04 mars 2013

J'ai oublié de vivre

Un auteur en quête de ses personnages

Vous désirez quelques notes biographiques sur moi et je me trouve extrêmement embarrassé pour vous les fournir et cela, mon cher ami, pour la simple raison que j’ai oublié de vivre, oublié au point de ne pouvoir rien dire, mais exactement rien sur ma vie, si ce n’est peut-être que je ne la vis pas, mais que je l’écris. De sorte que si vous voulez savoir quelque chose de moi, je pourrais vous répondre : « Attendez un peu, mon cher Crémieux, que je pose la question à mes personnages. Peut-être seront-ils en mesure de me donner à moi-même quelques informations à mon sujet. Mais il n’y a pas grand-chose à attendre d’eux ; ce sont presque tous des gens insociables qui n’ont eu que peu ou point à se louer de la vie. »


Je suis né – cela, je le sais – en Sicile, à Agrigente, le 28 juin 1867. J’ai quitté très tôt la Sicile, à dix-huit ans, pour venir à Rome. Mais un an après, je suis parti pour l’Allemagne où je suis resté deux ans et demi. J’ai pris mon doctorat de lettres et philosophie à l’Université de Bonn avec une thèse de dialectologie romane écrite en allemand. De Bonn je suis revenu à Rome, mais je n’en ai pas rapporté Heine, comme on se plaît à le dire, j’en ai rapporté Gœthe dont j’ai traduit les Élégies romaines.
Mais de tout cela il ne m’est rien resté. Je crois vraiment, dans la petite mesure où je puis valoir quelque chose, ne rien devoir à personne ; j’ai tout fait modestement tout seul. Et je n’ai pas eu de patron littéraire et j’ai beaucoup lutté – plus de six ans – pour me faire éditer, avec mes tiroirs déjà pleins de manuscrits.
Je n’ai pas connu Carducci, je ne connais pas d’Annunzio ; avec Verga, je n’ai eu de rapports que très tard, à l’occasion des fêtes organisées par Catane, sa ville natale, lors de ses quatre-vingts ans. Le Conseil municipal de Catane m’avait invité à prononcer le discours commémoratif, ce que je fis. J’exposai les raisons pour lesquelles la renommée de Verga avait été et devait nécessairement être étouffée par d’autres. En Italie, on aime mieux un style de mots qu’un style de choses. Et voilà pourquoi Dante est mort en exil, pourquoi Pétrarque a été couronné au Capitole.
Quant à moi, mon cher Crémieux, – si licet parva componere magnis – je ne sais pas bien pourquoi je n’ai pas encore été lapidé, mais je vous jure qu’il n’y a pas eu de ma faute.
J’ai enseigné vingt-quatre ans la stylistique à l’École de Magistère des jeunes filles de Rome, de ma trentième à ma cinquante-quatrième année. Depuis six ans, je n’enseigne plus et j’en bénis Dieu.

Luigi Pirandello
Lettre adressée à Benjamin Crémieux, son premier traducteur français, à la veille de la parution de Vieille Sicile, NRF, 1928. 

01 mars 2013

Sans parole

(les amis de la Piscine)


Deauville, le bateau du Havre à Trouville-1913
Kees Van Dongen 1877-1968

(C) Musée La Piscine (Roubaix), Dist. RMN-Grand Palais - @Arnaud Loubry

26 février 2013

Mâle dominant

Longtemps j'ai rêvé,  sur l’écran noir de mes nuits blanches (Claude Nougaro)
d'être moi-aussi un mâle dominant.


Henry Victor as Hercules
La Monstrueuse Parade-Freaks-Tod Browning-1932.

   Pour un premier essai, désireux de faire mon propre cinéma, à l'image d'Hercules dans Freaks, j'ai tenté la culotte bavaroise, cuir pleine peau, cothurnes ad hoc et gilet clouté, ce à quoi j'avais adjoint par fantaisie, un chapeau tyrolien orné d'une plume de faisan.

   Je n'ai, inexplicablement, rencontré alors qu'incompréhension, et n'ai suscité que gloussements, rires sous cape quand ce n'étaient pas lazzis et quolibets . Pourtant, j'avais imaginé qu'elles seraient tombées comme des mouches, raides dingues,  car Hercules dans le film avait un succès fou.



