23 décembre 2007

Le silence de la mer

Edouard Boubat , un correspondant de la paix (Prévert)
Nazaré - Portugal 1956

Pendant la Seconde Guerre mondiale, un homme qui vit avec sa nièce se voit imposer l’hébergement d’un officier allemand, Werner von Ebrennac. Francophile, courtois et cultivé, il vient les saluer chaque soir, et se heurte à leur silence. Cette réserve ne le désarme pas: «Je suis heureux, leur dit-il, d’avoir trouvé ici un vieil homme digne. Et une demoiselle silencieuse.» En affrontant quotidiennement leur mutisme, il réussit à faire naître chez l’oncle une estime mêlée de sympathie, et, chez sa nièce, un sentiment proche de l’amour. Un séjour dans le Paris de l’Occupation ouvre pourtant les yeux du jeune Allemand sur les objectifs et la mentalité de ses compatriotes: leur bassesse, leur mépris, leur désir de domination. Conscient cependant que son devoir lui prescrit de lutter aux côtés de son peuple, il demande à rejoindre une division sur le front de l’Est. Quand il vient prendre congé de ses hôtes et leur explique les raisons de son départ, la jeune fille sort pour la première fois de son silence et murmure «Adieu».

LE SILENCE DE LA MER. Roman de Vercors, pseudonyme de Jean Bruller (1902-1991), publié à Paris aux Éditions de Minuit en 1942.

Jean-Pierre de Beaumarchais, Daniel Couty. "Dictionnaire des oeuvres littéraires de langue française." © Bordas, Paris 1994