03 septembre 2009

La noire de Crimée

Perturbé par la crise qui s'annonce sévère, je décide à l'automne 2008 d'un effort citoyen et me fixe l'objectif imparable de parvenir à l'autarcie alimentaire pour la fin août 2009 avec mes 80 mètres carrés de jardin (que j'ai négligé les années précédentes, sauf au début du printemps où tout est joli et où il n'y a pas besoin d'arroser).
Je lance une étude de faisabilité en enquêtant auprès de mes voisins et en regardant à travers les clôtures  du quartier. Je constate que j'ai du pain sur la planche.
N'écoutant que la loi de Murphy, je constitue un groupe de travail où je me fais des propositions très intéressantes; je suis flatté de voir que plusieurs d'entre elles sont retenues.
Financièrement, j'affecte une réserve comptable, tirée de mon livret de développement durable, destinée à l'achat de terreau, graines et plants et à prévenir massives attaques de limaces, escargots et autres amis du légume.
En ce qui concerne la logistique, je mets à ma disposition un lot d'outils anciens mais à rénover, en nue location.
Je définis ensuite les moyens en ressources humaines. Je m'informe que je n'aurai pas le statut de salarié, l'entreprise ne pouvant dégager de bénéfices dans l'immédiat. Je m'engage à hauteur d' 1 heure mininum / homme / jour sur la base du bénévolat. Je n'aurai ni défraiement, ni indemnités, ni jetons de présence mais pourrai me servir en eau au robinet.
Le nez dans le guidon, j'estime alors que la réussite est au bout du râteau mais au mois de mai 2009, un ami à qui j'avais présenté en son temps mon projet, auditeur dans une société d'expert-comptables, venu prendre l'apéro, me fait remarquer que plusieurs indicateurs sont au rouge. Les plates-bandes ne sont pas uniformément arrosées, certaines ne sont pas encore retournées, les pieds de tomates n'ont pas reçu leurs tuteurs, la bêche et le râteau, abandonnés ça et là, présentent des tâches de rouille. Rouge tomate de colère, je lui indique qu'il se mêle de ses affaires et que s'il vient prendre l'apéro pour me dire des conneries pareilles, il pourra à l'avenir rester chez lui.
Toutefois, je recouvre mes esprits après son départ, me dis qu'il n'a pas tout à fait tort et en profite pour refixer plusieurs points d'étape et recaler mes objectifs.
Au début de juillet, je m'envoie le bilan comptable, sans appel, portant sur le premier semestre. Les fonds propres sont à sec. La production a été très en-dessous des prévisions. Je procède à une analyse. Je calcule que si j'avais compté sur mes récoltes pour survivre, j'aurais mangé au cours des six premiers mois de l'année trois fois des haricots verts, deux ou trois omelettes à la ciboulette (œufs non fournis, je n'ai pas de poules), dégusté environ trois kilos de pommes de terre (elles ont eu la maladie), avalé une garbure allégée avec chou et petits pois, dévoré quelques salades et leurs échalotes émincées et bu pour oublier quelques litres de tisane de thym.

La noire de Crimée (sous réserve)

[Je dis noire de Crimée, mais soit je ne lui ai pas laissé le temps de noircir, soit je me suis mélangé les pinceaux entres graines et plants.]

Et donc, je m'imaginais, en ce début d'été, taille de guêpe dans mon pyjama devenu aussi spacieux que la robe de Démis Roússos, me levant de mon lit de misère et gagnant péniblement la fenêtre de ma chambre avec vue sur le jardin , tel Madame BHL attendant le retour de l'Aimé à la Blanche Chemise, guettant éperdument que rougisse la première tomate. Et ce, pour ensuite, choper une vieille dysenterie car on le sait, les tomates ne demandent qu'à mûrir en même temps.
Je me réunis prochainement en Comité de Pilotage en session extraordinaire mais pense rendre mon tablier de jardinier. Il vaut bien mieux acheter tranquille ses légumes au marché le samedi matin et finir par une douzaine d'huîtres et un petit coup de blanc sous les Halles.

Cœur de bœuf, collection tomates 2007, ici.

01 septembre 2009

Mon oncle Benjamin


Claude Tillier - Mon oncle Benjamin

Edition La connaissance Paris
"On se lasse de tout, excepté de connaître"
via Miscellanées

"Quiconque n'a pas lu Mon oncle Benjamin ne peut se dire de mes amis."
Georges Brassens

[Georges, c'est bon pour moi]

Pour Didier P.