Emile Savitry - Apache de Pigalle -1938

    Alors, imputant aux mœurs provinciales ce manque d'appétence pour les  hommes, les vrais, sifflotant "Ah les p'tites femmes de Paris ! ",  j'ai pris le TGV, tel Rastignac ou Bel-ami, pour aller tenter ma chance à la capitale. Je m'étais payé chez "Jules" [10 euros de réduction sur votre prochain achat (nouvelle collection) à présentation de ce billet] le marcel de Jean Gabin dans la Bête humaine, la chemisette manches courtes retroussées d'Yves  Montand dans Le salaire de la peur ainsi qu'une petite casquette pied-de-poule à porter sur le côté que j'avais pris à Serge Reggiani chez Casque d'or. Je m'étais également pourvu d'un paquet de gauloises bleues.

   Sitôt descendu du train, néo  Bubu (Coco?) de Montparnasse, je me rendis directement à l'Hôtel du Nord mais ce dernier étant fermé pour travaux, je pris une chambre dans un hôtel de facture moderne où une charmante hôtesse d'accueil me tuyauta sur les quartiers où je pourrais exercer ma  pratique. Sur ses conseils et ayant feuilleté, pour réviser, quelques polars de Léo Malet,  j'avisais un débit de boisson où j'avais constaté  un va et vient incessant de femmes, jeunes et moins jeunes mais toutes fort remarquables.
   Machonnant une virile gauloise sans filtre (éteinte,  j'allais pas me choper 35 euros d'amende), j'avais commandé un mandarin-curaçao et faisais rouler mes biscottos au comptoir en lançant des œillades à la cantonade.
 
    J'ai vite arrêté mon cinéma comprenant que je m'étais salement trompé d'époque. Je voyais les proxos, attablés devant une coupette,  sapés comme à la City, entrer leurs données sur leur Mac : trois pipes, sept complets, deux suppléments fouet...; le seul élément auquel je pouvais me raccrocher, c'était le barman qui avait gardé l'œil torve et l'air con comme dans les films d'autrefois. J'ai fini par le payer , un peu gêné en lui disant qu'il fallait que j'y aille car j'étais figurant dans une série télé sur les années trente et que j'étais déjà en retard.


Casque d'or -1952-  Jacques Becker
 Simone Signoret, Dominique Davray

   Ah, ces regards dans mon dos  tandis que je regagne, la queue basse, mon Best Western ! peut-être aurais dû prendre un Formula One, plus connoté winner ?


Peter Lorre -M le maudit-Fritz Lang-1932

   Désarçonné, je l’avoue, par ce nouvel échec cuisant, j'ai songé, voulant profiter de l'anonymat que vous confère derechef  une grande ville, à la ruse, à la force; j'ai convoqué les mânes des grands anciens : Landru, Marcel Petiot, Jack l'éventreur, Gilles de Rais, M le maudit, ( Gilles de Rais ? M le maudit ?mais Coco, tu n'y penses pas, il s'agit là d'enfants !!! - oui mais c'est plus facile à attraper,  me susurrait une insidieuse  voix intérieure.)
   Et puis quoi, se retrouver dans quelque cul de basse-fosse ? croupir sur la paille d' un vieux cachot, les coucougnettes blettes,  pour un mauvais moment fantasmatique ? des nèfles ! je n'ai pas donné suite car, au vrai, je n'ai pas la violence en moi et j'en viens à  maudire (M) ce côté velléitaire qui me fait craindre de ne pas avoir toutes les qualités du pur mâle dominant.


    Je connais mes faiblesses, j'apporte toujours dans mes bagages, sous le prétexte de prévisions météo souvent aléatoires, lors de mes déplacements, ce trench-coat douillet mâtiné cache-poussière,  sous lequel  je peux m'établir nu comme l'enfant qui vient de naître. Pour ne pas avoir monté cette expédition vers la terre capitale en pure perte, je fis donc quelques sorties d'école, avant (j'aime bien faire part aussi de mon questionnement aux  parentes d'élèves) et après la cloche, quelques cages d'escalier à l'heure où les ménagères de plus de cinquante ans retirent leur courrier et où les dealers dorment encore, quelques incursions éclair auprès de  nounous dans les parcs et jardins publics, la routine en somme mais rien de transcendant, le coeur n'y était pas et une fois de plus, j'ai pu constater que personne ne mordait à l’appât...
  Je fus même sérieusement douché (sans trop de conséquences toutefois, j'avais l'imper) : au Bois de Boulogne, alors que je m'étais posté le long d'un parcours de jogging, une jeune insolente qui devait avoir  pas mal roulé sa bosse et n'avait pas froid aux œufs, à qui j' adressais (on peut le dire, je ne me vante pas) le célèbre cri de la profession : "Et des comme ça, vous en avez déjà vu des comme ça ?" me répondit tout à trac :  "Bé oui, elle est tout à fait ordinaire !". (Les gens sont d'une incivilité, c'est pas croyable !)


