Affichage des articles triés par date pour la requête paris. Trier par pertinence Afficher tous les articles
Affichage des articles triés par date pour la requête paris. Trier par pertinence Afficher tous les articles

28 mai 2025

Nadar






Autoportrait en douze poses
Félix Nadar, 1861- 1867
Étude pour une photosculpture
Épreuve sur papier salé d’après un négatif sur verre au collodion, 15,7 × 13,8 cm
© Bibliothèque nationale de France


L'atelier de Nadar à Paris, vers 1861, au 35 Boulevard des Capucines
(on reconnait encore de nos jours le bâtiment qui a été surélevé)

13 mars 2025

Sur Paris

Un amas confus de maisons
Des crottes dans toutes les rues
Ponts, églises, palais, prisons
Boutiques bien ou mal pourvues

Force gens noirs, blancs, roux, grisons
Des prudes, des filles perdues,
Des meurtres et des trahisons
Des gens de plume aux mains crochues

Maint poudré qui n'a pas d'argent
Maint filou qui craint le sergent
Maint fanfaron qui toujours tremble,

Un beau texte à chanter

Pages, laquais, voleurs de nuit,
Carrosses, chevaux et grand bruit
Voilà Paris que vous en semble ?

1610 - 1660

18 décembre 2024

Le voyage initiatique

Dans mon souvenir, elle ressemblait bien à ça

   On l'appelait la Micheline, (le nom provenant d'André Michelin) mais aussi la Pauline (en référence à Jean-Raoul Paul, directeur de la Compagnie des chemins de fer du Midi de 1913 à 1932). Le terme le plus approchant en exactitude devait être la Pauline encore que ce ne devait être ni l'un, ni l'autre mais  un autorail unifié à kiosque U150 (Unifiés 150 chevaux). A l'époque on ne savait rien de ces finesses techniques et l'on ne se posait pas de questions .
 
Le passage à niveau de Peyrouton

Pedibus jambus, venant du Gond, on la prenait cette Micheline à la halte de Peyrouton, (petit Pierre ou petite pierre) à 8h54 sur le trajet Dax Mont de Marsan à 3.7 kms de la gare de Dax (départ  8h47)

La halte de Narrosse

et l'on filait vaillamment  vers la halte de Narrosse (étymologie non déterminée) 
au km 7,0. (9h1)
(La SNCF a vendu, il y a quelques dizaines d'années les maisons de Garde-barrières)

La gare de Hinx

Après l'arrêt de rigueur, voilà que nous repartions jusqu'à la gare de Hinx (9h13) [du latin fines : limites entre peuples, frontières (c'était déjà l'étranger)] au km 14.5'.

Gare de Gamarde-les-Bains

Nouvel arrêt ( 9h21) à  Gamarde (etym : peut être source ferrugineuse), 18.5 km et nouveau départ pour  Montfort  (comme son nom l'indique)


Ah oui, elle filait bon train, cette Micheline Pauline, pour ma part, j'aurais voulu qu'elle  ne s'arrête jamais,


Mais déjà, ce pont nous indiquait que nous étions bientôt arrivés 

La gare de Montfort en Chalosse

 Et nous touchions au but : (9h37) la gare de Montfort (Monhòrt de Shalòssa en gascon) (km 22,0) où habitait notre grand-mère.
(A nouveau pedibus jambus, on devait se colleter une bonne marche à pied pour arriver à destination.)

Je n'ai jamais été plus loin, je n'ai jamais fréquenté la halte de Lourquen (km 28,5), les gares de Mugron (km 32,7) de Montaut-Landes (km 40,8), la halte d'Augreilh (km 44,8), les gares de Saint-Sever-Landes (km 47,9) de Mauco-Benquet (km 56,9) et et Mont-de-Marsan (km 64,0) mais je me rattrape, j'y fais désormais de la marche à pied et du vélo (c'est devenu une voie verte sur presque tout le trajet).

               : reseau-train-ho-de-paquito40 (en déshérence)


Et puis, et puis je laisse la parole à mon ami Marcel qui raconte beaucoup mieux que moi ses émois ferroviaires :

    J’aurais voulu prendre dès le lendemain le beau train généreux d’une heure vingt-deux dont je ne pouvais jamais sans que mon cœur palpitât lire, dans les réclames des compagnies de chemin de fer, dans les annonces de voyages circulaires, l’heure de départ : elle me semblait inciser à un point précis de l’après-midi une savoureuse entaille, une marque mystérieuse à partir de laquelle les heures déviées conduisaient bien encore au soir, au matin du lendemain, mais qu’on verrait, au lieu de Paris, dans l’une de ces villes par où le train passe et entre lesquelles il nous permettait de choisir ; car il s’arrêtait à Bayeux, à Coutances, à Vitré, à Questambert, à Pontorson, à Balbec, à Lannion, à Lamballe, à Benodet, à Pont-Aven, à Quimperlé, et s’avançait magnifiquement surchargé de noms qu’il m’offrait et entre lesquels je ne savais lequel j’aurais préféré, par impossibilité d’en sacrifier aucun. Mais sans même l’attendre, j’aurais pu en m’habillant à la hâte partir le soir même, si mes parents me l’avaient permis, et arriver à Balbec quand le petit jour se lèverait sur la mer furieuse, contre les écumes envolées de laquelle j’irais me réfugier dans l’église de style persan. 

09 octobre 2024

On achève bien les chevaux

 Serait-ce une solution ?

