11 novembre 2013

La grande omelette


Semez des pommes de terre
Pour les soldats
 Pour la France


- Soignons la basse-cour -
Je suis une brave poule de guerre
 Je mange peu et produis beaucoup
(et hop, voilà de quoi faire une bonne omelette)


Réservez le vin pour nos poilus
(et un petit coup de pinard pour faire passer le tout)
«La guerre, l’art de tuer en grand et de faire avec gloire ce qui, fait en petit, conduit à la potence.»
Jean Henri Fabre - Souvenirs entomologiques 

08 novembre 2013

Coupe-faim

* "quand j'ai l'os du jambon dans les dents,
 cela m’étonnerait qu'on me l’enlève"


[ Il a du pain sur la planche ]

* L'appétissante conclusion de la première interview au journal Sud-Ouest, de JP. B., candidat Sans Étiquette, (voyez ce que je veux dire) aux municipales de Dax. (l' inscription sur une liste Chasse, pêche, nature et traditions, aurait mieux expliqué cette volonté carnassière)

Autres bons morceaux :
" je suis un peu arrivé comme un caillou dans la soupe " (c'est déjà plus propre qu'un cheveu et c'est mieux que de l'avoir dans la chaussure).
" j'en ai marre de me faire racketter devant les boulangeries, les commerces de bouche..." [ effectivement, si  un ancien joueur de rugby, un grand garçon de 1,99 m, se fait piquer sa chocolatine (le pain au chocolat de Chez nous à Dax) en sortant de la boulangerie, c'est que la situation est grave, très grave...]

Ce savoureux entretien a inexplicablement disparu des archives internet de Sud-Ouest et est introuvable sur les comptes Twitter et Facebook du candidat.

04 novembre 2013

Fina Estampa

A la rumba azul
Vamos
Llega chique...
A mi corazón... ! ay,ay,ay,ay!
Es su canto azul, sensual
Con su tique...
Ya llegó el amor!
ay,ay,ay,ay!

Certain(e)s pourraient trouver trop sucré mais moi, j'en fais mon miel.


Fina Estampa - Caetano Veloso

1. Rumba Azul     Armando Oréfiche Cuba
2. Pecado     Armando Pontier; Carlos Bahr; E. M. Francini Argentine
3. Maria Bonita     Agustín Lara Mexique
4. Contigo en la Distancia        César Portillo de laLuz Cuba
5. Recuerdos de Ypacarai          Demetrio Ortiz; Zulema DeMirkin Paraguay
6. Fina Estampa       Chabuca Granda Pérou
7. Capullito de Alheli     Rafael Hernández Porto Rico
8. Vestido y un Amor     Fito Paez Argentine
9. Maria la O         Ernesto Lecuona Cuba
10. Tonada de Luna Llena     Simon Diaz Venezuela
11. Mi Cocodrilo Verde      José Dolores Quiñones Cuba
12. Lamento Borincano     Rafael Hernández Porto Rico
13. Vete de Mi          Homero Exposito; Virgilio Exposito Argentine
14. Golondrina         Narciso Serradell; Niceto Zamacois Mexique
15. Vuelvo Al Sur       Astor Piazzolla; Fernando E. Solanas Argentine

[Le brésilien Caetano Veloso chante ici quelques grands thèmes sud-américains en espagnol, avec un délicieux léger accent portugais]

31 octobre 2013

26°2 le matin

, stable au coucher


La clef du succès


Un exemple de données erratiques liées à du matériel défectueux.


Lorsqu’il y a fécondation, lors du 28è jour, 
la température reste à son niveau haut. (oui, très bien)

Mais où ai-je donc foutu mon bloc d'ordonnances ? 

28 octobre 2013

Maître Trolos

ou le bavard bègue, Nicolas Marié


La juge, Sandrine Kiberlain
le prévenu, Albert Dupontel et son avocat Nicolas Marié


Bob Nolan, il est soupçonné de gober les yeux de ses victimes


Interprété par Nicolas Marié, le personnage du vibrionnant Maître Trolos (en grec, bègue), commis d'office, qui défend Bob Nolan, vaut son pesant de cacahuètes et sa plaidoirie, une scène d'anthologie, devrait rester dans les annales du cinéma. Et toc ! 


