03 juillet 2006

Aire sur l'Adour

Comme les prix sont, dans mon opinion, généralement assez élevés en France, la sincérité veut que je donne, quand je les rencontre, des exemples du contraire. A la Croix- d’or, à Aire, on me servit de la soupe, des anguilles, du pain blanc, avec des petits pois, un pigeon, un poulet et des côtelettes de veau, plus un dessert composé de biscuits, de pêches, de pêches-abricots et de prunes, un verre de liqueur et une bouteille de bon vin, le tout pour quarante sous ( vingt pence ) : je payai pour ma jument l'avoine 20 sous, et le foin dix sous. A Saint-Sever, le jour d'avant, j'avais eu un semblable souper. Tout à Aire était bon et propre, et chose extraordinaire, j'avais un salon pour moi seul, et la fille qui me servait était fort convenable et mise avec soin. Il avait plu si fort deux heures avant mon arrivée, que mon surtout de soie était traversé ; ma vieille hôtesse ne s'en pressa pas davantage de me faire du feu. Pour souper j'eus le souvenir de mon dîner.

Voyages en France pendant les années 1787, 1788, 1789