La terre de La Brède où Montesquieu était né, mais qu'il mit en culture et augmenta, est située sur l'extrème bord des terres cultivées, à droite de la route de Bordeaux à Bazas et Bayonne... Un peu plus loin, on entre dans ce vaste désert de sable nommé les Landes. C'est le pays le plus triste du monde! l'eau y est couleur de café, comme la Sprée qui coule à Berlin et le sable est à peine couvert, de temps à autre, par des pins qu'on écorche pour avoir de la résine. Même quand il n'est pas écorché, ce pin est le plus vilain arbre du monde. Il n'a rien de commun avec le magnifique pin à tête ronde qui fait la gloire de la vila Ludovisi à Rome...
STENDHAL 1783-1842 Voyage dans le midi
[Le pin, le vrai, celui d'avant les coupes rases et les plantations en rangs d'oignon; maintenant malheureux petits pins en batterie comme les poulets.]
Le pin des Landes
On ne voit en passant par les Landes désertes,
Vrai Sahara français, poudré de sable blanc,
Surgir de l'herbe sèche et des flaques d'eaux vertes
D'autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc,
Car, pour lui dérober ses larmes de résine,
L'homme, avare bourreau de la création,
Qui ne vit qu'aux dépens de ceux qu'il assassine,
Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon !
Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte,
Le pin verse son baume et sa sève qui bout,
Et se tient toujours droit sur le bord de la route,
Comme un soldat blessé qui veut mourir debout.
Le poète est ainsi dans les Landes du monde ;
Lorsqu'il est sans blessure, il garde son trésor.
Il faut qu'il ait au coeur une entaille profonde
Pour épancher ses vers, divines larmes d'or !
Théophile Gautier (1811-1872)
[Heureusement qu'il était là, Théophile, pour nous défendre contre ce con
d'Henri [Beyle dit Stendhal]
Plus laids que les pins, les peupliers plantés dans les marais pour les usines d'allumettes. Le pin sent bon, le peuplier fait tousser. Une vraie plaie.
RépondreSupprimerCe n’est pas bien de discriminer les arbres. Les peupliers, dont j'aime l'odeur sucrée, sont surtout plantés pour assécher les marais,(malheureux marais).
RépondreSupprimerEt puis, les arbres, qu'ils finissent en allumettes, en couches-culottes ou en numéro de Voici, je leur garde mon estime.
J'ai hérité d'un livre de 1935, "Paysages et gens des Landes", recueil de textes et documents choisis(de Prigent et Papy,des agrégés), fort bien résumé en préambule:
RépondreSupprimer"Cette terre des libres espaces est étrange et grande et fascinante entre toutes."
(Félix Arnaudin)
P.S: faut pas s'étonner que l'on nous prenne pour des indiens, des sioux entendus!
Bonjour Oeil de Linxe (moqueur?)
RépondreSupprimerOui, les Sioux, bien entendu, j'avais pensé un temps proposer la création d'une réserve entre Labouheyre et Liposthey pour y placer les indigènes délogés par l'héliotropisme galopant.
Cocochise (pour ma part, je fais dans l'Apache)