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25 octobre 2023

Quand j'étais noir,

plus jeune et légèrement enveloppé
  

J'ai montré  cet extrait  de  vidéo de ma jeunesse à l'un de mes petits-fils 
qui n'a fait aucune difficulté pour me reconnaître. 
Cela me laisse perplexe.

15 mai 2023

Le fameux Kôkô

qui a créé le Nabout twist,

C'est ... c'est... 


comme le Port-Salut, c'est écrit dessus

[ J'ai vu le fameux Kôkô, à l'Atrium à Dax. En première partie passait le Petit Prince, un chanteur Suisse  de 11 ans retourné depuis à l'anonymat [il a disparu après sa mue, Wikipedia nous dit qu'il  devint  père de famille (un fabuleux destin) et qu'il travailla en tant que fonctionnaire pour l'Etat de Vaud (le champ du fort possible)].  J'étais au dernier étage, au poulailler, en compagnie de jeunes abrutis comme moi. La mode était alors à l'hystérie pour les jeunes dames, (c'était l'époque des Beatles)


et à la démonstration de force pour les jeunes messieurs. Dans un élan de fol humour, le fils du docteur Nouibeau, sur la chanson Si j'avais un marteau, If i had a hammer, jeta sur scène un marteau  et les occupants du poulailler s'attachèrent à massacrer les rangées de sièges sur lesquels ils étaient assis.
Résultat des courses, le poulailler où la place de cinéma coûtait  3 francs 6 sous ne fut jamais réparé et l'on dut mettre la main à la poche plus lourdement pour se payer une place au balcon, qui lui, avait été épargné.

Retour à Kôkô, devenant par la suite Clo-Clo, et à son Nabout twist, son premier enregistrement, en version franco-arabe ici. (Kôkô, comme sa consœur Dalida, est né et a vécu en Egypte.)]

12 mars 2023

Boule et bille


De nos jours, le joueur de billes bénéficie d'un très large choix dans la taille de ses munitions : tétine, mini, bélier, normale, boulet ou berlon, maxi boulets,  bisquaillin, calot ou tacot, boulard, maxi boulard, baleine, mammouth, aigle, caille, bigaro et  le Triard.

Handmade Marble - Rinky Dink
Bille faite main

Les différentes techniques de tir ne sont pas en reste : pichenette, pointage, pince, calage...

De nombreux jeux sont possibles : la ville fortifiée, le pot (ou la fosse), la pyramide, le parcours (ou Tour de France), le jeu du triangle, du carré ou du cercle (ou l'enclos), la poursuite (ou touche-touche ou la tic), le mur, le viaduc, le au plus près (ou victoire à l'empan), la trame (ou les prunes), le gardien du dé...

Jeu de billes : le mur
 
Les règles, les manières de jouer au jeu de billes se sont toujours transmises oralement jusqu'à maintenant et font partie de la culture enfantine. 
Les éléments ci-dessus sont tirés d'un Pdf  créé par un instit (professeur des écoles actuel) Jean-Christophe Rochelle, passionné depuis tout petit par les billes.

Un sac de boules (billes)

Pour ma part, je ne parlais pas de billes mais de boules. Je ne connaissais que l'agathe, rare, qui servait à tirer, et la boule en terre qui constituait le butin habituel. Je n'aimais pas le boulard ou le plomb, trop gros. Je ne savais pas que je pratiquais le calage pour technique de tir. Quand au type de jeu, je pratiquais surtout le rond, le triangle, la poque, (le pot, le trou), le viaduc et quelque peu le Tour de France. Je me souviens bien aussi de "preum", "deuss" "der" pour l'ordre de jeu, de point de hougne aussi (pas de main qui s'avance en tirant) et de point de hisse (pas de possibilité d'élever la main .) pour les interdictions d'avant-jeu.

Jouer aux caniques
Un gascon qui avait du exporter le terme à Saint-Pierre et Miquelon

Pourquoi appelait-on boules les billes dans cette cours de récré de l'école du Gond. Voyons ce qu'en disait à ce sujet notre voisin l'abbé Vincent Foix, Narrosse 1857 -  Laurède 1932,  dans son dictionnaire Gascon-Français : 

canique sub. fém. Boule, boulette (Maremne) - Lou yoc de canique, ha à les caniques, faire aux boules, jouer aux boulettes. Rem. : Le mot boule ou boulette a plusieurs mots correspondants en gascon, qui varient selon les pays : en Maremne, on dit canique, dans une partie du Marensin fourbiale, dans l'autre gailhère, en Chalosse bole, etc, etc. (je connaissais aussi gayole.)

Et puis en Amérique aussi on jouait aux marbles, même au cinoch :

The Soul of Youth (1920)

23 février 2023

Bolides d'autrefois

Munissez-vous de colle à séchage rapide.
Pour les essieux employez 2 allumettes de 5cm minimum de longueur.
Des mines de crayon peuvent aussi être utilisées avec succès.
Détachez les différentes pièces et formez bien les plis.
Avant d'enfoncer un axe, mettre un point de colle à son extrémité.

Panhard et Levassor 1894

En 1867, le nom de Panhard était déjà très connu: il désignait à cette époque une importante affaire dont la prospérité avait à l'origine l'exploitation d'un brevet pour la fabrication de machines à découper le bois. Cette firme avait été créée 20 ans plus tôt par Périn. Ce fondateur s'associa avec René Panhard, ingénieur de l'Ecole Centrale. Après la guerre de 1870, l’usine Périn-Panhard transporta  ses activités avenue d'Ivry, à l'emplacement qu'elle occupe encore aujourd'hui.
Lorsqu'en 1886 Périn disparut un nouvel ingénieur de Centrale, Emile Levassor, le remplaça. La raison sociale devint alors Panhard et Levassor.
En 1889, un autre Centralien, l'ingénieur Sarazin chargé par Gottlieb Daimler de négocier l'exploitation du brevet de son moteur en France entra chez Panhard et Levassor. Les tractations engagées aboutirent finalement à un accord. C'est ce qui explique la présence d'un moteur Daimler sur les premières Panhard et Levassor.
Dans la Panhard et Levassor 1894, le moteur est à l'avant, sous un capot, et la disposition des organes mécaniques est simplifiée.
Ce fut une performance technique si parfaite que, plus de vingt ans après leur mise en service,on pouvait voir encore sur les routes menant au front des Panhard et Levassor 1894 assurant les périlleuses missions qu'exigeait la première guerre.

