06 janvier 2025

Marque-page

Mes chers amis
Soyez heureux
Pour ennuyer les affreux
les méchants
Tel est mon vœu
de Nouvel An


    Un marque-page du Musée de la Chalosse qui a consacré une exposition d'avril à novembre 2024 à Lise Deharme, muse d'André Breton (le gant du collage sur la  couverture de Nadja, c'est à elle).
    Comme par un fait exprès, cette Lise possédait à Montfort en Chalosse une demeure où elle invitait beaucoup de monde, à l'entrée du chemin (du Pourtiou) qui menait trois cents mètres plus bas à la maison qu'habitait ma grand-mère Rosa. C'est dire qu'avec quelques années en moins, j'aurais pu, jeune cambrousard, tomber nez à nez avec Breton donc, Man ray, Eluard, Cocteau, Queneau, Desnos, Aragon, Picasso, Dali, j'en passe et des meilleur.e.s; j'en suis tout ébaubi.

02 janvier 2025

Une moustache conquérante

Pour l'Homme (comme disent les parfumeurs)

BIGOTELLE ou BIGOTÈRE [bi-go-tè-l' ou bi-gotè-r'] s. m. 
Anciennement, pièce d'étoffe ou de cuir dont on se servait pour tenir la moustache relevée. [ Sa bigotelle et sa pincette [objets de toilette d'Énée], SCARRON, Virg. IV ]
ÉTYMOLOGIE
Espagnol. bigote, moustache. 


Fernando Rey et sa bigotelle chez Buñuel

Kaiser Mustache Trainer
Avant Pendant Après

Si vous voulez
une belle moustache bien dressée

    Utilisez ce merveilleux modeleur. Porté cinq minutes le matin, il façonne n'importe quelle moustache pour toute la journée à la forme souhaitée et de manière permanente après quelques utilisations, assurant confort et apparence améliorée.
    On constatera que presque tous les messieurs avec de belles moustaches bien dressées utilisent l'un de ces modeleurs Kaiser.

Démonstration :

Albert Finney, Hercule Poirot usant de la bigotelle
Le Crime de l'Orient-Express (1974) de Sidney Lumet


Et voila le travail !

18 décembre 2024

Le voyage initiatique

Dans mon souvenir, elle ressemblait bien à ça

   On l'appelait la Micheline, (le nom provenant d'André Michelin) mais aussi la Pauline (en référence à Jean-Raoul Paul, directeur de la Compagnie des chemins de fer du Midi de 1913 à 1932). Le terme le plus approchant en exactitude devait être la Pauline encore que ce ne devait être ni l'un, ni l'autre mais  un autorail unifié à kiosque U150 (Unifiés 150 chevaux). A l'époque on ne savait rien de ces finesses techniques et l'on ne se posait pas de questions .
 
Le passage à niveau de Peyrouton

Pedibus jambus, venant du Gond, on la prenait cette Micheline à la halte de Peyrouton, (petit Pierre ou petite pierre) à 8h54 sur le trajet Dax Mont de Marsan à 3.7 kms de la gare de Dax (départ  8h47)

La halte de Narrosse

et l'on filait vaillamment  vers la halte de Narrosse (étymologie non déterminée) 
au km 7,0. (9h1)
(La SNCF a vendu, il y a quelques dizaines d'années les maisons de Garde-barrières)

La gare de Hinx

Après l'arrêt de rigueur, voilà que nous repartions jusqu'à la gare de Hinx (9h13) [du latin fines : limites entre peuples, frontières (c'était déjà l'étranger)] au km 14.5'.

Gare de Gamarde-les-Bains

Nouvel arrêt ( 9h21) à  Gamarde (etym : peut être source ferrugineuse), 18.5 km et nouveau départ pour  Montfort  (comme son nom l'indique)


Ah oui, elle filait bon train, cette Micheline Pauline, pour ma part, j'aurais voulu qu'elle  ne s'arrête jamais,


Mais déjà, ce pont nous indiquait que nous étions bientôt arrivés 

La gare de Montfort en Chalosse

 Et nous touchions au but : (9h37) la gare de Montfort (Monhòrt de Shalòssa en gascon) (km 22,0) où habitait notre grand-mère.
(A nouveau pedibus jambus, on devait se colleter une bonne marche à pied pour arriver à destination.)