     - Mais Coco, on démarre sur les chapeaux de roupettes  avec un mâle dominant et l'on se retrouve, quelques lignes plus bas avec un Pervers Pépère désenchanté !
  - Lâche-moi, tu veux, crois-tu bien que j'aie la main sur les circonvolutions serpentines de mon cerveau reptilien (ah oui ! : serpentin, reptilien, je vois), penses-tu que je puisse à loisir régler le débit de mes hormones de croyance, imagines-tu que  je ne sois pas assailli de mille questions sur l'inné (Carl von) : naît-on mâle dominant ? et l'acquis :  peux-t-on devenir mâle dominant avec du travail  ? sur le temps qui passe et qui lasse :  n'est-il pas trop tard ? un mâle dominant ne doit-il pas commencer jeune ?...
 Oui, la vie est un combat. (?!) ( ça dépend de la taille de l’intéressée).

La suite de ma quête (qui quête ? le marchand de braguettes) dans un prochain numéro.

22 février 2013

L'Adour en crue

L’Adour en crue, qui l'eût crue?

La route Arnaudin à Saint Vincent de Paul sous les eaux
Chplaouch ! Chplaouch ! (mon plaisir depuis toujours)
Foin !


En Gascogne et au Pays basque
on appelle barthe (du gascon barta), barthes, les plaines alluviales inondables longeant les cours d'eau.


Echelle des grandes eaux - Dax

L'Adour déborde depuis que je la connais et elle débordait sans aucun doute avant mais c'est bien la première fois que je la vois faire l'ouverture du 20 heures, sensationnalisme à la petite semaine, boniment gourmand du Pouyadas de service se délectant de la  catastrophe annoncée, vigilance! alerte! orange ! et tout le toutim pour une crue somme toute bien ordinaire. 


L'Adour en crue vue du Vieux pont à Dax

[Que d'eau! que d'eau!, (Raymond) aurait dit Mac Mahon au vu des terribles inondations de la Garonne  en juin 1875]


Partie de la capitainerie garde costes de Bayonne -1690

L'Adour a toujours débordé, moins il me semble depuis le réchauffement, [cigognes, cormorans, hérons pique-bœuf la fréquentent désormais (en attendant les ibis sacrés et les flamants roses)]. Elle a son petit caractère, a  souvent fait sa capricieuse, changeant d'embouchure (de là, mal embouchée) au gré de ses humeurs.

La route Arnaudin à Saint Vincent de Paul sous les eaux
Chplaouch ! Chplaouch ! (et aussi l'été, pieds nus en remontant les ruisseaux)
Paille !

[pour faire marcher au pas les conscrits venus de la campagne ne distinguant pas la droite de la gauche, on fourrait leurs croquenots gauches de foin et les droites de paille. L'instructeur n'avait plus alors qu'à entonner : foin ! paille ! pour un joli pas cadencé
- Quel rapport avec la crue ? - Aucun, ce sont les bottes qui m'y ont fait penser.]

L'Adour en crue : l'eusse-tu crue ?

20 février 2013

Tournedos Rossinante

Ça me mine, Dada
          ♫
Et c'est reparti,
Encore du saucisson.. de cheval
Que je vous dédie,
Belle Dame aux yeux... de biche
Et à la bouche purpurine de cheval


Le gisement de minerai
Indian Miniature
 Robert and Lisa Sainsbury Collection
          ♫
Moi qui vins de Grèce de ch´val
Je m´appelle Oreste de ch´val
Tapaboufélos de ch´val
J´débarqu´à Paris de veau
Oh! Oh! quel régal oh! de ch´val
De prend´ le métro de ch´val
Quand on n´connait pas de ch´val
Oh! c´qu´on s´amuse oh! de bœuf...