   Trottoirs, bords de route, pelouses, bacs à sable, recoins négligés, terrains de sport, sur tous les chemins : à la mer, à la campagne, à la montagne, aucun endroit n'est épargné : beaux pâtés odorants, colombins parfaits, saucisses bien roulées, gros boudins bien gras, éclairs café ou chocolat, petits choux bien crémeux, chouquettes fourrées au royal canin…

    Ah, marcher sur une grosse merde de chien, s'en mettre plein les godasses !
S'allonger tranquille dans l'herbe et ne pas comprendre d'où vient cette odeur dégueu.
‒ Bé gros, c'est ce truc que tu as dans le dos, sur ta chemise !

   Le chien, comme le chat, chient partout, (le pire, ces malappris qui ne connaissent pas le papier toilette ultra confort triple épaisseur, ne se torchent même pas le cul) peut-on leur en vouloir ?

   Non, le chien et son ami le chat n'y sont pour rien. Par contre, je ferais bien tremper le nez dans la merde à leurs propriétaires défaillants.

Paris saucisse

Une alternative charcutière également bienvenue.

   "Larseneur (...) revenait du jardin en criant : - C'est le royaume de la crotte! Ce malheureux chien mange trop. (...) Un seul cabot, et le parc tout entier est franchement imprésentable. Il se multiplie, le chien et il a le génie de l'excrément. "

Georges Duhamel, Désert Bièvres,1937, p. 180.

23 août 2024

Romans à proscrire

 Emile Zola ― Opera omnia (Toute l’œuvre) (Décrets des 19 septembre 1884, 25 janvier 1895, 27 août 1896, 1° septembre 1898).

Emile Zola (1840-1902). Fils d'un ingénieur italien, né à Paris. Il entra en 1864 à la maison Hachette et prenant comme modèles Musset, Flaubert et Taine, il s'essaya à écrire et ne tarda pas à devenir le plus célèbre des romanciers naturalistes. Ses œuvres sont tellement ignobles que ses admirateurs eux-mêmes et des critiques fort peu moralisateurs ont exprimé en termes énergiques leur écœurement. Il n'est pas superflu de citer quelques témoignages. En voici :

Emile Zola songeur
    Zola a créé la rhétorique de l’égout et l’esthétique de la sentine  (Henri   Houssaye). A rencontre de ce personnage des contes de fées qui changeait  en or tout ce qu'il touchait, M. Zola change en boue tout ce qu'il manie (Jules Claretie). On imaginerait difficilement une telle préoccupation de l'odieux dans le choix du sujet, de l'ignoble et du repoussant dans la peinture des caractères, du matérialisme et de la brutalité dans le style. (Brunetière). Son œuvre est mauvaise, et il est un de ces malheureux dont on peut dire qu'il vaudrait mieux qu'ils ne fussent jamais nés. Personne avant lui n'avait élevé un si haut tas d'immondices. Jamais homme n'avait fait un pareil effort pour avilir l'humanité. Avec lui, le naturalisme tombe tout de suite dans l'ignoble. Descendu au dernier degré de la platitude, de la vulgarité, destitué de toute beauté intellectuelle et plastique, laid et bête, il dégoûta les délicats. Moi, je suis dégoûté ; il y en a d'autres qui ne le sont pas. (Anatole France).
    Pas une figure qui ne soit hyperbolique dans l'ignominie ou dans la platitude. Les moindres détails ont été visiblement choisis sous l'empire d'une idée unique, qui est d'avilir la créature humaine. Dans son épopée fangeuse, avec des efforts réguliers d'Hercule embourbé, M. Zola met en monceau les écuries d'Augias. (Jules Lemaître). Votre livre, Monsieur, n'est point un roman ayant pour objet de promener le lecteur au libre pays de la fantaisie, mais une imposture de rare audace, destinée à le tromper ; ce n'est point une œuvre d'imagination, mais une œuvre de faux témoignage. Ce gros volume contre la foi est plus encore en dehors de la bonne foi. (Henri Lasserre, à propos de Lourdes).

    Son ouvrage principal, intitulé Les Rougon-Macquart, comprend de nombreux volumes. Dans tous ses romans, il y a un milieu, une brute et un chœur composé de braillards. Tous ses héros sont des monstres : les ouvriers dans L'Assommoir ; les hommes du monde débauchés dans Nana ; les bourgeois viveurs dans Pot bouille ; les mineurs dans Germinal ; les paysans dans La Terre ; les financiers dans L'Argent ; les soldats dans La Débâcle, etc., etc.

L'abbé Bethléem lacérant des journaux licencieux à Paris à la fin des années 1920

    Sur la fin de sa vie, il fit une trilogie anticatholique intitulée Les Trois Villes : Paris, Lourdes, Rome, et une trilogie matérialiste : Vérité, Travail, Fécondité. Après avoir pris une part considérable à l'affaire Dreyfus, il mourut tristement le 28 septembre 1902.

On a édité des Pages choisies de ce triste écrivain.

06 mai 2024

Félicie aussi

C'est dans un coin du bois d'Boulogne
Que j'ai rencontré Félicie
Elle arrivait de la Bourgogne
Et moi j'arrivai en Taxi
Je trouvai vite une occasion
D'engager la conversation
...

Fernandel par Philippe Halsman
 ...
Afin d'séduire la petite chatte
Je l'emmenai dîner chez Chartier
Comme elle est fine et délicate
Elle prit un pied d'cochon grillé
Et pendant qu'elle mangeait le sien
J'lui fis du pied avec le mien
...