Je n'ai jamais été plus loin, je n'ai jamais fréquenté la halte de Lourquen (km 28,5), les gares de Mugron (km 32,7) de Montaut-Landes (km 40,8), la halte d'Augreilh (km 44,8), les gares de Saint-Sever-Landes (km 47,9) de Mauco-Benquet (km 56,9) et et Mont-de-Marsan (km 64,0) mais je me rattrape, j'y fais désormais de la marche à pied et du vélo (c'est devenu une voie verte sur presque tout le trajet).

               : reseau-train-ho-de-paquito40 (en déshérence)


Et puis, et puis je laisse la parole à mon ami Marcel qui raconte beaucoup mieux que moi ses émois ferroviaires :

    J’aurais voulu prendre dès le lendemain le beau train généreux d’une heure vingt-deux dont je ne pouvais jamais sans que mon cœur palpitât lire, dans les réclames des compagnies de chemin de fer, dans les annonces de voyages circulaires, l’heure de départ : elle me semblait inciser à un point précis de l’après-midi une savoureuse entaille, une marque mystérieuse à partir de laquelle les heures déviées conduisaient bien encore au soir, au matin du lendemain, mais qu’on verrait, au lieu de Paris, dans l’une de ces villes par où le train passe et entre lesquelles il nous permettait de choisir ; car il s’arrêtait à Bayeux, à Coutances, à Vitré, à Questambert, à Pontorson, à Balbec, à Lannion, à Lamballe, à Benodet, à Pont-Aven, à Quimperlé, et s’avançait magnifiquement surchargé de noms qu’il m’offrait et entre lesquels je ne savais lequel j’aurais préféré, par impossibilité d’en sacrifier aucun. Mais sans même l’attendre, j’aurais pu en m’habillant à la hâte partir le soir même, si mes parents me l’avaient permis, et arriver à Balbec quand le petit jour se lèverait sur la mer furieuse, contre les écumes envolées de laquelle j’irais me réfugier dans l’église de style persan. 

08 décembre 2024

La belle Charlotte

     Un soir de 1944, dans un bar d’officier en Angleterre, Bernard Citroën (le fils aîné d’André), qui était alors pilote dans la Royal Air Force, eut le malheur de citer une contrepèterie que son interlocuteur –un commandant anglais– ne parvint pas à décrypter. Vexé, furieux, l’Anglais «se lança dans un grand discours, me disant que chaque langue avait son génie, que l’anglais avait le génie du limerick, qu’un ancien élève d’Oxford ou de Cambridge se croirait déshonoré si au cours de son existence il ne pondait pas cinq ou six nouveaux limericks. Très excité par ses propres paroles, il déclara soudain qu’il défiait le meilleur écrivain ou poète de mon pays d’écrire en français un limerick acceptable.» Le lieutenant Citroën relève le défi . L’enjeu du pari est un double whisky. Il le gagne avec un (et un seul) limerick, intitulé : «La belle Charlotte» 


Native de Vic-en-Badoit,
A la fête comme il se doit
S’en va la gentille Charlotte.
Sous sa robe point de culotte :
Qui te l’a dit ? Mon petit doigt.
Les 400 culs 

03 décembre 2024

Quand les sandales voleront,

tu seras chef d'espadrille.
(Proverbe basque)

Marixu Pinky

        Quand un jeu de mots approximatif conduit à se pencher sur un fait de société : 
   C’est l’histoire de femmes de Navarre et d’Aragon, surnommées les hirondelles (Golondrinas en espagnol, Ainarak en basque), qui émigraient à Mauléon pour travailler dans les usines d’espadrilles entre  1870 à 1940...
       Mais pourquoi les appelait-on “les hirondelles” ?

Les Hirondelles : espadrilles, linge basque et chef moustachu...

   Leur habitude de venir et de repartir toutes en même temps leur a valu le surnom d’Hirondelles par analogie avec l’oiseau annonciateur du printemps, mais aussi par le costume traditionnel noir de l’époque qu’elles portaient. 
   (Hirondelles, un joli nom pour ce qu'on appelle de nos jours plus prosaïquement des Saisonnières, éminemment corvéables à merci.)

Sources et éléments plus complets sur :

Mapa Ruta de las golondrinas
Carte de la randonnée des Hirondelles
(cliquer pour une meilleure visibilité)

   Autres temps, autres mœurs, les golondrinas ont maintenant leur circuit de randonnée.
   Passer un col à 1400 mètres d'altitude, quittant pays et famille pour plusieurs mois, à pied, avec armes et bagages, au printemps, pour un retour à l'automne ne devait certainement pas être la partie de plaisir que connait de nos jours le randonneur un peu expérimenté.

