir sous peu son éclat. Je compte sur vous pour soutenir le gouvernement lorsque, sur mon initiative, il exigera des apprentis sorciers la cession immédiate de leurs manoeuvres. Dès à présent, votre bienveillance et votre sympathie me sont de précieux adjudants.
Vive l'intelligence ! Vive la France !

Extrait Les racines latines - Jean Bouffartigues, Anne-Marie Delrieu, Editions Belin 1996

[Petite Lulu, à corriger, fastoch pour toi]

12 octobre 2009

Youki


Foujita Léonard Foujita Tsugouharu Foujita ou Tsuguharu Fujita 藤田 嗣治

Je me suis moqué longtemps de ces propriétaires qui baptisaient systématiquement du nom de Youki leurs petits chiens blancs, toujours hargneux et vindicatifs, ces Youkis à qui je faisais kss! kkssi! et à qui je donnais à mordre le bout de ma chaussure, rien que pour les exciter et que je faisais hurler de plus belle en faisant mine de les attaquer.
Lors d'une visite à Beaubourg, j'ai pu voir vu un tableau de neige de Foujita. Sa fiche annonçait le titre : Youki et précisait que la traduction du japonais était "neige rose".

Je suis sorti de Beaubourg la queue basse et fus con-fus et irrité de mon manque de culture.


En 1921, Foujita rencontre Lucie Badoud (1903-1966) qui deviendra son modèle. À cause de la blancheur de sa peau, il la baptisera Youki.
[elle a du chien]

10 octobre 2009

L'homme déraciné

Et comme si mes pieds eussent jeté racine, J'ai resté quelque temps immobile.... MAIRET, Soliman, II, 4.



Le fleuriste a un jardin dans le faubourg ; il y court au lever du soleil, et il en revient à son coucher ; vous le voyez planté et qui a pris racine au milieu de ses tulipes, LA BRUY. VIII.

Pour moi, qui n'ai point pris racine sur la terre, Je m'en vais sans effort, comme l'herbe légère Qu'enlève le souffle du soir, LAMART. Médit. II, 5.

07 octobre 2009

Gorgeons d'altitude


Vin de randonnée en provenance du Languedoc,
une aimable contribution de Patrick L.

Le +
Aromatiques et confortables senteurs de pain de seigle.
Une bouche minérale et amandée qui se transforme en fougère aigle. Un corps ample et robuste, enveloppant; les tanins sont là mais se font oublier, la note de châtaigne nous fait saliver.
Une finale longue, confiturée et beurrée.

Le -
Les verres en plastique !!
La contenance !!!


Soule -  Xiberoa - Zuberoa
Les terres de Nina

♫ Quand rreverrrai-je, hélas, de mon petit village-euh, fumer la cheminé-euh ?

05 octobre 2009

Géographie


Orientation - René Bresson
Cocorico !!!  (¡¡¡Coco rico!!!)


Hémisphères - René Bresson
[pour le petit Lolo]

04 octobre 2009

J'étais cigare


C'était l'heure de l'apéritif : la lune immense comme un million présentait beaucoup d'analogie avec une pilule digérée pour les lumbagos bleus. J'avais 34 ans et j'étais cigare. J'avais plié mes 2 mètres dans l'auto où mes genoux avançaient deux mondes vitrés et j'apercevais sur les pavés qui répandaient leurs arcs-en-ciel les cartilages grenats croiser les biftecks verts; les spécimen d'or frôler les arbres aux rayons irisés, les noyaux solaires des bipèdes arrêtés; enfin, avec des franges roses et des fesses aux paysages sentimentaux, les passants du sexe adoré et, de temps à autre, je voyais encore, parmi les chieurs enflammés, apparaître des phénix resplendissants.

Arthur Cravan :  Poète et boxeur,  Maintenant, Revue littéraire 1915


Jack Johnson, negro de 110 kilos
 Arthur Cravan, blanco de 108 kilos

Arthur Cravan : ko au 6° round

Les 5 numéros, 5 de la revue Maintenant ici

02 octobre 2009

30 septembre 2009

Le propre de l'homme

Le rire serait le propre de l'homme selon François Rabelais. Le rire peut être méchant, bête, gras, vulgaire, épais, moqueur, assassin, machiavélique, nerveux, diabolique, cruel, insolent, sardonique.
On peut en pleurer, ou en mourir.

Sauf quand il est triste, coincé , en coin ou entendu, un sourire reste un sourire. Pour ma part, ce serait plutôt le sourire, le propre de l'homme.

Pour preuve, avant quatre mois, le petit d'humain ne sait pas rire, il sourit. Il commence à rire (jaune) ensuite, quand il s'aperçoit où il est tombé.


Buddha , Preah Khan de Kompong Svay, fin XIIIe siècle, grès, h. 114 cm, Paris, Guimet musée national des Arts asiatiques

Il y a du consentement dans le sourire, tandis que le rire est souvent un refus. L'Homme qui rit - Victor Hugo
Rides, des sourires gravés. Jules Renard
Un sourire coûte moins cher que l'électricité, mais donne autant de lumière. Abbé Pierre (du Pierre Dac ?)
Il faut garder quelques sourires pour se moquer des jours sans joie. Charles Trenet
Pour connaître ta mère, enfant, commence à lire dans le livre de son sourire. (et si elle fait la gueule ?) Bucoliques - Virgile
Le chien a son sourire dans sa queue. Victor Hugo
La vie c'est gratuit je vais me resservir et ce sera toujours pareil ; moi je me couche avec le sourire et je dors sur mes deux oreilles.(t'as bien de la chance) Grand Corps Malade