Le pied de cochon Félicie
(tout fait ventre, tout fait vendre)

                                                        ♫
L'Aramon lui tournant la tête
Elle murmura " quand tu voudras "
Alors j'emmenai ma conquête
Dans un hôtel tout près de là
C'était l’hôtel d'Abyssinie
Et du Calvados réuni
...
                                                       

Félicie aussi

André Kertész, Restaurant Chartier, Quartier Latin,
 Paris, 1934

29 avril 2024

Sors de ce corps !

Un complot ourdi dans les tréfonds de l'Inde védique, alimenté ensuite par la Grèce et repris par l'insoupçonnable Jean de La Fontaine :  la cigale revêtirait l'apparence d'une sauterelle.  Redonnons son véritable corps à la cigale et non son corps putatif, tout de fakes conçu.    

Jean-Henri Fabre nous alertait dès l'année 1897. Écoutons-le :

La fable de la cigale et la fourmi

La renommée se fait surtout avec des légendes ; le conte a le pas sur l'histoire dans le domaine de l'animal comme dans le domaine de l'homme. L'insecte, en particulier, s'il attire notre attention d'une manière ou de l'autre, a son lot de récits populaires dont le moindre souci est celui de la vérité.

Et, par exemple, qui ne connaît, au moins de nom, la Cigale ? Où trouver, dans le monde entomologique, une renommée pareille à la sienne ? Sa réputation de chanteuse passionnée, imprévoyante de l'avenir, a servi de thème à nos premiers exercices de mémoire. En de petits vers, aisément appris, on nous la montre fort dépourvue quand la bise est venue et courant crier famine chez la Fourmi, sa voisine. Mal accueillie, l'emprunteuse reçoit une réponse topique, cause principale du renom de la bête. Avec leur triviale malice, les deux courtes lignes :

Vous chantiez ! j'en suis fort aise.
Eh bien, dansez maintenant.

ont plus fait pour la célébrité de l'insecte que ses exploits de virtuosité. Cela pénètre comme un coin dans l'esprit infantile et n'en sort jamais plus.

Marguerite Calvet-Rogniat

La plupart ignorent le chant de la Cigale, cantonnée dans la région de l'olivier ; nous savons tous, grands et petits, sa déconvenue auprès de la Fourmi. A quoi tient donc la renommée ! Un récit de valeur fort contestable, où la morale est offensée tout autant que l'histoire naturelle, un conte de nourrice dont tout le mérite est d'être court, telle est la base d'une réputation qui dominera les ruines des âges tout aussi crânement que pourront le faire les bottes du Petit Poucet et la galette du Chaperon Rouge.

L'enfant est le conservateur par excellence. L'usage, les traditions deviennent indestructibles, une fois confiés aux archives de sa mémoire. Nous lui devons la célébrité de la Cigale, dont il a balbutié les infortunes en ses premiers essais de récitation. Avec lui se conserveront les grossiers non-sens qui font le tissu de la fable : la Cigale souffrira toujours de la faim quand viendront les froids, bien qu'il n'y ait plus de Cigales en hiver ; elle demandera toujours l'aumône de quelques grains de blé, nourriture incompatible avec son délicat suçoir ; en suppliante, elle fera la quête de mouches et de vermisseaux, elle qui ne mange jamais.

A qui revient la responsabilité de ces étranges erreurs ? La Fontaine, qui nous charme dans la plupart de ses fables par une exquise finesse d'observation, est ici bien mal inspiré. Il connaît à fond ses premiers sujets, le Renard, le Loup, le Chat, le Bouc, le Corbeau, le Rat, la Belette et tant d'autres, dont il nous raconte les faits et gestes avec une délicieuse précision de détails. Ce sont des personnages du pays, des voisins, des commensaux. Leur vie publique et privée se passe sous ses yeux ; mais la Cigale est une étrangère là où gambade Jeannot Lapin ; La Fontaine ne l'a jamais entendue, ne l'a jamais vue. Pour lui, la célèbre chanteuse est certainement une sauterelle.

Grandville, dont le crayon rivalise de fine malice avec le texte illustré, commet la même confusion. Dans son dessin, voici bien la Fourmi costumée en laborieuse ménagère. Sur le seuil de sa porte, à côté de gros sacs de blé, elle tourne dédaigneusement le dos à l'emprunteuse qui tend la patte, pardon, la main. Grand chapeau en cabriolet, guitare sous le bras, jupe collée aux mollets par la bise, tel est le second personnage, à effigie parfaite de sauterelle. Pas plus que La Fontaine, Grandville n'a soupçonné la vraie Cigale ; il a magnifiquement traduit l'erreur générale.

Jean-Jacques Grandville

D'ailleurs, dans sa maigre historiette, La Fontaine n'est que l'écho d'un autre fabuliste. La légende de la Cigale, si mal accueillie de la Fourmi, est vieille comme l'égoïsme, c'est-à-dire comme le monde. Les bambins d'Athènes, se rendant à l'école avec leur cabas en sparterie bourré de figues et d'olives, la marmottaient déjà comme leçon à réciter. Ils disaient : « En hiver, les Fourmis font sécher au soleil leurs provisions mouillées. Survient en suppliante une Cigale affamée. Elle demande quelques grains. Les avares amasseuses répondent : « Tu chantais en été, danse en hiver. » Avec un peu plus d'aridité, c'est exactement le thème de La Fontaine, contraire à toute saine notion.