Maître Trolos se prépare à entrer dans l'arène

Oui c'est du cinéma mais du vrai qui parle aux sentiments et vous secoue de rire.
9 mois ferme d'Albert Dupontel 
dans toutes les bonnes salles

*un autre grand bègue du cinéma : Pierre Repp   

25 octobre 2013

Ça fait sens

« Je suis maintenant un vieil homme, et, comme beaucoup d'habitants de notre vieille Europe, la première partie de ma vie a été assez mouvementée : j'ai été témoin d'une révolution, j'ai fait la guerre dans des conditions particulièrement meurtrières (j'appartenais à l'un de ces régiments que les état-majors sacrifient froidement à l'avance et dont, en huit jours, il n'est rien resté), j'ai été fait prisonnier, j'ai connu la faim, le travail physique jusqu'à l'épuisement, je me suis évadé, j'ai été gravement malade, plusieurs fois au bord de la mort, violente ou naturelle, j'ai côtoyé les gens les plus divers, aussi bien des prêtres que des incendiaires d'églises, de paisibles bourgeois que des anarchistes, des philosophes que des illettrés, j'ai partagé mon pain avec des truands, enfin j'ai voyagé un peu partout dans le monde ... et cependant, je n'ai jamais encore, à soixante-douze ans, découvert aucun sens à tout cela, si ce n'est comme l'a dit, je crois, Barthes après Shakespeare, que « si le monde signifie quelque chose, c'est qu'il ne signifie rien » — sauf qu'il est. »

Claude Simon le 9 décembre 1985
Discours de remerciement (extrait) lors de la cérémonie de remise du prix Nobel à Stockholm.


Un paragraphe de ce tonneau aurait suffi à faire entrer dans mon panthéon personnel Claude Simon. Mais personne n'est parfait, même les Prix Nobel; Claude Simon a écrit aussi de très grosses conneries, ici au japonais Kenzaburō Ōe, prix Nobel également:

« Vous avez cru devoir, il y a peu, manifester assez grossièrement votre hostilité à mon pays, où vous aviez été invité, en flétrissant les essais nucléaires auxquels celui-ci procède sur un petit îlot du Pacifique à des milliers de kilomètres de chez vous et d'autres pays. De multiples voix d'experts ont cependant affirmé que ces essais sont d'une parfaite innocuité sur l'environnement, tant terrestre que maritime ou humain...»
[il a le bonjour de Fukushima, Claude, à titre posthume]


[ j'adore écouter les voix d'experts
ici, un expert qui ne joue pas du pipeau mais de l'escargot ]

22 octobre 2013

Les deux bossus

Los dus boçuts

Un còp i avè dus boçuts : un demorava a Cussac, et l'aute a Medrac. Se coneishèn fòrt plan.Valà qu'un jorn de setembre, en cercant ceps, se trobèren dens lo bòsc dau Baden.
- Té ! Aquo's tu ?
- E òc. Adiu. E coma aquò va ?
- A pauc près. E tu ?
-  Tanben. Aquò pòt anar... Mès, hilh dau diable ! sès pas mèi boçut !
-  E non.
-  E coma aquo ?
-  Te vau contar mon afar, tè ! Poiràs har atau, se vòs. Probable que te haràn coma a jo : te tireràn la bòça. Un divendres dessèir, te n'airàs au prat Lauret*, sabes ? Prôche dau castèth de Baishavela*. Te tindràs près de l'entrada. Sau truc de mejanuit i veiràs arribar sèt òmes : aquò's los pus grans sorcièrs dau  Medoc. Sustot, faudrà pas qu'auges paur. Los deisheràs passar, te haràn pas mau : ne haràn pas cas a tu. Alavetz los seguiràs. Quan arriberàn au mitan dau prat, se doneràn tots la man, apuèi haràn la dança ronda en cantant : Tres còps sèt son vint-e-un ! Tres còps sèt son vint-e-un ! E totjorn atau. Compteràs tres torns de ronda. Alavetz, tu sauteràs au mitan e diràs : Apuèi un son vint-e-dus ! E eths s'arresteràn e veiràs...
Nòste boçut manquèt pas lo sabat dau divendres d'après, e podetz creire que hit juste çò que l'aute li avè ensenhat. Mès...
- A ! Mair de Diu : çò dishut un daus sorcièrs. Encara un boçut ! E ! Mès n'an pas fenit de venir nos anujar !... E que fau li har ?
- O té ! Fau li donar la bòça de l'aute.
Marcha : çò que hiren.
Rapelatz-vos lo praube òme se li hadèn dòu sos pas apuèi sa nuitada, per s'auger ganhat duas bòças au lòc d'una !

