06 juillet 2007

1 2 3 Nous irons au bois ... d'Abesse

Ci-dessous la belle préface de l'ouvrage:
1 2 3 Nous irons au bois ... d'Abesse,
Les Editions du Temps Perdu à Orthez
pour l'Association Alternatives Abesse

On sait que les Landes, loin d' être un terrain uniquement agricole, ont connu un passé industriel, en particulier dans la métallurgie du fer, grâce à la garluche, minerai pauvre en fer mais abondant, et à ses ressources en bois. Les forges ont eu leur maximum d'activité au XIXeme siècle, juste avant leur disparition rapide sous les effets de la révolution industrielle.
Par leurs recherches déjà anciennes sur les forges d'Abesse, Laurence Puyoo et Iñaki Zubillaga ont apporté leur contribution à la connaissance de ce passé. Or ce dernier ne se limite pas aux forges, lesquelles remontent au Moyen Age, si ce n'est avant. De nombreux objets en silex taillé témoignent de l'occupation du site dès le Néolithique et l'Age du bronze.
En outre, si le travail du fer a entraîné l'appel à une main d’œuvre extérieure, basque en particulier, sans même parler des ouvriers les plus qualifiés qui viennent de beaucoup plus loin, la vie des forges était ancrée dans un terroir agricole et forestier vivant, dominé par le système du métayage. Ce sont là autant d'activités, qui sont susceptibles de faire l'objet d'évocations concrètes sur la vie quotidienne d'antan, celle des ouvriers concentrés dans les "casernes" comme celle des métiers divers qui tournaient autour des forges.
Il est des lieux que l'on consacre aux loisirs, à la détente si indispensable à l'homme, aux activités physiques qui détournent quelque temps l'esprit des contraintes du travail quotidien et de la monotonie des jours. Les espaces susceptibles d'accueillir de telles activités ne manquent pas; c'est une question de choix et d'aménagement car presque tout y est à créer.
Il est aussi des lieux pour garder et entretenir le souvenir des tâches disparues et aujourd'hui oubliées; pour se remémorer l'ancienne peine des hommes et leurs créations, d'où nous sommes issus.
Ces lieux-là n'ont pas tout à fait la même vocation que les précédents. Ils sont eux aussi des lieux de détente, mais plus encore d'apprentissage, de connaissance. Si, comme les autres, ce sont des espaces à créer et à aménager, ils ont des emplacements privilégiés.
Chaque fois que cela est possible, il faut les installer sur les sites mêmes où s'est exercée l'activité dont on veut rendre le souvenir présent à nos regards, pour faire un lien visible entre nous et les générations qui nous ont précédés.
Le site d'Abesse est un de ces lieux privilégiés, il devrait semble-t-il, n'y avoir aucune hésitation à ce sujet. L'association Alternatives Abesse fait des propositions. Ne pas les retenir serait passer à côté d'une occasion unique : à proximité immédiate de Dax, ville à la fois solidement ancrée dans son terroir et vivant de l'accueil d'une population venue de l'extérieur . Le site a une vocation qui devrait s'imposer à tous. Grâce à Laurence Puyoo et Iñaki Zubillaga, à l'association Alternatives Abesse et à tous ceux qui ont œuvré et continuent à oeuvrer dans la recherche de traces du passé, ces dernières sont à même maintenant de servir de support à des reconstitutions en vue d'une présentation vivante des anciennes activités.
Il serait bon que ceux qui sont désignés par leurs concitoyens pour mettre en œuvre des grandes orientations voulues par la société n'oublient pas qu'une bonne gestion du présent passe par un hommage à rendre à ceux qui nous ont précédés. Michel Papy



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