La mer

Pauvre mer qu'on voit danser le long des golfs pas clairs, bitume au ras du bonbon, clapiers d'été des classes Petites et Moyennes à compter de Perpignan jusqu'aux Grandes et Très Grandes Classes en allant vers Monaco.

Méditerranée

(au zoom, ça me fait peur de regarder de trop près)

Totoroutes pour tous, bretelles et rond-points, Aquamachins pour les nenfants, Parcs d'Attractions-Répulsions, palmiers à gogo, chiens-chiens beurrant les trottoirs de matière trop grasse , bites urbaines à foison, cabanes et cabanons, maisons m'as-tu-vu, mobiles chez soi, petits bateaux et yots au rouillage, villas qui se posent ça et là sur vues imprenables, lotissements maman!, permis de construîîîire sous les pattes des flamants roses ou des aigrettes garzette, émirs et mafia, caciques et potentats, nomenklatura de par là-bas, marchands de soleil, marchands de bonheurs , marchands de sommeil et négriers , moules mal lavées, frites Abelécain en sachets, Okey babs, Pizzas caca, Tomates Orsol-Mozzarella, quart vittel à emporter à 4 euros ou 30 euros en terrasse selon l'endroit (c'est pourtant la même eau), terres à tir aux pigeons, mémées et pépés orifiés, culs nus d'été, maillots à pois, ticheurts à rayures, casquettes Paul Smicard, retraités video-surveillés, plages Osez-L'Egout...

Salauds de pauvres !

Fumiers de riches !

Ma belle Méditerranée vue pour la première fois d'un chemin de terre, entre cannes et roseaux, après Pia, au dessus de Perpignan avec Robert et Chauny (dans l'Aisne), frais débarqués d'un plateau de 403 Peugeot. Il n'y a pas si longtemps, c'était durant notre ère.

Ce grand foutoir, je n'y suis pour rien, la Méditerranée, je l'ai toujours respectée, je n'ai pas le moindre mètre carré là-bas, ni ailleurs d'ailleurs. Je ne dis pas avoir parfois jeté quelques mégots à l'eau mais à part çà, on ne peut rien me reprocher, ah si, une fois, à Collioure, j'ai chié dans l'eau, c'était rigolo.

[Mémoires d'un touriste IIIb. Sur la route de Pézenas]