C'est trop moche arrête
Arrête d'hippocampe...
Et c'est ainsi que le cheval...

Huuuuuuuuuuuuuu!

Boby Lapointe, Saucisson de cheval 2 & 1 [extraits (de cheval)]

17 février 2013

Hiver nomade Landes

Quand la Suisse montre le chemin

Manuel von Stürler,  (Suisse)
venu à Dax le 12 février présenter son film : 
2 bergers, 3 ânes, 800 moutons, 
HIVER NOMADE


Carole Noblanc (bretonne)




On pense à Jean Giono (Haute-Provence), à Charles-Ferdinand Ramuz (Pays de Vaud, Suisse), à Derzou Ouzala (Sibérie) Vladimir Arseniev →  Akira Kurosawa... et à Tous au Larzac (Larzac)...

[Echange un an (ou plus si affinités) de  films français/français (ou amerlos/amerlos) /grande distribution/grande surface contre un documentaire/film/création de ce tonneau.]


Paulo, Carole Noblanc, Pascal Eguisier (Corrèzien), 


Carole Noblanc, Pascal Eguisier (et son très beau chapeau bergamasque) 


Irmate, le mouton noir
(Absents excusés : Tabasco, Marilyn...)

Le site d'Hiver nomade : ici

14 février 2013

PLOUFF®

Principales caractéristiques en un coup d'œil :

  • Édition limitée – design exclusif
  • Gratuit ! Kit anniversaire PLOUFF® comprenant 5 pieds-de-biche PLOUFF®
  • Système IDP™ – entraînement du tissu précis et synchronisé
  • 27 points de qualité PLOUFF® comprenant des points décoratifs et des boutonnières
  • Position de piqué libre pour le piqué libre et le reprisage
  • Force de perçage d'aiguille électronique
  • Position extra-haute du pied-de-biche
  • Système Busy Select – faites votre choix et cousez, tout simplement
  • Bobinage de canette directement depuis l'aiguille
  • Housse rigide de protection lorsque la machine n'est pas utilisée
  • De nombreuses positions d'aiguille pour des surpiqûres parfaites
  • Longueur et largeur de point variables
  • Couture lente – réduisez la vitesse de couture
  • Bras libre extra-fin
  • Pieds-de-biche démontables
  • Et bien plus encore...


Compris à l'achat de la machine :

Le kit de pieds-de-biche anniversaire de PLOUFF® !
  • Pied pour passepoil – Ajoutez du volume aux coutures et aux bords pour une finition professionnelle ; idéal pour les vêtements, décorations d'intérieur et autres.
  • Pied pour cordonnet 7/9 trous – Cousez jusqu'à neuf longueurs de soie à broder, de coton perlé ou autres fils spéciaux avec un point décoratif.
  • Pied pour bandes décoratives – Appliquez avec précision des bandes plates en vous servant de vos points décoratifs.
  • Pied pour coucher /tresser – Cousez sur des brins, des cordonnets décoratifs ou des rubans de satin étroits pour créer des bords magnifiques.
  • Pied pour perles – Embellissez votre ouvrage de couture avec des rangées de perles...

11 février 2013

L'amour vache


Rosa Bonheur-Etude de vache-vers 1840


Rosa Bonheur-Le sevrage des veaux-1879
(par monts et par veaux)


Lulubelle III-Pink Floyd-Atom Heart Mother-1970

07 février 2013

Le Joueur de flûte

ou The pied piper (1972)

(le pipeur de pieds ?  non ça ne doit pas être ça.)


The Pied Piper de Jacques Demy


Rattenfängerdarstellung als Kopie einer Glasmalerei 
in der Marktkirche Hameln
 (Reisechronik des Augustin von Moersperg 1592, Aquarell)
Une vieille légende allemande reprise par les frères Grimm