Mercedes - 1901

Construite par l'ingénieur Wilhelm Maybach, cette voiture fut la première à porter le nom maintenant célèbre de Mercedes, prénom de la fille d'un des principaux actionnaires de la firme Daimler. Elle apportait des nouveautés techniques sensationnelles : un châssis en tôle emboutie, un allumage par magnéto, une boîte de vitesse "sélective"et un radiateur de type nid d'abeilles.
La Mercedes 1901, par les solutions qu'elle proposait à l'Industrie Automobile, doit être réellement considérée comme le prototype de la voiture moderne.

Serpollet-1902

Serpollet-1902, dite l'Œuf de Pâques.
Toutes les voitures construites par l'ingénieur Léon Serpollet étaient mues à la vapeur. Le premier modèle, sorti en 1888, permit à Serpollet d'effectuer le voyage Paris-Lyon en ... 13 jours. Dès 1900, l'ingénieur s’intéresse aux voitures de compétition : l'Œuf de Pâques, qui atteignit 120 km/h sur la Promenade des Anglais, à Nice, fût le plus rapide de tous les modèles Serpollet.
Caractéristiques techniques : propulsion par chaudière à vaporisation instantanée (brevet Serpollet).

Renault-1906

A cette voiture, dont le moteur comportait 4 cylindres de 165 mm d'alésage et 150 mm de course, s'attache le souvenir d'une prestigieuse victoire de l'Industrie Automobile française.
C'est, en effet, les 26 et 27 juin 1906, que ce modèle Renault, piloté par Sziss, remporta , à 102 km de moyenne horaire, le 1er Grand Prix de l'Automobile Club de France, disputé sur le circuit du Mans. C'est d'ailleurs à partir de cette époque que Le Mans devint le centre mondial des grandes compétitions automobiles.
Le triomphe de Renault en 1906 eut pour conséquence heureuse d'attirer, enfin, l'attention des pouvoirs publics sur les pionniers de l'automobile lesquels, jusqu'alors, ne devaient compter que sur eux-mêmes, sur leur courage, leur persévérance et leurs faibles moyens financiers.
Dès la naissance de l'automobile, les courses ont constitué un remarquable banc d'essai qui a permis d'améliorer sans cesse la qualité de la mécanique, des carburants et des lubrifiants.Shell Berre (passez-moi effectivement le lubrifiant) s'est toujours intéressé de très prés à la compétition. Elle fournit aux constructeurs ou aux coureurs huiles et carburants. Elle participe à l'organisation d'une des grandes épreuves annuelles : Le Tour de France Automobile.


Ces planches font partie d'une collection éditée spécialement pour les petits amis de Shell Berre. Vous trouverez gratuitement chaque mois un modèle nouveau dans la station-service habituelle de vos parents.

[ J'étais un petit ami de contrebande de Shell Berre car mes parents n'avaient ni permis ni voiture. Mon père qui devait connaitre le proprio ou le gérant ou l'employé du Bon Coin, route de Tercis, qui faisait si je m'en souviens bien, bar, tabac, station-service Shell et même dancing, il me semble ou alors j'embellis et qui maintenant est un restau indien, me rapportait ces très précieux cartons de découpage. ]

06 juillet 2020

Quatre-Chevaux


Quatre chevaux de la grotte ornée de la Combe d'Arc, en Ardèche

   Quelques énigmes concernant l'art pariétal ou rupestre :
Mais où les hommes (ou les femmes) préhistoriques faisaient-ils leur apprentissage ? 
Pourquoi n'a t-on pas trouvé de grottes ateliers avec ébauches, dessins ratés, raturés ?...
Et les enfants dans tout ça : aucun n'a jamais dessiné des têtes à totos sur les dessins des parents pendant que ceux-ci étaient à la chasse au bison ?
Et puis qui désignait le peintre, pourquoi ne trouve-ton pas  de vieilles croûtes commises par le  notable du coin ( grotte T4, chauffage au feu de bois, importante garde robe en fourrure ) barbouilleur du dimanche auto-proclamé artiste qui aurait imposé ses vues en la matière ?


Le cheval-vapeur est une unité de puissance ne faisant pas partie du Système international d'unités, qui exprime une équivalence entre la puissance fournie par un cheval tirant une charge et celle fournie par une machine de propulsion à vapeur. Le cheval était, du fait de son utilisation massive, la référence de puissance des attelages avant l'avènement de la propulsion mécanique. Par exemple, en 1879, les 38 lignes d'omnibus de Paris requéraient l'entretien de 16 500 chevaux. nous dit Wiki.

L' industrialisation du monde moderne n' a pas été tendre envers nos amis chevaux. Pouvant être remplacés par des systèmes mécaniques, on a commencé à songer à les boulotter : en France, en 1866,  une  première boucherie chevaline ouvre à Nancy puis quelques semaines après à Paris.
L'apparition de l'automobile puis des tracteurs et autres engins dans le monde agricole signera l'arrêt de mort de millions de nos camarades équins.
Enfin, ceux-ci une fois décimés, les boucheries chevalines fermeront progressivement à leur tour. En 2014, il n'en restera plus que 750 en France.


[ Un jour qu'il faisait faim, on nous servit de beaux beefsteaks. Chacun plongea le nez dans dans son assiette et fit jouer vaillamment fourchette et couteau, mais à la première bouchée, les têtes se  relevèrent dans un parfait ensemble avec un bouarkkk de dégoût. Déjà la puce à l'oreille à la vue d'une viande crue à la couleur rouge inconnue puis alertés à la cuisson par une petite odeur douceâtre, pas habituelle, ce petit goût fadasse que nous rencontrâmes nous acheva.
Notre mère avait tenté de nous faire passer des vessies pour des lanternes, du cheval pour du bœuf. Les steaks partirent à la poubelle, faim ou pas. C'était la première fois et la dernière fois que j'ai ingurgité une bouchée de cheval, du moins en pleine conscience  car il est fort probable que j'ai du en tortorer dans le saucisson (de ch'val) par exemple, dans les pâtés, les plat cuisinés et autres préparations industrielles...]

