Ortaggi in una ciotola o L'ortolano
Arcimboldo - Le jardinier - ~1590
huile sur bois
35 x 24 cm
Musée Civico - Crémone
Nez et oreille : raifort blanc; yeux : noix et noisette; tempe ? : ail; joues: oignon et navet; lèvres : champignons; barbe : racines et feuilles de chicorée, bogue de châtaigne, cou : courgette; chevelure: feuilles de ?, décoration : menthe.
Arcimboldo - Légumes dans un saladier
[ Tableau réversible, deux pour le prix d'un ! ]
Mais considérons ces éléments potagers de plus près pour essayer de savoir ce qu’ils peuvent signifier. Il tesoro della sanità de Castor Durante da Gualdo, célèbre médecin et botaniste contemporain d’Arcimboldo, publié en latin en 1565 puis en italien en 1586, indiquant les vertus et défauts de tout ce qui se mangeait et buvait alors, nous éclaire un peu sur le choix de l’artiste. Le raifort est efficace dans toutes les situations de la vie domestique, mais « genera ventosità, move rutti fetidi e infiamma il fegato, e difficilmente si digerisce ». Le navet accroît le coït et donne une bonne vue, mais il engendre des vents et ralentit la digestion. L’oignon éveille l’appétit, fluidifie les humeurs et accroît la vertu génitale, mais il engendre des vents et donne libre cours à la luxure. Les châtaignes provoquent entre autre le coït, mais engendrent des vents. L’ail, placé à côté de l’oeil droit, est « la thériaque des paysans », mais elle excite Vénus, nuit au cerveau et à la vue, donne mauvaise haleine. La courgette, à droite de la châtaigne, n’est pas à recommander en tout temps, à tous les âges de la vie et à toutes les complexions : « sono cibo per genti rustiche, che si faticano assai e che hanno lo stomaco molto caldo, ma non è cibo da persone delicate ». La chicorée calme les ardeurs et les inflammations, mais ne convient pas à ceux qui ont l’estomac faible et froid. Les champignons, s’ils sont fort appréciés, peuvent aussi causer la stupeur, l’apoplexie et l’étouffement. La menthe enfin, placée comme un insigne décoratif, stimule Vénus, à tel point qu’en temps de guerre on en interdit l’usage « perché per l’uso di Venere i corpi diventano frigidi, magri e manco animosi »
Extrait d'un bel article de Jeannine Guérin Dalle Mese : Le Bibliothécaire, le Cuisinier et le Jardinier, ou Arcimboldo l’ambigu sur Italies
Dans ce saladier, il y a des légumes que je ne connais pas, il y en a que je crois connaître, mais d'autre ...bizarres. La barbe, sont-ce des salsifis ou des pissenlits ?
RépondreSupprimerJe viens de chercher, il doit s'agir de scorsonères, dont on pensait qu'ils protégeaient de la vérole.
RépondreSupprimerBerthoise, je vois que vous partagez mon intérêt pour nos amis les légumes, aussi je vais rajouter quelques éléments sur le billet.
RépondreSupprimerPour le scorsonère et la vérole, ce serait la chicorée et les inflammations.
Je lis les vertus de ces plantes et me dis qu'en ce temps-là, on avait des plaisirs simples : Baiser et péter.
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