La fable nous vient néanmoins de la Grèce, pays par excellence de l'olivier et de la Cigale. Ésope en est-il bien l'auteur, comme le veut la tradition ? C'est douteux. Peu importe après tout : le narrateur est Grec, il est compatriote de la Cigale, qu'il doit suffisamment connaître. Il n'y a pas dans mon village de paysan assez borné pour ignorer le défaut absolu des Cigales en hiver ; tout remueur de terre y connaît le premier état de l'insecte, la larve, que sa bêche exhume si souvent quand il faut, à l'approche des froids, chausser les oliviers ; il sait, l'ayant vu mille fois sur le bord des sentiers, comment en été cette larve sort de terre, par un puits rond, son ouvrage ; comment elle s'accroche à quelque brindille, se fend sur le dos, rejette sa dépouille, plus aride qu'un parchemin racorni, et donne la Cigale, d'un tendre vert d'herbe rapidement remplacé par le brun.

Le paysan de l'Attique n'était pas un sot, lui non plus ; il avait remarqué ce qui ne peut échapper au regard le moins observateur ; il savait ce que savent si bien mes rustiques voisins. Le lettré, quel qu'il soit, auteur de la fable, se trouvait dans les meilleures conditions pour être au courant de ces choses-là. D'où proviennent alors les erreurs de son récit ?

Moins excusable que La Fontaine, le fabuliste grec racontait la Cigale des livres, au lieu d'interroger la vraie Cigale, dont les cymbales résonnaient à ses côtés ; insoucieux du réel, il suivait la tradition. Il était lui-même l'écho d'un raconteur plus ancien ; il répétait quelque légende venue de l'Inde, la vénérable mère des civilisations. Sans savoir au juste le thème que le calam de l'Hindou avait confié à l'écriture pour montrer à quel péril conduit une vie sans prévoyance, il est à croire que la petite scène animale mise en jeu était plus rapprochée du vrai que ne l'est le colloque entre la Cigale et la Fourmi. L'Inde, grande amie-des bêtes, était incapable de pareille méprise. Tout semble le dire : le personnage principal de l'affabulation primitive n'était pas notre Cigale, mais bien quelque autre animal, un insecte si l'on veut, dont les moeurs concordaient convenablement avec le texte adopté.

Importé en Grèce, après avoir pendant de longs siècles fait réfléchir les sages et amusé les enfants sur les bords de l'Indus, l'antique conte, vieux peut-être comme le premier conseil d'économie d'un père de famille, et transmis avec plus ou moins de fidélité d'une mémoire à l'autre, dut se trouver altéré dans ses détails, comme le sont toutes les légendes, que le cours des âges accommode aux circonstances des temps et des lieux.

Le Grec, n'ayant pas dans ses campagnes l'insecte dont parlait l'Hindou, fit intervenir par à peu près la Cigale, de même qu'à Paris, la moderne Athènes, la Cigale est remplacée par la Sauterelle. Le mal était fait. Désormais indélébile, confiée qu'elle est à la mémoire de l'enfant, l'erreur prévaudra contre une vérité qui crève les yeux.

Le vrai visage de la cigale

Essayons de réhabiliter la chanteuse calomniée par la fable. C'est une importune voisine, je me hâte de le reconnaître. Tous les étés, elle vient s'établir par centaines devant ma porte, attirée qu'elle est par la verdure de deux grands platanes ; et là, du lever au coucher du soleil, elle me martèle de sa rauque symphonie. Avec cet étourdissant concert, la pensée est impossible ; l'idée tournoie, prise de vertige, incapable de se fixer. Si je n'ai pas profité des heures matinales, la journée est perdue.

Ah ! bête ensorcelée, plaie de ma demeure que je voudrais si paisible ; on dit que les Athéniens t'élevaient en cage pour jouir à l'aise de ton chant. Une passe encore, pendant la somnolence de la digestion ; mais des centaines, bruissant à la fois et vous tympanisant l'ouïe lorsque la réflexion se recueille, c'est un vrai supplice ! Tu fais valoir pour excuse tes droits, de première occupante. Avant mon arrivée, les deux platanes t'appartenaient sans réserve ; et c'est moi qui suis l'intrus sous leur ombrage. D'accord : mets néanmoins une sourdine à tes cymbales, modère tes arpèges, en faveur de ton historien.

La vérité rejette comme invention insensée ce que nous dit la fabuliste. Qu'il y ait parfois des relations entre la Cigale et la Fourmi, rien de plus certain ; seulement ces relations sont l'inverse de ce qu'on nous raconte. Elles ne viennent pas de l'initiative de la première, qui n'a jamais besoin du secours d'autrui pour vivre ; elles viennent de la seconde, rapace exploiteuse, accaparant dans ses greniers toute chose comestible. En aucun temps, la Cigale ne va crier famine aux portés des fourmilières, promettant loyalement de rendre intérêt et principal ; tout au contraire, c'est la Fourmi qui, pressée par la disette, implore la chanteuse. Que dis-je, implore ! Emprunter et rendre n'entrent pas dans les mœurs de la pillarde. Elle exploite la Cigale, effrontément la dévalise. Expliquons ce rapt, curieux point d'histoire non encore connu.

En juillet, aux heures étouffantes de l'après-midi, lorsque la plèbe insecte, exténuée de soif, erre cherchant en vain à se désaltérer sur les fleurs fanées, taries, la Cigale se rit de la disette générale. Avec son rostre, fine vrille, elle met en perce une pièce de sa cave inépuisable. Établie, toujours chantant, sur un rameau d'arbuste, elle fore l'écorce ferme et lisse que gonfle une sève mûrie par le soleil. Le suçoir avant plongé par le trou de bonde, délicieusement elle s'abreuve, immobile, recueillie, tout entière aux charmes du sirop et de la chanson.

