19 août 2011

Cocorrida

La Corrida suscite les passions


Dubout - Torero en rouge 1958 - peinture

Il y a quelques dizaines d'années, personne ne se souciait des corridas, cinq fois moins nombreuses qu'aujourd'hui. Les indigènes s'y rendaient sans faire caguer personne. De nos jours, consommation cul-turelle aidant, devenues un produit, l'on s'étonne que, comme au loto, personne n'ait pensé à en faire deux tirages par jour. Les zozos branchouilles affluent de partout, employés du dimanche, classes moyennes, chaubise, popo(caca)litiques, petit commerce et grande distribution, professions très libérales... le tout  se prenant pour gitans de Badajoz ou de Sanlúcar de Barrameda en parcourant , le torse fier, périnée contracté, compagne au bras, figue émue et pantelante, les quatre cents mètres qui séparent le Splendid de leur place payée à prix d'or aux arènes.


Burro catala donant pel cul al toro espanyol
(faut-il traduire? j'ai aussi l'image en format gif avec le mouvement mais c'est lassant, c'est pas assez varié)

La corrida a viré politique et identitaire : Elle est désormais interdite en Catalogne et le Pays Basque a de fortes chances d'arriver au même résultat, avec sous-tendu une forte volonté de se démarquer du pouvoir central de Madrid.
[En parlant d'âne, Bébé Lantitorine, avait fait castrer,(elle n'avait pas osé le faire elle-même d'un coup de dent rageur)  l'âne que son voisin lui avait confié lors de son départ en vacances. Quel plus grand crime peut être perpétré contre l'humanité des ânes que d'enlever à Equus Asinus l'appareil qui fait toute sa fierté et lui permet une sexualité ardente et épanouie.] 


Taureau, queue coupée
(Soleil, cou coupé . Guillaume Appolinaire)

Attentat taurin -  Il y a quelques années, de lâches individus (non, non, c'est pas moi, je ne suis pas bricoleur pour un sou et n'ai jamais voulu la mort du petit toro) avaient amputé de sa queue le taureau qui trône à l'entrée principale du Parc des Arènes de Dax.
A l'entrée secondaire, on a repoussé Fédérale, vache landaise de renom. C'est ainsi, nous sommes en Gascogne, on a jeté aux orties, au contraire de la Catalogne et du Pays Basque,  langue et fondations, bradé le pays à l'immobilier et au tourisme héliotropique (triste, quand c'est trop...) et avons acheté, morts à crédit, en seconde main, une identité d’opérette en passant par le Châtelet et Luis Mariano, au voisin espagnol. J'ai été moi aussi figurant en rouge et blanc comme à Pampelune,  à Dax et à Bayonne mais l'uniforme commence à me peser et je finis par avoir envie de me rendre aux fêtes, le cheveu bien coiffé d'une jolie raie nette tracée au peigne de corne, en costume gris souris trois pièces, pour montrer aux arsouilles (my lord!) que l'on peut boire avec tenue.


Pablo Picasso - Tête de taureau

Bon, après la pose de ces quelques banderilles, j'ai vu une fois Paquirri à Dax sous le soleil exactement et ça m'a laissé tout chose et puis j'ai visité aussi le musée de la tauromachie aux arènes de Ronda, largement consacré à Manolete et ça m'a beaucoup parlé. 


Dubout - Toréador en cape d'apparat

Adieu bientôt au pain pain, au fromage qui coule, aux vins d’appellation, aux élevages en liberté, aux légumes poussant au sol, à la chasse (je m'en fous, je suis pas chasseur), à  la Corrida puis peut-être aussi aux courses de vaches (c'est méchant de les faire courir pour rien)...

Je nous vois bien, un jour pas si lointain, souriez, vous êtes filmés, en forte surcharge pondérale, l'oeil chassieux, dévorant de larges tranches de pain de mie sous vide à la Vache qui Rit arrosées de Fanta citron, roses comme des culs de cochon, la libido muselée par quelque bromure en pastilles, le coeur en portefeuille rivé aux cours de la Bouse, l'intellect nourri par Fessebouc et les Journuls télévisés, cocus mais contents.

Vierge de Buglose, Nuestra Señora del  Rocío, priez pour nous.

6 commentaires:

  1. C'est la reprise du boulot qui vous met dans cet état-là ?
    Le dernier paragraphe brille par son optimisme échevelé.

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  2. Reprise du boulot ! mais je pars en vacances !

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  3. Le vrai basque forcément, comme la présentatrice d’Interville, il aime le rugby, le jambon et faire la fêêêête.

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  4. ♫ Ah Léon, Léon, Léon, roi de Bayonne, roi de Bayonne !
    Ah Léon, Léon, Léon, roi de Bayonne et roi des couillons !

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  5. Sentimentalement, je me devais de faire remonter cet article à la surface.
    Sujet, ô combien sensible et d'actualité très étroitement lié à la survie de nos férias, pour ne pas dire de notre culture.
    Perso, je me régale chaque année durant les Fêtes d'une halte authentique gasconne au quillier improvisé et pédagogique du Parc Théodore Denis, non pas côté Splendid, mais plus côté (prolo) Ecarteur, orienté vers La Mecque (de la course landaise). A ce sujet, bel article sur la quille de 9, dans "Sportsland" du 8 dernier, le journal qui n'a pas de prix!
    Para los toros, je goûte le blog de Velonero, "L'oeil contraire".
    A+

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  6. Merci Truf(f)andé pour ces liens.

    Peut-être connais-tu ces deux billets:
    http://cocoduc.blogspot.com/2008/08/quilles-de-six.html
    http://cocoduc.blogspot.com/2010/01/quilles-de-neuf.html
    Pour Pomarez, j'en suis (en partie), j'ai vu là Forsans, Fernand Reynaud, Eddy Mitchell et Théo Sarapo...

    A+

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