29 août 2009

La Gauche se met en quatre x 4


♫ Je suis de gauche, je suis de gauche, quoi de plus naturel en somme, chantonné-je tous les matins sous la douche mais parfois ma voix s'éraille.



"Samedi matin, les gardes de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage ont relevé la présence de douze 4 x 4 dans une zone protégée. Alain Rousset, président PS du Conseil régional d'Aquitaine était passager de l'un d'entre eux.
Propriétaire d'une résidence secondaire dans une commune voisine, le patron de la Région avait été convié à l'inauguration festive d'un « cayolar », une cabane de montagne restaurée par les chasseurs du cru. La piste Sartiat permettant d'y accéder étant interdite à la circulation, Bernard Bourguinat, le maire d'Aydius, avait pris un arrêté autorisant exceptionnellement le passage des véhicules, ... Les 4 x 4 se sont donc immobilisés sur un espace naturel où la circulation des engins à moteur est totalement prohibée..."
Extraits Sud-Ouest du 27 août 2009

♫ Ami Alain, ami Alain, bois dans ton verre et surtout ne le renverse pas et porte-le au frontibus, au nasibus, au mentibus, au sexibus et glou et glou et glou...
Il est des nô-ôtres, il a son 4 x 4 comme les au-autres !

27 août 2009

Comment se faire du blé

D'après la légende, l'inventeur présumé des échecs indiens serait un brahmane nommé Sissa. Il aurait inventé le chaturanga pour distraire son prince de l'ennui, tout en lui démontrant la faiblesse du roi sans entourage. Souhaitant le remercier, le monarque propose au sage de choisir lui-même sa récompense. Sissa demande juste un peu de blé. Il invite le souverain à placer un grain de blé sur la première case d'un échiquier, puis deux sur la deuxième case, quatre grains sur la troisième, huit sur la quatrième, et ainsi de suite jusqu'à la soixante-quatrième case en doublant à chaque fois le nombre de grains. Cette demande semble bien modeste au souverain fort surpris et amusé par l'exercice. Mais le roi n'a jamais pu récompenser Sissa : tout compte fait, il aurait fallu lui offrir non pas un sac, mais 18 446 744 073 709 551 615 grains... soit toutes les moissons de la Terre pendant environ cinq mille ans !
A la BNF


Sissa avait un grain

Chess is a war game
Yeah, but one without bloodshed!
par Jean-Michel Péchiné sur Chessbase

21 août 2009

Nuit

Don McCullin - Nuit

La nuit, c'est quand le soleil s'est couché.
Isidore Debout

19 août 2009

Une partie de pétanque

Une partie de pétanque
Ça fait plaisir
La boule part et se planque
Comme à loisir
Tu la vises et tu la manques
Change ton tir !
Une partie de pétanque
Ça fait plaisir !


Paroles: André Montagard
Musique: André Montagard, Léo Nègre, 1941

( André Montagard a également écrit les paroles
du grand succés des années 40 :
Maréchal, nous voilà ! )


Dubout, Boules*


Willy Ronis - Boules - Aubagne 1947
[Danse avec les boules]
On dirait le regretté Raymond Bussières

J'ai gardé le souvenir d' une jolie variante de récré:
Une partie de quiquette
Ça fait plaisir
Dans le trou du cul qui pète
On sent venir
Le jus ardent des roupettes
A tout loisir...

Ah, mémoire sélective, quand tu nous tiens !
 

Autrefois Aubagne me faisait rêver, pas pour la Légion étrangère mais pour Marcel Pagnol qui y est né; j'y suis repassé ces dernières années, fan de pute ! je conduisais mais j'avais envie de fermer les yeux pour ne pas voir, tellement c'était laid, bourré de bretelles, d'échangeurs, encerclé d'autoroutes...

*Bouboule, le premier mort de mon âge, il devait avoir huit ans; je pense encore à lui.

17 août 2009

La mort de Vatel

Le vendredi (saint) 24 avril 1671, François Vatel, "contrôleur général de la Bouche de Monsieur le Prince" au Château de Chantilly, (il n'était pas dentiste, bouche = bouffe, cf Les frais de bouche de Jacques C.) déjà perturbé parce que des invités ont manqué de rôti la veille, se donne la mort avec son épée car sa commande de poissons, coquillages et crustacés (sur la plage abandonnée) n'arrive pas, pour le deuxième jour de la fête que donne le prince de Condé en l'honneur de Louis XIV, afin de rentrer en grâce auprès de lui.