26 novembre 2024

Koloda Douda

А где ж гуси?
В камыш ушли.
А где ж камыш?
Девки выжали.
А где ж девки?
Девки замуж ушли.
А где ж казаки?
На войну пошли.

Les oies de Meïdoum - stuc peint
Ancien Empire, début IV° dynastie - vers 2620 av. J.-C.
 Mastaba de Nefermaat et de son épouse Atet à Meïdoum

Et où sont les oies ?
Parties dans les joncs.
Et où sont les joncs ?
Les filles les ont coupés.
Et où sont les filles ?
Mariées avec leurs hommes.
Et où sont leurs Cosaques ?
Partis à la guerre.

Une comptine russe qui a inspiré Pete Seeger pour son : 
Where Have All the Flowers Gone? ici par Marlène Dietrich

19 novembre 2024

Gros-cul et Tête de nœud


Soph'


Le très attendu M-Hero 1, chinois et électrique : 4,99 mètres de long, 2,08 mètres de large (sans les rétroviseurs extérieurs...), 1,94 mètres de haut pour un empattement de 2,95 mètres. 
On a du pot (d'échappement) :  Le M-Hero 1 n'est pour l'instant vendu qu'en Suisse pour des raisons de législation : son poids, lui fait dépasser la limite du permis B européen :

  3,5 tonnes

Les Suisses ne craignent pas les éclaboussures...

13 novembre 2024

Le lapin fait aux pattes

Roland Topor -  Le lapin - 1975

 "Le Lapin de Montmartre (Lucien Undreiner) est arrêté. On le soupçonne d’un cambriolage (Asnières) et d’un meurtre (Courbevoie)."

Félix Fénéon - Nouvelles en trois lignes, 1906

Paul Signac - Opus 217.
Sur l'émail d'un fond rythmique de mesures et d'angles, de tons et de teintes,
 Portrait de M. Félix Fénéon en 1890
Moma

05 novembre 2024

Pétanque à colorier

Roland

Mauricette

Marcel

Pedro

Fanny

Un monde révolu où l'on baisait le cul de Fanny quand on prenait une déculottée.
Doit-on abandonner cette tradition ou l'actualiser en la complétant : 
Baiser le cul d'Enzo ?
Baiser le cul de Iel ?

31 octobre 2024

Un bon coup de fourchette

 La vie du paysan basque est rythmée par cinq repas qui sont appelés :

gosaria : petit déjeuner pris au réveil, avant la traite du bétail, il est principalement constitué de lait sucré et de café consommé avec du pain ;

askaria : « petit déjeuner à la fourchette », pris après le soin des bêtes et avant d'entreprendre les travaux des champs ; on y mange un plat chaud et salé, généralement l'arrautza ta xingar (« œuf et porc salé ») ;

Piperade (de pipèr, piment vert gascon)

bazkaria : dîner pris à la pause de midi, avant la sieste, c'est le repas le plus consistant de la journée. Il doit son nom aux légumes (barazki en basque, de baratz, « jardin ») ;
arratsaldeko askaria : goûter pris vers 16 heures (on parle aussi de lauetako, « 4 heures », ou de krakada) ; on y consomme volontiers du fromage avec de la confiture et un verre de vin ;
afaria ou aphairua (« souper » en français) : dernier repas de la journée. On y consomme généralement l'eltzekaria, ou potage. Comme on disait en souriant : « Salda hun baten egiteko, behar da : hu ! mu ! be ! uxu ! » (« Pour faire un bon potage, il faut : porc, bœuf, mouton, poule. »)
Autrefois, de simples talo, de la broska (méture frite en morceaux) ou des châtaignes, pouvaient suffire à apporter les calories nécessaires.

Notes et références
Pierre Lhande, de l'Académie basque, Dictionnaire basque-français, 1926.

25 octobre 2024

Ont-ils vraiment la main ?

Vous êtes sans emploi
Vous exercez un métier listé ci-dessous : 
Vous avez la possibilité de devenir président(e) des États-Unis.

1961 N'a jamais rien fait
1963 N'a presque rien fait
1969 Avocat marron
1974 Avocat quoi
1977 Marchand de cacahuètes

Roue de la fortune (légèrement voilée)

1981 Acteur de série B 
1989 Marchand de pétrole
1993 Juriste (un petit peu)
2001 Marchand de pétrole (comme papa)
2009 Travailleur social (pas longtemps)
2017 Agent immobilier (comme papa)
2021 N'a jamais rien fait
Tentez votre chance !