13 mai 2024

Les petits métiers

par Gustave Caillebotte, 1848-1894

Peintre

Peintre en lettres
 
Jardinier

Raboteur de parquet

Pêcheur à la ligne

Et une sieste bien méritée

Sieste, de l'espagnol siesta, venue du latin sexta : la sixième heure. (du jour)

06 mai 2024

Félicie aussi

C'est dans un coin du bois d'Boulogne
Que j'ai rencontré Félicie
Elle arrivait de la Bourgogne
Et moi j'arrivai en Taxi
Je trouvai vite une occasion
D'engager la conversation
...

Fernandel par Philipe Halsman
 ...
Afin d'séduire la petite chatte
Je l'emmenai dîner chez Chartier
Comme elle est fine et délicate
Elle prit un pied d'cochon grillé
Et pendant qu'elle mangeait le sien
J'lui fis du pied avec le mien
...

Le pied de cochon Félicie
(tout fait ventre, tout fait vendre)

                                                        ♫
L'Aramon lui tournant la tête
Elle murmura " quand tu voudras "
Alors j'emmenai ma conquête
Dans un hôtel tout près de là
C'était l’hôtel d'Abyssinie
Et du Calvados réuni
...
                                                       

Félicie aussi

29 avril 2024

Sors de ce corps !

Un complot ourdi dans les tréfonds de l'Inde védique, alimenté ensuite par la Grèce et repris par l'insoupçonnable Jean de La Fontaine :  la cigale revêtirait l'apparence d'une sauterelle.  Redonnons son véritable corps à la cigale et non son corps putatif, tout de fakes conçu.    

Jean-Henri Fabre nous alertait dès l'année 1897. Écoutons-le :

La fable de la cigale et la fourmi

La renommée se fait surtout avec des légendes ; le conte a le pas sur l'histoire dans le domaine de l'animal comme dans le domaine de l'homme. L'insecte, en particulier, s'il attire notre attention d'une manière ou de l'autre, a son lot de récits populaires dont le moindre souci est celui de la vérité.

Et, par exemple, qui ne connaît, au moins de nom, la Cigale ? Où trouver, dans le monde entomologique, une renommée pareille à la sienne ? Sa réputation de chanteuse passionnée, imprévoyante de l'avenir, a servi de thème à nos premiers exercices de mémoire. En de petits vers, aisément appris, on nous la montre fort dépourvue quand la bise est venue et courant crier famine chez la Fourmi, sa voisine. Mal accueillie, l'emprunteuse reçoit une réponse topique, cause principale du renom de la bête. Avec leur triviale malice, les deux courtes lignes :

Vous chantiez ! j'en suis fort aise.
Eh bien, dansez maintenant.

ont plus fait pour la célébrité de l'insecte que ses exploits de virtuosité. Cela pénètre comme un coin dans l'esprit infantile et n'en sort jamais plus.

Marguerite Calvet-Rogniat

La plupart ignorent le chant de la Cigale, cantonnée dans la région de l'olivier ; nous savons tous, grands et petits, sa déconvenue auprès de la Fourmi. A quoi tient donc la renommée ! Un récit de valeur fort contestable, où la morale est offensée tout autant que l'histoire naturelle, un conte de nourrice dont tout le mérite est d'être court, telle est la base d'une réputation qui dominera les ruines des âges tout aussi crânement que pourront le faire les bottes du Petit Poucet et la galette du Chaperon Rouge.

L'enfant est le conservateur par excellence. L'usage, les traditions deviennent indestructibles, une fois confiés aux archives de sa mémoire. Nous lui devons la célébrité de la Cigale, dont il a balbutié les infortunes en ses premiers essais de récitation. Avec lui se conserveront les grossiers non-sens qui font le tissu de la fable : la Cigale souffrira toujours de la faim quand viendront les froids, bien qu'il n'y ait plus de Cigales en hiver ; elle demandera toujours l'aumône de quelques grains de blé, nourriture incompatible avec son délicat suçoir ; en suppliante, elle fera la quête de mouches et de vermisseaux, elle qui ne mange jamais.

A qui revient la responsabilité de ces étranges erreurs ? La Fontaine, qui nous charme dans la plupart de ses fables par une exquise finesse d'observation, est ici bien mal inspiré. Il connaît à fond ses premiers sujets, le Renard, le Loup, le Chat, le Bouc, le Corbeau, le Rat, la Belette et tant d'autres, dont il nous raconte les faits et gestes avec une délicieuse précision de détails. Ce sont des personnages du pays, des voisins, des commensaux. Leur vie publique et privée se passe sous ses yeux ; mais la Cigale est une étrangère là où gambade Jeannot Lapin ; La Fontaine ne l'a jamais entendue, ne l'a jamais vue. Pour lui, la célèbre chanteuse est certainement une sauterelle.