Al Soufi
Les Figures des étoiles fixes

13 avril 2020

Une bévue dans la Caro-Kann

    L’ouverture est la première phase d'une partie d'échecs. Certaines de ces ouvertures comportent parfois des pièges mortels. La Caro-Kann : 1. e4 c6 2. d4 d5 fait partie de ces dernières.



    J'avais les noirs. J'ai commis cette bévue au café des Trois marchands, place Saint Pierre à Dax, assis sur une mauvaise banquette de moleskine rouge. Mon adversaire s'appelait Roland; un buveur d'anisette surveillait d'un air goguenard le déroulement de la partie. C'était en 1977. Les oreilles m'en cuisent encore.

16 janvier 2020

Apparition

Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris.
Son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,
Innocent et joyeux.
.....
.....
.....
.....
.....
.....
Seigneur ! préservez-moi, préservez ceux que j'aime,
Frères, parents, amis, et mes ennemis même
Dans le mal triomphants,
De jamais voir, Seigneur ! l'été sans fleurs vermeilles,
La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles,
La maison sans enfants !

Victor Coco Hugo

05 janvier 2020

Koenigsmark

Kœnigsmark, de Pierre Benoit 1886 Albi 1962 Ciboure, 
paru le 11 novembre 1918, jour de l’armistice ,


fut le premier ouvrage publié par le Livre de Poche, collection lancée en 1953 par Henri Filipacchi créateur en 1931 de la Bibliothèque de la Pléiade. Henri Filipacchi a été chargé également en 1940  par la Propaganda Staffel de recenser les livres "susceptibles d'indisposer les autorités d'occupation" la liste Otto (du nom de l'ambassadeur d'Allemagne à Paris, Otto Abetz). Ceci explique peut-être ce choix du roman d'un écrivain conservateur et réactionnaire comme entame d'une collection qui deviendra un immense succès.
Filipacchi et Benoit connurent quelques ennuis à la Libération et furent jugés : affaire classée par la Commission d'épuration pour le premier, relaxe pour le second.

[parmi les rares souvenirs notables évoqués par mon père, il y avait le fait que dans sa jeunesse, il s'était tiré involontairement une balle de revolver dans le sexe et également qu'il avait participé à l'arrestation de Pierre Benoit. Ne l'ayant jamais vu un livre entre les mains, j'ai toujours imaginé qu'il ne l'avait pas inventé, ce nom d'écrivain.
En fait, après recherches, (tout n'est pas bien net cependant) : Pierre Benoit a été arrêté une première fois à Bayonne le 15 septembre 1944 par un groupe de jeunes maquisards espagnols (???) et sera ensuite  incarcéré à la prison de Dax. Mis en résidence surveillée à partir du 15 novembre 1944, le 23 novembre 1944, un ordre d'arrestation est à nouveau lancé (intervention paternelle présumée). Après un séjour dans une clinique dacquoise pour soigner un genou, il sera incarcéré à la prison de Fresnes du 23 janvier 1945 au 4 avril 1945.]

Je n'ai pas lu Kœnigsmark, par contre j'ai lu Mademoiselle de la Ferté (1923) du même Pierre Benoit dont l'intrigue se déroule à Saint Paul lés Dax.
Commentaire de lecteur sur Babelio : un roman avec pour toile de fond des marais malodorants, chargés de brumes épaisses et une maison humide et malsaine dans laquelle l’héroïne, seule et sans avenir, est condamnée à croupir.
[il n'y a plus de nos jours de marais malodorants mais un grand centre commercial à la place avec plein de bretelles d'accès et des lotissements de partout.]

Ecoutons Eric-Emmanuel Schmitt  parler de l'auteur dans sa préface de Mademoiselle de la Ferté : Aujourd'hui sa position relève du paradoxe; lui qui fut aimé du public et ignoré par les lettrés connaît la situation inverse : ignoré par le public et aimé des lettrés.
Romancier du trouble et de l'écriture oblique, Pierre Benoit n'est lui-même que lorsqu'il se retire. Il ne se présente pleinement qu'absent. Au lecteur de compléter la trame...

[Daniel Filipacchi (Salut les copains) est le fils de Henri Filipacchi.
Le livre de poche, c'est bien mais ça vieillit mal]

08 juillet 2019

Le plan Million

   Après guerre, en 1950, les Hlm (habitations à loyer modéré) remplacent les Hbm (habitations bon marché). Les logements font cruellement défaut et  les travailleurs pauvres ne peuvent se loger même aux conditions  de loyers  HLM.

   Pierre Groues, l'abbé Pierre qui a fondé la communauté d’Emmaüs en, côtoie la misère quotidiennement. En 1954, lui qui a été député de 1945 à 1951 tente de faire passer par l'intermédiaire de son ami Léo Hamon un amendement : Il s’agit de prélever un milliard, sur les 90 prévus pour la reconstruction, afin d’édifier des cités de première nécessité. Dans la nuit du 3 au 4 janvier, après 72 heures de débat, le projet est rejeté.

    L'abbé n'en reste pas là. S'étant rendu compte du potentiel que représentait la radio, ( il a participé au jeu du Quitte au double de Zappy Max en 1953 et a gagné pour sa communauté 250000 francs), il lance un appel sur Radio-Luxembourg :

"Mes amis, au secours...

Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à 3 heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l'avait expulsée. Chaque nuit, ils sont plus de 2000 recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d'un presque nu. Devant l'horreur, les cités d'urgence, ce n'est même plus assez urgent!