Guy Lambert
Tiré de Initiation au Gascon de Robert Darrigrand -  Per Noste 1971


Beychevelle : Baisse voile en Gascon

"Le premier château a été construit en 1565 par l'évêque François de Foix-Candale. Sa nièce en hérite et épouse Jean Louis de Nogaret de la Valette, premier duc d'Épernon, grand amiral de France et mignon du roi Henri III, et surtout gouverneur de Guyenne. Il devient alors propriétaire des lieux au début du xviie siècle. Son pouvoir dans la région était tel que les bateaux qui passaient devant le domaine devaient affaler les voiles en signe d'allégeance, donnant le nom au domaine de Baisse voile, qui deviendra Beychevelle et donnera l'emblème du domaine". nous dit Wikipedia.
( le scribe wikipédiste  fait certainement partie du  Rotary-Club ou du Lions-Club, qui reprend une antienne ancienne.)
Ailleurs : "Faisant face à la Gironde, tous les bateaux baissaient leur voile en hommage à son illustre propriétaire le duc d’Epernon, Grand Amiral de France, d’où l’origine de son nom « baisse-voile »." 

[ Ah, affaler les voiles, baisser la culotte, (ça se conçoit toutefois au sens propre particulièrement sous Henri III, )   courber l'échine, baisser les yeux, mettre le genou à terre, faire la révérence, baiser l'anneau, embrasser les pieds ! ...]


Ridicule

"Mais Bernard Ginestet (qui a été un temps propriétaire du Château Margaux) s'est attaché à montrer que ce nom de Beychevelle existait déjà au moins deux cent ans avant, dans les années 1300 lorsque la Guyenne était anglaise. Certains avancent alors la présence possible d'un péage maritime à cet endroit, obligeant les vaisseaux à s’arrêter et baisser les voiles, ce qui parait assez peu crédible quand on sait la difficulté de telles manœuvres dans les courants de l'estuaire et l'importance du temps perdu dans la durée d'une marée.
A cela Bernard Ginestet préfère une explication beaucoup plus prosaïque liée à la difficulté d'entrer dans le port à la voile en raison de son orientation par rapport aux vents dominants : les bateaux devaient rapidement baisser la voile pour se déhaler sur les cordages lancés depuis la rive.....On entend bien les "baisha velho" fusant depuis la rive, ou commandés sur le bateau par les gascons qu'étaient tous ces gens là !" [J'adhère et ne serais pas passé par toutes ces circon-volutions]


"Le château de Beychevelle tire son nom de la coutume qui voulait que les bateaux empruntant la Gironde abaissaient leur voile en arrivant à hauteur du château. Le pré Lauret était connu dans tout le Médoc comme l'endroit où les sorciers tenaient leur sabbat." Robert Darrigrand

[Il y a longtemps, nous l'avons  fréquenté, ce pré Lauret (virtuel) car  faute d'indications cadastrales précises, nous nous l'étions inventé]


