Un peu de poésie dans ce monde de frustes.
Lorrain (Paul Duval, dit Jean). Manuscrit autographe signé d'un poème daté d'avril 1895, sur un éventail (68 x 36 cm) orné d'une aquarelle. Papier vélin fort monté sur 8 brins de bois clair façon bambou. Iris avec une libellule.
Longs pétales de soie et calices funèbres,
Je suis, fiers iris noirs, fervent de vos ténèbres ;
Thyrses de crêpe éclos jadis aux bois dormants
Vous êtes délicats, monstrueux et charmants.
Fleurs d'ombres à la fois candides et subtiles,
La chasteté du mal vit dans vos cœurs hostiles
Et vous semblez garder, pour l'amour de Sigurd,
Le vallon où Brunhild dort son sommeil obscur.
Un éternel défi jaillit de vos corolles,
Et je vous vois, iris, fleurir en auréoles
Les tempes de ceux-là qui, désirant toujours
Ne consentent jamais, — fleurs des vierges amours ...
J.L. Par Félix Vallotton |
« Lorrain,avait une tête poupine et large à la fois de coiffeur vicieux, les cheveux partagés par une raie parfumée au patchouli, des yeux globuleux, ébahis et avides, de grosses lèvres qui jutaient, giclaient et coulaient pendant son discours. Son torse était bombé comme le bréchet de certains oiseaux charognards. Lui se nourrissait avidement de toutes les calomnies et immondices. »
Léon Daudet in Souvenirs
Jean Lorrain (Paul Duval, dit Jean) par Sem |
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