Écoutez-moi ! En trois heures, deux premiers centres de dépannage viennent de se créer : l'un sous la tente au pied du Panthéon, rue de la Montagne Sainte Geneviève; l'autre à Courbevoie. Ils regorgent déjà, il faut en ouvrir partout. Il faut que ce soir-même, dans toutes les villes de France, dans chaque quartier de Paris, des pancartes s'accrochent sous une lumière dans la nuit, à la porte de lieux où il y ait couvertures, paille, soupe, et où l'on lise sous ce titre « centre fraternel de dépannage », ces simples mots : « Toi qui souffres, qui que tu sois, entre, dors, mange, reprends espoir, ici on t'aime ».

La météo annonce un mois de gelées terribles. Tant que dure l'hiver, que ces centres subsistent, devant leurs frères mourant de misère, une seule opinion doit exister entre hommes : la volonté de rendre impossible que cela dure. Je vous prie, aimons-nous assez tout de suite pour faire cela. Que tant de douleur nous ait rendu cette chose merveilleuse : l'âme commune de la France. Merci! Chacun de nous peut venir en aide aux sans abri. Il nous faut pour ce soir, et au plus tard pour demain: 5.000 couvertures, 300 grandes tentes américaines, 200 poêles catalytiques.

Déposez-les vite à l'hôtel Rochester, 92, rue de la Boétie ! Rendez-vous des volontaires et des camions pour le ramassage, ce soir à 23 heures, devant la tente de la montagne Sainte Geneviève.

Grâce à vous, aucun homme, aucun gosse ne couchera ce soir sur l'asphalte ou sur les quais de Paris."

1954  l’Abbé Pierre pique un petit roupillon bien mérité après son appel

   Cet appel à la radio va connaitre un  très fort retentissement  et provoquer un immense mouvement d’entraide.  Le nez mis dans le caca, les politiques vont finir par se bouger l'arrière-train.
   Il sera créé dans l’urgence des Logements Économiques de Première Nécessité financés par la Caisse des Dépôts et Consignations, puis sera organisé en 1955 le concours : 
Opération Un logement pour un million
 (soit 21 300 € valeur 2018, actuellement , on obtiendrait à peu près pour ce prix une niche aménagée sous un escalier d'immeuble)

   A Dax, seront construits deux petits ensembles de ce type, l'un à Berre qui sera dit "A l'abbé Pierre", l'autre au Gond, qui s'appellera tout naturellement  "le plan Million". L'idée  était donc de construire un logement pour un million d'anciens francs (les légers, le franc lourd ou nouveau franc viendra en 1960 ). Pour le prix, il y avait électricité, eau froide à volonté et un trou au plafond pour faire passer le tuyau du mirus chargé de chauffer toutes les pièces.

   J'y ai passé quatorze ans au plan Million et c'était notre adresse au début : Famille D., Plan Million 40 Dax, Ensuite, il a fallu gommer Plan Million (ça la foutait mal certainement de toujours rappeler le prix que ça avait coûté et puis il fallait bien commencer à effacer les années de misère), c'est devenu quartier Biarritz (bien plus chic), pour en arriver à avoir un nom de rue. Il nous échut la rue des Cigales pas loin de la rue des Abeilles (je nous aurais plutôt vu en fourmis).

   Qui habitait là ? Pas comme à Paris, des sans-abris ou d'anciens habitants de bidonvilles mais deux grandes familles, d'un coté, des  économiquement faibles (une charmante locution apparue en 1954) issus pour la plupart de l'exode rural : enfants ou petits enfants de paysans, fermiers, journaliers, ouvriers agricoles, métayers descendus des collines de Chalosse ou des pinèdes du nord de l'Adour,  sans qualifications mais largement pourvus en progéniture (on jouait dans cette catégorie) et de l'autre, le volet social : des filles-mères (une appellation légèrement infamante de l'époque) et leurs rejetons.

Le plan Million et sa majestueuse allée de prunus
(Et ta sœur? Elle fait du vélo!)

Le plan Million ne nous a pas survécu. Avant démolition, on sentait chez lui comme un désir de retourner à ses origines modestes : il avait fini par ressembler à un bidonville,  mais il avait accompli sa vaillante mission.

━ Et alors il dit quoi, l'athée anti-clérical ?
━ Eh bé, il dit :  Merci l'abbé !

20 juin 2018

Chez Alice


Alice se servait chez Fischer
(étonnant que les ligues de vertu n'aient pas pensé à faire retirer cette pub)

    Chez Marie à Dax, quartier du Gond, a fermé il y a quelques années et c'est tout à fait dommageable. Je n'ai pas trop connu Marie mais plutôt sa lointaine prédécessrice, Alice. Son bistrot, à l'époque, il s'appelait, il s'appelait... Chez Alice. Après un mince boyau contenant quelques tables, rarement occupées, il n'y avait pas de passage, ou alors parfois de quartier à quartier, s'ouvrait l'arrière salle pour les habitués. Il y avait là une large table ovale,  pouvant contenir, oh oui, au moins vingt-cinq personnes (j'étais petit, je voyais tout en grand) où l'on prenait prenait place avec  les connaissances de mon père: Jeannot B. qui vendait des cravates dans un parapluie au marché de Dax, Six-Litres le peintre (j'ai longtemps cru qu'il s'appelait Silitre, un nom comme un autre, je l'ai compris beaucoup plus tard, il s'agissait en fait de sa consommation de vin quotidienne) , les frères Toucome (ils se torchaient souvent vilain mais ils me faisaient rire), Neunœuil (parce qu'il n'avait plus qu'un œil), le petit Broum (j'aimais bien ce nom), Auguste, le vieux coiffeur à la jambe de bois (un souvenir de quatorze) qui me taillait par ailleurs une frange à la Adolf qui m'est restée longtemps sur l'estomac, Anatole, à la mâchoire de trabiole, qui faisait parfois un saut depuis La Torte pour une belote, le Portugais (je n'ai jamais connu son véritable nom) qui travaillait avec mon père chez Andoche, le marchand de bois, et qui était tout noir de charbon, le béret, noir lui aussi, bien enfoncé jusqu'au dessus des sourcils... C'est là que j'ai bu ma première gorgée de bière, comme dit l'autre et c'est vrai que dans la bière, c'est le seul intérêt (et encore, quand il fait chaud).

