L'avion n'étant pas prê(ès)t, avons pris la voiture, la Macchina,
non sans s'interroger, comme l'a fait Ho, sur le bilan carbone.[ (carbone, carbone, Paul Carbone ? truand marseillais des belles années 40, oups! ça me fait penser qu'il faudra aussi traverser les grandes bouches du Rhône, territoire des frères Guérini, les froides contrées du Nord de Merlusconi et puis la Campanie, Naples et sa Camorra, la Calabre et sa 'Ndrangheta pour finir par la Sicile, la Cosa Nostra et son ancien capo en prison, Totò Riinalaryngologiste (un mafieux qui aime bien les étranglements) mais va-t'en rassuré, le routard nous dit: partout où la mafia veille, les petits voleurs se font discrets. (c'est gentil de la part de la mafia.)]
Oui, mais quand même, et si on me volait ma tente Quechua 3" Light (3 secondes pour la déplier, 3 heures pour la replier)? et si j'étais retenu en otage et que ma famille ne veuille pas verser les 150 euros de rançon ? et si je me retrouvais en costume de bain, les pieds coulés dans un bloc de ciment, au fond des eaux de Palerme ? Bouh! j'aurais pas dû lire Andrea Camilleri.
Trinacria - La Sicile aux trois pointes
Mais tranquillisons-nous auprès de Guy de Maupassant, écoutons-le dans :
La Sicile in La vie errante - 1890
Sur le pays :
"On est convaincu, en France, que la Sicile est un pays sauvage, difficile et même dangereux à visiter. De temps en temps, un voyageur qui passe pour un audacieux, s’aventure jusqu’à Palerme, et il revient en déclarant que c’est une ville très intéressante. Et voilà tout. En quoi Palerme et la Sicile tout entière sont-elles intéressantes ? On ne le sait pas au juste chez nous. A la vérité, il n’y a là qu’une question de mode. Cette île, perle de la Méditerranée, n’est point au nombre des contrées qu’il est d’usage de parcourir, qu’il est de bon goût de connaître, qui font partie, comme l’Italie, de l’éducation d’un homme bien élevé.
A deux points de vue cependant, la Sicile devrait attirer les voyageurs, car ses beautés naturelles et ses beautés artistiques sont aussi particulières que remarquables. On sait combien est fertile et mouvementée cette terre, qui fut appelée le grenier de l’Italie, que tous les peuples envahirent et possédèrent l’un après l’autre, tant fut violente leur envie de la posséder, qui fit se battre et mourir tant d’hommes, comme une belle fille ardemment désirée. C’est, autant que l’Espagne, le pays des oranges, le sol fleuri dont l’air, au printemps, n’est qu’un parfum ; et elle allume, chaque soir, au-dessus des mers, le fanal monstrueux de l’Etna, le plus grand volcan d’Europe. Mais ce qui fait d’elle, avant tout, une terre indispensable à voir et unique au monde, c’est qu’elle est, d’un bout à l’autre, un étrange et divin musée d’architecture..."
Sur les hommes :
"Personne ne ressemble moins à un Napolitain qu’un Sicilien. Dans le Napolitain du peuple on trouve toujours trois quarts de polichinelle. Il gesticule, s’agite, s’anime sans cause, s’exprime par les gestes autant que par les paroles,mime tout ce qu’il dit, se montre toujours aimable par intérêt, gracieux par ruse autant que par nature, et il répond par des gentillesses aux compliments désagréables. Mais, dans le Sicilien, on trouve déjà beaucoup de l’Arabe. Il en a la gravité d’allure, bien qu’il tienne de l’Italien une grande vivacité d’esprit. Son orgueil natal, son amour des titres, la nature de sa fierté et la physionomie même de son visage le rapprochent aussi davantage de l’Espagnol que de l’Italien. Mais, ce qui donne sans cesse, dès qu’on pose le pied en Sicile, l’impression profonde de l’Orient, c’est le timbre de voix, l’intonation nasale des crieurs des rues. On la retrouve partout, la note aiguë de l’Arabe, cette note qui semble descendre du front dans la gorge, tandis que, dans le Nord, elle monte de la poitrine à la bouche. Et la chanson traînante, monotone et douce, entendue en passant par la porte ouverte d’une maison, est bien la même, par le rythme et l’accent, que celle chantée par le cavalier vêtu de blanc qui guide les voyageurs à travers les grands espaces nus du désert..."
Dans le Gers
(à s'arrêter partout, c'est sûr qu'on n'avance pas)
Maupassant devait trouver qu'il fait froid à Naples.
RépondreSupprimerIl les a rhabillés pour l'hiver.
Par toutes les Gorgones volcaniques !
RépondreSupprimerAprès une telle lecture, entre la pieuvre de la Camorra et les serpents de la Trinacria, je suis... tentaculairement médusé !
Par contre, vous m'excuserez, mon cher Coco, mais j'ai du mal à percevoir le lien entre Airbus, le Gers, la Sicile et vous-même ! J'ai dû louper quelque chose...
RépondreSupprimerDernière chose : comment fait-on pour "devenir membre" de "L'arbre aux questions" ?! ...et suivre ainsi automatiquement vos (toujours excellentes) publications ?!
RépondreSupprimerCordialement
♫ Jammo, jammo,'ncoppa jammo ja'...
RépondreSupprimerJammo, jammo,'ncoppa jammo ja'...
Funiculí, funiculá, funiculí, funiculá...
'Ncoppa jammo ja', funiculí, funiculá...
Il s'en fout de Guy et de ses taillages de costume, le napolitain, du haut de son Vésuve.
Hé bé Ho!!
RépondreSupprimerEn un, j'ai mangé aussi du poulpe.
En deux, j'ai pensé prendre l'avion pour aller en Sicile mais je me suis décidé pour la voiture. Ayant un os en travers, envers les autoroutes, j'ai pris la direction de la Sicile en passant par le Gers où se trouve cette aire où stationnent des morceaux d'Airbus A380 en attente de transport pour assemblage à Toulouse.
J'ai donc tenté d'illustrer ainsi ce cheminement, confus je le vois, pour qui n'est pas en moi. (mais j'aime bien la confusion et les ellipses)
En trois, il faut aller sur la barre Blogger, en haut du blog et cliquer sur: "devenir membre".
J'espère avoir bien répondu
A+Ho
! ocoC oH
RépondreSupprimerTrès justement répondu à mes questionnements impromptus !
Concernant le troisièmement, promis, je vais faire vérifier ma vue...
Merci et... A+Coco