24 septembre 2007

Parole de Poilu


1939-1945:
 "Ach! la guerre, gross malheur!"
 Effectivement, la première guerre mondiale n'avait pas servi de leçon.

Le 24 septembre 1915

Chers cousins et cousines

Ne voulant pas écrire à chez nous ce que je veux vous dire, vous m'excuserez d'avoir recours à vous. C'est peut-être la dernière lettre que j'écris car dans une heure, nous montons aux tranchées pour demain attaquer et essayer de faire la trouée. Comme ma compagnie part en tête, il est probable que pas ou très peu rentreront donc je vous demanderai, si au cas où je n'écris plus, de faire part de ma lettre à chez nous. Notre attaque se produit dans la plaine, un peu sur la gauche de Saint-Thomas, petit village de la Marne. Donc c'est là que j'irai porter mes os.
Vous pourrez les consoler un peu en leur disant que c'est pour la délivrance de la France que je suis tombé. Conservez le silence et excusez-moi de vous envoyer cette lettre. Les derniers baisers que j'adresse sont sûrement pour vous mais réservez-en un peu à mes parents. Adieu.

F. Hezard

Extrait de Paroles de Poilus
Lettres et carnets du front 1914-1918
Librio 1998

Les deux derniers Poilus ici