 
Ce n'est pas un Landais mais à l'internationale de la binouze,
 il n'y a que des frères (et des sœurs)

 Alice qui perpétuait la noble tradition de l’Assommoir, avait aussi inventé sans le savoir, le café brun, comme en Hollande, patiné aux fumées de poêle et de  tabac et aux haleines chargées. Je n'ai de souvenir que de marron, plus clair pour la table, plus foncé pour le plafond et les murs, et pour le sol, sous la sciure qui étanchait les débordements, on devinait... du marron. Et les fenêtres devaient être aussi marron,  ou bien tout simplement il n'y en avait pas, car elles ne m'ont laissé aucune trace.
    Tous se retrouvaient là autour de force chopines pour des conversations dont je n'ai plus la moindre idée, mais j'ai encore dans le nez l'odeur du Gris et des Gauloises, et je vois toujours le mirus lancer  ses éclairs de lumière derrière sa petite fenêtre à feuille de mica. 
    Alice m'aimait bien et je le lui rendais. C'était son mari, (étaient-ils mariés?) qui m'impressionnait. A plusieurs reprises, je l'ai vu entre chien et loup se battre dans la rue contre des adversaires que je ne distinguais pas, certainement des animaux : des rats, des serpents, des éléphants..., à ce qu'on m'a dit.

[Prochains numéros : Chez Jeannotte (Dieu ait son âme) à Peyrouton, Aux Platanes, (en ville disait-on) pour une omelette arrosée de bon matin, Chez Labadie, à la Torte, déjà plus classe, il avait la télé, le Bon Coin à Saint-Vincent (un bon coin vraiment), le Spoutnik, à Saint-Pierre, huit mètres carrés pour une réputation sulfureuse (pas possible, il devait y avoir un étage), chez Diago, Saint-Pierre idem, pour un tiercé dans l'ordre, et puis plus tardif, le Panier à salade, toujours Saint-Pierre, tenu par un  comptable véreux qui n'avait pas peur d'annoncer la couleur...]

Moine caviste goûtant le vin de la barrique tout en remplissant une jarre
A monk-cellarer tasting wine from a barrel while filling a jug.
 From Li Livres dou Santé by Aldobrandino of Siena (France, late 13th century).

    Après cette gorgée de bière qui fut décevante, passant pour les vacances de la ville à la campagne,  chez l'oncle, j'eus alors la révélation de cette incomparable boisson immémoriale qu'est le vin, auprès de quoi, la bière, comme le dit bien l'expression, n'est que de la petite bière (Munich ne fait pas le poids contre Dionysos).
    Chargé d'aller remplir la bouteille au chai, je m’exécutais avec plaisir et une fois celle-ci pleine, chassant les moucherons, je m'envoyais au goulot une bonne lampée et recomplétais le flacon, ni vu ni connu, à la barrique.

Ce sont de ces petits riens qui forgent une destinée.

22 février 2018

Une matinée bien tranquille

Ouah ! déjà six heures, mais ils voient donc pas que j'ai faim, oh ! il faudrait qu'ils se bougent un peu , comment faut-il leur dire, pourtant je demande assez fort... Ah ! il fait du bien ce petit bibe du matin, j'espère qu'ils n'ont pas oublié la compote qui vient après. Ensuite, je vais réclamer un petit morceau de pain, ça me fait les dents... ils vont dire non mais je vais insister, ils vont finir par céder, je les connais comme ma poche... Oui j'ai bien mangé mais bon, ça va, lâchez-moi maintenant, j'ai à faire, il y a ce tiroir plein de trucs, j'ai fini par trouver comment l'ouvrir,  je mets  tout par terre, c'est trop drôle, je pourrais y passer la journée et en plus ce n'est pas moi qui ramasse... Ça me vient tout à coup, et si j'allais  faire un petit tour à l'escalier, à quatre pattes pour commencer  – Noon! Noon! –  Mais de quoi je me mêle ? J'en suis tout juste à la troisième marche...  On me soulève, on m'emporte? ils ne perdent rien pour attendre... puisque c'est ça, je vais à la plante verte, dans le pot, c'est plein de jolis petits cailloux tout lisses, je m'en mets  plein dans la bouche, je les entends déjà : – Crache ! – crache !... quelle bande d’empêcheurs de tourner en rond... Houla ! j'ai un petit coup de mou, allez prends moi dans les bras mais ne reste donc pas comme un piquet planté, emmène moi à la baie vitrée, on va peut-être voir des oiseaux... maintenant à la porte d'entrée, et si jamais quelqu'un arrivait ! Non, il n'y a personne... Allez, demi-tour ! mais  qu'est-ce que je vois de là haut ? ils ont laissé traîner la télécommande pleine de boutons sur la petite table, si je monte dessus, à tous les coups je l'attrape ... Descend moi ! vite ! – Qu'est ce qu'on a dit !?, qu'est ce qu'on a dit !? Qu'est-ce que j'en sais  moi de ce qu'on a dit, vraiment  trop c'est trop... Comment,  je suis tout rouge, eh bé oui, je pousse, quoi de plus naturel et en plus ça tient chaud. La suite me plaît moins,  ils vont me prendre par dessous les bras , me flairer comme un chien et je suis bon pour la table à langer : – il en avait fait un gros caca !!! je ne vois pourtant là rien d'extraordinaire, j'en fais plusieurs par jour et ça ne me coûte rien mais pourquoi me parlent-ils à la troisième personne?
...Je suis tout propre... Aïe ! la minute culturelle ! on va lire un peu, mais qui on ?, pour ma part je ne dis pas un mot, et vas y que je t'imite le chien et le chat, le lion et l'abeille, bzzz, bzzz, bzzz !!! - parfois je me prends à douter de leur santé mentale- et que je te passe immédiatement au niveau supérieur : trois tortues grises trottaient sur trois toits gris très étroits. Trois troîts gris !!! C'est pas dieu possible, ils veulent m'apprendre et se plantent en lisant la première ligne...
Je l'aurais parié, maintenant, au tour du puzzle : je prends une pièce et je tape comme un sourd, il n'y a rien qui rentre. Ce que je préfère dans le puzzle, c'est la tête qu'ils font, très attentifs au début, puis, plus je tape, plus leurs mines s’assombrissent, à la fin, ils sont carrément consternés... C'est bon, je vous laisse,  les intellos, je vais faire un tour à la cuisine, ça fait un moment que je n'y suis pas allé, j'aime bien, ça sent bon, et puis il y a le four avec une lumière rouge, – Chaud ! Chaud !, chuintent-ils, – Je sais, je sais... Je m'en fous de leur four, je passe devant en le touchant quand même un peu pour le fun, ah oui trop cool, ces aimants sur le frigo, ça se détache bien, j'en prends un, je vais le mettre à la poubelle pour voir,  je me marre...
Ouh ! heureusement que j'ai regardé la pendule :  dix heures !!!, je vais me faire une petite sieste parce qu’après, j'ai encore un boulot pas possible...