Le village de Hamelin, dans l'embouchure de la Weser, fut un jour envahi par les rats. Les bêtes s'installèrent partout, même chez le maire de la ville. On évoqua toutes sortes de remèdes pour s'en débarrasser sans arriver à se mettre d'accord. Un homme se présenta alors, il  était preneur de rats, et proposa ses services contre une modique somme d'argent. Lorsqu'il se mit à jouer de sa flûte, tous les rats le suivirent jusqu'à la rivière gelée dans laquelle ils périrent. À son retour, il ne trouva personne pour lui payer son dû ; on le soupçonnait en effet d'être le diable. Le joueur de flûte revint quelques temps plus tard, et par l'air qu'il joua cette fois, attira tous les enfants de Hamelin. Il les conduisit dans la forêt et au son de la flûte la montagne s'entrouvit et tous, le joueur de flûte en tête, passèrent l'un après l'autre à travers la porte qui se referma aussitôt  les fit entrer dans un rocher dont ils ne sortirent jamais. 
(bon débarras)


Donovan, le joueur de flûte d'Hamelin, ici, sans sa flûte

03 février 2013

Le bonnacon

ou Bonasus
Cass' toi, tu pues !

« On parle d'un animal sauvage en Paionia appelé bonasus, qui a la crinière semblable à un cheval, mais est à tous les autres égards un taureau; ses cornes sont recourbées en arrière de manière à ne lui être d'aucune utilité pour le combat, et il est dit qu'en raison de cela, il se sauve par la fuite, en attendant l'émission d'une traînée de gaz qui couvre parfois une distance de trois Furlongs [604 m], et brûle les poursuivants qui entrent en contact avec comme une sorte de feu »

Pline l'Ancien, Histoire Naturelle 8, 16

L'attaque du Bonnacon- Museum Meermanno-La Hague

Bonnacon(ne)-Morgan Library-New-York

(je n'ai pas d'éléments précis à ce sujet mais vu la manière dont elle a coiffé sa belle crinière et paré ses  cornes, je pense qu'il s'agit là d'une bonnaconne, elle est trop mignonne.)

Bonnacon-Kongelige Bibliotek-Copenhague
(un vrai tignous, celui-là.)

Bonnacon-St. John's College- Oxford
13th century bestiary-Westminster

- Papa! papa! il a pété, le bonnacon.
- Combien de fois dois-je te dire de ne pas dénoncer tes petits camarades !

Bibliothèque Nationale de France, lat. 3630, Folio 78r
(c'est bon, tout le monde a compris, Coco)

Bonnacon -  Koninklijke Bibliotheek -  Den Haag

[Faut pas croire, le bonnacon, si on ne le fait pas chier, il lâche ses crottes comme tout un chacun.]

               Aérons  la pièce et finissons en chanson :
                              
                Le bon roi Dagobert
               Aimait beaucoup les pois verts
               Le Bon St Eloi lui dit  : Ô mon roi !
               Votre Majesté vient de s'oublier
               Mais non lui dit le Roi, 
               Tu pètes et tu dis que c'est moi.

31 janvier 2013

La ronde des saisons

Vous avez remarqué que toute chose faite par un indien est dans un cercle. Nos tipis étaient ronds comme des nids d'oiseaux et toujours disposés en cercle. Il en est ainsi parce que le pouvoir de l'Univers agit selon des cercles et que toute chose tend à être ronde. Dans l'ancien temps, lorsque nous étions un peuple fort et heureux, tout notre pouvoir venait du cercle sacré de la nation tant qu'il ne fut pas brisé.

Kenojuak Ashevak-L'année arctique

Tout ce que fait le pouvoir de l'Univers se fait dans un cercle. Le ciel est rond et j'ai entendu dire que la terre est ronde comme une balle et que toutes les étoiles le sont aussi. Les oiseaux font leur nid en cercle parce qu'ils ont la même religion que nous. Le soleil s'élève et redescend dans un cercle, la lune fait de même, et tous deux sont rond.

Même les saisons forment un grand cercle dans leur changements et reviennent toujours là où elles étaient. La vie de l'homme est dans un cercle de l'enfance jusqu'à l'enfance, et ainsi en est-il pour chaque chose où l'énergie se meut.

Hehaka Sapa, ou Black Elk, indien Oglala, branche des Dakotas (Sioux)

Kenojuak Ashevak-Spirit of the Sun-L'esprit du soleil-1998

Kenojuak Ashevak artiste inuite canadienne, née en 1927 à Ikirasaq, sur la côte sud de l’île de Baffin, morte le 8 janvier 2013 à Cape Dorset, au Nunavut.
Elle avait un beau sourire.