07 février 2009

Barthes

Extraits d'une interview de Matthieu Lièvremont, capitaine de peu de mots de l'US Dax Rugby par Pierre Penin du journal Sud-Ouest (2008)

"Je n'aime pas parler, mais je t'avais promis...

Je viens souvent ici. Parfois juste cinq minutes. Je viens voir les chevaux. Voir comme la nature change. Plus tard dans l'hiver, ce sera inondé. Ici, c'est magnifique. C'est la paix. C'est la liberté...



Barthes de Saubusse

Je dis juste que c'est magnifique ici. C'est un bonheur de m'y retrouver, parce que je sais que je vais en prendre plein les yeux à chaque fois...
On ne dominera jamais la nature, elle se rappellera toujours à nous. Elle reprend toujours ses droits. Il y aura toujours une herbe qui percera le bitume...
Je crois que je n'ai pas l'instinct du chasseur. Je n'arrive pas à tuer les animaux. Je trouve ça tellement beau...
Je viens me balader avec ma femme et mes enfants. J'ai envie que mes deux fils en profitent. Qu'ils voient tout ça...

Je crois aux gestes. À l'éducation de mes enfants..."
[on n'entend pas ça tous les jours]

06 février 2009

Brassed Off

Pete Postlethwaite as Danny in Brassed Off,
Les virtuoses, film de Mark Herman, UK, 1996.

Brassed off: ras le bol
Brass: le cuivre et aussi les Cuivres ( à la zim boum boum)
Brassed-off: L'histoire de mineurs musiciens tatechérisés, en mode major.

05 février 2009

03 février 2009

Je suis né il y a mille ans


Chief Dan George

Je suis né il y a mille ans, né dans une culture d'arc et flèches; et dans l'espace d'une demi-vie humaine, je me suis trouvé dans la culture de l'âge atomique, mais d'arc et flèches à la bombe atomique, il y a une distance plus grande que le voyage vers la Lune.

Je suis né à une époque qui aimait les choses de la nature et leur donnait de beaux noms comme Tessoualouit, au lieu de noms desséchés comme Stanley Park. Je suis né à une époque où les gens aimaient toute la nature et lui parlaient comme si elle avait une âme.

Je me souviens qu'étant très jeune, je remontais l'lndian River avec mon père. Je me le rappelle admirant le soleil qui se levait sur le mont Pé-Né-Né ; il lui chantait sa reconnaissance, comme il le faisait souvent, avec le mot indien " merci " et beaucoup de douceur.

Et puis, du monde, est venu, de plus en plus de monde, comme une vague déferlante, et je me suis soudainement trouvé au milieu du 20e siècle. Je me suis trouvé moi-même et mon peuple flottant à la dérive dans cette nouvelle ère ; nous n'en faisions pas partie, engloutis par sa marée saisissante, comme des captifs tournant en rond dans de petites réserves, dans des lopins de terre, honteux de notre culture que vous tourniez en ridicule, incertains de notre personnalité et de ce vers quoi nous allions.

Pendant quelques brèves années, j'ai connu mon peuple vivant la vieille vie traditionnelle, alors qu'il y avait encore de la dignité. Je les ai connus quand ils avaient une confiance tacite dans leurs familles et qu'ils avaient une certaine notion de ce qu'était le cheminement de leur vie.

Malheureusement, ils vivaient dans l'agonisante énergie d'une culture qui perdait graduellement son élan vital. Nous n'avons pas eu le temps de nous ajuster à la croissance brutale qui nous entourait ; il semble que nous ayons perdu ce que nous avions sans que cela soit remplacé. Nous n’avons pas eu le temps d'aborder le progrès du 20e siècle, petit à petit, ni de le digérer.

Savez-vous ce que c'est que d'être sans pays ? Savez-vous ce que c'est que de vivre dans un cadre laid ? Cela déprime l'homme, car l'homme doit être entouré de la beauté dans laquelle son âme doit grandir.

Savez-vous ce que c'est que de sentir sa race écrasée et d'être acculé à prendre conscience qu'on est un fardeau pour le pays ? Peut-être n'étions-nous pas assez malins pour apporter une participation pleine de signification, mais personne n'avait la patience d'attendre que nous puissions suivre. Nous avons été mis à l'écart parce que nous restions sans réagir et incapables d'apprendre.

A quoi cela ressemble-t-il de n'avoir aucun orgueil de sa propre race, de sa famille, aucun amour-propre, aucune confiance en soi ? Vous ne pouvez pas le savoir parce que vous n'avez jamais tâté cette amertume. Mais je vais vous le dire: on ne fait aucun cas du lendemain, car qu'est--ce que demain ? On est dans une réserve, c'est-à-dire dans une sorte de décharge publique parce qu'on a perdu dans son âme tout sentiment du beau.