Bon,  allez,  à plus pour de nouvelles aventures !

22 novembre 2016

L'art d'être grand-père

"Viens voir les léopards de Tyr, les gypaètes, 
L'ours grondant, le boa formidable sans bruit, 
Le zèbre, le chacal, l'once, et ces deux poètes, 
L'aigle ivre de soleil, le vautour plein de nuit."


Je suis fin prêt

19 août 2014

Transgression

Chapitre IV, Larcin

9. Le larcin est condamné par votre loi divine, Seigneur, et par cette loi écrite au cœur des hommes, que leur iniquité même n’efface pas. Quel voleur souffre volontiers d’être volé ? Quel riche pardonne à l’indigent poussé par la détresse ? Eh bien ! moi, j’ai voulu voler, et j’ai volé sans nécessité, sans besoin, par dégoût de la justice, par plénitude d’iniquité ; car j’ai dérobé ce que j’avais meilleur, et en abondance. Et ce n’est pas de l’objet convoité par mon larcin, mais du larcin même et du péché que je voulais jouir. Dans le voisinage de nos vignes était un poirier chargé de fruits qui n’avaient aucun attrait de saveur ou de beauté. 

Pirus communis L
Poire  Williams Bon Chrétien
Nous allâmes, une troupe de jeunes vauriens, secouer et dépouiller cet arbre, vers le milieu de la nuit, ayant prolongé nos jeux jusqu’à cette heure, selon notre détestable habitude, et nous en rapportâmes de grandes charges, non pour en faire régal, si toutefois nous y goûtâmes, mais ne fût-ce que pour les jeter aux pourceaux : simple plaisir de faire ce qui était défendu. Voici ce cœur, ô Dieu ! ce cœur que vous avez vu en pitié au fond de l’abîme. Le voici, ce cœur ; qu’il vous dise ce qu’il allait chercher là, pour être gratuitement mauvais, sans autre sujet de malice que la malice même. Hideuse qu’elle était, je l’ai aimée ; j’ai aimé à périr ; j’ai aimé ma difformité ; non l’objet qui me rendait difforme , mais ma difformité même, je l’ai aimée ! Âme souillée, détachée de votre appui pour sa ruine, n’ayant dans la honte d’autre appétit que la honte ! Mais quelle honte !

Les Confessions
Saint Augustin, né en 354, municipe de Thagaste (Souk Ahras, Algérie) , mort en 430, Hippone (Annaba, Algérie)

[J'aurais attendu plus de ces confessions de Saint-Augustin, qui, à part ce vol de poires et  la révélation que sa mère, Sainte Monique, était portée sur la chopine, nous laissent un peu sur notre soif.]

Moi aussi, comme Saint-Augustin (mais sans espoir de canonisation), j'ai péché, transgressé, fauché pour le plaisir et sans enrichissement personnel. Rentrant à pied et à pas d'heure de je ne sais quelle virée nocturne, nous avisâmes, un petit groupe de drôles -  Aux larges épaules, (pas tant que ça) De joyeux bandits, Sachant rire et battre(pas trop) Mangeant comme quatre, Buvant comme dix -  devant le rideau baissé d'un épicier, la livraison matutinale des BOF (beurre, œufs, fromage), et volant un cageot rempli de camemberts, nous distribuâmes ceux-ci dans les boîtes aux lettres du Village III de la cité universitaire de Talence (1 camembert par boîte).
Dieu me pardonne et dans sa grande bonté, dédommage le malheureux épicier.

25 septembre 2013

Le peigne de l'eau


Eduardo Chillida avait son peigne du vent, moi plus modestement, j'ai mon peigne de l'eau.
Quelques dents sont ébréchées mais c'est bien suffisant pour ce que j'ai à coiffer.

29 avril 2013

Les petits chevaux d'Arambourou

en souvenir de ceux de Tarquinia


Pendentif en forme de cheval-Grotte Duruthy, Magdalénien IV.
Sorde-l'Abbaye

Robert Arambourou (La Roche-Posay, 1914 - Hastingues, 1989)

Préhistorien, chargé de recherches au CNRS, il organisa de nombreux chantiers de fouilles dans les Landes et travailla principalement sur les abris préhistoriques de Sorde-l’Abbaye.
Il créa et aménagea le musée départemental d’Arthous, publiant chaque année le résultat de ses recherches dans le Bulletin de la Société. La somme de ses travaux montre le rôle exceptionnel qu’il joua dans la connaissance préhistorique de la région landaise.
Société de Borda


Cheval agenouillé -Grotte Duruthy, Magdalénien VI.
Sorde-l'Abbaye

"Il est impossible de ne pas être touché par le caractère hiératique de ce cheval, qui est dû tant à la pose de l'animal qu'à la manière dont il a été exécuté. Avec un réalisme qui, néanmoins, suggère la particularité plus que le général, le sculpteur a, il semblerait, exprimé non pas un cheval, mais le cheval."
R. Arambourou
(des découvertes à remplir plusieurs vies)

Plus d'informations sur l'excellent site : Centre culturel du Pays d'Orthe.