Surveillons-la quelque temps. Nous assisterons peut-être à des misères inattendues. De nombreux assoiffés rôdent, en effet ; ils découvrent le puits que trahit un suintement sur la margelle. Ils accourent, d'abord avec quelque réserve, se bornant à lécher la liqueur extravasée. Je vois s'empresser autour de la piqûre melliflue des Guêpes, des Mouches, des Forficules, des Sphex, des Pompiles, des Cétoines, des Fourmis surtout.

Les plus petits, pour se rapprocher de la source, se glissent sous le ventre de la Cigale, qui, débonnaire, se hausse sur les pattes et laisse passage libre aux importuns ; les plus grands, trépignant d'impatience, cueillent vite une lippée, se retirent, vont faire un tour sur les rameaux voisins, puis reviennent, plus entreprenants. Les convoitises s'exacerbent ; les réservés de tantôt deviennent turbulents agresseurs, disposés à chasser de la source le puisatier qui l'a fait jaillir.

En ce coup de bandits, les plus opiniâtres sont les Fourmis. J'en ai vu mordiller la Cigale au bout des pattes ; j'en ai surpris lui tirant le bout de l'aile, lui grimpant sur le dos, lui chatouillant l'antenne. Une audacieuse s'est permis, sous mes yeux, de lui saisit le suçoir, s'efforçant de l'extraire.

Ainsi tracassé par ces nains et à bout de patience, le géant finit par abandonner le puits. Il fuit en lançant aux détrousseurs un jet de son urine. Qu'importe à la Fourmi cette expression de souverain mépris ! Son but est atteint. La voilà maîtresse de la source, trop tôt tarie quand ne fonctionne plus la pompe qui la faisait sourdre. C'est peu, mais c'est exquis. Autant de gagné pour attendre nouvelle lampée, acquise de la même manière dès que l'occasion s'en présentera.

On le voit : la réalité intervertit à fond les rôles imaginés par la fable. Le quémandeur sans délicatesse, ne reculant pas devant le rapt, c'est la Fourmi ; l'artisan industrieux, partageant volontiers avec qui souffre, c'est la Cigale. Encore un détail, et l'inversion des rôles s'accusera davantage. Après cinq à six semaines de liesse, long espace de temps, la chanteuse tombe du haut de l'arbre, épuisé par la vie. Le soleil dessèche, les pieds des passants écrasent le cadavre. Forban toujours en quête de butin, la Fourmi le rencontre. Elle dépèce la riche pièce, la dissèque, la cisaille, la réduit en miettes, qui vont grossir son amas de provisions. Il n'est pas rare de voir la Cigale agonisante, dont l'aile frémit encore dans la poussière, tiraillée, écartelée par une escouade d'équarrisseurs. Elle en est toute noire. Après ce trait de cannibalisme, la preuve est faite des vraies relations entre les deux insectes.

L'antiquité classique avait la Cigale en haute estime. Le Béranger hellène, Anacréon, lui consacre une ode où la louange est singulièrement exagérée. « Tu es presque semblable aux dieux », dit-il. Les raisons qu'il donne de cette apothéose ne sont pas des meilleures. Elles consistent en ces trois privilèges  : γηγενης, απαβης, αναςμοσαρχε  ( née de la terre, insensible à la douleur, chair dépourvue de sang ). N'allons pas reprocher au poète ces erreurs, alors de croyance générale et perpétuées bien longtemps après, jusqu'à ce que se soit ouvert l'oeil scrutateur de l'observation. D'ailleurs, en de petits vers où la mesure et l'harmonie font le principal mérite, on n'y regarde pas de si près.

Même de nos jours, les poètes provençaux, familiers avec la Cigale tout autant qu'Anacréon, ne sont guère soucieux du vrai en célébrant l'insecte qu'ils ont pris pour emblème. Un de mes amis, fervent observateur et réaliste scrupuleux, échappe à ce reproche. Il m'autorise à extraire de son portefeuille la pièce provençale suivante, où sont mis en relief, avec pleine rigueur scientifique, les rapports de la Cigale et de la Fourmi. Je lui laisse la responsabilité de ses images poétiques et de ses aperçus moraux, fleurs délicates étrangères à mon terrain de naturaliste ; mais j'affirme la véracité de son récit, conforme à ce que je vois tous les étés sur les lilas de mon jardin. J'accompagne son oeuvre d'une traduction, en bien des cas approximative, le français n'ayant pas toujours l'équivalent du terme provençal.

Souvenirs entomologiques, Jean-Henri Fabre, 1897, Vème Série, Chapitre 13.

Non, la cigale n'a rien à voir avec la sauterelle.

