23 août 2024

Romans à proscrire

 Emile Zola ― Opera omnia (Toute l’œuvre) (Décrets des 19 septembre 1884, 25 janvier 1895, 27 août 1896, 1° septembre 1898).

Emile Zola (1840-1902). Fils d'un ingénieur italien, né à Paris. Il entra en 1864 à la maison Hachette et prenant comme modèles Musset, Flaubert et Taine, il s'essaya à écrire et ne tarda pas à devenir le plus célèbre des romanciers naturalistes. Ses œuvres sont tellement ignobles que ses admirateurs eux-mêmes et des critiques fort peu moralisateurs ont exprimé en termes énergiques leur écœurement. Il n'est pas superflu de citer quelques témoignages. En voici :

Emile Zola songeur
    Zola a créé la rhétorique de l’égout et l’esthétique de la sentine  (Henri   Houssaye). A rencontre de ce personnage des contes de fées qui changeait  en or tout ce qu'il touchait, M. Zola change en boue tout ce qu'il manie (Jules Claretie). On imaginerait difficilement une telle préoccupation de l'odieux dans le choix du sujet, de l'ignoble et du repoussant dans la peinture des caractères, du matérialisme et de la brutalité dans le style. (Brunetière). Son œuvre est mauvaise, et il est un de ces malheureux dont on peut dire qu'il vaudrait mieux qu'ils ne fussent jamais nés. Personne avant lui n'avait élevé un si haut tas d'immondices. Jamais homme n'avait fait un pareil effort pour avilir l'humanité. Avec lui, le naturalisme tombe tout de suite dans l'ignoble. Descendu au dernier degré de la platitude, de la vulgarité, destitué de toute beauté intellectuelle et plastique, laid et bête, il dégoûta les délicats. Moi, je suis dégoûté ; il y en a d'autres qui ne le sont pas. (Anatole France).
    Pas une figure qui ne soit hyperbolique dans l'ignominie ou dans la platitude. Les moindres détails ont été visiblement choisis sous l'empire d'une idée unique, qui est d'avilir la créature humaine. Dans son épopée fangeuse, avec des efforts réguliers d'Hercule embourbé, M. Zola met en monceau les écuries d'Augias. (Jules Lemaître). Votre livre, Monsieur, n'est point un roman ayant pour objet de promener le lecteur au libre pays de la fantaisie, mais une imposture de rare audace, destinée à le tromper ; ce n'est point une œuvre d'imagination, mais une œuvre de faux témoignage. Ce gros volume contre la foi est plus encore en dehors de la bonne foi. (Henri Lasserre, à propos de Lourdes).

    Son ouvrage principal, intitulé Les Rougon-Macquart, comprend de nombreux volumes. Dans tous ses romans, il y a un milieu, une brute et un chœur composé de braillards. Tous ses héros sont des monstres : les ouvriers dans L'Assommoir ; les hommes du monde débauchés dans Nana ; les bourgeois viveurs dans Pot bouille ; les mineurs dans Germinal ; les paysans dans La Terre ; les financiers dans L'Argent ; les soldats dans La Débâcle, etc., etc.

L'abbé Bethléem lacérant des journaux licencieux à Paris à la fin des années 1920

    Sur la fin de sa vie, il fit une trilogie anticatholique intitulée Les Trois Villes : Paris, Lourdes, Rome, et une trilogie matérialiste : Vérité, Travail, Fécondité. Après avoir pris une part considérable à l'affaire Dreyfus, il mourut tristement le 28 septembre 1902.

On a édité des Pages choisies de ce triste écrivain.

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