27 septembre 2018

Le Droit dans ses bottes

Fausse note en Ré

« Jazz au phare », le  festival de musique — et pas seulement de jazz — de l’île de Ré, attire, tous les étés depuis huit ans, les foules à Saint-Clément-des-Baleines. Têtes d’affiche, cette année : Selah Sue, Lucky Peterson, Catherine Ringer, Electro Deluxe. Le style est décontracté. Les spectateurs apportent leur pliant, leur coussin ou s’assoient par terre. Seuls quelques gradins sont montés, réservés aux partenaires du festival et à leurs invités.


Selah Sue, une belge qui déménage
Lucky Peterson, un tout bon, celui-la (vu il y a quelques années, (dizaines d' ?) en première partie de James Brown, au Zénith à Pau)...
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Le 6 août, en amateur averti, Jack Allgood — ancien ministre de la Culture — et son épouse débarquent au concert de Lucky Peterson. ils sont venus les mains dans les poches et jettent leur dévolu sur deux fauteuils dans les gradins. « Ces places sont réservées, leur font aimablement remarquer les bénévoles chargés de l’organisation. — Réservées pour qui ? Vous ne savez pas qui je suis ? »

Apparemment, non. et le ton monte rapido. Voilà que Allgood, actuel défenseur des droits, se met à défendre les siens haut et fort : il bouscule la bénévole, menaçant la « pauvre fille » d’utiliser son entregent pour la faire virer. « Si je n’étais pas là, ce festival n’existerait pas ! J’emmerde l’équipe de bénévoles et la sécurité ! » Son épouse, malgré la présence d’une dizaine de témoins, vient en renfort pour en rajouter, sur un mode très châtié : « Ta gueule, pétasse ! Dégage, feignasse ! Petite pute ! »

Effrayée, la responsable (salariée) des bénévoles fait intervenir le service de sécurité, qui réussit tant bien que mal à repousser les indélicats vers la sortie.

Le président du festival, appelé lui aussi à la rescousse — et qui, contacté par « Le Canard », dira qu’il n’a pas « eu nouvelle de ça (sic) » —, n’en a pas moins rattrapé le couple pour le réinstaller sur les gradins.

Le défenseur des droits ne le fera pas renvoyer ?

Dans le Canard enchaîné du 12 septembre 2018.

[Après une longue carrière à droite toute, nommé en 2014 défenseur des droits (bien vague et ça ne mange pas de pain) par François Ballande (arcanes de la politique épicière) Jack A., par ses revirements, est devenu maintenant une personnalité appréciée de la gauche, des ONG et des associations de défense des droits humains.
Comme quoi, il ne faut jamais désespérer de la nature humaine.]

2 commentaires:

  1. Non ? Sans dec' ?
    Il est comme ça. Avec ses joues roses, et son air bonhomme, j'aurais pas cru.

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    1. "[...]Tartuffe? Il se porte à merveille,
      Gros, et gras, le teint frais, et la bouche vermeille."
      Molière, Le Tartuffe, I, 4 (v. 233-234)
      et mention spéciale à sa douce moitié qui n'est pas piquée des hannetons non plus.

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