26 janvier 2024

L'âne en Garouste

Gérard Garouste - Les libraires aveugles - 2005
 
Gérard Garouste - Le Masque - 1998

Gérard Garouste - L’étudiant et l’autre lui même - 2007

ÂNE [â-n'] s. m. 
 1°  Bête de somme du genre cheval, à longues oreilles. ? L'âne est d'un naturel aussi sensible, aussi patient, aussi tranquille que le cheval est fier, ardent, impétueux, BUFF., Âne. ? Plus bête que l'âne de la fable, je m'inquiétais beaucoup pour savoir de quel maître j'aurais l'honneur de porter le bât, J. J. ROUSS., Confess. v. 
En dos d'âne, en forme de dos d'âne, c'est-à-dire ayant deux parties réunies au sommet, et présentant un talus de chaque côté. 
Têtu comme un âne, très opiniâtre. 
Sérieux comme un âne qu'on étrille, d'une sévérité affectée. 
Méchant comme un âne rouge, difficile, méchant, d'un naturel difficile. 
C'est un âne bâté, c'est un homme fort ignorant. 
C'est un âne débâté, il est trop adonné aux femmes. 
Le pont aux ânes, ce que personne ne doit ni ne peut ignorer ; ce qui est si facile que tout le monde doit y réussir. 
Bonnet d'âne, bonnet en papier et garni de deux cornes qu'on met sur la tête des enfants en guise de punition. ? Il n'y a qu'un bonnet d'âne à mettre sur la tête d'un savant qui croit savoir bien ce que c'est que la dureté, la cohérence, etc., VOLT., Lett. Pruss. 57 
Oreilles d'âne, cornets de papier imitant la forme d'une oreille d'âne, qu'on met à un enfant, pour le punir d'une faute d'ignorance. 
Contes de Peau d'âne, petits contes inventés pour l'amusement des enfants, ainsi nommés de ce qu'il y en a un qui porte précisément ce titre. ? Si Peau d'âne m'était conté, J'y prendrais un plaisir extrême, LA FONT., Fab. VIII, 4 Peau d'âne, employé absolument, est masculin. 
 2°  Fig. Homme sans intelligence, esprit fermé. ? Un gros âne pourvu de mille écus de rente, RÉGNIER, Sat. IV ? Mais, Rapin, à leur goût, si les vieux sont profanes, Si Virgile, le Tasse et Ronsard sont des ânes, RÉGNIER, Sat. IX ? Va, tu n'es qu'un gros âne, LA FONT., Cuv. ? Ma foi de tels savants sont des ânes bien faits, MOL., Fâch. III, 2 
Adjectivement. ? Je n'y suis pas âne [je m'y connais], MOL., Fâch. I, 1 
 3°  En astronomie, ânes, étoiles de la constellation du Cancer. 
 4°  Tête d'âne, sorte de poisson, le chabot des rivières. 
 5°  Pas d'âne, espèce de plante médicinale. 
Pas d'âne, s'est dit aussi d'une sorte de mors de cheval. 
Il s'est dit encore d'une sorte de garde d'épée qui couvre toute la main. C'est une garde à pas d'âne. 
 6°  En technologie, étau et outils divers. 

PROVERBES
L'âne du commun est toujours le plus mal bâté, c'est-à-dire les affaires d'une communauté sont plus mal faites que celles d'un particulier. 
À laver la tête d'un âne on perd sa lessive ; c'est peine perdue de vouloir instruire une personne stupide. 
Il cherche son âne et il est dessus ; il cherche ce qu'il a entre les mains. 
Pour vous montrer que votre âne n'est qu'une bête ; pour vous faire voir que vous vous trompez. 
Pour un point, faute d'un point, Martin perdit son âne ; c'est-à-dire peu de chose a manqué pour que l'affaire réussît. 
Nul ne peut faire un âne boire, si ce n'est quand il a soif ; il faut vouloir les choses en leur temps. 
Il ressemble à l'âne de Buridan, se dit d'un homme qui ne sait pas se décider. Buridan, dans la scolastique, disait qu'un âne placé à égale distance de deux boisseaux d'avoine, parfaitement égaux entre eux, n'ayant aucune raison de se décider pour l'un plutôt que pour l'autre, mourrait de faim entre les deux. 

SYNONYME
ÂNE, IGNORANT. On est âne par disposition d'esprit, et ignorant par défaut d'instruction. L'ignorant n'a pas appris ; l'âne ne peut pas apprendre. 

HISTORIQUE
XIIe s. ? Returnum ; par aventure, mis peres ad jà les adnes mis à nonchaleir, Rois, 29 ? Quant li baron l'entendent, chascuns s'est arrier trais, Tout ainsi com li asnes qui regarde le fais, Sax. X 
XIIIe s. ? Tant con li vilains se demente, Timez, ses asnes espanois, Qui ne crient [craint] gelée ne nois, Oï dementer son seignor, Ren. 16997 
XIVe s. ? Et se touz ceulx qui soustiennent perilz et peines par fureur ou autre passion estoient fors de vraye fortitude, les asnes le seroient, ORESME, Eth. 86 ? Pour che dist uns proverbes que dient li pluisour ; Qui asne et femme mainne, sans paine n'est du jour, Baud. de Seb. VII, 659 ? Ils ne soient contrains et condamnés à chevaucher un asne, DU CANGE, asinus. ? Il convenoit que le dit Vincent chevauchast un asne par la vile, DU CANGE, ib. 
XVe s. ? Querir un asne pour icelui asne chevaucher, DU CANGE, ib. ? Il convient chevaucher l'asne, DU CANGE, ib. ? Il est de grands clercs en françoys, Qui ne sont que asnes en latin, COQUILL., Droits nouv. ? Rien n'y font sept pintes, ne huict, Tandis que dorment maistre et dame, Puis après, sans mener, grant bruyt, Je leur ramentoy le jeu d'asne, VILLON, Ball. des femmes de Paris. 
XVIe s. ? Dans RABELAIS : Deferrer l'asne [aller à pied] ; Tirer des pets d'un asne mort [tenter l'impossible] ; Faire de l'asne pour avoir du bren [du son] ; Il y aura de l'asne [quiproquo, malentendu] ; Laver la teste d'un asne [perdre son temps] ; Mener l'asne [tenir la chandelle] ; Chantez à l'asne, il vous fera des peds. Il adjouste que nul n'est fait nostre frere, que par l'esprit d'adoption, lequel n'est donné que par l'ouie de la foy : je respon que tousjours il retombe de son asne, appliquant mal et sottement aux petits enfans ce qui n'est dit que des gens aagez, CALV., Inst. 1091 ? On commença divers petits jeux, comme escorcher l'anguille, brider l'asne, prendre la grenouille, et autres, YVER, p. 615 ? Si lors je l'eusse entendu il y eust eu de l'asne [des coups] : je recevois tousjours quelque affront avec ces Nourmans, D'AUB., Faen. II, 13 ? À rude asne rude asnier, H. EST., Précell. p. 179 