Grandville, dont le crayon rivalise de fine malice avec le texte illustré, commet la même confusion. Dans son dessin, voici bien la Fourmi costumée en laborieuse ménagère. Sur le seuil de sa porte, à côté de gros sacs de blé, elle tourne dédaigneusement le dos à l'emprunteuse qui tend la patte, pardon, la main. Grand chapeau en cabriolet, guitare sous le bras, jupe collée aux mollets par la bise, tel est le second personnage, à effigie parfaite de sauterelle. Pas plus que La Fontaine, Grandville n'a soupçonné la vraie Cigale ; il a magnifiquement traduit l'erreur générale.

Jean-Jacques Grandville

D'ailleurs, dans sa maigre historiette, La Fontaine n'est que l'écho d'un autre fabuliste. La légende de la Cigale, si mal accueillie de la Fourmi, est vieille comme l'égoïsme, c'est-à-dire comme le monde. Les bambins d'Athènes, se rendant à l'école avec leur cabas en sparterie bourré de figues et d'olives, la marmottaient déjà comme leçon à réciter. Ils disaient : « En hiver, les Fourmis font sécher au soleil leurs provisions mouillées. Survient en suppliante une Cigale affamée. Elle demande quelques grains. Les avares amasseuses répondent : « Tu chantais en été, danse en hiver. » Avec un peu plus d'aridité, c'est exactement le thème de La Fontaine, contraire à toute saine notion.

La fable nous vient néanmoins de la Grèce, pays par excellence de l'olivier et de la Cigale. Ésope en est-il bien l'auteur, comme le veut la tradition ? C'est douteux. Peu importe après tout : le narrateur est Grec, il est compatriote de la Cigale, qu'il doit suffisamment connaître. Il n'y a pas dans mon village de paysan assez borné pour ignorer le défaut absolu des Cigales en hiver ; tout remueur de terre y connaît le premier état de l'insecte, la larve, que sa bêche exhume si souvent quand il faut, à l'approche des froids, chausser les oliviers ; il sait, l'ayant vu mille fois sur le bord des sentiers, comment en été cette larve sort de terre, par un puits rond, son ouvrage ; comment elle s'accroche à quelque brindille, se fend sur le dos, rejette sa dépouille, plus aride qu'un parchemin racorni, et donne la Cigale, d'un tendre vert d'herbe rapidement remplacé par le brun.

Le paysan de l'Attique n'était pas un sot, lui non plus ; il avait remarqué ce qui ne peut échapper au regard le moins observateur ; il savait ce que savent si bien mes rustiques voisins. Le lettré, quel qu'il soit, auteur de la fable, se trouvait dans les meilleures conditions pour être au courant de ces choses-là. D'où proviennent alors les erreurs de son récit ?

Moins excusable que La Fontaine, le fabuliste grec racontait la Cigale des livres, au lieu d'interroger la vraie Cigale, dont les cymbales résonnaient à ses côtés ; insoucieux du réel, il suivait la tradition. Il était lui-même l'écho d'un raconteur plus ancien ; il répétait quelque légende venue de l'Inde, la vénérable mère des civilisations. Sans savoir au juste le thème que le calam de l'Hindou avait confié à l'écriture pour montrer à quel péril conduit une vie sans prévoyance, il est à croire que la petite scène animale mise en jeu était plus rapprochée du vrai que ne l'est le colloque entre la Cigale et la Fourmi. L'Inde, grande amie-des bêtes, était incapable de pareille méprise. Tout semble le dire : le personnage principal de l'affabulation primitive n'était pas notre Cigale, mais bien quelque autre animal, un insecte si l'on veut, dont les moeurs concordaient convenablement avec le texte adopté.

Importé en Grèce, après avoir pendant de longs siècles fait réfléchir les sages et amusé les enfants sur les bords de l'Indus, l'antique conte, vieux peut-être comme le premier conseil d'économie d'un père de famille, et transmis avec plus ou moins de fidélité d'une mémoire à l'autre, dut se trouver altéré dans ses détails, comme le sont toutes les légendes, que le cours des âges accommode aux circonstances des temps et des lieux.

