04 décembre 2009

Arbre d'eau



Les bras de la rivière Karoun, près d’Ahvaz, Khouzestan 1980

Le président de la nouvelle République islamique, Banisadr, faisait une visite de la province de Khouzestan, au sud-ouest de l’Iran.
Nous survolions en hélicoptère cet arbre d’eau, les branches de la légendaire rivière qui a marqué depuis 2000 ans la frontière naturelle entre les Perses et les Arabes. Envahie tantôt par les uns, puis par les autres, Karoun est sans doute un des plus anciens témoins de l’histoire de l’homme. Vous l’avez sans doute deviné, c’est la rivière qui unit l’Euphrate et le Tigre dans son lit, et dont le cours traverse l’Anatolie, la Mésopotamie, pour devenir une frontière naturelle entre l’Iran et l’Irak.
En cet instant précis, je ne savais pas que quelques mois plus tard, cette guerre de 1000 ans entre Perses et Arabes allait connaître un nouvel épisode, et que le sang de milliers d’innocents se mêlerait aux eaux de Karoun.