ÉTYMOLOGIE
Maconnais, ône ; Berry, aine ; wall. âgne ; provenç. asne, aze ; catal. ase ; espagn. asno ; ital. asino ; d'asinus, terme grec ; kymr. asyn ; bas-bret. azen ; goth. asilus ; allem. esel ; angl. ass. 

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
ÂNE. Ajoutez : 
 7°  Âne salé, jeu de jardin d'origine anglaise, consistant en un javelot suspendu à une corde qu'on lance, en le faisant osciller, contre un but qui est une figure de vieille femme grimaçante et la bouche ouverte (ce nom est une singulière corruption du nom anglais de ce jeu : aunt Sally, la tante Sarah). 

ÉTYMOLOGIE
Ajoutez : On pense (Benfey, Pictet) que l'âne et son nom grec sont de provenance sémitique, hébr. atana, marcher lentement, à petits pas ; Cependant Weber rapproche le grec du latin onus, fardeau, et du sanscr. anas, et asinus du sanscr. asita, gris cendré. 

Królewna w oślej skórze 1970
Gérard Garouste
Peau d'âne - Jacques Demy

04 décembre 2023

Hommag

 

Plaqu  « Disparition »   n hommag   à G org s P r c

O uvr  d   l'artist   Christoph   V rdon. 
Caf  d  la Mairi , plac  Saint-Sulpic  à Paris.

20 mars 2023

L’arbre des rues

Passant
regarde ce grand arbre
et à travers lui
il peut suffire.

Car même déchiré, souillé,
l’arbre des rues,
c’est toute la nature,
tout le ciel,
l’oiseau s’y pose,

le vent y bouge, le soleil
y dit le même espoir malgré
la mort.

L’arbre bleu - Pierre Alechinsky
Rue Descartes - Paris  5°

Philosophe,
as-tu chance d’avoir l’arbre
dans ta rue,
tes pensées seront moins ardues,
tes yeux plus libres,
tes mains plus désireuses
de moins de nuit.

23 février 2023

Bolides d'autrefois

Munissez-vous de colle à séchage rapide.
Pour les essieux employez 2 allumettes de 5cm minimum de longueur.
Des mines de crayon peuvent aussi être utilisées avec succès.
Détachez les différentes pièces et formez bien les plis.
Avant d'enfoncer un axe, mettre un point de colle à son extrémité.

Panhard et Levassor 1894

En 1867, le nom de Panhard était déjà très connu: il désignait à cette époque une importante affaire dont la prospérité avait à l'origine l'exploitation d'un brevet pour la fabrication de machines à découper le bois. Cette firme avait été créée 20 ans plus tôt par Périn. Ce fondateur s'associa avec René Panhard, ingénieur de l'Ecole Centrale. Après la guerre de 1870, l’usine Périn-Panhard transporta  ses activités avenue d'Ivry, à l'emplacement qu'elle occupe encore aujourd'hui.
Lorsqu'en 1886 Périn disparut un nouvel ingénieur de Centrale, Emile Levassor, le remplaça. La raison sociale devint alors Panhard et Levassor.
En 1889, un autre Centralien, l'ingénieur Sarazin chargé par Gottlieb Daimler de négocier l'exploitation du brevet de son moteur en France entra chez Panhard et Levassor. Les tractations engagées aboutirent finalement à un accord. C'est ce qui explique la présence d'un moteur Daimler sur les premières Panhard et Levassor.
Dans la Panhard et Levassor 1894, le moteur est à l'avant, sous un capot, et la disposition des organes mécaniques est simplifiée.
Ce fut une performance technique si parfaite que, plus de vingt ans après leur mise en service,on pouvait voir encore sur les routes menant au front des Panhard et Levassor 1894 assurant les périlleuses missions qu'exigeait la première guerre.

Mercedes - 1901

Construite par l'ingénieur Wilhelm Maybach, cette voiture fut la première à porter le nom maintenant célèbre de Mercedes, prénom de la fille d'un des principaux actionnaires de la firme Daimler. Elle apportait des nouveautés techniques sensationnelles : un châssis en tôle emboutie, un allumage par magnéto, une boîte de vitesse "sélective"et un radiateur de type nid d'abeilles.
La Mercedes 1901, par les solutions qu'elle proposait à l'Industrie Automobile, doit être réellement considérée comme le prototype de la voiture moderne.

Serpollet-1902

Serpollet-1902, dite l'Œuf de Pâques.
Toutes les voitures construites par l'ingénieur Léon Serpollet étaient mues à la vapeur. Le premier modèle, sorti en 1888, permit à Serpollet d'effectuer le voyage Paris-Lyon en ... 13 jours. Dès 1900, l'ingénieur s’intéresse aux voitures de compétition : l'Œuf de Pâques, qui atteignit 120 km/h sur la Promenade des Anglais, à Nice, fût le plus rapide de tous les modèles Serpollet.
Caractéristiques techniques : propulsion par chaudière à vaporisation instantanée (brevet Serpollet).