Le Grec, n'ayant pas dans ses campagnes l'insecte dont parlait l'Hindou, fit intervenir par à peu près la Cigale, de même qu'à Paris, la moderne Athènes, la Cigale est remplacée par la Sauterelle. Le mal était fait. Désormais indélébile, confiée qu'elle est à la mémoire de l'enfant, l'erreur prévaudra contre une vérité qui crève les yeux.

Le vrai visage de la cigale

Essayons de réhabiliter la chanteuse calomniée par la fable. C'est une importune voisine, je me hâte de le reconnaître. Tous les étés, elle vient s'établir par centaines devant ma porte, attirée qu'elle est par la verdure de deux grands platanes ; et là, du lever au coucher du soleil, elle me martèle de sa rauque symphonie. Avec cet étourdissant concert, la pensée est impossible ; l'idée tournoie, prise de vertige, incapable de se fixer. Si je n'ai pas profité des heures matinales, la journée est perdue.

Ah ! bête ensorcelée, plaie de ma demeure que je voudrais si paisible ; on dit que les Athéniens t'élevaient en cage pour jouir à l'aise de ton chant. Une passe encore, pendant la somnolence de la digestion ; mais des centaines, bruissant à la fois et vous tympanisant l'ouïe lorsque la réflexion se recueille, c'est un vrai supplice ! Tu fais valoir pour excuse tes droits, de première occupante. Avant mon arrivée, les deux platanes t'appartenaient sans réserve ; et c'est moi qui suis l'intrus sous leur ombrage. D'accord : mets néanmoins une sourdine à tes cymbales, modère tes arpèges, en faveur de ton historien.

La vérité rejette comme invention insensée ce que nous dit la fabuliste. Qu'il y ait parfois des relations entre la Cigale et la Fourmi, rien de plus certain ; seulement ces relations sont l'inverse de ce qu'on nous raconte. Elles ne viennent pas de l'initiative de la première, qui n'a jamais besoin du secours d'autrui pour vivre ; elles viennent de la seconde, rapace exploiteuse, accaparant dans ses greniers toute chose comestible. En aucun temps, la Cigale ne va crier famine aux portés des fourmilières, promettant loyalement de rendre intérêt et principal ; tout au contraire, c'est la Fourmi qui, pressée par la disette, implore la chanteuse. Que dis-je, implore ! Emprunter et rendre n'entrent pas dans les mœurs de la pillarde. Elle exploite la Cigale, effrontément la dévalise. Expliquons ce rapt, curieux point d'histoire non encore connu.

En juillet, aux heures étouffantes de l'après-midi, lorsque la plèbe insecte, exténuée de soif, erre cherchant en vain à se désaltérer sur les fleurs fanées, taries, la Cigale se rit de la disette générale. Avec son rostre, fine vrille, elle met en perce une pièce de sa cave inépuisable. Établie, toujours chantant, sur un rameau d'arbuste, elle fore l'écorce ferme et lisse que gonfle une sève mûrie par le soleil. Le suçoir avant plongé par le trou de bonde, délicieusement elle s'abreuve, immobile, recueillie, tout entière aux charmes du sirop et de la chanson.

Surveillons-la quelque temps. Nous assisterons peut-être à des misères inattendues. De nombreux assoiffés rôdent, en effet ; ils découvrent le puits que trahit un suintement sur la margelle. Ils accourent, d'abord avec quelque réserve, se bornant à lécher la liqueur extravasée. Je vois s'empresser autour de la piqûre melliflue des Guêpes, des Mouches, des Forficules, des Sphex, des Pompiles, des Cétoines, des Fourmis surtout.

Les plus petits, pour se rapprocher de la source, se glissent sous le ventre de la Cigale, qui, débonnaire, se hausse sur les pattes et laisse passage libre aux importuns ; les plus grands, trépignant d'impatience, cueillent vite une lippée, se retirent, vont faire un tour sur les rameaux voisins, puis reviennent, plus entreprenants. Les convoitises s'exacerbent ; les réservés de tantôt deviennent turbulents agresseurs, disposés à chasser de la source le puisatier qui l'a fait jaillir.

En ce coup de bandits, les plus opiniâtres sont les Fourmis. J'en ai vu mordiller la Cigale au bout des pattes ; j'en ai surpris lui tirant le bout de l'aile, lui grimpant sur le dos, lui chatouillant l'antenne. Une audacieuse s'est permis, sous mes yeux, de lui saisit le suçoir, s'efforçant de l'extraire.