Biches, poissons gravés - Grotte Bourrouilla - Arancou  
(La relève de Robert Arambourou est assurée par Morgane Dachary)

Robert Arambourou était également professeur d'histoire. Avec lui, le meilleur devoir ne dépassait jamais 11/20 et le plus mauvais se retrouvait facilement au pléistocène. Souriant comme une porte de prison, coiffé d'une demi-brosse poivre et sel, il fumait des Gitanes papier maïs ou des Boyards, je ne sais plus.
J'ai eu l'honneur de monter dans sa Dyna-Panhard. Il maniait mieux les couches archéologiques que les vitesses (il me semble pourtant qu'il n'y en avait que trois) : quand il montait une côte, il ne savait pas qu'il fallait rétrograder et l'on sentait bien que s'il avait été plus loquace, il nous aurait demandé de descendre pour pousser.
Je suis fier de l'avoir connu.

04 avril 2013

La Dame d'Orchies

Stations du Nord imaginaire pour sudiste de base
 2ème moitié du XXe siècle


Foncé à Orchies rendre visite à sa Dame. E(t) poisse(s), non Maroilles : le Musée de la Chicorée était fermé le mardi. J'en ai appris de belles en allant sur leroux.fr : je pensais ma Dame fille de mineur de Lens ou de patron d'estaminet de Saint-Amand-les-Eaux [Intervilles ! Guy Lux, Léon Zitrone lâchement  agressé par le biais d'un paquet de cacahuètes dans les arènes de Dax... (ce crime de lèse majesté ne s'est pas passé lors de la rencontre Dax Saint Amand les Eaux mais lors de la rencontre Dax Carcassonne, voir ci-dessous]. En fait, il s'agit d'une Bretonne en costume d'Audierne. Toute une vie dans l'erreur.
La Dame d'Orchies m'a toujours accompagné et pour lui rendre hommage, en tant que fils putatif, j'avais pris pour première adresse mail :  Chico Ray Leroux @wanadoo.fr


Méchant le Bourreau de Béthune alors que l'Ange Blanc était si gentil !
Catch-as-catch-can 
Roger Couderc


Pierre Perrin, taxi (titi) parisien, qui n'avait jamais sans doute été à Maubeuge quand il a composé sa chanson. 
Et nous, nous n'y sommes pas allé cette fois-ci, à Maubeuge, on ne peut pas tout faire.
                                             
                                                                ♫
                                   Tout ça n´vaut pas
                                   Un clair de lune a Maubeuge
                                   Tout ça n´vaut pas
                                   Le doux soleil de Tourcoing (Coin-coin! oh je vous en prie)
                                   Tout ça n´vaut pas
                                   Une croisière sur la Meuse
                                   Tout ça n´vaut pas des vacances au Kremlin-Bicêtre


Pour compenser, une lune blanche d'Arras

et puis aussi Raymond Devos, Jacques Brel, Annie Cordy, Bourvil,  Ronny Couteure... mais ils ne sont pas un peu belges ? oui mais les pays se jouent des découpages administratifs et des partages politiques et si j'avais été mené les yeux bandés au centre de la  grand place de Béthune ou d'Arras, et qu'après m'avoir rendu la vue,  l'on m'ait demandé où j'étais, j'aurais répondu sans hésiter : la Belgique !!

13 mars 2013

Rocaille

La carpe et le lapin
L'Auvergnat et le Picard
[pas de danger, ce  sont deux aérophones (le tuba et l'accordéon),  ai-je appris]


Alain Bruel, accordéon; François Thuillier, tuba
15 Heures, en duo à Saint Lon les Mines le dimanche 3 mars 
Week-end musical sous l’égide du Conservatoire des Landes

C'est bête, à l'heure où le dernier trou du cul chantant (trou du luth serait plus dans le ton) fait avertir avant son concert qu'il est interdit de le prendre en  photo, de l'enregistrer, de le filmer, de lui jeter des tomates, des bouteilles de bière (vides)  ou des œufs pas frais, (couats comme on dit par ici) je n'ai pas osé prendre mon appareil photo. Je le regrette, tout s'étant déroulé à la bonne franquette (nuts!); j'aurais bien aimé garder quelques belles images de ce mémorable concert de deux énormes musiciens, créateurs, formateurs, qui respirent la sympathie et allient le talent à la simplicité et à l'humour.


Rocaille, CD que j'ai acheté à la sortie: très beau, pas cher.


Le maître et l'élève(e)
on aperçoit l'oreille (il en a) de François Thuillier

Après le duo (époustouflant), entracte;  j'ai été quérir dans mon bros l'appareil photo susdit et j'ai tenté de me rattraper en deuxième partie, tout en écoutant les deux solistes et leurs  40 stagiaires  (Ali Tuba et les...) qui n'ont pas démérité, loin s'en faut.

L'accordéon : une vraie boite à frisson !
Pour clôturer un si bel après midi, en rentrant à case, le cœur gai, crochet par Bélus tout proche pour saluer François Baco, Bélus où réside aussi Claude Lalanne (pas la Claude Lalanne d'Agen mais la Claude Lalanne de Bélus).

Saint-Lon-les-Mines. Pour attaquer les contreforts (hem !) qui entourent Dax, à l'est, la côte de Hinx présente le moins de difficultés pour le cycliste occasionnel, comme on dit chez Heptathlon, (pas le cycliste contemporain, poutre et roubignolles apparentes,  celui qui est déguisé en caravane du Tour de France, avec du matos si cher qu'il est obligé de rentrer son vélo dans les toilettes quand il va pisser, de peur qu'on ne lui chourre ), encore qu'elle est longue et traître, la vache, au Sud (-ça suit ?) celles de  Cagnotte et de Saint-Lon sont une autre paire de manches. Il n'y a pas si longtemps, désireux de tester la souplesse de mon jarret et ma capacité pulmonaire malmenée par les blondes américaines, j'ai enfourché mon Lapierre ®,  [(c'est le cas de le dire, il pèse un âne mort mais il a dix-huit vitesses, (dont quinze  inutiles en ce qui me concerne) ça compense ]. Mollet conquérant et moral de vainqueur, je pédalais comme un bienheureux, (ça descend) laissant insolemment  Tercis [(étym. : trois lieues (de Dax)] sur ma droite,  jusqu'à atteindre le pied de la côte de Saint-Lon.
( Tout le monde est là ?)