Renault-1906

A cette voiture, dont le moteur comportait 4 cylindres de 165 mm d'alésage et 150 mm de course, s'attache le souvenir d'une prestigieuse victoire de l'Industrie Automobile française.
C'est, en effet, les 26 et 27 juin 1906, que ce modèle Renault, piloté par Sziss, remporta , à 102 km de moyenne horaire, le 1er Grand Prix de l'Automobile Club de France, disputé sur le circuit du Mans. C'est d'ailleurs à partir de cette époque que Le Mans devint le centre mondial des grandes compétitions automobiles.
Le triomphe de Renault en 1906 eut pour conséquence heureuse d'attirer, enfin, l'attention des pouvoirs publics sur les pionniers de l'automobile lesquels, jusqu'alors, ne devaient compter que sur eux-mêmes, sur leur courage, leur persévérance et leurs faibles moyens financiers.
Dès la naissance de l'automobile, les courses ont constitué un remarquable banc d'essai qui a permis d'améliorer sans cesse la qualité de la mécanique, des carburants et des lubrifiants.Shell Berre (passez-moi effectivement le lubrifiant) s'est toujours intéressé de très prés à la compétition. Elle fournit aux constructeurs ou aux coureurs huiles et carburants. Elle participe à l'organisation d'une des grandes épreuves annuelles : Le Tour de France Automobile.


Ces planches font partie d'une collection éditée spécialement pour les petits amis de Shell Berre. Vous trouverez gratuitement chaque mois un modèle nouveau dans la station-service habituelle de vos parents.

[ J'étais un petit ami de contrebande de Shell Berre car mes parents n'avaient ni permis ni voiture. Mon père qui devait connaitre le proprio ou le gérant ou l'employé du Bon Coin, route de Tercis, qui faisait si je m'en souviens bien, bar, tabac, station-service Shell et même dancing, il me semble ou alors j'embellis et qui maintenant est un restau indien, me rapportait ces très précieux cartons de découpage. ]

09 février 2023

Dernières publications

Librairie Alphonse Lemerre

Volumes in-18 jésus. Chaque volume: 3 fr. 50
L'in-18 jésus a remplacé dans la librairie française l'in-12 raisin

Colombier, Jésus, Raisin et Carré

Barbey d'Aurevilly Gœthe et Diderot                                 1 vol.
Barraute du Plessis Château-Bonheur                                 1 vol.
Léon Barry Au-delà du Bonheur                                                 1 vol.
Marie Anne de Bovet La Terre refleurira                                 1 vol.
Dr Jules Carret Démonstration de l'Inexistence de Dieu 1 vol.
François Coppée Souvenirs d'un Parisien                                 1 vol.
Augusta Coupey Imato                                                                 1 vol.
Maxime Formont Les Italiennes                                         1 vol.
Alphonse Georget La Transplantée                                         1 vol.
Abel Hermant La Fameuse Comédienne                                 1 vol.
Octave Houdaille Le Mannequin d'Amour                         1 vol.
Jean-Bernard La Vie de Paris, 1912                                         1 vol.
Eugène Joliclerc Graine de Roi                                                 1 vol.
Paul Junka L'Aube de l'Amour                                                 1 vol.
—              Cœur de Fiancée                                                         1 vol
Marcel Laurent Le Calvaire fleuri                                                 1 vol.
A. de Lévis Mirepoix Le Papillon noir                                       1 vol.
Maurice Maindron L'Incomparable Florimond                 1 vol.
René Maizeroy L'Amour en danger                                         1 vol.
—                                L'Inconstant                                                     1 vol.                                                
Johannes Gensfleisch zur Laden zum Gutenberg,
dit Johannes Gutenberg
ou simplement Gutenberg

Karin Michaëlis L'Age dangereux, texte français et introduct. de Marcel Prévost 1 vol.
Maurice Montégut Les Clowns                                                     1 vol.
Jean de Montlaur Ben-i'-Kelib (Fils de Chien)                        1 vol.
Mle de Montmorillon Apollophane                                                   1 vol.
A. de Musset Poésies. Édit. illustrée                                   2 vol.
Comédies. Édit. illustrée                                                           3 vol.
La Confession d'un Enfant du siècle. Édit. illustrée           1 vol.
Nouvelles. Édit. illustrée                                                           1 vol.
Contes et nouvelles. Édit. illustrée                                           1 vol.
Mélanges de littérature. Édit. ill.                                           1 vol.
Œuvres posthumes. Édit. illustrée                                           1 vol.
Maurice Olivaint Les derniers Oiseaux                                           1 vol.
Maryo Olivier Les Instincts galants                                           1 vol.
Marcel Prévost Les Anges gardiens                                               1 vol.
Albert Quantin En plein Vol                                                           1 vol.
Raymond Roussel Impressions d'Afrique                           1 vol.
Locus Solus                                                                                   1 vol.
L.-F. Sauvage Fantômes d'Irlande                                              1 vol.
Albert-Émile Sorel L'Aile brisée                                                   1 vol.
Maria Star Qui l'emporte?                                                           1 vol.
Renée d'Ulmès Histoire d'une petite Ame                                   1 vol.
Tony d'Ulmès Les Demi-Morts                                                   1 vol.
H. de Zuylen de Nyevelt La Dernière Étreinte                           1 vol.

Si dans le lot, j'en connaissais sept, ce serait bien le diable !

le bêcheur, dessiné par Félix Bracquemond
marque de l'éditeur Alphonse Lemerre

 fac et spera — agis et espère