Ainsi tracassé par ces nains et à bout de patience, le géant finit par abandonner le puits. Il fuit en lançant aux détrousseurs un jet de son urine. Qu'importe à la Fourmi cette expression de souverain mépris ! Son but est atteint. La voilà maîtresse de la source, trop tôt tarie quand ne fonctionne plus la pompe qui la faisait sourdre. C'est peu, mais c'est exquis. Autant de gagné pour attendre nouvelle lampée, acquise de la même manière dès que l'occasion s'en présentera.

On le voit : la réalité intervertit à fond les rôles imaginés par la fable. Le quémandeur sans délicatesse, ne reculant pas devant le rapt, c'est la Fourmi ; l'artisan industrieux, partageant volontiers avec qui souffre, c'est la Cigale. Encore un détail, et l'inversion des rôles s'accusera davantage. Après cinq à six semaines de liesse, long espace de temps, la chanteuse tombe du haut de l'arbre, épuisé par la vie. Le soleil dessèche, les pieds des passants écrasent le cadavre. Forban toujours en quête de butin, la Fourmi le rencontre. Elle dépèce la riche pièce, la dissèque, la cisaille, la réduit en miettes, qui vont grossir son amas de provisions. Il n'est pas rare de voir la Cigale agonisante, dont l'aile frémit encore dans la poussière, tiraillée, écartelée par une escouade d'équarrisseurs. Elle en est toute noire. Après ce trait de cannibalisme, la preuve est faite des vraies relations entre les deux insectes.

L'antiquité classique avait la Cigale en haute estime. Le Béranger hellène, Anacréon, lui consacre une ode où la louange est singulièrement exagérée. « Tu es presque semblable aux dieux », dit-il. Les raisons qu'il donne de cette apothéose ne sont pas des meilleures. Elles consistent en ces trois privilèges  : γηγενης, απαβης, αναςμοσαρχε  ( née de la terre, insensible à la douleur, chair dépourvue de sang ). N'allons pas reprocher au poète ces erreurs, alors de croyance générale et perpétuées bien longtemps après, jusqu'à ce que se soit ouvert l'oeil scrutateur de l'observation. D'ailleurs, en de petits vers où la mesure et l'harmonie font le principal mérite, on n'y regarde pas de si près.

Même de nos jours, les poètes provençaux, familiers avec la Cigale tout autant qu'Anacréon, ne sont guère soucieux du vrai en célébrant l'insecte qu'ils ont pris pour emblème. Un de mes amis, fervent observateur et réaliste scrupuleux, échappe à ce reproche. Il m'autorise à extraire de son portefeuille la pièce provençale suivante, où sont mis en relief, avec pleine rigueur scientifique, les rapports de la Cigale et de la Fourmi. Je lui laisse la responsabilité de ses images poétiques et de ses aperçus moraux, fleurs délicates étrangères à mon terrain de naturaliste ; mais j'affirme la véracité de son récit, conforme à ce que je vois tous les étés sur les lilas de mon jardin. J'accompagne son oeuvre d'une traduction, en bien des cas approximative, le français n'ayant pas toujours l'équivalent du terme provençal.

Souvenirs entomologiques, Jean-Henri Fabre, 1897, Vème Série, Chapitre 13.

Non, la cigale n'a rien à voir avec la sauterelle.

23 avril 2024

Aux quatre vents

Ventus meridianus
                                                                            Notos

Ventus occidentalis

Ventus orientalis

Ventus septentrionalis

Ibn Butlân, vers 1001-1066, Tacuinum sanitatis, à la BNF

T.S.V.P


 François Avril, Fichier des manuscrits enluminés du département des Manuscrits.

13 avril 2024

La proximité, c'est un métier.

 Bougez avec La Poste (1986) 

Pas de problème, La Poste est là (1990) 

La Poste, on a tous à y gagner (1995) 

Ce que l’avenir vous promet, La Poste vous l’apporte (2001) 

La confiance a de l'avenir (2003) 

Et la confiance grandit (2005) 

Faire grandir la confiance, c’est donner des ailes à chacun (2006) 

La confiance donne de l'avance (2008) 

Développons la confiance (2013)

Simplifier la vie (2017)

Vous simplifier la vie (2021)

 

La proximité, c'est un métier. (2023)

09 avril 2024

Votre bain est bientôt prêt

L'Océan atlantique par ici

    Il ne reste plus qu'à donner un petit coup de balai mécanique et tout sera en place pour le 15 juin, quand l'avant-garde du troupeau en maillot  pointera le bout de son nez.