Et maintenant, vous me tendez la main... et maintenant, vous me demandez d'aller à vous. " Viens et intègre-toi ! " c'est ce que vous dites. Mais comment venir ? Je suis nu et couvert de honte. Comment venir avec dignité ? Je n'ai pas de présence, je n'ai rien à donner. Qu'appréciez-vous dans ma culture- mon pauvre trésor ? Vous ne faites que le mépriser. Vais-je venir à vous comme un mendiant et tout recevoir de votre main toute-puissante ?

Quoi que je fasse, je dois attendre, trouver des délais, me trouver moi-même, trouver mon trésor, attendre que vous désiriez quelque chose de moi, que vous ayez besoin d'un quelque chose qui est moi. C'est alors que je pourrai dresser la tête, dire à ma femme, à mes enfants: Ecoutez, ils m'appellent, ils me veulent, je dois y aller. "

Alors, je pourrai changer de trottoir, la tête haute, car j'irai vous parler sur un pied d'égalité. Je ne vous mépriserai pas pour votre paternalisme, mais vous ne me ferez pas l'aumône. Votre aumône, je peux vivre sans elle, mais ma condition humaine, je ne saurais vivre sans elle. Je ne ferai pas de courbettes devant vos aumônes. Je viendrai avec dignité ou je ne viendrai pas du tout. Vous employez le grand mot d' " intégration " dans les écoles. Cela existe-t-il vraiment? Peut-on parler d'intégration avant qu'il y ait l'intégration sociale, celle des cœurs et celle des esprits ? Sans cela, on a juste la présence des corps, les murs sont aussi hauts que les montagnes.

Accompagnez-moi dans la cour de récréation d'une école où l'on prétend que règne l'intégration. Voyez comme son asphalte noire est unie, plate et laide; alors, regardez: c'est l'heure de la récréation, les élèves se précipitent par les portes. Voilà alors deux groupes distincts: ici, des élèves blancs et là-bas, prés de la barrière, des élèves autochtones.

Et puis, regardez encore, la cour noire, unie, ne l'est plus: les montagnes se dressent, les vallées se creusent; un grand vide s'établit entre les deux groupes, le vôtre et le mien, et personne ne semble capable de le franchir.

Attendez, bientôt la cloche va sonner et les élèves vont quitter la cour. Le mélange des élèves se fait dedans parce que dans une classe, il est impossible de trouver un grand vide, les êtres sont devenus petits, rien que de petits êtres; les grands, on n'en veut pas, du moins, pas sous nos yeux. .

Ce que nous voulons ? Nous voulons avant tout être respectés et sentir que notre peuple a sa valeur, avoir les mêmes possibilités de réussir dans l'existence, mais nous ne pouvons pas réussir selon vos conditions, nous élever selon vos normes, nous avons besoin d'une éducation spéciale, d'une aide spécifique pendant les années de formation, des cours spéciaux en anglais, nous avons besoin d'orientation et de conseils, de débouchés équivalents pour nos diplômes, sinon nos étudiants perdront courage et se diront: " A quoi bon!

Que personne ne l'oublie: notre peuple a des droits garantis par des promesses et des traités. Nous ne les avons pas demandés et nous ne vous disons pas merci. Car, grand Dieu, le prix que nous les avons payés était exorbitant: c'était notre culture, notre dignité et le respect de nous-mêmes. Nous avons payé, payé, payé jusqu'à en devenir une race blessée, percluse de pauvreté et conquise.

Je sais que dans votre cœur, vous voudriez bien m'aider. Je me demande si vous pouvez faire beaucoup. Eh bien! oui, vous pouvez faire une foule de choses. Chaque fois que vous rencontrerez mes enfants, respectez-les pour ce qu'ils sont: des enfants, des frères.

Janvier 1975
Lettre ouverte de Dan George , 1899-1981, chef indien de la nation Tsleil-Waututh (francisé Capilanos et anglicisé Burrard Band), tribu de la Colombie britannique (Canada).

Kenojuak Ashevak - The  Enchanted Owl  , 1960

Geswanouth Slaholt, "Tonnerre venant de l’eau par-dessus la Terre", Dan Slaholt, Dan George joue Old Lodge Skins dans Little Big Man, le film d'Arthur Penn dans lequel il donne la réplique à Dustin Hoffman.

02 février 2009

Le grand raid

Bois flotté d'après tempête

De l'embouchure de l'Adour à Anglet au Rocher de la Vierge à Biarritz, par la côte.
Chemin/terrain: terrain plat ou en faible pente, pas de risques de chute.
Exigences: chaussures baskets. L'orientation ne pose pas de problèmes même sans carte.
Dénivelé: 21 mètres (raide).
Temps moyen: 1 heure 15 mn.