[nos restaurateurs , chefs et marmitons actuels pourraient prendre de la graine auprès de Vatel mais il est vrai que s'ils se faisaient hara-kiri chaque fois qu'ils faillissent à leur métier: fraîcheur, produits, véritable cuisine, service, prix, il y aurait beaucoup de monde sur le carreau.]


Frans Snyders 1579 - 1657 Fischmarkt
Kunsthistorisches Museum Gemäldegalerie - Wien

Extrait d'une lettre à sa fille de la Marquise de Sévigné (Marie de Rabutin-Chantal, 1626-1696)

À Paris, ce dimanche 26e avril

Il est dimanche 26 avril; cette lettre ne partira que mercredi; mais ceci n'est pas une lettre, c'est une relation que vient de me faire Moreuil, à votre intention, de ce qui s'est passé à Chantilly touchant Vatel. Je vous écrivis vendredi qu'il s'était poignardé: voici l'affaire en détail.

Le Roi arriva jeudi au soir; la chasse, les lanternes, le clair de la lune, la promenade, la collation dans un lieu tapissé de jonquilles, tout cela fut à souhait. On soupa; il y eut quelques tables où le rôti manqua, à cause de plusieurs dîners où l'on ne s'était point attendu. Cela saisit Vatel; il dit plusieurs fois: « Je suis perdu d'honneur; voici un affront que je ne supporterai pas. » Il dit à Gourville: « La tête me tourne, il y a douze nuits que je n'ai dormi; aidez-moi à donner des ordres. » Gourville le soulagea en ce qu'il put. Ce rôti qui avait manqué, non pas à la table du Roi, mais aux vingt-cinquièmes, lui revenait toujours à la tête. Monsieur le Prince* alla jusque dans sa chambre, et lui dit: « Vatel, tout va bien, rien n'était si beau que le souper du Roi. » Il lui dit: « Monseigneur, votre bonté m'achève; je sais que le rôti a manqué à deux tables. -- Point du tout, dit Monsieur le Prince, ne vous fâchez point, tout va bien. » La nuit vient: le feu d'artifice ne réussit pas, il fut couvert d'un nuage; il coûtait seize mille francs. À quatre heures du matin, Vatel s'en va partout, il trouve tout endormi; il rencontre un petit pourvoyeur qui lui apportait seulement deux charges de marée; il lui demande: « Est-ce là tout? » Il lui dit: « Oui, Monsieur. » Il ne savait pas que Vatel avait envoyé à tous les ports de mer. Il attend quelque temps; les autres pourvoyeurs ne viennent point; sa tête s'échauffait, il croit qu'il n'aura point d'autre marée; il trouve Gourville, et lui dit : « Monsieur, je ne survivrai pas à cet affront-ci; j'ai de l'honneur et de la réputation à perdre. » Gourville se moqua de lui. Vatel monte à sa chambre, met son épée contre la porte, et se la passe au travers coeur; mais ce ne fut qu'au troisième coup, car il s'en donna deux qui n'étaient pas mortels: il tombe mort. La marée cependant arrive de tous côtés; on cherche Vatel pour la distribuer; on va à sa chambre; on heurte, on enfonce la porte; on le trouve noyé dans son sang; on court à Monsieur le Prince, qui fut au désespoir. Monsieur le Duc** pleura; c'était sur Vatel que roulait tout son voyage de Bourgogne. Monsieur le Prince le dit au Roi fort tristement: on dit que c'était à force d'avoir de l'honneur en sa manière; on le loua fort, on loua et blâma son courage. Le Roi dit qu'il y avait cinq ans qu'il retardait de venir à Chantilly, parce qu'il comprenait l'excès de cet embarras. Il dit à Monsieur le Prince qu'il ne devait avoir que deux tables et ne se point charger du reste. Il jura qu'il ne souffrirait plus que Monsieur le Prince en usât ainsi; mais c'était trop tard pour le pauvre Vatel. Cependant Gourville tâche de réparer la perte de Vatel; elle le fut: on dîna très bien, on fit collation, on soupa, on se promena, on joua, on fut à la chasse; tout était parfumé de jonquilles, tout était enchanté. . .