    Penser en outre à éviter particulièrement le bassin d'Arcachon et le triangle d'or Biarritz, Anglet, Bayonne où,  en raison de la  surpopulation, de la surconstruction,  de la surfréquentation  touristique et des changements climatiques, vous pourrez vous retrouver après de fortes pluies provoquant la saturation des réseaux d'eaux usées et d'eaux pluviales, nageant la brasse (ou le crawl ou le papillon, à votre guise) dans une fosse septique. 


Porca miseria !

[Possibilité d'updater le transistor
vers un smartphone.]

C'est rien de le dire !

02 avril 2024

Petites Reines

 
 Pallas, éventuelle référence à Pallas, épiclèse d'Athéna

 Judith , référence possible à Judith, héroïne biblique

Rachel , peut-être Rachel, autre héroïne biblique

Argine , il pourrait s'agir d'une anagramme de regina, « reine » en latin

26 mars 2024

Ma maison, mon jardin

Ma maison,
Ma maison, mon jardin
Ma maison, mon jardin, mon garage

Ma maison, ma cuisine équipée, mes baies vitrées, 
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Une France bien lotie

Ma maison, mon jardin, son mobilier, mon barbecue, ma plancha, ma piscine, mon jacuzzi, ma niche pour mon chien, mes chats pour mes voisins, mon aire de jeux pour mes enfants : mon poteau de basket, ma balançoire, mon trampoline…

Ma maison, mon jardin, ma terrasse, mon garage, mes voitures, mon mur de clôture,  mon portail automatisé, 
Ma maison, mon jardin, ma terrasse, mon garage, mes voitures, mon mur de clôture, mon portail automatisé, ma caméra de surveillance, mon alarme, j'allais oublier...

Fermez le ban

[Quand chaque humain entrera en possession de  ce rêve éveillé, il sera temps de  mettre la clef sous le paillasson.]

20 mars 2024

Le temps de lire

Robert et Marcel Proust en 1877
 par Modeste Chambay

     Papa (donc Robert Proust, frère de Marcel) s'en étonnait autant que moi, il disait en riant : " Le malheur c'est qu'il faut que les gens soient très malades ou se cassent une jambe pour avoir le temps de lire la Recherche. "

    Adrienne "Suzy" Mante-Proust in Souvenirs.

14 mars 2024

Green

Voici des fruits,

Kaki - Denis Brihat
des fleurs,

Tulipe - Denis Brihat
des feuilles,

Denis Brihat - Les Poireaux de Villandry
et des branches

Denis Brihat - Pin d'Irlande

...J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front...

09 mars 2024

Les gens sont méchants

 C’est à sainte Sophie qu’est consacrée la cathédrale de Constantinople.

Aquarelle d'un artiste turc représentant l'église Sainte-Sophie à Constantinople
 Bibliothèque nationale de France

    Cette sainte avait élevé ses filles sagement dans la crainte de Dieu. Foi, la première de ses filles avait onze ans, Espérance, la seconde dix, et Charité la troisième, huit. Etant venue à Rome avec elles, et visitant les églises tous les dimanches, elle fut dénoncée à l’empereur Adrien, qui fut si frappé de la beauté des trois vierges qu’il offrit de les adopter comme ses propres filles. Mais les trois vierges refusent l’offre et se proclament chrétiennes. Alors Foi est rouée de coups par trente-six soldats. En second lieu, on lui arrache les mamelles, et des mamelles jaillit du sang, et du lait des blessures. Les spectateurs acclament la jeune fille, et celle-ci, toute joyeuse, insulte son persécuteur. En troisième lieu, elle est mise sur un gril ardent, en quatrième lieu plongée dans un mélange d’huile bouillante et de cire. Et comme tout cela ne lui fait aucun mal, en cinquième lieu on lui tranche la tête. 
    Vient ensuite le tour de sa sœur Espérance; mais elle, non plus, ne consent pas à sacrifier aux idoles. On la plonge dans un chaudron plein de graisse, de cire et de résine. Des gouttes tombant de ce chaudron brûlent les infidèles, mais la jeune fille ne souffre aucun mal. Enfin, on lui tranche la tête. 
    La troisième fille, encore tout enfant, refuse à son tour de flatter Adrien et de lui obéir. Le cruel empereur lui fait rompre les membres; il la fait fouetter; il la fait jeter dans un four enflammé d’où sortent des étincelles qui tuent six mille païens; mais la petite ne souffre aucun mal, et se promène parmi les flammes comme rayonnante d’or. On la perce alors de pointes de fer rouge, et on finit par lui trancher la tête : ainsi elle recueille la couronne du martyre.