Clo(clo)taire par Sempé

Au deuxième  virage, (bjiouu !  ça monte et en plus ça tourne) les pattes cassées,  je me suis rendu  à la raison et à l'adage de Pierre Dac : " il est idiot de monter une côte à bicyclette quand il suffit de se retourner pour la descendre."

Oh vieillesse ennemie ! combien de fois  pourtant l'ai-je montée en vélo depuis tout petit, cette côte et de bout en bout. (Oui mais tu t’accrochais à l’épaule de ton père qui lui, roulait en mobylette - Menteur ! de quoi tu te mêles ?)  Et qu'allait-on faire à Saint-Lon ? On allait aux champignons.  Et pourquoi à Saint-Lon ? parce qu'il y a là un joli bois pour les cèpes et que mon père connaissait l'endroit car dans sa jeunesse, il avait travaillé à la mine (de Saint-Lon... les mines, tout s'éclaire).
Je me souviens aussi de la vigne par où l'on passait pour atteindre le bois et des  grains de raisin croqués  par tout petit matin frais d'automne et j'en ai encore le goût sur la langue.C'est là aussi que j'ai connu un néflier sauvage qui ne voulait parler qu'à moi, rien qu'à moi.

Et à  part le vélo, un regret musical ? 
J'aurais voulu jouer de l'hélicon
Pon pon pon pon.

05 décembre 2012

Etel Badiane

Etel "moment décisif" Badiane
 ma photographe personnelle.


Coco à l'Echinops ritro © Etel Badiane
(Altérité, postérité) (au jardin alpin du musée de la Grande Chartreuse)

 "La composition doit être une de nos préoccupations constantes, mais au moment de photographier elle ne peut être qu’intuitive, car nous sommes aux prises avec des instants fugitifs où les rapports sont mouvants. Pour appliquer le rapport de la section d’or, le compas du photographe ne peut être que dans son œil. Toute analyse géométrique, toute réduction à un schéma ne peut, cela va de soi être produite qu’une fois la photo faite, développée, tirée, et elle ne peut servir que de matière à réflexion."

Henri Cartier-Bresson

01 novembre 2012

Amanite tue-mouches

C'est moi qui suis sa petite
Son Anana, son Anana, son Anammite
Je suis vive, je suis charmante
Comme un p'tit z'oiseau qui chante

by Joséphine Baker


Amanite petite
d'Abesse


Illustration d'Etienne Delessert pour Contes 1, 2, 3, 4 d'Eugène Ionesco
[Amanites et croquenots (ad patres) de ville]

La tue-mouches, toxique, que l'on peut confondre avec l'amanite des Césars, excellent comestible,  si la pluie a délavé ses flocons blancs. Le souvenir magique d'avoir vu une oronge, (l'autre nom de l'amanite des Césars) cueillie à l'état d'oeuf, par ma mamie Marthe de Pomarez (j'avais deux mamies et une mémée, qu'elles reposent en paix, elles n'ont pas démérité), se développer sur un fond d'eau dans un verre. 

01 octobre 2012

Le cinématographe

de plein air


The Clown and His Donkey (Charles Urban, 1910) tinted 

Quand j'étais petit, je n'étais pas grand, j'avais des culottes et j'y faisais dedans. J'allais aussi, une (ou deux?) fois  l'an, sur la place du Gond, au cinéma de plein air et par soirs de beau temps (sinon, c'était râpé) , pour un ou deux francs (je vous parle d'un temps où le franc était ancien, ce serait maintenant un centime de cent, devenu donc centime avec le nouveau franc; à titre d'exemple avec un franc, on pouvait s'acheter un bonbon cachou (ne pas chercher à comprendre, je m'y perds moi-même) si l'on n'avait pas pu resquiller ( j'ai encore mal au cœur, des dizaines d'années après, de l'avoir fait ou tenté de le faire), une estrade, un drap tendu entre deux piquets, un appareil de projection sur la camionnette et vogue la galère, E la nave va...

Le cinéma était tenu par un couple de romanichels (romanichel, bien c'est joli quand on est petit). J'ai dû connaitre leur nom mais je ne m'en souviens plus, pourtant je me rappelle bien le nom de Benoit, le stand de tir à flèches, sur cette même place du Gond, pour les Fêtes, où l'on vous projetait un nougat quand on avait touché la cible (j'aimais bien viser Pat Hibulaire), mais là, rien à faire.
Monsieur était projectionniste et vannier de son état, Madame était ouvreuse de plein air et cartomancienne (est-ce que je ne confonds pas avec Madame Irma, (Irma vraiment?) qui elle-aussi avait une roulotte , près des arènes, vers la Pedouille? ). Monsieur était petit, sec et nerveux. Madame était plus grande, forte et mamelue. (avaient-ils la moustache?)
On les connaissait; ils habitaient une jolie roulotte comme dans les livres à l'ancienne près du chemin des maraîchers (à cinq cents mètres à vol d'oiseau de la Cathédrale) et ne manquaient pas de nous donner un gentil bonjour quand on passait devant chez eux. (chaque fois qu'on allait "en ville" en passant par "les jardins")

Je ne me souviens plus trop des films qui passaient : Laurel et Hardy,  Charlie Chaplin, Fernandel ? Moi, c'était Laurel et Hardy qui me bottaient. Je trouvais que Charlot manquait de naturel. Par contre, j'ai un souvenir très vivace de la bande d'actualités (Pathé) qui nous était présentée avant le film, toujours la même chaque année. 
C'est ainsi que pendant plusieurs années consécutives, à la même époque, j'avais la douleur d'apprendre la mort de Colette (3 août 1954). (On est bien peu de chose)


Dubout
Ils donnaient un peu ça (pour la moustache de Monsieur, je ne suis plus sûr.)