* Le Prince de Condé, parent du Roi, prince de sang (chez le tout-venant, il coule dans les veines du jus de moule) de la maison Bourbon-Condé
** Le Duc d'Enghien, fils du Prince de Condé


Vue du château de Chantilly et des parterres pris du Vertugadin
Ecole Française, Musée Condé
(Le château actuel est une reconstruction du XIXe siècle)
Visité Chantilly

Bien sûr que l'on est frappé par une certaine beauté munificente (munus: monnaie, artiche, blé, pèze, thune...) et qu'on ne peut s'empêcher d'admirer mais je préfère les jardins à l'anglaise aux jardins à la française (exit Le Notre), et tel José Maria de Hérédia Salud y Pesetas, la grotte de la Dame de Brassempouy me parle plus que les épaisses murailles grises, les perrons majestueux, les hauteurs de plafond, et que le château, même qu'on me le donnerait, je n'en voudrais pas, c'est trop de frais.
Et puis je les vois d'ici ces trous du cul de droit divin emperruqué(e)s, empoudré(e)s, avec leurs cyclistes en soie à gonades apparentes et les dames tourtes réelles hennissant aux bons mots de leurs étalons aiguilles, en train de se baffrer sous les dorures, tandis que les campagnes font ceinture et je vois les esclaves, les domestiques, la piétaille, les ouvriers blessés, morts dans les travaux, la faim, la douleur, la maladie, le sang, la sueur, l'humiliation...et ça fait que ça me coince.

Pourtant longtemps lecteur assidu de Paris-Turf, même le réputé hippodrome de Chantilly jouxtant le château ne me convient pas. Il s'y court le Prix de Diane et le Prix du Jockey-Club et des dames hautaines et tonton, droites comme si on leur avait fiché un tuteur de pied de tomates dans l'anus étoilé font ces jours-là des concours de chapeaux moches. De plus, je ne fais pas affaire avec les pur-sangs qui font souvent leur tioun-tioun, à qui il faut des couvertures pour ne pas qu'ils refroidissent, sursautent quand on veut leur parler. Ce qu'il me faut, ce sont les sang-mêlés, les trotteurs, rudes et costauds, Vincennes et le Prix d'Amérique ou les hippodromes du Sud-Ouest.

Le Roi est mort?
Vive Bellino II !
Vive la République !

13 août 2009

Que grand tu as

[été voir (de l'extérieur) la maison natale du Général de Gaulle
au 8, rue Princesse à Lille ]
"Jamais le général de Gaulle ne fit supporter par le budget de la présidence ces petites dépenses dont d'autres ne se font pas scrupule, par exemple le coût de ses uniformes et costumes."

"Il avait toujours son chéquier à portée de main, même pendant ses voyages officiels, pour pouvoir payer directement ses dépenses personnelles", raconte Claude Dulong dans La Vie quotidienne à l'Elysée au temps de Charles de Gaulle (Hachette).

Selon René Dosière, député de l'Aisne apparenté socialiste et auteur de "L'argent caché de l'Elysée", le général de Gaulle est le dernier à avoir sorti son carnet de chèque pour régler ses factures et "payer le goûter de ses petits-enfants à l'Elysée".


Pantagruel - Miró - Weinstein Gallery

"De Gaulle qui, à l'instar de Poincaré, réglait sur ses deniers ses dépenses personnelles"

"Il est bien loin le temps où le général de Gaulle payait jusqu’aux factures d’électricité de ses appartements à l’Elysée et les timbres de ses courriers personnels ! "

"Historiquement parce que l'ombre à la fois immense et scrupuleuse du général de Gaulle pèse toujours sur la tenue de la maison élyséenne."

"On l'imagine mal installer, comme le général De Gaulle, un compteur électrique personnel pour ses appartements privés."

"A l'Elysée, le général de Gaulle payait de sa poche son électricité et ses repas non officiels."

"Où est le temps où le général De Gaulle remboursait ses frais de téléphone personnel?"
"Qu'elle semble loin l'époque du Général, de Gaulle payait toutes ses dépenses personnelles et avait refusé sa retraite de Chef d'Etat."

[glané sur le Net; le souvenir aussi, de ceux d'en face, (mes amis putatifs) en 1981, s'engouffrant dans les limousines du Gouvernement, en frétillant du postérieur]

11 août 2009

Landais et brigand


Berger landais - Étude

Rosa Bonheur 1822 Bordeaux - 1899 Thomery Seine-et-Marne

Tête de brigand
Camille Claudel
1864 Fère-en-Tardenois (Aisne) - 1943 Montdevergues (Vaucluse)

[A voir également quelques belles oeuvres méconnues d'Augustin Périnée dit le Vieux]

08 août 2009

L'canchon dormoire

Le p'tit quinquin (L'canchon dormoire)
[Refrain:]
Dors, Min p'tit quinquin,
Min p'tit pouchin, Min gros rojin
Te m'fras du chagrin
Si te n'dors point ch'qu'à d'main"