01 février 2009

The month of February

Après la tempête

Warming feet by the fire; the month of February.
Canterbury calendar

31 janvier 2009

Napoléon Automate

Johann Wolfgang von Kempelen présente en 1769 un automate qu'il a construit, un turc assis derrière une commode qui joue (très bien) aux Échecs.

Napoléon Bonaparte fait une petite partie contre le Turc mécanique au Château de Shoenbrunn à Vienne, durant la seconde campagne d'Autriche en 1809:


Après 11...Cxh3+!
Napoléon Bonaparte - L'automate Turc

1.e4 e5 2.Df3?! ( Dès le deuxième coup, Napo envoie sa meuf faire la retape ) Cc6 3.Fc4 (Napo, avec ses gros sabots, tente le coup du berger) Cf6 4.Ce2 BFc5 5.a3 (Napo ne sait déjà plus où donner du gland) d6 6.O-O Fg4 7.Dd3 Ch5 8.h3 Fxe2 9.Dxe2 Cf4 10.De1 Cd4 11.Fb3 Cxh3+! (Napo se fait prendre par derrière par le Cavalier, position ci-dessus) 12.Rh2 Dh4 13.g3 Cf3+ 14.Rg2 Cxe1+ 15.Txe1 Dg4 16.d3 Fxf2 17.Th1 Dxg3+ 18.Rf1 Fd4 19.Re2 Dg2+ 20.Rd1 Dxh1+ 21.Rd2 Dg2+ 22.Re1 Cg1 23.Cc3 Fxc3+ 24.bxc3 # 0-1 (Schachmatt, Napo est mort, que le cul lui pèle)



L' Automate écorché

26 janvier 2009

Zydeco sont pas sale

Le cousin de Louisiane Clifton Chenier
( Opelousas, près de Lafayette 1925 - Lafayette 1987 )

"Ma musique, c’est pas compliqué. C’est rien que des danses françaises avec un peu de swing pour faire bouger les gens."
Zydeco sont pas sale (Les haricots sont pas salés, Snapbeans ain't salty); Blues de ma negress; Cher catin (Dear Baby); Going la maison; J'ai conet, c'est pas ma femme; Jole Blon; Je suis en recolteur (I'm a farmer); Je me reveiller le matin (I woke up this morning); Je marche le plancher (You know it ain't fair); Wee tee ta robe; Breaux bridge waltz; Tu le ton son ton (Every now and then); Allons a grand coteau; Grand Prix; Tante Na Na; Be My Chauffeur; Sa m'appel fou (They call me crazy); Quelque chose sur mon idee (There's something on my mind); Ma mama ma dit (My mama told me); La coeur de la Louisiana; Oh, my Lucille; J'aime pain de mais (I love corn bread); Jusque parce que je t'aime (Only because i love you); Pousse cafe waltz; Mon vieux "Buggy" (My old Buggy); Tous Les jours (Everyday); Ma negresse est gone; Le blues de la vache a lait (Milk cow blues); Mardi Gras Boogie; Tu peux cogner (mais tu peux pas rentrer) [Keep-a-knockin' but you can'], La valse de Paris; Mo veux connaitre; Tous les jours mon coeur est blue (Every day i have the blues); Moi, j'ai une p'tite femme [I got a woman (I got a sweetie)]; Josephine par se ma femme (Josephine is not my wife); Eh, petite fille; Me and my chauffeur blues; Grand Mamou (Big Mamou); J'veux faire l'amour a toi (I just wanna make love to you)...

Laissez les bons temps rouler (Let the good times roll)

25 janvier 2009

Insultos


«Le Tampographe est très fier de présenter une sélection des meilleures insultes de Buenos Aires, choisies avec soin par l'excellent Lucio Arillaga de la Casa Leczinski, émanation la plus dynamique, australe et transatlantique du Collège de Pataphysique

Traduction et explications ici


Frontispice du Tampographe Sardon
Le Tampographe Sardon fabrique des tampons, il les vend, et avec les sous il s'achète à boire. [une noble cause]

24 janvier 2009

Vents

C'étaient de très grands vents sur toutes faces de ce monde,
De très grands vents en liesse par le monde, qui n'avaient d'aire ni de gîte,
Qui n'avaient garde ni mesure, et nous laissaient, hommes de paille,
En l'an de paille sur leur erre... Ah ! oui, de très grands vents sur toutes faces de vivants !

Saint-John Perse - Vents 1946

[alerte rouge météo sur les Landes, les Pyrénées Atlantiques, le Gers et la Haute Garonne, vents soufflant jusqu'à 175 km/h ]