Un joli bossu : Fernandel dans  Naïs de Marcel Pagnol-1945
Dessin Albert Dubout

Les deux bossus

Il y avait une fois deux bossus : l'un habitait à Cussac et l'autre à Medrac. Ils se connaissaient fort bien. Voilà qu'un jour de septembre, en cherchant des champignons, ils se rencontrèrent dans le bois de Baden.
- Tiens, c'est toi !
- Et oui ! A dieu ! Et comment ça va ?
- A peu près. Et toi ?
- Aussi. Ça peut aller... Mais sapristi, tu n'es plus bossu !
- Et non !
- Comment as-tu fait ?
- Je vais te raconter mon affaire, tiens ! Tu pourras en faire autant si tu veux. On te fera probablement comme à moi. On t'enlèvera la bosse. Un vendredi soir, tu iras au pré Lauret*, tu connais ? Près du château de Beychevelle*. Tu te tiendras près de l'entrée. Sur le coup de minuit, tu verras arriver sept hommes : ce sont les plus grands sorciers du Médoc. Surtout, il ne faudra pas que tu aies peur. Tu les laisseras passer, ils ne te feront pas de mal. Ils ne feront pas attention à toi. Alors tu les suivras. Quand ils arriveront au milieu du pré, ils se donneront tous la main, puis ils feront un ronde en chantant : trois fois sept, vingt-et-un...et toujours ainsi. Tu compteras trois tours de ronde. Alors tu sauteras au milieu et tu diras : Un de plus et cela fait vingt-deux. Ils s'arrêteront et tu verras.
Notre bossu ne manque pas le sabbat du vendredi suivant et vous pouvez croire qu'il fit juste ce que l'autre lui avait appris. Mais...
- Ah ! Sainte Vierge ! dit un des sorciers. Encore un bossu ! Mais ils n'ont pas fini de venir nous ennuyer ! Et, que faut-il lui faire?
-  Eh bien ! Il faut lui donner la bosse de l'autre.
- Allons ! C'est ce qu'ils firent.
Imaginez-vous si le pauvre homme regrettait ses pas et en plus sa nuit perdue : car il avait gagné deux bosses au lieu d'une !

Guy Lambert
Tiré de Initiation au Gascon de Robert Darrigrand -  Per Noste 1971

18 octobre 2013

Il était une fois Dix

She walked in one direction and he in the other. Dix stopped in his tracks. "I must paint you, I simply must! You represent an entire epoch." She was amused. "You want to paint my lacklustre eyes, my ornate ears, my long nose, my thin lips. You want to paint my short legs, my big feet - things that can only frighten people and delight no one?"


Otto Dix, «Bildnis der Journalistin Sylvia von Harden»,1926.
«La journaliste Sylvia von Harden»,
Peinture à l’huile et tempera sur bois, 89 cm x 121. Conservée au
Centre Pompidou, Niveau 5 et achetée à l’artiste en 1961

Elle marchait dans un sens et lui dans l'autre. Dix s'arrêta dans son élan.
"- Je dois vous peindre ! Il le faut absolument !… Vous représentez toute une époque !" Elle s'en amusa :
- Vous voulez peindre mes yeux sans éclat, mes oreilles biscornues, mon long nez, mes lèvres fines. Vous voulez peindre mes  jambes courtes, mes grands pieds, toutes choses à faire peur et qui ne plairont à  personne ?

[Bé , ça nous change un peu des icôcones de la télé]

Par Coco Vingt (ça fait deux fois Dix mais je n'ai pas la grosse tête pour autant)

12 octobre 2013

Shake it Baby



The Tree of Light or Blazing Tree. Oct. 9th 1845.

The bright silver color'd blaze streaming from the edges of each green leaf, resembles so many bright torches.
N.B. I saw the whole Tree as the Angel held it before me as distinctly as I ever saw a natural tree. I felt very cautious when I took hold of it lest the blaze should touch my hand.
Seen and received by Hannah Cohoon in the City of Peace Sabbath Oct. 9 10th hour A.M. 1845, drawn and painted by the same hand."
(Je ne traduis pas, je ne comprends pas tout, et puis c'est religieux)

[C'est étonnant. Je vois l'arbre ci-dessus, je ne sais plus où. Il me plait. Je le retiens. Je recherche son origine avec l'ami Grand-Gougueul, fonction recherche images.
Je trouve : Visions of the heavenly sphere, a study in Shaker religious art, Visions de la sphère céleste, une étude sur l'art religieux Shaker. Je file aux Etats-unis, Nouvelle-Angleterre, en 1845 donc, je me retrouve chez les Shakers (les agités), cousins des Quakers (les trembleurs). Je suis leur trace à rebours,  je reviens illico en Angleterre où je vois leurs descendants en train de se faire expulser  et remontant le temps, me voila un peu plus tôt avec qui ? avec les camisards s'enfuyant de France pour l'Angleterre et d'où fuyaient-ils exactement ? des Cévennes.
Et oui, la secte des Shakers trouve ses origines dans le prophétisme des camisards des Cévennes pourchassés par les dragons de Louis XIV après la révocation de l'édit de Nantes en 1685. W.
La boucle est bouclée.


Visions of the Heavenly Sphere a study in Shaker religious Art

[Pour John Lee Hooker, j'ai beau chercher, quand il chante Shake it baby, Secoue-la, bébé, je ne vois pas là une quelconque  préoccupation religieuse.]