Le p'tit quinquin, statue d'Eugène Desplechin, square Foch
(copie du p'tit quinquin, original à l'Hôtel de Ville de Lille)

Ainsi, l'aut' jour eun' pauv' dintellière,
In amiclotant sin p'tit garchon
Qui d'puis tros quarts d'heure, n'faijot qu'braire?
Tâchot d'linformir par eun' canchon
Ell' li dijot : Min Narcisse,
D'main, t'aras du pain n'épice
Du chuc à gogo
Si t'es sache et qu'te fais dodo !
[au Refrain]

Et si te m'laiche faire eun'bonn'semaine
J'irai dégager tin biau sarrau,
Tin pantalon d'drap, tin giliet d'laine...
Comme un p'tit milord te s'ras farau !
J't'acat'rai, l'jour de l'ducasse
Un porichinell' cocasse,
Un turlututu,
Pour jouer l'air du capiau-pointu...
[au Refrain]



Nous irons dins l'cour Jeannette-à-Vaques
Vir les marionnett's. Comme te riras,
Quand t'intindras dire : "Un doup pou' Jacques !"
Pa' l'porichinell' qui parl' magas
Te li mettras din s'menotte,
Au lieu d' doupe, un rond d'carotte !
It' dira merci !...
Pins' comme nous arons du plaisir !...
[au Refrain]

Et si par hasard sin maite s'fâche,
Ch'est alors Narcisse, que nous rirons !
Sans n'n'avoir invi', j'prindrai m'n air mache
J'li dirai sin nom et ses surnoms,
J'li dirai des faribolles
I m'in répondra des drôles
Infin un chacun
Verra deux pestac' au lieu d'un
[au Refrain]


Allons serr' tes yeux, dors min bonhomme
J'vas dire eun' prière à P'tit Jésus
Pou' qu'i vienne ichi, pindant tin somme,
T'fair'rêver qu'j'ai les mains plein's d'écus,
Pour qu'i t'apporte eun'coquille,
Avec du chirop qui guile
Tout l'long d'tin minton,
Te poulèqu'ras tros heur's de long !...
[au Refrain]

L'mos qui vient, d'Saint'Nicolas ch'est l'fête
Pour sûr, au soir, i viendra t'trouver
It' f'ra un sermon, et t'laich'ra mette
In d'zous du ballot, un grand painnier.
I l'rimplira, si tes sache,
D'séquois qui t'rindront bénache,
San cha, sin baudet
T'invoira un grand martinet
[au Refrain]

Ni les marionnettes, ni l'pain n'épice
N'ont produit d'effet.
Mais l'martinet
A vit' rappajé l' petit Narcisse,
Qui craignot d'vir arriver l'baudet
Il a dit s'canchon dormoire...
S'mèr' l'a mis dins s'n ochennoire :
A r'pris sin coussin,
Et répété vingt fos che r'frain.
[au Refrain]
C'est Colette Magny qui m'a fait connaître véritablement
Le p'tit quinquin


Berceuses du monde entier :


Berceuses françaises : Toutouic, Le grand Lustukru, Le p'tit quinquin, La petite poule grise, Le pardon de Ploërmel / Colette Magny.
Berceuses yiddisch : Amol iz geven a mayse (Il était une fois une histoire), Vig Lid (Dors mon enfant), Au clair de la lune / Talila.
Berceuses russes : Kazatchia kolybelnaïa (Berceuse cosaque), Khodila mladiochenka po borotchkou (La jeune fille se promenait dans les bois), Kolybelnaïa v bouriou (Berceuse pendant la tempête), Malenkaïa Kolybelnaïa (Petite berceuse), Berceuse de Mozart / Marina Vlady.
Berceuses celtes des îles britanniques : Lul ha lay, Suo Gan Cradle song, Cadulgu lo Sleep untill day, (Dors jusqu'au matin), Ocan ye sew cushions (Ho! Sauriez-vous coudre des coussins ?), Les cloches du monastère / Brenda Wootton.
Berceuses noires : Who dat ? (Qui ?), Put on the skillet (Fais chauffer la poêle), Little boy (Petit garçon), Go to sleep (Dors), Berceuses de Schubert / Naomi Moody.
Berceuses créoles/Haiti : Ti Gason (Petit garçon), Twapa (Trois pas), Berceuse de Brahms / Toto Bissainthe
Le Chant du monde

[Retraversé le Tunnel sous la Manche, mangé pour me venger un Potje velsch à l'estaminet T'Rijsel à Lille et couru, couru au Furet du Nord]